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Décroissance, Quesako ?

17/8/2017

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Décroissance, qu'est-ce que cela peut vouloir dire ? Déjà, avant de vous répondre plus en détail, précisons que dorénavant les partisans préfèrent l'expression "objecteur de croissance".

Critique du développement

La décroissance est un concept qui postule la nécessité de ne plus chercher la croissance économique au niveau individuel, régional, national, mondial. Ce concept est avant tout une critique d'ordre politico-intellectuel avant d'être une proposition de modèle alternatif. Oui, la décroissance n'est pas un modèle mais une réflexion. Cela je l'ai entendu d'auto-labellisés décroissants. Qu'on ne s'y méprenne pas alors : il est question de réflexion et de critique d'un modèle existant. Ils ne sont pas dans une force de proposition mais dans une confrontation d'idées. Si on cherche à critiquer les critiqueurs de croissance, on ne peut pas leur reprocher ce qu'ils ne proposent pas : un modèle alternatif.

C'est quoi la croissance au juste ?

On parle de croissance sans même définir clairement ce que nous entendons par ce mot. Si on utilise une analogie : un enfant est en croissance physique lorsqu'il grandit avec son corps et on dit qu'il est en développement psychologique aussi en parallèle et ensuite toute sa vie. Mais ici nous ne parlons pas de physiologie, ni de biologie, mais bien d'économie. Par croissance économique on se rapporte aux comptes de l'indicateur universel PIB (Produit Intérieur Brut). Ce sont donc les résultats temporaires de calculs comptables techniques, à l'échelle d'un pays par exemple. L'indicateur PIB ne s'actualise pas à chaque instant, mais on saisit à intervalle régulier des relevés afin d'avoir une idée sur la direction de l'économie. Si on fait encore une analogie, on effectue dans un laboratoire une prise de sang assez régulièrement afin de nous indiquer notre état de santé. Avoir des indications permanentes ne nous servirait pas forcément plus que de façon ponctuelle. Le PIB est donc un peu comme un instantané de la croissance économique.
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décroissance De tout et de rien

La croissance, sous son indicateur principal le PIB, se fait sur une unité de base qui est l'unité monétaire en vigueur. En France et en Union Européenne c'est donc l'euro €. Du coup, comme l'indique l'expression, les décroissants sont avant tout des "objecteurs" de croissance, mot un peu vague pour dire "critiqueurs". L'orientation de leur propos est par conséquent avant tout une opposition. La croissance selon eux serait une chose mauvaise sur quasiment tous les domaines de l'existence. Il y aurait, avant les questions purement matérielles, un imaginaire global de la croissance qu'il faudrait "décoloniser". On voit donc que la dite décroissance se balade allègrement d'un plan à un autre, passant d'une considération économique à une réflexion philosophique, à une théorie psychanalytique, à une lutte politique, etc.

Mouvement anti-capitaliste, etc.

On sa balade d'un domaine à un autre, mais le fil conducteur est l'anti-capitalisme basique. Le rejet de la monnaie comme valeur d'échange universelle. On frôle l'anarchisme parfois, mais que quand ça arrange. La décroissance n'est clairement pas un projet, mais une absence de projet. Ce n'est pas une construction mais un repli. Anti-mondialiste aussi. Anti-technologique. En gros, c'est avant tout beaucoup de rejet et de critique. Et on propose ensuite de "discuter", de se "concerter" sur quoi et comment produire. On est donc, à demi-mot, sur le papier, dans une planification à grande échelle (ex: pays) de la production. Or, nous savons que la planification à grande échelle est souvent très inefficace, ce qui est par magie justement recherché par les décroissants. Le but est de ne plus être efficace, ou moins efficace. Régression à tous les niveaux. Je ne comprends pas comment on peut prendre au sérieux et acheter des livres et conférences tellement rétrogrades et inconsistantes.

L’œuf ou la poule ?

Il est question parfois de corréler exploitation énergétique et développement économique. Certains disent que l'un cause l'autre et certains que l'autre cause l'un. Débat un peu stérile. Cependant, il est intéressant de noter la corrélation. Sans hausse des ressources énergétiques on ne pourrait probablement pas nous développer autant, aussi bien en terme de démographie que de confort matériel et culturel. En fait, ce sont deux tendances qui s'auto-entretiennent. Le résultat est qu'on déplace les ressources de leur répartition spontanée vers nous, nos corps, nos maisons, nos routes, nos technologies, nos champs, nos bibliothèques, etc. Depuis les premiers outils en fer par exemple, on déplace le fer éparse pour le concentrer en un endroit et le modeler pour qu'il nous soit utile, utilisable, bénéfique. Le processus de fabrication de cet outil par exemple nécessite certes d'autres ressources comme du bois pour chauffer les chaudrons de métallurgie. Cependant les ressources biologiques peuvent se renouveler, et plus rapidement qu'on ne le pense souvent. Surtout on peut mieux les combiner pour tirer plus de profit d'un même élément de base.
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LEs absurdités économiques

Parmi tous les sujets soulevés par les décroissants, il y a des choses plutôt pertinentes, mais qui ne sont pas de leur invention. Par exemple, le fait qu'une casse de matériel ou une maladie soit comptabilisée comme positive économiquement alors que cela se traduit par des désagréments importants pour les individus concernés directement. On peut donc dire assez cruellement que se casser le poignée ou le fémur est bon pour l'économie, que faire un accident de voiture est bon pour l'économie. Mais ce raisonnement est faux, du moins il est vrai sur la séquence mais pas dans l'ensemble. Car un désagrément du type maladie ou accident est certes mauvais pour l'individu concerné mais cela affecte aussi sa propre production. Si il a un poignet cassé il ne pourra peut être plus conduire, et donc plus se rendre à son bureau, ou alors pour une efficacité bien moindre, ce qui est une perte pour lui et pour ce qu'il apporte et donc pour toute la société.

De l'autre côté ces accidents actionnent d'autres mécanismes qui peuvent aller du renforcement de la prévention, de structures de soins, de prise en charge par l'assurance, améliorer les dispositif de recherche médicale, de sécurité routière, etc. Augmenter aussi la prudence dans les comportements généraux. Autant de choses qui ne peuvent pas être vu comme des points totalement négatifs. Attention cela ne veut en aucun cas dire qu'il faut encourager les accidents et les maladies! Jamais, car on le voit il y a aussi des pertes autres que celles purement individuelles. Et si tout le monde était malade ou avait des accidents on ne pourrait plus rien produire, et ne plus rien échanger, voire même ne plus se soigner les uns les autres. C'est ridicule. Par contre, ce qu'on peut souligner c'est qu'on réussit à dégager un surplus de positif sur un évènement clairement négatif, et cela est très encourageant.

Si on revient à une analogie biologique, si un individu meurt dans une forêt son corps sera mis à profit par les animaux, les insectes, les bactéries, les arbres, etc. Mais l'écosystème perdra ce qu'apportait l'individu. Le surplus qu'on dégage nous humains profite économiquement certes, mais surtout sur le très long terme profite à la connaissance mondiale. Ici il s'agit d'un raisonnement délicat car il peut vite être mal interprété. Aucun accident n'est souhaitable et ne devrait en principe se produire. Mais ce n'est pas une raison de ne pas essayer d'en dégager quelque chose de positif qui pourrait profiter à tous au futur. On ne peut pas dire que c'est l'économie qui produit tous les accidents et toutes les maladies. On peut reconnaitre que sans voiture il n'y aurait pas d'accident de voiture, mais c'est un raisonnement qui tire à l'absurde, non ?

La référence médiévale

Au cours de la conférence à laquelle j'ai assisté, le Moyen-Age a été cité en exemple à suivre. Les gens de cette époque très vaste produisaient beaucoup d'alimentation avec des semaines de 4h nous dit-on. Alors, ayant lu quelques livrets sur les agrosystèmes je peux vous dire que le moyen age est une époque où on ponctionnait les richesses accumulées et spontanées de la forêt sans se soucier de les renouveler (il y avait aussi régulièrement de graves famines mortelles).  Du coup, tout le surplus du moyen age correspond à des pratiques productives totalement écocides. Ce n'est pas non plus une époque qui a permis de grandes accumulations de savoirs pratiques transmissibles. Sans dire que cette époque était "mauvaise", on ne peut pas non plus la prendre pour modèle. C'est un peu léger de piquer une donnée et de la sortir du contexte pour en faire un argument tapageur : "on travaillait 4h par semaine, c'est génial !". Ce genre de références historiques marque bien le fait que ce mouvement décroissant est dans une idéalisation du passé, un passéisme, une idéologie généreusement rétrograde. Et ce repli mental est compréhensible et dépasse largement la tentative d'unifier des dits décroissants (car oui, ils semblent décroissants dans le crédits qu'ils s'accordent mutuellement entre experts étant donné que leur ressource est une niche)
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le monde est finit ?

Par "le monde" il faut entendre les ressources naturelles. Et par ressources naturelles il faut entendre celles que l'on utilise et sait utiliser aujourd'hui. Alors certes il y a une quantité de matière finie, à moins de se voir bombarder d’astéroïdes et/ou d'aller chercher de la matière sur d'autres planètes. Mais nous n'avons pas tout exploité de ce que nous avons, ni tout optimisé, ni tout trouvé sur notre planète finie. Par exploiter il ne faut pas entendre détruire. Oui il y a des destructions, mais il y a surtout des mises à profit pour l'humanité. Et on ne peut pas réduire l'exploitation à la destruction. Quand on exploite une mine de calcaire, on détruit la concentration unitaire du lieu pour la répartir ailleurs dans pleins d'autres endroits avec plein d'autres utilisations. A quoi sers du calcaire inexploité ? A rien. Tandis qu'on peut en faire cent usages si on l'exploite. Est-ce mal ? Est-ce destructeur ? Non. Alors vous allez me dire que le calcaire est inerte. Oui, c'est vrai. Mais concernant la biologie, le vivant, rien de différent ! Aujourd'hui on déboise beaucoup certes, mais on reboise aussi énormément. On sait recréer des cycles biologiques locaux. On sait mieux gérer la ressource forestière qu'auparavant, et surtout beaucoup mieux qu'au moyen age. Rappelons que la révolution française a été le plus lourd déboisement de notre histoire nationale car tout le monde avait le droit de ponctionner les ressources qu'il voulait sans se soucier de la régénération ni de l'optimisation par l'usage de ces ressources (le droit instantané sans la responsabilité long terme)

Oui, le pétrole est une ressource finie, et c'est actuellement la ressource qui nous donne un sacré coup de boost mondial niveau productivité et progrès. Mais nous avons d'autres ressources qui elles se renouvellent. Nous avons aussi une optimisation toujours plus grande de toutes nos ressources confondues. Optimisation c'est pouvoir faire plus avec la même quantité ou faire autant avec moins de quantité. Pareil on peut reconnaitre que la croissance sera probablement toujours plus faible. Ce qui est évident car au plus on augmente la richesse au plus il est difficile d'augmenter le pourcentage de croissance. On peut plus facilement connaitre une grande croissance de richesse avec 10€ qu'avec 10k€ à la base. Et au plus on croit, au plus ce pourcentage de croissance est difficile à maintenir.

Ralentir et se recentrer

Si la décroissance est un concept fourre-tout un peu bancal sur bien des points, on peut reconnaitre quelques apports intéressants.

1. D'abord oui, tout s'accélère et ce n'est pas mauvais en soi, par contre nous ne sommes pas obligé d'accélérer sur tout en même temps. A vrai dire, nous avons même pleins d'opportunités de ralentir sur bien des points de l'existence. Il nous faut les saisir, en être conscient, les savourer. Mais ne nous y trompons pas, ces moments de ralentissement ne sont pas des moyens de "résister" mais simplement de profiter d'une autre façon. Oui, la vitesse n'est pas garante d'efficacité, ni même le volume horaire. Parfois, et moi le premier, nous sommes plus efficaces à ne "rien" faire qu'à s'agiter et stresser pour produire cout que cout. Là par exemple, je viens de faire une pause dans l'écriture de cet article à jouer un peu de tamtam et à prendre un thé pu erh au beurre avec une demi-pomme. Et c'est au sein de ces deux activités que j'ai eu d'autres idées pour continuer cette exploration de la décroissance. Vous voyez que consommer une demi-pomme et 45cl de thé c'est pas vraiment de la consommation caprice excessive et nuisible pour la planète ou l'humanité, ou les cochons d'inde ou je ne sais quelle invocation. Minimalisme donc.

2. Nous voilà au deuxième apport intéressant de la décroissance : le choix. Oui, nous pouvons en principe choisir nos consommations pour que ça aille dans un sens qui nous arrange. Si mon souhait c'est de développer l'économie agricole près de là où j'habite alors je ferais des recherches pour trouver des pommes produites dans les environs et alors je serais content de les trouver et de donner de la monnaie à ces producteurs. Mais si mon souhait c'est de trouver la meilleur pomme en gout car je souhaite me faire plaisir aux papilles, alors je devrais chercher autrement, peut être passer plus de temps, faire plus d'essais, mais peut être qu'à la fin quand je trouverais la pomme qui me ravis gustativement alors j'aurais besoin de moins de pomme en quantité et je serais décroissant sur ce point, après avoir fait des recherches et pleins d'essais. Le tout local parait bien sur le principe mais j'émets de sérieux doutes sur l'efficacité et justement la pertinence décroissante même de ce genre de projet. En fait nous ne pouvons être décroissant que sur certains critères mais jamais sur la totalité. Mais on ne peut pas souhaiter la décroissance globale car cela contredirait les principes mêmes de la décroissance, dont utiliser moins de matières par exemple.

3. Se recentrer. Oui nous pouvons et même devons nous recentrer. On peut se divertir dans tous les sens et on devient même rapidement las de toutes ces opportunités. On les prend (comme beaucoup d'autres éléments d'ailleurs) comme étant acquises et "normales". De ce fait on ne sait plus en profiter vraiment. On ne saisit pas la valeur de chaque production matérielle et culturelle. Si acheter un mug parce qu'il est drôle alors qu'on en a déjà 10 dans l'armoire alors oui on peut dire que c'est un caprice un peu inutile qui nous disperse et ne nous apporte qu'une satisfaction fugace, en plus d'une dépense vaine qui nous prive d'une meilleur allocation de nos ressources financières. Certains disent par exemple qu'il vaut mieux acheter des expériences (comme un voyage) qu'un objet. Mais c'est un peu radical d'étendre ce raisonnement à l'ensemble de la population. Certains n'aiment pas voyager et ont un plaisir énorme et durable à collectionner  des figurines ou des tasses par exemple. Peut-on interdire ou blâmer ces personnes qui préfèrent un objet au voyage ? Non, ce serait une atteinte à la liberté/singularité individuelle et une privation forcée. Ces personnes ne consomment pas plus mal que celles qui voyagent. Ce serait une hiérarchie arbitraire contradictoire avec la plupart des grands principes humanistes et des principes décroissants eux-mêmes.
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Pour résumer :

  • La décroissance est possible sur certains critères spécifiques mais jamais dans l'ensemble des critères, et encore moins tous les critères en simultané.

  • Le monde n'est pas finit en interactions, en combinaisons, en affinements, en optimisations, en connaissances, etc.

  • On peut parfaitement ralentir sur pleins de domaines pour se recentrer sur ce qui nous importe vraiment. Le plus dur étant peut être de trouver ce qui nous importe vraiment. Et le temps de trouver est autant d'énergie et de monnaie qu'une croissance (ou une catastrophe) seule rend possible.

  • La monnaie est plus importante pour l'humanité qu'on ne le pense au premier abord de façon individuelle. Car elle permet de soulever des investissements déterminants pour toute l'humanité.

  • Beaucoup de concepts rattachés tant bien que mal à la décroissance sont incompatibles entre eux et s'avèrent fortement rétrogrades.

  • La décroissance joue son rôle utile de critique publique, mais ne peut en aucun cas proposer un modèle par définition.
En dernier recours, il y a la critique de la notion de progrès qui est souvent décrit comme étant un mythe. Mais cela n'est pas le sujet central de cet article. Si cela vous intéresse, je traiterais la notion de progrès ultérieurement.

En fait, le progrès n'est pas que de l'ajout, c'est aussi et avant tout laisser tomber des techniques et objets inutiles, encombrants, obsolètes. Donc le progrès est d'une certaine façon décroissant, car il permet de faire plus ou équivalent avec moins. Bien entendu, le processus de recherche essais-erreurs nécessite des ressources avant d'arriver à une technique et technologie qui donne un avantage certain, massif et déterminant. Mais :) bref, ce sera un autre article :)

Ah, encore un petit mot, je veux bien reconnaitre qu'on va nécessairement décroitre sur certains domaines qui nous paraissent primordiales aujourd'hui. C'est possible que la place de la monnaie décroisse dans une société d'abondance. C'est possible que le concept de pays disparaisse ou se fragmente en plus petites entités. C'est possible que la majorité des grosses industries disparaissent rapidement au profit de petites et moyennes productions, dont l'artisanat-qualité est un exemple admirable.



Que pensez-vous de la décroissance ?
Comment en avez-vous entendu parlé ?
Sur quel point vous considérez-vous comme décroissant ?

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