Sur le concept de dieu

Parler à l'unité - devenir l'unité

   Voilà qui pourrait offenser, d'associer le nom de dieu au mot concept. Le nom "dieu" fait office de bien des stratagèmes. Il est une personne à qui parler lorsqu'il n'y a personne à qui parler. Plutôt que de se parler à soi-même, il est préférable souvent de trouver un interlocuteur, ne faisant par là aucune scission entre soi et soi. Car nous sommes unis, nous sommes chacun un, et que se parler soi-même induirait que nous sommes plusieurs en chacun, ce qui est difficile à entendre et porte à grande confusion. Dieu est un concept unitaire cherchant à canaliser des aspirations diverses en une même direction, en un même état. Si dieu est un, je suis un aussi.

Méthode de substitution émotionnelle

   Parler semble être un besoin vital pour beaucoup d'humains, et il est évident que nous répétons souvent les mêmes choses aux mêmes personnes. Ainsi la prière adressée à dieu assouvi ce besoin de parler et aussi cette répétition. L'avantage est que contrairement, depuis longtemps et encore actuellement, aux individus humains qui sont mortels - et plus aléatoires donc - le dieu est toujours présent, de tout temps, toute notre vie et encore après, il est stable et éternel. Il agit comme un support sur lequel poser son esprit, son âme et son corps. Selon certaines expressions qui lui sont consacrées, le père est une figure paternelle conceptuelle et inatteignable, un modèle duquel apprendre à vivre, le seigneur est une figure à laquelle se rallier, obéir, cultiver ses terres, ses capacités, et qui n'est jamais chassé, qui n'est jamais terrassé par d'autres rivaux, comme ce peut être le cas chez les humains.

Stabilité à travers toutes les épreuves

   L'humain a souvent besoin de se fier à une autorité, à un centre de pouvoir afin de vivre sereinement. Peu importe ses affinités avec celui en charge, au gouvernement, du moment qu'il lui assure stabilité et pérennité. Ainsi le royaume de dieu est stable car intouchable des affaires humaines. Cela en fait un moyen de se reposer pour chaque individu, mais aussi un moyen d'émancipation envers les seigneurs, les gens de pouvoir, les pères qui abusent, qui négligent. Si tu as un père géniteur qui est mauvais, tu peux reconnaître dieu comme ton véritable père. Si ton chef, ton empereur, ton guide est injuste, tu peux voir en dieu ton seul seigneur. Si tes proches ne te soutiennent pas, sont absents, sont vilains, sont partis, sont morts, sont changeants, tu peux avoir un confident, une épaule, une main tendue, une oreille, un ami, en dieu. Nous voyons, dieu est un concept qui réunis pléthore de stratégies, de fonctions, de figures qui existaient ailleurs et dispersement auparavant.

Sur-utilisation et abus du prétexte divin

   Mais ces aides techniques peuvent être sur-utilisées, et surtout perdre de leur rôle initial. Et c'est ce qui s'est passé. Dieu est devenu régulièrement un prétexte à des agissements purement humain et d'intérêt bas. Ainsi, dieu nous aide quand nous allons mal, qu'importe qui nous sommes, car il est comme l'ami imaginaire de certains enfants pour adultes. Mais dieu est aussi une figure tendant à être universelle qui permet de justifier des désirs de mépris, de tuerie, de destruction, d'humiliation, etc. De stratagème, il est devenu une vérité sérieuse, qui permet à chacun d'agir comme il l'entend car même en commettant les pires atrocités, un homme pourra toujours compter sur dieu. Voyant cela dévier, certaines personnes ont jugé judicieux d'établir un nouveau concept, c'était le concept d'enfer. La religion porteur du stratagème dieu a du se complexifier, et ajuster sa politique en voyant ce qu'on faisait de leur technique. Elle a utilisé la peur et la menace, c'est à dire des choses qui à la base devaient par elle être diminuées ou bannis. Un homme pouvais être excommunié, pouvait être exécuté, pouvait aller en enfer après sa vie. Des règles de vie ont été mises en place et durcies, rendues plus strictes afin finir par faire obéir ces humains qui cherchaient à ne plus obéir aux humains. Donc le stratagème initial de libération est devenu un stratagème d'oppression. Le développement et l'élévation spirituelle est devenu le développement et l'élévation politique de quelques uns seulement sur tous. Voilà que les humains ne devaient plus seulement s'acquitter de richesses matérielles et de corvées, ils devaient donner quasiment tout leur être. L'unité du concept de dieu est aussi l'unité de l'obéissance à la hiérarchie humaine. L'obéissance doit être totale.

Éléments de logique

   Voilà que le concept de dieu n'est pas un miracle, il est à double tranchant. A la base, j'obéis à dieu, je suis son image, donc ce que je fais je le fais en son accord, par sa volonté. Si j'ai le même père que tous les humains, je suis frère de tous les humains, donc nous sommes une même famille, chacun veille sur l'autre avec soin et délicatesse, justesse, justice et tempérance. Si nous sommes une même famille nous n'avons pas à nous nuire car si je nuis à mon frère je nuis à ma famille donc à moi-même. Si je souhaite nuire à moi-même il est préférable de ne pas engager d'autres frères dans cette nuisance. Mais en faisant cela je nuis aussi à ma famille car je suis la famille, donc je dois prendre soin de moi.

   Pleins de réflexions subsidiaires affleurent au concept de dieu. Et beaucoup peuvent faire aspect de perversion. Si dieu m'offre tout ce que je souhaite dans le ciel, notamment tout ce que je n'ai pas ici sur terre, cela me permet de vivre en accord, ou presque en accord, avec ma situation. Si je suis privé de confort, de force, de terre, de nourriture, je serais comblé au delà. Cela donne l'opportunité à quelques uns de priver effectivement les individus sous prétexte qu'ils sont généreux envers eux car ils leur offrent un au delà divin. J'oppresse ici mes frères et de cette façon je leur donne la liberté dans l'au delà. Ce qui est reconnaissons-le une perversité extrême.

   La misère et la souffrance sont comme justifiées et donc nous n'avons pas à les diminuer, juste à les accentuer, à les faire durer. Comment croire en cette démarche folle? C'est pourtant ce qui s'est passé, et ce qui se passe encore. Pourquoi aussi tuer un humain sous prétexte que dieu porte un autre nom que celui qu'il emploie? Pourquoi tuer un humain sous prétexte que sa méthode ou mode de vie n'est pas la même que lui? C'est que ces gens sont inconscients, aveuglés par le concept et le pouvoir que cela leur confère sur ses frères. C'est qu'ils agissent comme si ils étaient des dieux ce qui est contraire même à l'unité du dieu unique, car il est un dieu et non plusieurs, selon le concept initial.

Dépassement manqué de la superstition

   Dieu est aussi un mot obsession, on le répète et le place à toutes les sauces. Dieu pour l'un, grand architecte pour l'autre, Allah pour un autre, etc. Des noms différents pour une même unité aboutissent à donner des incompréhensions, des divergences alors que la base et la réalité sont communes, une. Vidé de sa substance le concept de dieu est à l'heure actuelle qu'une superstition. Or, le concept de dieu était censé aussi unir les superstitions pour les canaliser et voire les supprimer à terme. Aujourd'hui, des gens hissent le drapeau "dieu" comme un argument qui explique tout. En croyant vraiment en une entité supérieure. D'ailleurs, même parmi les "croyants" le concept de dieu peut varier énormément, mais on ne peut discuter de définition de dieu car il est censé être infini. Pour celui-ci, dieu est partout, dans un papillon, dans une respiration, dans un courant d'air, dans la guerre, etc. Pour d'autres, dieu est un être supérieur séparé totalement de sa création que nous sommes. Alors voyez, ces deux personnes utilisent le mot "dieu" en pensant parler de la même chose, alors qu'elles parlent de choses bien différentes qui peuvent s'avérer blasphème l'un pour l'autre. 

Dieu est un concept qui empêche le développement spirituel des individus. 
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Spirituel ou Psychologique ?

Athée z'amours