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La santé & l'alimentation

21/7/2018

 

de l'universalisme, à la nuance

Parler d'alimentation. Parler ou manger ? Il y a beaucoup de théories en cours sur l'alimentation parfaite, celle qu'il "faudrait". Mais dans une certaine mesure ça me paraît difficile de parler alimentation sans prendre en compte des perspectives élargies. Une démarche commune erronée ? On part d'un idéal inventé pour l'appliquer de façon définitive et universelle à toute l'humanité. Méthodologie bancale ! Le contexte comporte d'infinies nuances. Par exemple, recommander de manger de la laitue tous les jours à des habitants de steppes de Mongolie est d'une stupidité sidérante. Recommander de limiter ses calories à quelqu'un qui est très actif (mentalement et/ou physiquement) est du même acabit. Alors oui bien sûr il y a des grosses, très grosses lignes qui peuvent dans une certaine mesure correspondre à un aspect universel de la quasi totalité des humains, mais bon tel que ça nous est balancé souvent on est hors de ce minimum d'honnêteté méthodologique. Et aussi n'accusons personne en particulier, car il peut tous nous arriver d'êtres imprécis, maladroits, et bercer dans des tendances prédicatrices. "Tu mangeras 1/4 de concombre tous les jours de ta vie". Ah ah ce type de commandement solennello-comique, presque. La santé semble occuper une place de plus en plus prégnante au sein de nos préoccupations quotidiennes. De ce constat, on pourrait être tenté de porter à nouveau un jugement morale en disant que c'est une préoccupation égoïste ou que c'est parce qu'on a "que ça à faire" et que c'est même pathologique. Alors oui, ne nous mentons pas, il peut y avoir une part de toutes ces accusations qui soit vraie, mais si prendre simplement soin de soi est égoïste alors soyons-le plus chacun, si avoir du temps pour faire des expériences, apprendre et partager des informations est une décadence, je nous en prie soyons davantage décadents. Le contexte de nos discussions sur l'alimentation est une démultiplication des ressources aussi bien alimentaires qu'informationnelles. Et on se retrouve avec beaucoup beaucoup de sucre comme aussi beaucoup d'infos vaines voire toxiques (toxiques non de façon absolue mais relativement à la dose et aux circonstances/individus). On à aussi une précision sur les processus physiques jamais atteinte, une qualité d'aliments  importante malgré tout, et une diversité folle.

PAs de Graal, ni d'équilibre

De mon expérience, l'alimentation est un challenge hallucinant car chaque fois je crois avoir trouvé un "équilibre" et les faits viennent balayer cela. Par faits j'entends ce qui me touche directement en moi et non une nouvelle étude dixit des médias qui me dit que j'avais tort depuis le début, lol les vils castrateurs. Cette expérimentation pratique de terrain m'empêche systématiquement de rentrer dans une chapelle unique et dogmatique et globalement de toner "oui ! Ça y est j'ai trouvé le Graal unique de l'univers, écoute le prophète que je suis, la vérité m'a trouvé !". Bref.

Donc la notion d'équilibre n'apporte rien, au contraire souvent. Il n'y a pas de il faut, d'équilibre, tout ça. Déjà malgré la précision scientifique actuelle rapport au passé c'est imprécis dans l'application. Le comment ça arrive n'est pas toujours le comment ça s'applique. Il y a ce qu'on fait et ce qu'on sait. L'un et l'autre ne correspondent pas toujours bien, ni n'ont nécessairement besoin de correspondre. Parce que je saisi ces phénomènes d’auto-flagellation mentale où on mange un truc qu'on se dit être "mauvais" et alors on apprécie moins, on augmente les risques de mauvaise assimilation, et on finit par plus nourrir un trouble psy que soi-même. Dans toutes nos déclarations sur l'alimentation il conviendrait peut-être de prendre en considération le fait que les troubles du comportement alimentaire sont importants déjà et en hausse. Qu'on soit bien intentionné en divulguant telle et telle informations, il est possible qu'on participe à un trouble chez autrui. Divulguer des informations, oui, mais pas n'importe comment, c'est-à-dire éviter les prêches, l'universalisme, le solutionnisme, et un ensemble de "biais" qui si pour nous sur le moment ne pose pas de problème, peut s'avérer critique pour autrui.

aligner les paramètres

L'alimentation peut en effet être un facteur important de la santé, et on peut effectivement "résoudre" des problèmes réels par ce biais. Néanmoins, il s'agit d'un facteur, et on ne peut isoler un facteur de tout le reste sur le terrain dynamique de notre existence. De façon concrète c'est, dans l'acte de manger, comme si on réduisait tous les aliments à leur seule couleur, en excluant leur texture, leur saveur, leur interaction, leur propriétés diverses. Imaginez qu'un message public soit "Il faut manger orange", lol c'est pareil quand on nous assène "il faut" de la vitamine C, des fibres. Cela apparait comme des invocations bizarres. Il est possible qu'un problème de santé ne soit dû non pas à une mauvaise diète mais à une posture physique inadéquate, à une pratique sportive non adaptée, à un entourage social ou environnemental néfaste, à une pression économique, etc. L'objectif d'une santé stable/meilleure uniquement par l'alimentation c'est très mal partir. Il s'agit d'une cohérence d'ensemble propre à chacun et où il se situe. Faire un "régime" par exemple est une idée plutôt stupide car c'est de l'importation totale, comme une greffe qui nie complètement les spécificités dès le début. De même, faire du sport peut être une bonne idée, mais il faut prendre en compte la diète moyenne et la constitution de chacun, sa capacité à tenir sur le long terme chaque activité, chaque paramètre. Oui, flexibilité et adaptation tout ça, mais aussi une part de fixe, de déterminée, de constant.

LA tendance au tout gestion

Un autre travers est de considérer la santé comme un livre de gestion. Par exemple, le raisonnement est courant que de penser que les calories ingérées sont "éliminées" ou compensées par une activité physique. Non, ce n'est pas le cas, en tout pas de façon aussi simple et systématique. On voit des pubs parfois où un beignet c'est autant de calories et que cela équivaut à 45 minutes de vélo, lol c'est très mauvais comme comparaison, et ça n'indique rien du tout. Pareil, dans les régimes on veut nous forcer à compter les calories pour ne pas dépasser les 1600 ou 2000 par jour. Les calories de tel aliment sont différentes que les calories de tel autre aliment, et cela varie encore en fonction du terrain de chaque individu et de l'heure et de la fréquence de repas. Oui, aujourd'hui on commence à parler de chrono-nutrition, intéressant, mais souvent on tombe dans du solutionnisme à considérer que c'est le facteur numéro un qu'on avait comme par magie occulté jusqu'à lors. Donc, oui on a chacun des cycles internes qui ne correspondent pas aux standards auxquels on se figure mentalement, ni aux standards de la société contemporaine. Par exemple manger trois repas par jour est une habitude récente. Manger à heure fixe est récent aussi dans l'histoire de nos pratiques alimentaires. Cela ne veut pas dire qu'il faille tout casser d'un coup, mais simplement ajuster avec cohérence et progressivement aux faits. Par exemple il peut se trouver que certaines personnes bénéficient de ne manger qu'un repas par jour, et d'autre auraient plus besoin de manger 5 repas par jour, ça dépend et c'est aussi variable dans le temps, c'est à dire que pendant nos 20ans peut être que manger 4 repas nous est bénéfique mais qu'à 30 ans manger 2 repas nous réussit.

De l'eau

Pour donner un exemple, le cas de mon expérience : l'eau. Il est de coutume de recommander de boire et boire toujours de l'eau, tous les jours un litre ou plus, tout au long de l'année. On dit que cela permet de ne pas se déshydrater, de baisser la tension, de mieux digérer, et d'autres. A titre personnel, parfois, je vois que ces recommandations et ces justifications sont légitimes et avérées dans les faits de mon tous les jours. Je dis bien parfois. C'est à dire que pour moi, dans mon cas (j'insiste), que je ne généralise pas systématiquement à l'ensemble de la population hein!, il s'avère que la plupart du temps c'est exactement l'inverse qui se produit : boire de l'eau dans les proportions recommandées perturbe ma sensation de faim, perturbe ma digestion, me ballonne, me fait mal apprécier certains aliments, change mes gouts, augmente ma tension, augmente ma déshydratation, et empêche une stabilité émotionnelle et de concentration. Voilà, ce sont les faits que j'ai pu constater systématiquement sur des années (dans mon cas). Alors, face à ce genre d'information, on pourrait en déduire qu'il ne faut plus boire d'eau, ou que c'est mauvais et on va ressortir des adages stupides de poivrot du type "han bois pas ça, ça rouille" pour justifier... ce qui nous arrange. Mais doucement doucement, exposer ce fait n'est pas une tentative d'influence vous incitant à faire comme moi, car déjà la démarche serait stupide en elle-même, et surtout par définition vous n'êtes pas moi, vous êtes votre propre référentiel, encore heureux.

Bref, cet exemple est intéressant car il casse une recommandation qui ne se discute même plus tellement elle semble intégrée dans nos têtes et nos usages. En ayant étudié quelques livres sur l'histoire de la santé et de l'alimentation, je me rend compte de la volatilité des avis et modes. Et l'erreur serait de penser que nous échappons à toute mode aujourd'hui, même si c'est des recommandations officielles de docteurs savants experts. L'exemple du cholestérol qui a été banni et honni pendant si longtemps de façon unanime par la communauté scientifique de ce domaine et qui en fait s'avérait être une erreur monumentale. Alors encore une fois ce n'est pas dire que tout ce qui est dit par les experts est systématiquement faux, non, pas du tout, au contraire, mais qu'il est possible que ça ne corresponde aucunement aux variations et nuances du terrain, c'est à dire chaque individu à un moment donné, dans un environnement donné.

Tout en variété et en nuance

A l'heure où j'écris ces lignes, je suis d'accord, ou "aligné" avec la recommandation usuelle de manger beaucoup de légumes. Par contre je suis en désaccord profond sur les recommandations sur la viande et les laitages, et les fruits et les céréales. Mais même cet accord avec les légumes serait à nuancé car les légumes est une catégorie arbitraire en cuisine qui permet de désigner des choses en réalité très différentes. Un légume feuille comme un chou est différent d'un légume fruit de type tomate, d'un légume racine de type navet. Chaque aliment a ses spécificités qui peuvent alors plus ou moins s'aligner sur les besoins de chacun ou au contraire porter préjudice. Par exemple, j'ai entendu que les épinards, légume feuille, qu'on classe allégrement dans une catégorie d'aliment "sains" pour tout le monde et bien peuvent s'avérer toxiques pour certains microbiomes. J'ai déjà lu aussi des problèmes liés aux courges et courgettes alors qu'on dirait qu'il sont aussi des aliments "sains". Mais en fait, non ! Encore une fois on tombe dans l'universalisme qui par définition est faux, car si nous pouvons nous ressembler visuellement, nous ne sommes pas pour autant des copies les uns des autres. Ces recommandations universelles pourraient peut-être s'appliquer si nous étions tous des clones, ce qui a priori n'est pas le cas. Donc, demain il est possible que je revois ma position positive sans nuance sur les légumes. Certes je vois pas trop de problème à la consommation de salade "feuille de chêne", car je vois mal les gens réussir à en abuser en en mangeant 5 par jour lol.

Des contradictions

Autres exemples personnels, le thé est généralement présenté comme une boisson très saine, spécialement le thé vert qu'on orne de mille vertus, hop ça y est on est parti pour vivre 1000 ans grâce au thé ah ah. Alors oui, ça a eu un bon effet sur moi au début dans une lubie de découverte de saveurs et d'habitudes (la toute importance des rituels !) , mais aujourd'hui le thé me porte beaucoup de préjudice et je n'en bois plus du tout sauf pour me soigner en cas de certains symptômes désagréables un peu de thé puehr. On dit qu'il faut manger des fibres, et on nous oriente vers des fibres de céréales notamment. Si je fais ça j'aurais les intestins en pagaille pour plus d'une semaine et je m'en remettrais vraiment plusieurs semaines plus tard, seulement en doublant mes consommations de laits frais et de viande... ce qui demandera ensuite un ajustement, ainsi de suite. Ajustements en ajustements, pour compenser des éléments qui clairement ne me vont pas. Et même cela, je ne blâme pas forcément un aliment en particulier, car il est possible que ce soit un composé unique qui fasse que je ne l'assimile pas. Il n'y a pas de déterminisme éternel, car cela s'applique sur un individu, sur une période de temps et dans un environnement spécifique. Par exemple, je pense au concombre qui était toxique avant de devenir le truc plein d'eau tout doux et inoffensif, et en parallèle le blé qui semble par sélections devenir de plus en plus sujet à des malabsorptions (qui est peut être en partie l'effet d'une exposition médiatique qui augmente les perceptions à cet égard et donc les sensibilités). Mais ne restons pas sur l'aliment seul et isolé encore une fois. C'est possible que ce soit dû à des transformations, dont cuissons, qui ne soient pas adaptées ou n'optimisant pas les aliments. C'est possible que ce soit un organisme invisible comme une tique qui nous transmette quelque chose qui modifie nos besoins et assimilations par ailleurs. Et autres.

Pas unitaire

Une tendance aussi semble être la simplification de manger à un rôle énergétique ou alors pour satisfaire un organe en particulier. Par exemple on focalise beaucoup sur les intestins aujourd'hui, mais il faut je pense toujours replacer ces élans dans la perspective globale. Chaque organe a ses propres besoins. Et ces besoins ne correspondent pas systématiquement aux besoins de tous les organes. On pourrait alors se figurer cela sous cette façon : il y a des aliments qu'on mange juste pour le goût immédiat donc ce sera la langue, d'autres qu'on apprécie pour son estomac, d'autres pour ses intestins, etc. Ce qu'il faut comprendre si on raisonne en terme d'organes c'est que ce qui pourrait globalement être bon pour les reins, peut être relativement peu intéressant voire dans certaines circonstances néfaste pour le foie par exemple. Mais encore une fois on ne peut pas longtemps faire des parallèles aliments-organes. Quand on dit que manger beaucoup de protéines c'est pour les muscles, oui bien sur en partie, mais pas que, les muscles ont besoin d'autres nutriments et d'autres facteurs non alimentaires. Et même tout ne doit pas être vu en terme de besoin. Autre chose, parfois on cherche des indicateurs fiables. Alors on est tenté de se reposer uniquement sur l'odeur ou uniquement sur le goût/dégoût spontané. Alors oui, en effet, dans certains cas ça peut être un bon indicateur de se fier à ces perceptions directes. Mais si on se fie à cela de façon aveugle et systématique on peut se retrouver à ne manger que du sucre ou ne boire que de la bière, ce qui ne me semble pas forcément une bonne option durable.

Il n'y a pas d'effet secondaire

Point important : il n'y a pas d'effets secondaires, juste de effets. Ceci est un phénomène souvent mis en avant dans le domaine de la médication, mais évidemment ça s'applique aussi très bien à la partie de la médication qu'on appelle l'alimentation. Donc, on ne peut pas se fier à l'effet majoritaire court terme de chaque aliment. Par exemple, le sucre donne un boost d'énergie très rapide, mais peut être que quelques heures plus tard cela fera apparaitre un autre effet qui, lui, ne sera pas à notre avantage. Donc il s'agit d'une multitudes d'effets qui sont différés dans le temps, qui peuvent ou non se déclencher en fonction de circonstances. Je prends l'exemple de l'aliment sous forme de boisson qu'on appelle le café. Dans mon cas, quand j'en prend le matin cela me plait énormément, mais il est possible que certains matins cela me casse mon énergie au lieu de booster mon mental, il est possible que cela porte préjudice à mes dents ou mes intestins alors qu'à l'ordinaire tout se passe pour le mieux. Pareil, le café le matin passe souvent très bien, mais le café le midi ou l'après-midi généralement me détruit tout équilibre d'humeur et d'énergie. Si je ne prenais le café que l'aprem et qu'un beau jour ça ne passait plus, j'aurais pu en conclure que je devais absolument arrêter tout café, alors que pas forcément, il s'agissait juste de décaler l'heure de la prise au matin. Pareil, le matin si je prends 30cl de café tout va bien en général, mais si je prends 50 ou 60cl il arrive souvent que ça me casse toute la journée. Donc, voilà deux paramètres importants, le temps et la dose. Or on a tendance à ne prendre en compte que l'effet court terme. Ainsi un aliment qui vous procure du bien lors de prise, peut être directement responsable de votre inconfort quelques heures plus tard. Alors il faut considérer aussi l'effet très long terme de toute diète. Une piètre diète peut manifester ses effets pervers des mois, voire des années plus tard, et même si on a changé entre temps de diète, il y a un effet d'inertie énorme. Donc quand on change de diète il ne faut pas juger sur une semaine, mais sur des années lol, ce qui du coup est beaucoup moins compréhensible !

Effet bœuf

Les experts en santé et alimentation se multiplient. Mais pour juger de l’honnêteté de leur démarche, il convient peut être de se demander quels sont leurs motivations à cette exposition médiatique particulière. Beaucoup sont très éloquents, beaucoup peuvent paraitre avoir une mine exceptionnelle, une santé de feu, certains s'appuient aussi sur un parcours professionnel spécifique comme le fait d'être chirurgien depuis 30 ans, ou d'avoir 5 millions d'abonnés sur une plateforme de vidéos, ou de vendre des produits partout dans le monde avec brio. Mais aucun de ces éléments ne légitime sur le fond par principe ce qu'ils peuvent raconter. Comme tout à chacun, ils peuvent être dans une phase de découverte d'un élément ou levier important sur le moment et alors vouloir vulgariser cela avec l'aura de gourou ou de je-sais-tout (qui peut être parfaitement bien intentionnée d'ailleurs) qui s'insère rapidement dans nos esprits. Par exemple, dans le contexte où on a honni les graisses alimentaires pendant plusieurs décennies, sortir un livre qui dit que les graisses sont géniales et exceptionnelles est pertinent pour nuancer le discours moyen. Et il faut du temps parfois pour se défaire d'une idée ! Mais cette démarche d'alimentation haute en graisse a ses limites aussi et ne peut pas s'appliquer parfaitement à tout le monde. Il y a cette tendance donc à contrebalancer jusqu'à l'extrême qui je pense ne mène pas loin, et a plus de chances d'apporter des comportements pathologiques que des gains ou maintient de santé. Donc il me parait pertinent d'écouter de temps en temps des experts mais de ne pas leur accorder trop de légitimité et de ne pas appliquer leur topo systématiquement. Eux-mêmes peuvent être victimes d'un effet d'emballement médiaco-économique qui les met dans une situation dont il est impossible de s'en sortir sans perdre toute la crédibilité de leur affaire. Imaginez que vous vendez un type de supplément qui se révèle marcher super bien en terme de vente, forcément il y a des chances pour que vous voyiez ça comme une validation de la pertinence de vos propos, et si en plus ça rapporte de la monnaie et des statuts sociaux supérieurs, en quoi il serait ne serait-ce qu'envisageable d'arrêter ?

Sources et recommandations

Ici, je vais tenter de donner quelques indications de sources à cet article. Pour les livres voici une première liste >>

Concernant les TCA (troubles du comportement alimentaire) Sophie Vust - Quand l'alimentation pose problème.

Pour le côté historique : Eric Birlouez - La santé par l'alimentation de l'Antiquité au Moyen-Age, Georges Vigarello - Histoire des pratiques de santé, Jacques Cauvin - Naissance des divinités, naissance de l'agriculture, Marylène Patou-Mathis - Mangeurs de viande de la préhistoire à nos jours. Rémi Cadet - L'invention de la physiologie.

Pour le côté "paléo" : Mark Sisson - The primal blueprint.

Pour le côté fermentation : Marie-Claire Frédéric - Ni cru ni cuit.

Pour le microbiome : Giulia Enders - Le charme discret des intestins.
Sinon pour quantité de vidéos et articles/essais je vous oriente vers les sources que j'ai indexé sur mon Pearltree, où vous pourrez trouver de quoi casser chaque idée préconçue trop rigide, chaque obsession tendancieuse, si telle est votre démarche.
>> http://www.pearltrees.com/valentinkyndt/alimentation/id9948846
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De l'intelligence

14/7/2018

 
Le terme intelligence me semble mauvais car souvent employé à mauvais escient, et ce depuis longtemps et dans quasiment tous les domaines de la connaissance humaine. 

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La distinction par les capacités

À intelligence donc je propose dans cet article le terme de capacité. D'un côté il y a les capacités en acte qui alors caractérisent tout le vivant et même le non-vivant. C'est le côté purement mécanique de toute chose, mécanique donc au premier degré. C'est à dire que dans cette perspective le vivant de type biologique n'a pas le monopole des capacités, loin de là. La capacité est un ensemble de réactions à des processus. Donc même une grosse pierre qui dégringole du sommet de la montagne à des capacités en roulant et écrasant, emportant et modifiant d'autres éléments avec elle le temps de son parcours. Donc des éléments qu'on place dans les catégories/qualificatifs de minéral et d'inerte peuvent présenter des capacités. Cela paraît absurde à priori dans notre contexte de pensée actuel mais on pourrait admirer que cette grosse pierre emprunte un creux de vallée plutôt que de faire l'effort de passer à travers tout. En suivant un creux, la pierre manifesterait une certaine capacité à réagir avec efficience dans son intérêt/objectif de descente de montage. Mais si la pierre passe à travers tout, ne suit aucun creux, aucun chemin mais en creuse un nouveau, on pourrait aussi admirer ses capacités de création, d'effort, d'initiative. D'autres pierres pourront suivre ce chemin. Donc dans cet exemple qui paraît absurde on voit qu'on peut aboutir à trouver "intelligent" un élément solide isolé non-vivant et appartenant aux minéraux. Ce qui nous paraît plutôt contre-intuitif voire insensé, mais qu'on ne peut pas vraiment réfuter à priori. Tout ce raisonnement nous renvoie à des jugements ordinaires qui nous surviennent alors comme inconsistants, comme le classement intra-humain de l'intelligence ; mais aussi le classement d'intelligence en plaçant l'humain au dessus des autres formes du vivant dont animaux, végétaux et mycètes parmi les macro-organismes ; mais aussi le classement du biologique organique en plus intelligent que le non-biologique.

T'as un beau potentiel, tu sais

Maintenant si on prend le terme "capacité" non pas en acte mais en tant que potentiel. Le potentiel c'est, pour reprendre l'exemple, la grosse pierre qui peut dégringoler, c'est à dire elle en a le pouvoir avant même de le réaliser en acte. En potentiel donc. Il s'agit d'un terme qu'on utilise souvent notamment dans l'éducation et l'économie : "tu as un potentiel énorme, exploite-le!". Mais non la grosse pierre de granit préfère laisser des capacités en potentiel. L'exemple est plutôt amusant parce qu'un éboulement serait vu comme la manifestation d'une intelligence, plus précisément l'intelligence de la grosse pierre de granit. Or il est rare qu'on puisse se dire en voyant du granit qu'il est intelligent, au mieux c'est beau et dense. Donc tout ce qui existe actuellement selon nos perceptions actuelles est une ressource, et toute ressource est un ensemble de capacités, càd une forme d'intelligence.
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Le bois travail

Arrivé ici se pose beaucoup de questions. Un bout de bois en plein soleil peut produire un son en craquant, se dilatant, ce qui pourrait être attribué à une parole. Lol d'ailleurs l'expression veut que le bois "travail" (alors que l'arbre est sensé ne pas être intelligent et qu'en plus sa partie récupérée pour faire un plancher est supposée morte). Nous même nous parlons souvent sans savoir ce qu'est la parole, sans savoir pourquoi, mais nous parlons. Qu'est-ce qui distingue l'un de l'autre ? Cette question n'est pas pertinente en fait, surtout pour traiter l'intelligence, et tient plus de la défense d'une singularité spécifiquement humaine, ce qu'on appellerait ego parfois. On peut trouver des yeux plus performants que ceux de l'humain dans tout le vivant actuel, mais cela ne veut pas dire que les yeux des humains ne valent rien. Bien sûr les yeux humains sont quelque part uniques et spécifiques, mais ils ne sont pas les seuls formes de vie à bénéficier de ces organes de perception, et encore moins les plus performants. Ah profitons ici de ce concept de performance. La performance, par exemple d'un organe/membre, ne fait pas systématiquement son utilité. On se demande par exemple si les yeux des huitres qui peuvent voir très loin dans le ciel leur servent à comprendre ou expérimenter quelque chose de fondamentale dans leur existence. On se demande aussi à quel point ça ne leur sert à rien si elles voulaient éventuellement échapper aux papilles des humains et autres formes de vie qui pourrait s'en nourrir. À travers donc les exemples de la grosse pierre de granit et des yeux de l'huître on voit que l'intelligence est extrêmement relative, et que nos conceptions actuelles à cet égard semblent soudainement très étriquées, pour ne pas dire totalement ridicules. Ces raisonnements peuvent paraître un brin vains mais ils ont des implications extrêmement profondes... que je laisse macérer à votre goût.

Ia ou ia pas ?

Il s'agit ici d'une démarche venant en réaction à tous ces débats sur la fameuse "IA". Ce qui me fait sourire c'est qu'on attend d'une machine/algorithme/programme qu'elle reproduise juste des représentations purement humaines pour qu'on puisse décider qu'elle est intelligente. C'est à dire qu'on corrèle reproduction formelle avec intelligence, représentations et intelligence et enfin comble du pompon que la machine se calque sur les critères uniquement humains. L'intelligence humaine n'est ni unique, ni un modèle ultime. Admettons qu'on isole l'intelligence humaine de tout son environnement (dont l'humain est une partie de l'environnement), il apparaît une grande différence d'intelligence entre le mathématicien et le sprinter. Ici dans notre paradigme on opterait pour dire que le mathématicien correspond plus à l'intelligence que le sprinter, ce qui est faux, car chacun est intelligent dans son domaine, et si on persiste à dire que le mathématicien est plus intelligent alors cela implique de faire un classement vertical des domaines de l'existant/existence.

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Source image : http://designbeep.com/2010/05/10/40-truly-creative-examples-of-manipulated-robotic-animals/

Verbe en course à pied

Est-ce que les maths sont supérieurs aux déplacements rapides à pied ? La comparaison est absurde. Cependant dans notre paradigme même le sprinter pourrait être tenté de reconnaître que le mathématicien est plus intelligent car notre paradigme corrèle les capacités logico-mathématiques avec l'intelligence. Les capacités verbales aussi sont très prisées dans notre conception ordinaire de l'intelligence. En fait on est dans une phase sociale où encore ces domaines de l'intelligence sont dominants, les mesures de QI par exemple mesurent des instantanés de ces deux domaines en priorité sur toutes les autres formes d'intelligence. À titre personnel j'ai une approche spéciale de ce sujet. Pour moi, les nombres font partie du verbal. Et ce média verbal est extrêmement côté encore. Or le verbal pourrait tout à fait être vu comme une simulation, un espace de simulation. Mais attention ici marcher dans la rue implique aussi des simulations abstraites, donc ce côté simulation n'est pas uniquement relatif au média verbal. Bref, donc on attend pour reconnaître officiellement et par la majorité qu'une machine soit "intelligente" qu'elle soit  purement individuelle, qu'elle soit parfaitement isolée en local, qu'elle reproduise des mécanismes représentatifs des critères du paradigme actuel de l'intelligence selon l'humanité, qu'elle fasse la démonstration perceptible par l'humain qu'elle a des capacités et qu'elle les use à but démonstratif. Hum, je pourrais certainement ajouter des critères sur ce qu'on attend mais je trouve que ça fait suffisamment de remises en cause vertigineuses déjà ainsi.
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Manutention
locomotion
migration

Une belle part de ce qu'on appelle intelligence correspond donc à une manutention mentale/informationnelle. C'est à dire que ce phénomène s'inscrit dans une migration  globale de l'existence en état d'information, c'est à dire une existence dépendant moins d'un déterminisme uniquement biologique initial. Certains experts dans l'intelligence, la cognition tout ça disent que l'intelligence provient directement de notre locomotion. Et je suis parfaitement d'accord avec cela, j'en avais fait un article d'ailleurs. Cependant je place dans "intelligence" aussi toute forme d'émotion, que je n'oppose aucunement avec les gros bras des matheux, des verbeux de la scène politique. Alors oui, l'intelligence semble de plus en plus migrer vers de l'information pure, mais cela ne veut pas dire que le physique ne tient plus guère de l'intelligence, et que le purement informationnel concernerait uniquement la gestion d'abstractions "rationnelles". Car aujourd'hui quand on parle d'intelligence on exhibe souvent ces capacités logico-matho-verbales comme des gros muscles dont on est fier mais qui ne servent pas forcément à une application pratique hors identitaire/psy. Et l'erreur commune est de penser que ce qu'on classe dans l'émotion est opposé à l'objectivité ou la rationalité. Je dirais plutôt que l'émotion pourrait être une forme de rationalité qu'on n'a pas réussit à bien intégrer dans notre paradigme formel de la rigueur méthodologique et existentielle.

tête à tête sage

Enfin, on corrèle intelligence et une sorte de sagesse, c'est à dire une utilisation/application mesurée des capacités. La question est : "mesurée" à partir de quoi, qui, quels critères ? Je vous renvoie à un article sur la sagesse disponible sur ce blog. Et bien sur, on a toujours cet encéphalocentrisme qui corrèle quasi uniquement l'intelligence à un organe isolé. On veut identifier telle zone avec telle capacité, et autre en négation de l'intégrité du corps tout entier, notamment avec les études sur le "deuxième cerveau", en négation aussi de l'interactivité c'est à dire que nous ne sommes pas qu'un cerveau, ni même que les limites de notre corps par la peau, nous avons une identité intégrée à notre environnement et dynamique, composée de personnes, d'objets, de rythmes.
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Le WTF, aka dada

7/7/2018

 

un peu de sens, svp !

Aujourd'hui on semble voir de plus en plus de choses qui nous paraissent n'avoir aucun sens. Cela aussi bien dans les produits "culturels" dirons-nous tel les clips musicaux de Nicki Minaj par exemple, que dans les "informations" du monde et du voisinage ou proche. Ah pensons aux séries TV aussi comme Dirk Gently ou American Gods par exemple où plusieurs genres se mélangent allégrement. Et dans les "informations" ou les faits du monde humain contemporain on a par exemple les comportements de certains chefs d’États. Bref je vais pas donner une liste, il s'agit juste de pourvoir à une idée de ce qu'est cette tendance. En réaction au sentiment de manque ou absence de sens on peut parfois adopter une posture résignée de néo-nihilisme retro-conservateur, bref quelque chose de cet acabit. On peut parfois aussi adopter une posture opportune de se dire que puisque rien n'a de sens je fais des trucs sans me préoccuper du sens et des répercussions, ce qui est par exemple caractéristique aux rigidités du "travail" de je fais ce qu'on me demande et le reste basta. On peut aussi adopter une posture de créativité enthousiaste sans pareille, et une moultitude d'autres nuances de comportements changeants.
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Source image >> https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/5b/Grifobitonto.JPG

Davantage d'informations

En fait, comment ça se passe ? On évolue dans un monde humain où tout se démultiplie à galopante allure. On a jamais eu autant d'informations à produire/digérer tous les jours. Et dans cette immensité en expansion forcément on est confronté à des éléments qui a une autre époque n'auraient pas été connues donc on aurait pas eu de réaction (forme de traitement de l'information) à cet égard, pas de quoi comparer avec notre connu qui parce qu'il nous paraît connu nous paraît aussi plus cohérent. En réalité, notre familier est déjà une suite cumulée et compactée de grand mix. Notre corps paraît quelque chose de naturel mais en réalité c'est un organisme multi-hybride. Nous sommes déjà dès la base de notre existence une chimère. Mais attention, chimère n'est pas négatif, c'est au contraire plutôt symbole d'union et de partage, de mise en commun. Donc, face à un assemblage d'informations diverses on a de plus en plus de chances de ne pas trouver de sens immédiat, ni de sens tout court.
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Cohérent, ça tient la route

On a aussi l'impression que tous ces amas d'éléments éparses ne sont pas cohérents. Par exemple au quotidien on boit un café qui a poussé en montagne dans des pays tels l’Éthiopie ou la Bolivie, avec du lait qui vient de Bretagne, des œufs qui viennent des Hauts-de-France. Plus tard dans la matinée on lira un texte écrit il y a 70 ans en Allemagne, puis deux phrases écrites sur une plateforme de micro-bloging depuis l'Inde en langue anglaise, on prendra son vélo dont l'aluminium du cadre et le caoutchouc des pneus proviennent de toute part du monde et acheminées et transformées ailleurs encore, on fera une transaction par un jeu administratif de monnaie passant par des terminaux internationaux, etc. On voit donc qu'au quotidien rares sont les éléments purement locaux, cela nous parait normal dans l'usage tant on ne se préoccupe peu de la provenance et que l'habitude fait la familiarité et donc cette fameuse impression de cohérence. On pourrait alors tout à fait se dire, dans un jugement esthétique que notre quotidien n'a pas de sens, ou n'a plus de sens. Mais comme je viens de l'écrire il s'agit d'un jugement esthétique dont les filtres proviennent de nos capacités de reconnaissances de phénomènes répétitifs. L'accélération des échanges augmente le décalage entre nos perceptions (et capacité de traitement, dont de reconnaissance) et les réalités.
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Tous à dada, c'est wouf !

Quelque part le libéralisme matériel mondial dépasse toutes les espérances des mouvements dadaïstes et surréalistes, de même que l'affranchissement des États par les grandes firmes par exemple dépasse les espérances de l'anarchisme politique. Il n'y a qu'à voir une brocante ou un magasin de type Action où des objets absurdes se côtoient de façon absurde. Exemple ordinaire de brocante : une pseudo statue d’Égypte antique super moche à côté d'un porte éponge métallique avec des oiseaux, à côté d'un album de Oui-oui, à côté d'un chapeau melon, etc.. Ah oui, donc le dada - petit topo - est un mouvement qui revendiquait l'affranchissement de tout souci de cohérence esthétique, surtout de cohérence dite intellectuelle, ou rationalisée. La posture est radicale, et si je comprends et partage une partie de cette pensée, elle me semble réactionnaire somme toute et donc je vous invite à lire mon article sur la critique du langage verbal par exemple. Dans la continuité, le surréalisme à l'heure du village planétaire est aussi partout, et sans être une posture de protestation ou de revendication de la part d'une minorité. Bien entendu, il y a toujours en parallèle un souci de cohérence esthétique/formelle qui nous amène ou nous ramène à une espèce d'uniformisation ou lissage. Avant de classer toute cette dynamique dans un jugement morale négatif, on peut aussi peindre celle-ci en nécessité d'équilibre pour maintient durable de la structure. Imaginez qu'à l'échelle du corps humain classique, un groupe qui pousse très loin une démarche mystique ou artistique ou financier pourrait être l'équivalent d'un agrandissement subite de la main qui triplerait de taille en une heure. Tandis que quand tout grandit en même temps ou presque cela ne pose pas (forcément) de problème car c'est relatif à la structure, à l'ensemble.
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Nouvelle donne, wéwé :p

En réaction à cet accroissement accélérant, on pourrait se dire qu'on n'a pas besoin de continuer à participer à cette dynamique. Mais ce serait une posture vaine et je jugerais même incohérente envers elle-même :). Mais c'est génial, c'est la créativité même que de croiser des éléments qui n'avaient jusqu'à l'heure pas de lien apparent. Cela se décline en tous les domaines, comme des couples multi-culturels, de la cuisine avec des combinaisons toutes fraiches, toutes nouvelles et ravissantes, des études parfaitement transdisciplinaires, des mélanges d'art de science, etc. Ce qu'il faut retenir c'est que la majorité du WTF d'aujourd'hui sera très vite le classique/normal de demain. Le WTF établit en fait de nouveaux codes, ou remixe des codes pour faire naitre une nouvelle donne. Regardez, même dans un domaine qu'on pense bizarrement souvent comme un peu conservateur telle une bibliothèque il y a des livres vieux de millénaires qui côtoient tranquille des livres contemporains, des livres qui présentent des propos en apparence opposés genre "la vie c'est la guerre" à côté de "la vie c'est la paix" lol mais en vrai c'est ça et ça ne pose pas de problème véritable. De façon aussi très concrète, pour ceux qui "bricolent" aka construisent ou réparent des trucs en tout genre, il y a un décalage entre ce qu'on pense faire, ce qu'on a déjà fait et ce qu'on fait sur le moment car chaque situation est unique et des aléas mineurs ou majeurs peuvent se glisser dans nos plans et prévisions, même quand il s'agit de poncer un plancher ou de changer de poignet de porte. On pourrait alors émettre aussi un jugement esthétique et se dire que c'est pas cohérent ou pas "normal", mais si tout est normal... et anormal en même temps.

Remixe tout ça

Ah et donc, évidemment, tout ce qui tient à l'idée de pureté formelle dans le sens de persistance et invariance est mise à mal dans cette perspective. On a en effet toujours cette tendance à considérer les formes comme éternelles et acquises alors qu'elles sont une étape, un instantané, une partie d'un mouvement ou dynamique d'ensemble qui dépasse ses extraits un à un. C'est comme de dire qu'un film de 1h32 n'est en fait qu'une image alors qu'il y a 24 images par seconde ou plus ou une continuité. Si on reste sur cet exemple du film, il est intéressant de noter la linéarité du développement de la narration en images et sons. Imaginons qu'on coupe cette linéarité et qu'on place une scène de fin au début, et une scène du milieu à la fin par exemple, on pourrait alors avoir une tout autre émanation de sens à partir des mêmes éléments, simplement la réorganisation change les effets, dont les effets de perception. C'est de souvenir ce qu'avait fait le réalisateur de Spring breakers, Harmony Korine, par exemple. La liberté du remix donc et de l'exploration de nouvelles combinaisons :) !!!
Ce qui n'est pas l'occasion de manquer de respect et de produire des choses malhonnêtes, évidemment. Il s'agit juste de faire et tester, expérimenter des choses qui peuvent parfois ne pas être comprises par la majorité voire par personne, pas même nous-mêmes, mais sans que ce soit l'objectif d'être hermétique de tout sens. Le but de toute production reste le partage, et un souci de "cohérence" peut être un passage, une partie nécessaire de tout échange. Respecter les spécificité de chacun, les sensibilités de chacun, sans non plus amputer outre mesure ses créations artistiques car ultimement on ne ferait plus rien si on devait en permanence ménager les patterns-recognition de Bébert et Kitty. Mais encore, sans "produire" il s'agit d'avoir une démarche qui questionne à quel point notre familier est déjà totalement composite et pas si parfaitement unitaire. Notre cerveau par exemple est composé selon notre grille de lecture actuelle de trois phases de développement évolutionnaires : reptilien, mammifère, humain (le néo-cortex). Nos légumes et nos jardins sont composés de plantes issues des quatre coins du mondes qui pourtant se côtoient parfaitement "naturellement" au quotidien. Cela peut s'avérer une démarche qui permet plus de compréhension et donc de respect de toutes les différences de l'existence.
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