Au moment où cet article est écrit, nous sommes en automne. Cette saison voit la tombée des feuilles en pagaille, poussées par des bourrasques de vent un peu partout dans les coins. En ville il y a des carrés de terre où poussent des arbres. La terre est généralement laissée nue. Il peut arrivé en certains endroits qu'il y ait des grillages droits et plats. Cela permet aux feuilles, et aux poussières, graines, de se déposer et d'enrichir la terre donc au bénéfice de l'arbre, de l'air ambiant et de l'environnement globalement. Ici, je propose un grillage bombé pouvant accueillir plus de dépôts naturels, donc mieux enrichir la terre, tout en maintenant une Compte là-dessus L'économie nous apprend tous massivement à compter, à nous restreindre. Elle apprend aussi à échanger avec plus de gens à travers le monde. En cela, elle est œuvre de paix. L'économie, c'est aussi une marche forcée. Le principe est d'exploiter. Exploitation des uns par/pour les autres. Exploitation des autres par/pour les uns. Le mot "économie" ? Les bases des basesPetit exercice pratique de projection. A la base, au tout début des sociétés, par "économie" on entend un ordonnancement de son propre terrain. Un humain ou plusieurs occupent un bout de terre sur lequel ils plantent, déplantent, construisent, réaménagent, ou laissent tel quel. Sur ce terrain, il peut y avoir des choses pouvant constituer de la nourriture : des végétaux, des animaux, des champignons, des insectes. Ce terrain peut donc pourvoir à la vie de l'humain en constituant une source alimentaire localisée. Avec quelques savoirs, quelques techniques, quelques expériences, et par un concours de circonstances ce terrain peut être très fertile et offrir donc de la nourriture en abondance, voire en excès. Ceci s'appelle le surplus. Ce surplus non consommé en nourriture par les humains sur place peut s'avérer encombrant (de multiples façons). Suite à cela, ces humains peuvent donc :
LE SURPLUS EST NATUREL, mais il peut tout aussi bien être accompagné/provoqué par l'humain. Nous voyons que le surplus peut être utilisé de multiples façons. Avantage en cours... | Tout surplus tu échangeras contre d'autres surplus | Le problème c'est que TOUS les humains n'ont pas de terre. Tous les humains n'ont pas non plus de terres fertiles, donc pas de surplus. Donc, celui qui dispose d'un surplus et souhaite l'échanger, force/invite l'autre à échanger. Ce n'est pas une invitation cordiale et de bonne entente, mais un échange forcé car nécessaire. Il y a un rapport de force, non par le corps directement, mais par l'esprit et le matériel échangé. L'économie est une reconversion de la violence : une voie vers la pacification. Celui qui n'a pas de surplus doit se défaire d'une chose personnelle et/ou vitale contre une chose qu'il ne veut pas forcément et/ou surtout qu'il lui est superflu. Cette perte doit être regagnée. Pour la regagner, il faut s'investir à nouveau dans l'échange forcé. Ainsi, il y a création d'une interdépendance qui profite surtout à celui qui a forcé l'échange en premier. Quand on a rien à échanger, il ne nous reste que le temps et notre énergie : Le travail. Tout échange peut donc enrichir l'un mais aussi anéantir l'autre, l'appauvrir encore davantage. Optimiser ou Dominer ? L'humain sur le terrain EST dans la nature, une partie entière de la nature. Il se nourrit de la nature, comme la nature se nourrit de lui. Puis, quand il se rend le compte qu'un excès/surplus systématique lui procure un avantage sur les autres humains, l'exploitation commence. Il vivait sur et dans la terre. Maintenant, il exploite la terre pour exploiter d'autres humains. Il y a une brisure de l'unité première, vers une chaîne induisant un sens, imposant une dépendance à tous les humains, et un éloignement de la nature spontanée vers une nature contrôlée, sélectionnée, réinventée, ou détruite. Mais ici nous avons une logique majoritairement inclusive. L'humanité est un tout, qui se doit d'avoir une cohérence, et d'entretenir l'échange à travers tous ses acteurs et individus. Par exploitation, il ne faut pas qu'entendre "négatif" et "vil", mais aussi une optimisation des ressources étant un compromis entre la redistribution et la durabilité. Accompagnement de production Néanmoins, toute l'économie consiste à convertir du gratuit, en du chiffrable, du mesurable, donc de la monnaie ici. La "nature" fournie un travail gratuit qu'on ne fait qu'accompagner parfois avec succès et par la force, parfois de manière chanceuse. On s'approprie ensuite ce travail gratuit pour le proposer à autrui. L'économie n'est donc pas une production, mais bel et bien un accompagnement de production, il s'agit de redistribuer un surplus local. L'économie n'est donc pas priver l'autre, mais synonyme de distribution. Ces distributions sont cependant soumises à des règles rigides qui sont souvent un rapport social asymétrique de domination. Dès qu'on entre dans les contrats on entre dans un rapport de force et nous ne sommes plus dans l'économie en tant que telle. La monnaie elle-même est un contrat de confiance à grande échelle, entre tous les "participants". L'économie, sous sa forme actuelle, est donc vraiment sur le modèle du jeu - comme un jeu de plateau ! dit "de société" - sauf que cela est bien indexé sur la réalité écologique (coucou!) et sur la réalité crue d'accès aux besoins vitaux pour les humains. Un jeu pervers dans ses règles. Tout le monde n'a pas envie, ni n'est le meilleur, dans un échange basé sur la compétition totale et le risque d'exclusion. Si on accepte qu'il y ait des personnes qui soient douées pour dessiner mais n'aient pas spontanément de bonnes capacités en maths, pourquoi n'accepte-t-on pas de la même façon qu'il y a des personnes douées pour amasser de la monnaie et d'autres non ? C'est comme vouloir qu'une personne à large dominante "littéraire" soit forcément douée en haltérophilie. C'est stupide. Dès lors c'est de la pure cruauté de persévérer à ce que chacun un à un soit doué pour amasser de la monnaie. Dichotomie de l'officiel L'économie "officielle" ne peut en aucun cas fonctionner sans l'économie "souterraine", dont "criminelle". Affirmer qu'il peut en être autrement est une malhonnêteté réelle, bien qu'éventuellement malhonnêteté quasi nécessaire. En fait, la frontière entre officielle et souterraine est fortement ARBITRAIRE, mais son utilité et son efficacité tiennent en cette compartimentation multi-niveau, qui fait que l'un peut se porter garant de l'autre et sauver le tout des échanges organisés. Il est à se demander à quel point l'économie "souterraine" est porteuse de stabilité à l'officielle. L'officialité est un MÉTA-CONTRAT. Cette frontière n'est pas une isolation, ni n'est à sens unique. Donc l'officiel peut être utilisé/dévié par le sous-terrain. C'est à dire que le méta-contrat de l'officialité avance, vend la promesse d'une officialité indexée sur une notion de MORALITÉ, notamment vers le bien collectif : "si je déclare tout et paye tel quel sans poser de question, sans jamais chercher à détourner les règles pour y échapper, alors je participe à l'honnêteté collective et la stabilité globale, le bien commun". Or, la mise en frontière même est un pari, une spéculation comportant beaucoup de volatilité. L'économie officielle peut devenir aussi peu moral que ce qu'on suppose sur l'économie souterraine. Et l'économie souterraine peut devenir aussi parfois, sur certains points plus éthique que l'officielle. Mais par exemple, les plus grosses entreprises comme Google, Amazon et autres ne payent quasi pas d’impôts, et ce, par miracle, de façon quasi légale. De même le tissu de l'économie des petites et moyennes entreprises, les artisans, si ils devaient tout déclarer tout le temps jamais ils ne seraient rentables ni ne pourraient l'être. Or, ce tissu économique local est la base la plus solide qu'on peut avoir. Bien évidemment, ici, je ne fais que décrire les phénomènes et je ne prescris, ni ne justifie rien. Si vous décidez de vendre les carottes de votre jardin dans l'économie souterraine je ne suis pas responsable. Monnaie Faisons déjà un point sur les termes. En France, le mot "argent" a pris le dessus sur le mot "monnaie". On devrait utiliser "monnaie" de base courante. La monnaie est un INTERMÉDIAIRE de l'échange, c'est à dire que dans une situation où au moins deux personnes veulent échanger des choses ou des services, on choisi de CONVERTIR leur valeur en une unité commune. Cette mise en unité de la valeur permet de figer cette valeur, de la rendre plus appréhensive, ou plus tangible pour tous. Cette mise en unité parle par elle-même, ainsi l'acquéreur voit le prix, cette fois-ci directement. On pourrait croire que cela permet d'économiser des négociations et donc du temps, mais non, il y a simplement déplacement de ces temps et efforts des choses et services vers la gestion de leur valeur en unité. L'avantage est qu'on n'a pas à couper un tiers de cochon vivant pour l'échanger contre le service de construire un toit d'habitation. On peut prendre la valeur en monnaie d'un tiers de cochon sans le couper réellement pour obtenir la construction du toit. Parce que la valeur d'un cochon coupé, donc tué, n'est plus la même qu'entier et vivant. Il doit être consommé de suite et les 2/3 doivent être échangé de suite aussi au risque de perte définitive. Avec le système monétaire on peut donc DIFFÉRER la consommation de certains biens et services. Différer dans le temps et aussi dans l'espace. Tandis que sans monnaie, dans un modèle économique d'échange essentiellement matériel/physique, on devrait quasi tout consommer au moment même de l'échange, donc surconsommer (tout le cochon au lieu d'1/3) et ne plus (ou moins) avoir de quoi échanger plus tard. Avec la monnaie, on peut payer avec 1/3 de cochon aujourd'hui et payer avec 1/3 de cochon la semaine suivante et un autre tiers de cochon la semaine suivante. Ainsi on payera tout le cochon mais pas en une seule fois, en décomposé. Cependant, le cochon ne peut être tué qu'une fois pour sa viande. Néanmoins, comme on l'a dit, cela vaut pour les échanges de nature très physique et matérielle. Quand un service ou un produit est de nature plus numérique et "immatérielle", alors l'intermédiaire de l'échange perd une belle partie de son avantage réel du différé. Parce que l'in-situ est beaucoup moins pré-requis. Parce qu'on peut copier des produits et services, les rendre autonome de son humain propriétaire. D'où les questions légitimes sur la notion de propriété et de modèle économique avec l'avancée des technologies. Pour revenir à la monnaie en elle-même, le fait que tous les éléments aient ou peuvent avoir une valeur indexée sur une unité commune, fait croire que tout est - grâce à cet intermédiaire - plus rationnel. Mettre en nombre quelque chose ne la rend pas plus rationnelle mais illustre simplement un instantané de l'appréciation volatile sous une illustration d'essence numérique. La monnaie est une ILLUSTRATION, et n'a absolument aucune valeur intrinsèque (=en elle-même). Elle repose sur un contrat tacite, une confiance par monopolisation, par absence consciente d'alternatives efficaces, par l'habitude et la coutume et la fréquence. La monnaie est donc aussi bel et bien un MONOPOLE de mesure de la valeur de biens et services. La monnaie est aussi une CROYANCE, car si demain plus personne ne croit en le pouvoir de la monnaie, alors la monnaie n'a plus de valeur, ça redevient juste du papier, du métal et des pixels. On pourrait penser que le système monétaire est indispensable au fait de différer et fractionner les valeurs. Ce qui la rendrait de ce fait aussi indispensable à tout projet, tout entreprenariat. Mais en réalité dans ces perspectives entrepreneuriales la monnaie fait toujours office d'assurance, ou plutôt est simplement là pour RASSURER celui qui accorde des unités (monnaie) à l'entrepreneur, à celui qui a un projet. Elle n'est donc indispensable à notre époque que par habitude, croyance et donc effet psychologique des prêteurs. Enfin, l'unité monétaire, la conversion en monnaie d'une activité et ou d'une chose fait que toutes les activités sont indexées sur la même valeur et sont donc en CONCURRENCE. Ainsi, on pense que le boucher n'est pas en concurrence avec l'artiste peintre, mais cela est faux, car il y a un unique étalon de valeur, tout est rapporté et CENTRALISE vers la même technique d'échange qu'est la monnaie. Le fait qu'une personne gagne 1 million €/an en étant propriétaire d'un algorithme dévalorise toutes les autres activités. Car ce qui fait la valeur est le rapport, le différentiel. Toute augmentation d'écart de ressources dévalorise toujours plus quantité d'activités, de choses, et donc plus loin de personnes entières. Si vous gagnez beaucoup de monnaie, ce n'est pas rapport à l'utilité ou l'apport bénéfique réel de votre activité et de vos biens/produits mais par rigidité et donc par dévalorisation d'autres. On ne peut pas gagner énormément de monnaie sans par la même occasion dévaloriser quantité d'autres activités et biens. Aussi au plus vous gagnez de monnaie au plus il sera aisé d'être "rationnel" avec sa gestion. Rationnel c'est à dire ici entendu comme : conserver un patrimoine voire l'augmenter. Rappels
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