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Pourquoi le veganisme est une abbération ?

7/6/2016

 
Photo hexagone blog végémania misanthropie

Contexte de l'article

Pour la méthode, il me semble important de préciser au préalable qu'il y a quelques années j'ai personnellement suivi ce mouvement vg. J'ai ainsi adapté mon régime alimentaire aux préconisations, et aussi essayé de convaincre par l'exemple (en amenant mes plats vg à l'extérieur du domicile) et par le discours (discussions et blog) ou par la force (inviter et proposer à manger que du végétal). J'estime donc avoir été plutôt actif dans la promotion de ce dogme. Et cela était honnête de ma part, j'y croyais vraiment de bout en bout. Il ne s'agissait donc pas d'adopter cette démarche dans le seul but de tester pour décrédibiliser ensuite. Ces précisions d'entrée sont importantes car après de nombreuses et interminables discussions avec des vg "convaincus", à chaque fois il y a cette suspicion, cette accusation d'avoir mal fait, mal fait sous entendu délibérément ou alors par amateurisme et ignorance.

En quoi est-ce un dogme ?

Systématiquement, les repentis de la végémania se voient accusés par des toujours-vg de malhonnêteté et d'avoir mal conduit leur diète. Dès cette première étape d'échange, on a donc la négation de l'échec, même ponctuel, de la diète. L'affirmation toute puissante du dogme est "ça marche", point. Si ça ne marche guère c'est soit volontaire, soit par erreur due à l'ignorance diététique de l'individu. On passe donc rapidement de la négation de tout échec éventuel de la diète en elle-même, à un report ad hominem. Ce qui est dit donc : il est impossible que la diète soit non-fonctionnelle, mais il est par contre extrêmement probable - si ce n'est certain - que l'individu soit la seule et unique cause. Fuite de responsabilité, en quelque sorte. La diète est bel et bien dépeinte comme inattaquable, voire parfaite. Voilà un développement très dogmatique et systémique dès le début. Le reste de la discussion classique est une errance circulaire entre des petits détails comme la dose exacte de fer, ou le ratio légumineuses/céréales, et des généralités généralisantes comme la conscience et la terre. Je dois reconnaître la qualité de discoureurs de beaucoup de vg avec lesquels je me suis "entretenu. Ce qu'il y a c'est qu'ils sont toujours accompagnés d'un aplomb fou dans tout ce qu'ils peuvent écrire. Il y a psychologiquement cette impression de participer à une révolution et de voir enfin les choses telles qu'elles sont. Il s'agit de sentiment de justice existentielle à grande échelle, bref, autant de moteurs d'action et de conviction puissants.

Phylogénétique

Classification

Maintenant, bien qu'il soit tentant de faire en retour un procès à la végémania, je vais essayer d'explorer ici en quoi certains points des proclamations peuvent être pertinents dans certaines circonstances. Par exemple, le premier élément de base est la séparation stricte animal/végétal. Il est vrai que visiblement ce sont deux modalités biologiques différentes. On ne peut pas nier une distinction entre ces deux types de formes de vie. Cependant, on peut d'abord se demander à quel point cette séparation serait si stricte. On trouve en effet des êtres vivants à la frontière de différents "règnes". L'exemple fréquent est le lichen qui est une symbiose d'algue, de champignon et de bactérie. Mais, de façon encore plus évidente, nous-même en tant qu'humain nous avons plus de micro-organismes en et sur nous que de cellules proprement humaines. Oui, nous avons même des arthropodes sur nous, du coup rien que de se laver avec des produits (décapants) de type gel-douche industriel on sort d'une démarche "vg". Ce qui appelle à la tradition Sikh où il est même question de ne pas tuer de moustique et insecte rien qu'en marchant ou se déplaçant (ce qui est totalement impossible, hormis symboliquement). Petite incartade. Revenons à nos moutons. Comme pour tous les domaines de l'existence, on a un minimum besoin de classifier ce qui est perceptible, et ce faisant on utilise des catégories abstraites comme une carte mentale pour observer et comprendre ce qui nous entoure, notamment avec des mots. Point méthode donc, ces classifications sont basées sur ce qu'on connait à un moment donné des objets/sujets observés et ensuite on essai de faire rentrer différents éléments dans ces classifications... ce qui est souvent bancal, fait par défaut, mais il faut bien un minimum isoler des critères pour s'y retrouver. Bref, le végétal et l'animal ne sont pas strictement différents en tout point. La plus grosse séparation plausible du vivant serait plutôt entre les procaryotes et les eucaryotes.

Schéma procaryote eucaryote
Source image >> https://pressbooks.com/app/uploads/sites/39521/2015/03/comparison-of-cells.png Voyez qu'ici on tombe toujours dans la simplification eucaryote = animal...

l'évolution n'est pas un progrès

L'angle de la végémania est souvent de dire que l'humain n'est pas le sommet du vivant. Il s'agit d'abolir la pseudo pyramide de hiérarchie de "puissance et d'aboutissement" pour aller vers une conception toujours plus en réseaux nuancés, multi-critères. Ici, en raisonnant en terme écologique, en effet, on est dans un grand ensemble biologique et environnemental qui fonctionne en réseau (trophique). Cependant, dans cette démarche vg, il s'agit surtout d'insister sur la descente de l'humain de son supposé piédestal. Peut être même parfois de trouver un autre "dominant". On aboutit donc à mettre d'autres macro-formes du vivant au dessus de l'humain. C'est à dire qu'on ne sort pas ou que peu de la hiérarchie verticale simpliste, on cherche juste à l'inverser, et spécialement à descendre l'humain. Néanmoins, à part dans une fantaisie mentale de certains, l'humain n'est aucunement l'aboutissement de l'évolution. A vrai dire, aucun macro-organisme n'est en soi un aboutissement. Et ici il y a l'erreur du dogme vg d'affirmer que les animaux sont des formes plus abouties du vivant que les végétaux. Le caractère récent d'une espèce ne fait pas sa plus grande complexité, ni aboutissement, ni optimum. Les espèces actuelles de macro-organismes sont juste des espèces récentes et des branches qui ont survécu. Il n'y a pas de progrès dans l'évolution. Et donc pas de formes supérieures à d'autres. Si l'humain n'est pas l'aboutissement de la forme animale, l'animal n'est pas non plus l'aboutissement de la forme végétale. Ici on juge par rapport à nos critères, et les critères sont basés sur la proximité perceptible identifiable. Avant les microscopes on ne savait pas qu'il y avait autant de vie invisible (à l’œil humain ordinaire). La technologie nous a permis de dépasser cette ignorance, et de modifier nos conceptions du vivant. Ainsi, si l'on souhaite établir "qui est le plus fort", il s'agit probablement d'aucun macro-organisme mais bien de l'univers bactériel, qui traduit le vivant depuis des milliards d'années et s'est bien plus diversifié que tous les macro-organismes.

Photo microscope

Quels sont les critères ?

C'est aussi bête que ça. On part de notre exemple, notre forme, un gros cerveau, pour voir et juger-comparer si d'autres formes peuvent nous ressembler ou non. Car si elles nous ressemblent alors il est possible qu'elles partagent tous nos autres critères existentiels. Hum, voyez que ça va un peu vite. Une plante, disons un papyrus, n'a pas de cerveau, donc elle ne pense pas, donc elle n'est pas consciente, donc elle n'a pas d'émotion, donc elle ne souffre pas, donc on peut la tailler, la couper, la broyer sans problème. Ce raisonnement est souvent tenu haut par la végémania en ridiculisant un peu rapidement avec l'argument "huhu le cri de la carotte". En effet, l'être vivant individuel qu'on nomme de façon abstraite carotte, ne partage pas un orifice et des organes d'émission sonores audibles tel qu'on en dispose nous pour parler ou crier. Donc, évidemment il est peu probable que la carotte crie, car on attend un cri qui soit similaire ou très proche du notre pour juger la valeur de cette forme de vie. De même l'émotion humaine passe beaucoup par les yeux, et un navet n'a - a priori jusqu'à aujourd'hui - pas d’œil, donc il ne peut pas démontrer qu'il sait exprimer sa souffrance ou sa tristesse car il ne peut pas pleurer comme nous le faisons.  Mais, si on applique ce raisonnement à disons un petit animal comme une abeille, est-ce qu'on peut voir qu'une abeille est capable de pleurer et parler ? Non, mais pourtant on lui attribue les fameux critères d'intelligence qui seraient propres à la forme animale, d'office. Par principe. On pourrait même être tenté d'attribuer le critère de conscience d'office aussi. Donc, ce qui résulte de toutes ces réflexions est qu'on se retrouve plus dans un jugement entièrement biaisé par notre propre forme que dans l'affirmation d'une réelle différence entre les formes animales et végétales. Exclure de la capacité de souffrance les êtres végétaux n'a donc strictement aucun sens.

Tableau pédofaune sol pédologie écologie

ce qu'on entend par "animal"

Dans la démarche de défense des animaux, par "animal" ici il faut entendre les gros animaux mammifères les plus proches de nous physiquement. Oui personne ne va défendre le droit à une vie libre et épanouie pour les diverses espèces de moustiques, et des colonies de rats par exemple. Les abeilles suscitent aussi un intérêt dans la végémanie (car on les "exploiterait" pour leur miel), mais écraser une araignée, tuer une mouche ne soulève aucune restriction. Dans cette vision vg, la souffrance semble donc répartie très injustement parmi les animaux. Les bœufs, les cochons et les poupoules récolteraient toute la souffrance du monde par exemple et les êtres classés dans la catégorie végétale et fongique seraient insensibles ou d'une sensibilité tellement moindre et insignifiante à nos yeux/cœurs qu'elle peut être considéré comme inexistante. Cette soit-disant non-capacité à souffrir nous permettrait de tuer sans vergogne n'importe quelle plante et n'importe quel mycète. Donc il y aurait plusieurs catégories majeures du vivant terrestre qui seraient exempt de souffrance.

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Conception naturaliste

Il n'y a aucun aliment parfait, ni aucune alimentation parfaite. Aucun être n'est apparu sur terre juste pour correspondre à des besoins alimentaires spécifiques d'une autre espèce. Comment peut-on penser qu'il y ait des êtres sur terre spécifiquement conçus pour l'alimentation de notre espèce humaine ? Aucun aliment ne nous sied à la perfection, on s'est juste adapté au fil de notre évolution, comme toutes les autres espèces du vivant. De plus, aucun des aliments que nous consommons actuellement n'existent à l'état de nature, tout est issu de sélection drastique depuis des millénaires. Le mythe du retour au naturel est une négation de tout cet héritage (non-fixe, donc changeant), et des espèces qui dépendent de nous, qu'elles soient animales, végétales ou fongiques. En affirmant que la laitue est un aliment conçu pour l'humain, on fait les choux gras du créationnisme qui affirme que tous les êtres sont conçus par un designer (divin). Il y a un gouffre entre dire que des générations de cultivateurs soient parvenus à "améliorer" des caractéristiques spécifiques de la laitue et dire que la laitue a été conçu pour l'humain. Aucun être n'a envie d'être mangé, ce n'est le but d'aucun. De ce fait, ne manger que des êtres qui, selon nos critères, rentrent dans la catégorie végétale n'a pas plus de vertu et n'est pas plus naturel que de manger d'autres formes dont animales et fongiques.

Leviers émotionnels

Sur le registre émotionnel tout est fait dans les vidéos et blogs militants pour soulever une émotion forte directement dirigée vers leur récupération idéologique. L'emploi de mot à connotation très négative comme "cadavre" pour désigner un bout de saumon n'est pas du tout honnête. Car qu'est-ce qu'un livre sinon un cadavre d'arbre ? Qu'est-ce qu'une maison en bois, des meubles en bois, des vêtements de coton et chanvre, sinon des cadavres ? Qu'est-ce que la terre sur laquelle on fait pousser les légumes si ce n'est un amas de chairs animales et végétales mortes sur laquelle prospère bactéries, petits animaux et micro-champignons ? Le pain est un ensemble de fœtus séparés de leur parent, déshydratés, broyés, réhydratés puis cuits. Les pommes sont des vaisseaux de bébés provenant de pommier cloné et greffé, et taillé et secoué.
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Impasse de la souffrance

Comment justifier la souffrance, qu'elle soit animale ou humaine ou autre ? C'est impossible! Si on s'oppose à cette idéologie, comme toute idéologie on se heurte à une foi aveugle et un rejet si non adhésion. Celui qui ose contrer l'idéologie se fait passer aux yeux du public pour un tortionnaire, un infâme personnage égoïste. On ne peut pas avoir l'inverse du veganisme car personne ne va affirmer qu'il faut ne manger que de l'animal pour libérer les végétaux de la souffrance et améliorer la santé. Ce serait un anigan, pesez l'absurdité d'une telle chose. Alors pourquoi l'inverse ne nous parait pas absurde ? Car le lien est uniquement et superficiellement émotionnel, mais cela n'a aucun sens, est en dehors de toute logique et de toute réalité de notre condition actuelle. Quoi qu'une personne dise, et qu'importe la pertinence réelle des propos, dès qu'elle "défend" ou justifie la consommation de viande, elle passe systématiquement par le filtre viande = gras = grossier = plaisir égoïste = superflu = mauvais. Il parait y avoir culturellement un ensemble d'associations qui nous pousse vers cette conclusion. L'invocation d'une éthique est le réactivateur de ces vieux circuits mentaux inscrits entre autres par la religion chrétienne (cf. le puritanisme). Tout comme le circuit mental qui associe les pratiques sexuelles comme étant déviantes et du domaine de l'impur. C'est le refus de notre animalité, de notre corporalité, ce qui est une folie certaine.


Une publication partagée par Dr. Bizarro (@bizarredoctor) le 3 Déc. 2017 à 6h25 PST

Spéculations

   J'ai pas mal étudié et médité sur diverses traditions spirituelles et j'aimerais aussi pouvoir considérer d'autres formes du vivants terrestres visibles comme étant des espèces voisines avec lesquelles dialoguer dans un langage autre que verbal. Mais le fait est que nous ne sommes pas séparés de la nature, nous ne sommes pas des esprits désincarnés, nous ne sommes pas des herbivores, nous dépendons de la vie d'autres espèces pour maintenir, améliorer, et transmettre la notre, comme toutes les autres espèces du vivant. Notre technologie n'est pas suffisamment perfectionnée et nos savoirs assez vastes pour qu'on puisse créer des aliments de toute pièce sans devoir tuer un épi de blé et sa descendance, sans devoir couper du bois, sans tuer des bœufs et des poulets. Une autre option pour que les humains soient non dépendants de produits animaux serait qu'il ait des organes permettant de digérer la cellulose. Il s'agirait donc de modifications génétiques et corporels très profonds. Ce qui est pur spéculation. Et si jamais on y arrivait, on se retrouverait à devoir faire mille repas dans la journée entrecoupés de pauses digestives. Ou alors mieux encore, tirer son énergie de la photosynthèse directement. Des humains photosynthétiques. Mais alors on serait tout vert et on perdrait probablement la parole ainsi que la capacité de locomotion. Ou encore dépendre de recharge électrique comme toutes les technologies informatiques actuelles. Alors on serait un être cyborg ou un esprit transféré dans une machine à base de silicone.

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Photo

incohérences concrètes

   Question pratique, comment utiliser des produits issus du pétrole alors que cette matière n'est certainement pas composée que d'êtres végétaux ? Comment protéger ses légumes et fruits des insectes et autres animaux qui se nourrissent d'eux ? Car repousser les escargots revient à les priver de leur habitat et donc à les tuer, bien que l'espèce soit très répandue. Comment nourrir des chats qui sont carnivores ? Comment faire commerce de la terre arable qui contient des animaux morts et vivants ? Comment re-naturer les espèces animales qui n'existent que par domestication? Comment disposer des morts humains qui sont des animaux sous leur forme physique ? Comment des individus qui habitent des zones où des cultures végétales sont difficiles voire impossibles font pour vivre, supporter les conditions climatiques, échanger des productions avec d'autres régions ? Comment remplacer tous les éléments d'origine animale que l'on utilise un peu partout sans le savoir par des éléments d'origine végétale ? Comment être insensible à la souffrance végétale ? Comment soigner des individus qui ont de graves problèmes de santé, notamment du système immunitaire ? Comment faire pour soigner des malnutritions graves ? Comment produire par des bactéries ogm suffisamment de vitamine B12 pour toute la population ? Comment gérer leur fameuse "dissonance cognitive" entre d'un côté des êtres de formes végétales qui peuvent être exploités, et de l'autre des êtres de formes animales qui sont sacralisées ? Comment assurer une qualité de sol aussi excellente que les prairies sans le recours à un élevage ?
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Ne pas inverser les rôles

Faire un cours d'éthique à des éleveurs est gonflé. Il faut se rendre compte que des éleveurs professionnels se font donner des conseils par des gamins qui viennent de découvrir qu'il faut tuer un cochon pour avoir sa tranche de lard. La situation serait cocasse si ça n'était pas aussi absurde et dramatique, si c'était une fiction et non pas la réalité. C'est bien de vouloir améliorer les conditions d'élevage, et d'informer sur les conséquences de son alimentation, mais tout le reste est du domaine de la croyance privée.
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Photo
Exemple ordinaire de racolage public malhonnête comportant une copieuse faute d'orthographe. On pourrait croire à une œuvre d'art Dada.

écologie n'est pas misanthropie

   Les motivations vg nous viennent aussi du catastrophisme écologique, qui annonce surtout de sérieux gros problèmes pour l'humanité (plus que pour la dite "nature", qui elle continue son œuvre à l'aveugle et basée statistiquement sur le monde bactérien). Il est clair qu'on se sent dépassé par ces événements et encore une fois coupable. Un régime vg, pour tous les humains, serait une catastrophe écologique, contrairement à l'idée première qui veut qu'on produise plus avec moins en optant pour l'exploitation seule des êtres vivants classés dans la catégorie végétale. Car on n'imagine pas tout ce que nous apporte l'animal au quotidien. Le catastrophisme écologique nous donne envie d'agir, de trouver un contrôle dans cette dynamique planétaire, et dans l'urgence on se rattache à des fausses bonnes idées. Alors, il ne s'agit pas de dire bêtement "se passer de viande c'est mal", mais plutôt que de vouloir interdire sa consommation est une erreur stupide et fatale. Nous devons penser en terme d'espèce humaine, et qu'accepter que le cochon ou la limace soit l'égal de l'homme est un déséquilibre totale. L'humain est vilain selon bon nombre de vegans, et cette idéologie nourrit cette misanthropie exacerbée. On ne peut pas descendre notre espèce à ce point ! Quelle piètre opinion de l'humain offre cette idéologie. Personnellement, je trouve que malgré quelques aspects nuisibles qui nous obsèdent (et que je ne justifie pas en disant cela) on se débrouille très bien comme espèce. Nous ne sommes juste pas dans un bocal à superviser sans heurt le reste de la nature. C'est comme si on découvrait que notre quotidien se fait sur la vie d'autres êtres, que nous humains sommes fait de chairs. Cela est dans la même lignée du refus du spectral, éliminer ses poils, ses odeurs, aseptiser son existence.
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Une publication partagée par Michael Bockaert FCG (@firstclassgym) le 23 Nov. 2017 à 17h02 PST

Question d'échelle

Il est évident que la majeur partie des problèmes de production tient à l'échelle économique. Là où un tissu complexe de petites à moyennes exploitations fermières présente beaucoup de vertus, dont pâturage raisonné, diversifications et diversités, distribution en circuit court, le modèle économique actuel tend à augmenter les grosses exploitations et donc transformer 20 exploitations éparses en une grosse usine à viande hors de toute éthique et hors de pratique écologique vertueuse (même avec biométhaniseur, etc). Mais c'est pareil pour le végétal. Une usine à bois mono-espèce par exemple. Donc c'est vraiment contre-productif de taper sur des artisans bouchers ou des exploitations familiales. C'est au contraire eux qu'on devrait encourager en premier en leur exigence de qualité et de gestion multi-critères (et non juste la quantité et la rentabilité financière). Historiquement depuis quelques dizaines d'années on tend à manger moins de bœuf et beaucoup beaucoup plus de poulet. La faute aussi à la mode anti-graisse qui a depuis été balayé scientifiquement. Or, c'est tout le contraire qu'il serait intéressant de faire : manger moins de poulet et beaucoup plus de bœuf. Un éleveur de races différentes en pâturage raisonné est plus vg que le consommateur vg avec son tofu et ses graines. Si ça vous intéresse, je vous recommande de vous renseigner sur les sols, l'importance des sols et leur différence. Ainsi le sol de pâturage contient beaucoup plus de biodiversité que le sol de forêt, il est aussi plus épais et profond, et absorbe mieux le CO2 et gère mieux les sécheresses et les excès d'eau. Les pâturages sont des moyens aussi de conquérir des terres sur la mer comme du côté du mont Saint-Michel, de diminuer les risques d'incendie de forêt, de filtrer l'eau de certaines eaux de source, de valoriser des terres non propices aux monocultures végétales, d'obtenir une qualité nutritionnelle et gustative supérieure, de garantir une sécurité alimentaire locale, de favoriser une économie locale, et autres.

Différenciations

Dissonance cognitive. Ce concept est fréquemment sorti dans des argumentations diverses (voir l'article critique sur la zété). Évidemment, beaucoup de personnes trouvent ça "normal" de manger du bœuf, mais inimaginable de manger du cheval. La preuve avec le scandale de raviolis (il me semble) récemment. Manger du cheval s'est fait largement partout, mais suite notamment à du lobbying animaliste, cette viande est devenue impropre. Ces retournements d'opinion et de consommation sont courants dans l'histoire proche. Par exemple à de nombreuses reprises le porc a été honni, puis réhabilité. Pareil pour le bœuf, et même le chien dont des anciens français semblaient friands. Il n'y a donc rien de nouveau dans ces modes, et encore moins de parcours définitif. Seulement, la viande de cheval était particulièrement écologique et économique, donc un rôle social important. Pour vous dire, on trouve dans toutes les jardineries du caca équin bien emballé prêt à l'usage pour nourrir les petits êtres de la terre de nos potagers.

Dissonance cognitive. Terme vague qui ne se résume pas à son application concernant le choix alimentaire. Apparemment, il y eu une grosse scission, du moins en Europe, courant "Renaissance", où la séparation production/ornement s'est rendue très stricte. Il fallait exhiber un jardin d'ornement à fonction de démonstration sociale, récréatif, et un jardin caché où l'on fait pousser du "productif", des légumes. La dissonance cognitive n'est donc pas un problème cognitif en priorité mais le résultat de variation des choix et habitudes. De fait, la dissonance cognitive est la base même de toute notre existence, attendu que rien ne correspond à une logique hors-sol parfaite, universelle et intemporelle. Mais si on tient à rester sur ce concept, cela s'applique donc aussi au sein du 100% végétal. Des gens reportent ne pas vouloir manger de fleurs (exemple capucines) parce que cela leur semble peu cohérent avec leurs habitudes. Les fleurs sont vues comme des ornements en majorité et alors, pour certaines personnes, cela fait mal au cœur de manger ces petites beautés. Bon, peut-être est-ce un biais de ma part, mais j'ai spontanément envie de penser que les fleurs sont de faible intérêt nutritionnel, mis à part le splendide spectacle dans l'assiette et leur raffinement gustatif.

Photo fleur capucine orange

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  • Réflexion sur la mort
4 Commentaires
Golo
28/1/2017 04:17:00 pm

Vous mélangez absolument tout. Aucune cohérence ni pragmatisme dans ce billet, juste beaucoup de bêtises.
Pourtant il y a de quoi argumenter de manière construite, le pour et le contre de ces pratiques.

Répondre
Val link
28/1/2017 09:13:23 pm

Salut Golo, merci de votre commentaire!
Alors, éclairez-moi!

Répondre
Kerast
3/9/2017 12:41:00 am

voilà qui fait plaisir à lire... Il y a encore quelques irréductibles qui "osent" pointer du doigt les incohérences et les absurdités de cette nouvelle religion.
Merci, je me sens moins seul :D

Répondre
Val
18/9/2017 08:46:20 pm

Salut :)
Et oui, ça existe ! Merci de ton com, ça fait plaiz.
On se dit quoi... "bon courage" ?
(Pour supporter les flots de propagande vg)
:p

Tschüss !

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