État des lieux de l'alimentation
Comment s'y retrouver ?
une méthode
Georges Vigarello - histoire de la santé
Excellent livre pour enfin disposer d'une perspective d'ensemble sur la santé. Au delà de l'alimentation seule, le mode de vie, ou pratiques de santé sont indispensable pour juger de nos idéologies alimentaires et notre "bien être" actuel. Une étude d'expert, très fouillée et présentée en vulgarisation fluide et agréable.
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Santé : Doit-on s'inquiéter ?
Déjà, il faut savoir que pléthore d'aliments n'existaient tout simplement pas il y a quelques siècles. Et non la consommation de chocolat chaud ne remonte pas à cent mille ans. Il y a une centaine d'années on ne mangeait pas beaucoup de banane à Paris, et aucun tofu fermenté biodynamique. A un moment en France on mangeait du chien régulièrement. Le porc a été jugé sale puis réhabilité. Les fruits n'ont pas toujours été vu comme des aliments sains, ni les carottes ces viles légumes si vulgaires poussant dans les ténèbres de la terre. Les céréales complètes étaient réservées aux plus pauvres, tandis que maintenant c'est l'apanage du bobo. Ah l'histoire des religions aussi et de leurs interdits alimentaires n'a aucune justification sacrée, mais est une vaste supercherie visant à distinguer les peuples et les individus entre eux (ah tu manges des crevettes donc t'es pas juif, tu bois du vin donc t'es pas musulman). Bref, globalement on a une chance exceptionnelle d'avoir autant de diversité et de quantité toute l'année, sans variation, avec une stabilité d'accès hallucinante.
Les toxines artificielles qu'on peut trouver dans les légumes et céréales ne sont pas grand chose comparées aux toxines naturelles (le fameux ergot de seigle par exemple) de naguère jadis. La diversité permanente des aliments compense largement toute diminution ponctuelle de nutriments. Cela n'empêche, oui, que tout est perfectible, mais évitons de tout rejeter, de cracher dans cette chance inouïe actuelle. Nous sommes les humains les plus aisés de toute l'histoire de l'humanité, y compris et surtout pour la bouffe!
changement
de paradigme alimentaire
Le problème du choix de modifier son alimentation est que cela est mal perçu, dans le sens que ça amoindrit l'impact du plaisir à cause de l'accoutumance, la banalisation. Le plaisir est toujours présent et prioritaire, mais il perd sa dominance absolue dans le panel des critères alimentaires. Donc on se retrouve face à ces choix multiples et vu qu'on n'a aucune formation en nutrition et bien on vogue au grès des vents chaotiques des déclarations médiatiques. Les TCA ou troubles du comportements alimentaires sont en net hausse, surtout des troubles atypiques et non plus seulement l'anorexie-boulimie. Genre une espèce de phobie maladive du gluten ou du sucre, ou de la viande, ou de la calorie, etc. L'orthorexie est le mot désignant cette obsession du bien manger, c'est à dire quand le choix raisonné est dépassé par un surinvestissement émotionnel systématique et néfaste.
Vidéo inspirante : Gérard Depardieu
Quelques conseils de bon sens
Articles connexes
Quelques questions :
- Avez-vous déjà modifié votre alimentation délibérément ? Si oui, pour quels motifs ?
- Connaissez-vous des gens autour de vous qui ont des problèmes avec leur manger-manger ? Comment gérez-vous cela ?