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hypothèse carnivore

19/5/2021

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Quelques points qui mettent en avant des indices vers l'idée que l'humain est une espèce carnivore. Par carnivore, il ne faut pas entendre carnivore 100%. De même que quand on classe une espèce comme étant herbivore, cette espèce peut être en moyenne sur plus de 60% (par exemple de calories) provenant de plantes, pour donner une proportion. L'humain est donc carnivore. Pas exclusif. D'ailleurs, il y a peu d'espèce carnivore à 100%.

Le fait que nous chauffons les aliments est pour moi une tentative de retrouver l'aliment chaud de la viande à peine abattue. Aujourd'hui nous consommons de la viande froide de plusieurs jours. Mais cela n'a pas toujours été ainsi. Surtout historiquement impossible. On oublie que la conservation par la pièce froide est une invention récente. Dans la nature, les espèces carnivores consomment souvent rapidement l'animal mort, tué. Il est alors chaud, et la graisse coulante. L'animal mort développe ensuite une rigidité cadavérique qui rend la viande dure pour seulement ensuite s'attendrir petit à petit avec le temps et l'action de différents acides notamment. Il apparait donc que le carnivore a deux extrêmes en choix de consommation. Soit le consommer de suite, très vite, soit attendre au moins quelques jours, mais ça peut être plus technique et plus risqué (l'aléatoire de la fermentation à l'air libre et sans adjonction). Le fait que nous aimons manger chaud est une réminiscence de notre carnivorie. Le chaud est le chaud du corps à peine tué. Un végétal est froid. Nous lui faisons presque accéder à l'état de viande par la cuisson thermique. Le pain est plus explicitement une tentative de viande végétale. A partir de graines péniblement cultivées et récoltées nous attendons la fermentation pour une texture et rendre vivant par les levures ce qui est mort, inerte. Ensuite nous le chauffons. 

Autre indice. Nous mangeons à basse fréquence. Bien que la fréquence des repas ait fortement augmentée depuis l'arrivée des sucre-huile-farine sous mille formes et noms. Une espèce carnivore, sauf à manger des insectes un à un, et encore, mange à basse fréquence, là où une espèce herbivore peut passer plus de dix heures par jour à manger. Si un humain passe plus de six heures à manger par jour il est possible qu'il soit gros, grosseur qui indique une inadéquation alimentaire évidente.

L'estomac de l'homme est acide, comme les carnivores. Ses intestins sont courts. Seul ses dents indiquent plus une tendance herbivore. Mais nous savons que le passage à l'agriculture fut un désastre pour les dents, et à en juger par le désordre dentaire considérée comme parfaitement normale aujourd'hui, car il y a l'orthodontie pour corriger, notre alimentation n'est pas en adéquation à notre nature.

Le fait aussi que nous tendons spontanément à éliminer les fibres de notre alimentation pourtant aujourd'hui majoritairement végétale est aussi un indice de notre nature carnivore, car le carnivore ne mange pas de "fibre" végétale, tandis que l'herbivore en a besoin pour sa digestion bactérienne. 
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Pseudo-substituts alimentaires aux produits animaux

2/4/2019

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Cet article a pour visée d’établir un panorama, une perspective d’ensemble des tentatives de création de pseudo substituts aux produits alimentaires d’origine animale.

Usurpations et glissements sémantiques

On peut déjà constater l’usurpation de quelques appellations et formes. L’appellation de « lait » pour désigner des jus de céréales (riz,avoine), légumineuses (soja), ou oléagineux (amande, chanvre). L’appellation saucisse pour désigner des mélanges de farines végétales avec des additifs, des texturants, des gélifiants, et peut être quelques poudres de légumes et aromatiques. L’appellation fromage pour désigner des noix de cajou mixées et fermentées, que certains appelle aussi faux-mages (exotique produit et exotique appellation). L’appellation de beurre pour désigner des oléagineux broyés : beurre de cacahuète, beurre d’amande, etc. L’appellation steak pour des galettes de divers végétaux broyés compressés.
 
On peut aussi constater qu’il y a un souhait de définir ces néo-créations « culinaires » comme de vrais substituts aux produits originaux d’origine animale. Voilà pourquoi j’écris « pseudo-substituts » et non « substituts ». Ce ne sont pas des substituts, au mieux des produits différents, mais aucunement comparables, et donc aucunement substituables.

Histoire d'échecs en chaine

Cela posé, on peut constater que l’ensemble de ces pseudo-substituts - tous très récents dans l’histoire de l’humanité et de la cuisine – sont un chapelet d’échecs rapport aux annonces fracassantes des débuts.

>> Échec nutritionnel déjà, car aucune de ces créations n’est comparable en densité de nutriments assimilables. Rappel, pour éviter le nutritionnisme de papier, qu’on ne va jamais dire d’un poème qu’il manque de lettre H et Y. Pour utiliser une autre analogie mettant en avant l'absurde du nutritionnisme : deux êtres peuvent faire une taille et un poids similaire mais l'un est un homme, l'autre un arbre. Si on regarde sur le papier les mesures, on se dit qu'ils sont pareils ou substituables, alors que dans les faits ils sont très différents. Pareil pour les aliments.

>> Échec commercial aussi, car quantité de produits annoncés comme révolutionnaires (si on vous dit que c'est révolutionnaire, il y a de fortes chances pour que ça ne soit absolument pas le cas) connaissent un pic d’achat, puis stagnent et chutent. Les raisons probables sont que ces aliments sont faits à partir d’aliments exotiques ou trop complexes, voire tout simplement de trop d’aliments en même temps (indigestes). Il n’y a pas d’ancrage local production-consommation, production-transformation (tradition de cuisine-maison populaire). Ces produits sont trop complexes, trop techniques.

Contexte personnel à l'article

Précision. En guise de contexte personnel à cet article, j’ai suivi le prêt-à-penser végépops il y a quelques années de cela. J’ai dû arrêter pour cause de santé. J’ai ensuite réussi à améliorer certains symptômes temporairement via une alimentation dite paléo, puis aussi keto (cétogène). Maintenant, j’ai éliminé énormément de végétaux, les glucides en priorité, et je mange quasiment 100% carnivore, pour mon plus grand bien quotidien et long terme. Depuis ce passage à végéland, j’ai aussi beaucoup appris sur la vraie nutrition, la vraie cuisine, la vraie écologie. Je lutte à mon petit niveau contre ce dogme végépops, car je tiens à la santé de mes proches et de tous (moi le premier donc), je tiens aussi à la préservation des pâturages et des filières d’élevage, des savoirs faires artisanaux en boucherie et à un retour des savoirs-faires maison sur la préparation/cuisson de tous les morceaux des viandes que l’on mange. Cet article s’inscrit donc dans cet objectif.

Lait

Commençons par les tentatives de « remplacer » le lait : les jus de céréales/légumineuses. On pense de suite au jus de soja, suivi par le jus d’amande et de riz. La plupart du temps, ils ne comportent qu’un seul aliment, réhydraté. Mais on trouve aussi des mélanges de plusieurs ingrédients végétaux, parfois renforcés avec des nutriments notamment jus de soja avec calcium (quel type de calcium ? pas précisé), de la vitamine D, ou aromatisés au cacao, additionné de sucre, etc. Si on regarde les informations présentes sur les étiquettes, on réalise de suite que c’est essentiellement de l’eau sucré… et donc peu recommandable pour la santé, notamment dans un contexte où le sucre est dans quasiment tous les plats préparés, sauces, condiments, même dans du jambon de supermarché,  et encore moins recommandable dans un régime très végétal où on obtient ses calories en consommant beaucoup de glucides. De plus, les ingrédients autres que l’eau et le sucre sont en proportion ridicule dans un litre de jus.

Le soja n’est pas une graine excellente pour la santé, à part, sur le papier pour sa quantité de protéine (incomplète). L’amande peut dispenser de meilleurs apports nutritionnels mais elle est aussi source d’allergie, sans compter que ses graisses sont instables et donc oxydées quand on les consomme. Il semble donc mieux de consommer directement des amandes que sous forme de jus (ou de farine). Le riz est essentiellement du sucre. Il apporte quelques protéines (incomplètes), moins que le soja, mais double dose ou plus de sucre. Il semble cependant moins source d’intolérance que le soja et l’amande. Je ne vais pas énumérer tous les jus de céréales, légumineuses et oléagineux qui existent sur le marché industriel des végépops. Ce sont les trois plus populaires et les plus facilement disponibles dans quantité de magasins, supérettes, etc.

On voit donc que ces jus n’ont absolument rien à voir avec du lait, du vrai lait animal fermier, de vache ou autre. Le lait donne des protéines complètes, quantité de minéraux et vitamines, qui sont en plus davantage disponibles pour le corps humain que ces jus de végétaux. Il y a des intolérances au lactose évidemment, mais dans les populations européennes cette intolérance est parmi la moindre au monde, avec bien évidemment des variations au sein de diverses populations, et individus. Le lait est presque un aliment complet, en tous les nutriments, y compris protéines.

Beurre et graisses animales

Il y a des tentatives de remplacer le beurre de lait de vache (ou de chèvre). Le plus comique a été la margarine. Les industriels ont essayé de remplacer le beurre en imitant la texture et en baissant le taux de graisse totale, et surtout en mettant des huiles totalement transformées et donc dénaturées, oxydées, tout ce que vous voulez. La prétention de départ était l’excuse santé, parce que curieusement il y a eu une mode anti-graisse, surtout les graisses dites saturées. Alors il fallait le plaisir naturel du gras, mais sans le gras. Impossible, donc on va mettre du gras différent, du gras végétal en imitant la couleur et la texture naturelle du beurre. Non seulement les margarines n’arrivent pas à imiter le beurre, mais elles sont très mauvaises pour la santé, et probablement pour l’environnement. Impossibles à faire chez soi, elles privent les gens de toujours plus de souveraineté alimentaire.
 
Dans la lignée des remplacements graisseux, les gras de porc, de bœuf et autres ont été remplacé par le tout huile. Dernièrement, on a trouvé que le colza contenait de belle quantité d’omégas 3 et donc on s’est dit que c’était parfait. Paf, grosse production, on en fout partout. On a trouvé sur le papier qu’il y avait des omégas 3 en belle quantité. Quant à savoir si c’est assimilable c’est secondaire du moment qu’on les considère comme comestibles. La plupart des huiles sont oxydées quand on les consomme. Pire quand on les chauffe, pire encore quand on les chauffe à très haute température en friture. Les huiles sont des graisses instables par nature. Seule l’huile d’olive extra vierge pression à froid semble plus stable et moins mauvaise que les autres huiles. Mais même cette huile est souvent de mauvaise qualité, coupée avec d’autres huiles, mal stockée, etc. Rappel que la méditerranée ne consommait pas autant d’huile d’olive il y a peu de temps. Plutôt que sous forme d’huile, beaucoup se sont mis à consommer de belles portions d’oléagineux sous leur forme entière. On parle des noix, des amandes, des cajous, des cocos, des avocats, du cacao. Autant d’aliments exotiques qu’il nous est impossible de cultiver nous-mêmes, et qui provoquent aussi des problèmes sociaux et environnementales énormes, sans compter que beaucoup sont des allergènes notables. Le cacao pourrait être responsable d’une augmentation du risque de problèmes rénaux par sur-consommation.

Viande

Remplacer la viande, est-ce possible ? Non. Mais ça fait des millénaires qu’on essai pourtant. Le pain par exemple est littéralement la création technique d’une chaire (végétale) cherchant à imiter la viande. On a aussi fait en Asie des galettes de soja, appelé tofu, ressemblant vaguement à un mix de fromage et de viande. Aujourd’hui, certains disent qu’il est possible d’avoir l’équivalent de viande en ayant un bon ratio céréales et légumineuses, pas pour les vitamines, juste pour les protéines. Sur le papier ça semble marcher. Mais rien n’équivaut un aliment entier, et complet. Faut se rendre compte que ça fait des millénaires que les humains essaient de remplacer la viande. Peut-être faudrait se rendre compte que ça ne marche pas, non, et qu’au mieux on crée d’autres aliments, des aliments différents mais incomparables.

On a aussi les protéines de soja texturées sur le marché. On a tenté de créer une nouvelle pseudo-viande à base de champignon de laboratoire, le quorn, qui malgré les annonces fracassantes des débuts (tiens tiens y aurait-il une récurrence à identifier ?), semble un vrai échec. Rappel que les champignons sont une forme de vie plus proche des animaux que des végétaux. On a aussi, et on continue, de lorgner sur les algues comme pseudo-viande. Le meilleur exemple est la spiruline qui sur le papier semble un aliment génial, mais qui est indigeste, très cher, et il faudrait des portions importantes de poudre de ces êtres pour arriver (sur le papier) à égaler des viandes en certaines propriétés spécifiques (jamais en totalité, évidemment). Il y aussi eu le projet farfelu lui aussi de créer directement des aliments à base de pétrole, des protéines issues du pétrole. Échec aussi. Enfin, si on n’arrive pas à obtenir suffisamment de protéines végétales on peut toujours proposer des poudres protéinées, ce qui permet de diminuer les excès de calories par rapport au pain et pâtes, de diminuer les sucres totaux, mais qui enlève aussi les vitamines. On peut donc parfois s’approcher sur un critère de la qualité de la viande mais jamais en son entier, ce qui est donc à chaque fois un échec. Certains pensent aussi que les « barres protéinées » peuvent être aussi une « alternative » à la viande. Si on regarde ce qui se fait, on constate qu’il y a beaucoup d’aliments dans la composition, que les protéines ne sont pas du tout très hautes, mais qu’il y a des ajouts de sucres et d’huile.

Rétro In vitro : projet de régression

Aujourd’hui on atteint encore un autre niveau avec la pseudo « viande » de synthèse, ou in vitro. On va cultiver du muscle en laboratoire pour essayer d’obtenir un ersatz de vraie viande. La qualité nutritionnelle de ce « produit » est inconnue, je veux dire sur le papier on pourra peut-être trouver que tel et tel nutriment sont proches, voire très proches de la vraie viande, mais dans les faits, est-ce que l’assimilation sera aussi élevée que la vraie viande ? Y aura-t-il cette entièreté, cette biodisponibilité ? Autant de graisse stable et saine que la viande d’une vraie vache ? Autant de choline, de collagène, etc. ? J’en doute fort. Même si on ajoutait ensuite des graisses qu’on créerait séparément, cela n’équivaudrait jamais à la qualité de l’entièreté d’une vraie viande. En plus de l’absurdité de rendre très dépendant de technologies complexes (donc facteur d’exclusion et de perte de souveraineté alimentaire). En plus de détruire les paysages et les écologies et les sociétés dépendantes de l’élevage réel. Si on n’a plus besoin de vache, alors elles peuvent s’éteindre, quid du « bien-être » animal si l’animal n’existe plus. Cette « alternative » n’en est donc toujours pas une. Malgré les millions investis un peu partout dans le monde pour cette lubie mercantile. Confondre la viande avec du muscle dès le départ c'est mal partie, mais on n'est plus à une incohérence près.

Un peu de poudre ? (aux yeux)

Une autre tentative de remplacement est le repas poudre, qui force de marketing à levier « moral » surf sur le dogme végépops. Feed et Soylent pour nommer les marques les plus emblématiques. Alors là on est dans la SF dystopique. Une fois j’ai regardé la « composition » d’un produit standard de leur gamme de « produits ». Ils ont mis 33% des AJR de tous les nutriments dits essentiels. Déjà, se baser uniquement sur les AJR c’est partir du papier pour l’imposer au réel, c’est hallucinant d’absurdité. Dans la nature, depuis que l’humain existe, il n’y a jamais eu d’aliment à 33% de tous les nutriments. Comprenez ça. Ensuite, pourquoi 33% ? Un tiers pour 1 repas sur trois de la journée ? Absurde. Si on regarde les ingrédients on constate aussi du sucre car juste des vitamines et des minéraux ça ne ferait pas beaucoup de calorie (moins de 33% lol), donc on rajoute du sucre, et peut être de l’huile aussi.

Le remplacement par la diminution

Quand on n’essaie pas de remplacer de bout en bout un aliment animal complet, on essai de diminuer ses proportions. Un exemple marquant est les « crèmes fraiches » de supermarché, où on retire énormément de graisse, voire l’enlève carrément, et on remplace par de la flotte et des épaississants à base de végétaux et ou d’algues. Toujours dans la mode anti-graisse, les laitages 0% de matière grasse permettent certainement de produire beaucoup plus, en faisant en plus de belles marges, parfois avec des rejets ou déchets. Ah, dernière petite anecdote. Les bonbons sont pour la grande majorité conçus à base de gélatine, ce qui permet de recycler des os. Bien sur, pour que ce soit appétant, on rajoute des colorants et surtout du sucre et des arômes artificiels. La gélatine est un aliment non seulement extrêmement sain, mais essentiel car beaucoup de gens ne consomment que des muscles maigres d'animaux qui manque de collagène. Néanmoins, non content de cet état, des producteurs de bonbons se sont dit qu'ils pouvaient retirer le seul ingrédient intéressant pour la santé et le remplacer par je ne sais quel extrait de végétal ou d'algue. Pour illustrer le ridicule de cette obsession mercantile à vouloir remplacer les produits animaux sains par des produits indigestes, sans intérêt nutritionnel.

En résumé : une suite d'échecs millénaires

Tous ces « produits » sont donc bel et bien un échec. Ils ne sont même pas des substituts, au mieux sont-ils des « produits » différents dont la plus grande valeur est leur nouveauté (c'est-à-dire du décor sensoriel vain qui produit un grand gâchis de matières premières et de santé). On pourrait se demander pourquoi on essai de remplacer des aliments très sains, complets, excellents pour la santé ? Probablement par variation, mais surtout par appât du gain. Les huiles végétales par exemple n’étaient jamais consommées, elles servaient pour graisser des rouages, des moteurs, etc. Alors les valoriser, de manière alimentaire, permet d’augmenter énormément les profits. De même, avec la mode des fibres, on a mis sur le marché alimentaire des rejets des céréales, du son de blé, du son d’avoine qui en plus sont souvent vendus plus chers que le cœur des céréales en question. Un déchet qui devient par magie comestible et plus cher que le produit initial, que demander de plus ?

Chaque fois qu'on essai de remplacer un aliment animal complet, on le fait essentiellement par des végétaux. Moins de graisses saines et moins de viandes se traduisent par une compensation en sucre et huile, car il faut des calories et si la laitue pourvoit a priori de bonnes quantités de vitamines et minéraux, il est impossible d'obtenir ses calories minimum en mangeant que de la salade. Du coup, la majorité des individus s'orientent vers du pas cher et des bombes caloriques (végétales). On remplace une viande complète par un ensemble de sous-produits du trio sucre-farine-huile. Or, les huiles sont oxidées, la farine est du sucre, le sucre est du sucre. Les nutriments sont partis mais les calories augmentent. Est-ce une "alternative" ? Non, c'est de la malnutrition vendue comme saine (et pire que ça, le culot de labelliser ça "éthique" sic). Ces tentatives sont non seulement des échecs mais en plus ils mettent la santé en jeu, augmentent les risques de diabètes, de maladies cardio-vasculaires, de troubles mentaux, de troubles métaboliques,  etc.

Si on veut cesser cette mascarade il convient donc de manger de la vraie viande entière, en bonne quantité, toutes les parties possibles et pas que le muscle maigre, élevée localement. Le vrai contre le faux. Le local contre l'uniformisation stérilisatrice. Le tissu social et économique local robuste contre l'anonymat et la fragilité de la surenchère mercantile et servile. Des aliments entiers et complets contre les substituts et les poudres, et les gélules et les médocs.
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Carnivore

1/2/2019

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Huit fois n'est pas coutume, sujet : alimentation. Pour une sorte d'avertissement, je vous invite à lire mes articles précédents sur le sujet. Je ne peux pas répéter les mêmes et exactes propos, donc voilà, je ne suis pas un professionnel de santé, je ne recommande rien, je ne suis pas responsable de vos choix, tout ça tout ça.

Qui, comment, pourquoi ?

D'après la scrutation d'ensemble du web carni, il y a des raisons itératives à l'adoption de cette diète :
  • Anciennement avec une alimentation végé (végétarien ou végétalien ne fait ici aucune différence)
  • Problèmes de peau (psoriasis, acné, autres)
  • Problèmes d'articulation (arthroses diverses)
  • Problèmes mentaux (dépression, anxiété, etc.)
  • Problèmes digestifs (gonflements, gaz, reflux gastrique, douleurs stomacales, intestinales, diarrhée, etc.)

Je garderais ces cinq raisons en priorité, bien qu'on puisse en dégager d'autres symptômes comme le surpoids, troubles du sommeil, etc. Si vous même, qui lisez ce billet, êtes dans une situation spécifique relative à l'adoption d'une diète carnivore, je vous prie de m'en faire part, ce sera joie de vous lire.

Mon cas

Précision importante, je ne suis pas actuellement de diète carnivore, bien que j'en sois très proche. Mon parcours de diète a été d'abord des aliments maigres, puis enrôlement progressif dans la végémania, puis arrêt brutal de cette mode pour raison de santé, puis paléo, puis kéto/paléo. J'apprécie beaucoup de légumes, malgré que de plus en plus me sont impossible à manger sans développer des symptômes vraiment dérangeants (exemple de la tomate entière, de l'aubergine, la plupart des fruits). En fait, au moment où j'écris ce billet, je suis incapable de manger la plupart des glucides (végétaux forcément) sans développer des douleurs stomacales et de subir des montagnes russes d'états mentaux, avec le pendant parfois positif certes, mais aussi des pendants de stress sans raison, d'angoisse. Je sors aussi de plusieurs mois de crise subite et sans raison, où j'étais quasi inexistant, avec cette impression d'être loin, loin de tout, tout en souffrant de bien des façons en quasi permanence. On m'a évidemment mis sous un léger anxiolytique qui m'a assommé pendant quelques temps et à vrai dire m'a aussi mis dans des états d'agressivité sans raison et d'inquiétude aussi. Avec le temps c'est passé, mais j'ai ensuite développé d'autres symptômes et problèmes coup sur coup. On m'a dit que c'était probablement du à un choc où le système immunitaire tend à baisser. Mais je maitrise surtout mon état depuis que j'ai supprimé beaucoup de végétaux et augmenté ma conso de viande. Surtout supprimé la quasi totalité des glucides. Les mesures de prises de sang (toute la batterie de tests) on été plutôt inutiles car ne reflétaient pas ou si peu mon état.

Non mais attends, de la viande ?

Comme la diète carnivore va à l'exact opposé du dogme actuel, un des premiers réflexes est de se dire : non mais n'importe quoi ! OMD ! Où sont passés les cinq fruits et légumes par jour ? Et les vitamines ? :) Moi-même, qui suis pourtant plutôt prodigue en matière de viande, poisson et laitages entiers, je n'ai pas pu m'empêcher d'écarquiller les yeux en entendant parler de cette diète la première fois. Et puis, une partie de mon esprit avait retenu le discours ambiant de diabolisation des produits animaux, causes de tous les maux et qu'il fallait donc supprimer, ou au moins limiter. Ceci vaut la peine d'insister. Même si je (re)mangeais des produits animaux depuis plusieurs années et que ça me nourrissait vraiment, voire me soulageait, je gardais encore en moi ce discours anti-viande. Ce qui démontre le lavage de cerveau profond de cette doctrine, ses effets long terme en terme de santé physique mais aussi mentale. Élément à charge supplémentaire donc. Car beaucoup d'individus aujourd'hui, même s'ils mangent encore de la viande ont intégré le discours et sont par défaut sympathisants de la doctrine. Ils se disent "ce serait bien de s'en passer" mais ne peuvent pas parce qu'ils adorent en manger et s'en sentent bien. Cette doctrine n'est donc pas anodine, et voilà pourquoi je n'hésite pas à envoyer bouler tout sympathisant, et que j'insiste autant contre cette doctrine sur twitter et ici.

LEs reproches

On reproche tellement de choses à la viande qu'on finit même par la voir en fin de compte un peu comme un rebu. Or, avons-nous ne serait-ce qu'un instant songé à la possibilité que ce qu'on incrimine à la viande de causer, notamment cancer du colon, problème de reins, inflammation, sont en fait dans la majorité des cas dues à l'interférence d'autres aliments que par la viande seule ? Dans les faits les populations européennes et américaines consomment de moins en moins de viande depuis plus de trente ans. Et curieusement l'obésité a augmenté, les diabètes aussi, et autres troubles de santé comme les problèmes cardio-vasculaires, la malnutrition aussi. Les faits ne collent pas aux recommandations. Au contraire même !

Parmi les remarques à l'encontre de la diète carnivore, il y a le microbiome. Évidemment, le sujet est tout nouveau, personne quasiment ne parlait de ça il y a 10ans et maintenant on répète tous microbiome en chaîne. Dans l'hypothèse où la diète carnée provoquerait une certaine déficience dans la quantité ou qualité du microbiome, il convient de rappeler qu'on se nourrit soi en premier, càd sa propre échelle d'existence biologique avant d'être nourri en seconde main par des microorganismes. A vrai dire, l'argument principal lié au microbiome est l'absence de "fibre". Or, on sait que toutes les fibres ne se valent pas. Les fibres de persil ne sont pas les mêmes que les fibres de blé complet. En quoi aussi les viandes n'auraient aucune "fibre" ? L'exemple qui me vient à l'esprit est la sardine en boite qu'on mange avec les écailles et les arrêtes par exemple. Si on parle de microbiome, selon le livre de Giulia Enders, le charme discret des intestins, il n'est à aucun moment dit que la viande est incompatible avec le microbiome, voire délétère tout court, sauf en cas de prolifération agressive d'helicobacter pylori. Mais la corrélation avec la viande n'est pas certaine. Plutôt avec les conditions d'hygiène et la transmissions orale. Et l'infection semble plus importante partout ailleurs qu'en Europe où justement on tend encore à consommer plus de viande qu'ailleurs. De quoi réfléchir à deux fois (au moins !) avant de relayer des corrélations clairement fausses.

questions de méthodologie

Sur quelle population ces conclusions pseudo négatives (exemple du EAT-Lancet, ou de la China Study) à l'encontre de la viande se sont basées ? Probablement que la diète moyenne était déjà majoritairement vg et que dans ce contexte un peu plus de viande peut augmenter de façon infime des risques (absolus, ou supposés absolus) des pathologies invoquées, mais que donc il s'agit de contexte et non de la viande seule. Au contraire cela pourrait même dire que la diète moyenne sur laquelle cela a été testé manquait déjà de viande, qu'à plus forte dose ces pseudo corrélations ridicules dans les faits-papier s'évanouiraient, voire s'inverseraient.

Il y a quand même un paradoxe insurmontable dans cette obsession vg à tailler la viande. On prend des nutriments en abondance de la viande et on essai de trouver des aliments autres (végétaux) qui nutriment par nutriment ont des meilleurs taux (sur le papier, et sans mentionner la biodisponibilité). La référence reste donc la viande, et on est dans une espèce d'imitation dans la nutrition même de la qualité nutritionnelle exceptionnelle de la viande.


Quels avantages à cette diète ?

Au plus on mange de viande au plus on tend à manger moins en volume et moins en fréquence. Ainsi, à en juger par les témoignages actuels, beaucoup mangent à une fréquence de deux repas par jour. Réduire la fréquence - considérant que la pseudo norme actuelle est 3/j - semble une bonne option santé, augmentant la période de jeûne. Plus de temps, c'est probablement plus d'activités, donc bonnes répercussions sur la santé, le moral. Cette diète rend beaucoup plus facile le jeûne, voire même le rend partiellement obligatoire, sous forme intermittente ou "complète". Pourquoi ? Beaucoup plus de nutriments, bien mieux assimilés et des macro-nutriments qui "durent" plus longtemps - si on se permet l'analogie carburant.

Ensuite il y a réduction de la diversité souvent (si on part du principe que la plupart des gens consomment plein de sortes de légumes et viandes différentes, ce qui n'est pas le cas), donc meilleure digestion, meilleure assimilation possible par cette voie. Ce point indique au passage qu'une diète carnivore devrait probablement chercher une belle diversité au sein des aliments carnés, et pas que du steak-haché. Quelque part on se spécialise à digérer tel type d'aliment. Ce qui est curieux d'ailleurs est de rendre synonyme variété avec plantes, alors qu'il y a quantité de morceaux différents et quantité de viandes différentes. Mais l'idée ici est que certains font une sorte de mono-diète avec du bœuf. L'idée de mono-diète est ancienne. Trop de diversité, surtout en permanence, tous les jours est probablement une mauvaise idée sur le long terme. Encore une fois, cette diversité est rendue presque nécessaire parce que les aliments végétaux sont moins riches en nutriments assimilables. La diversité est intéressante dans une optique de sureté alimentaire si jamais on manquait de nos plus précieux aliments, on pourrait compenser. Cette réduction de diversité concerne aussi la complexité des aliments et préparations industrielles qui contiennent pleins d'adjuvants dont émulsifiants et stabilisants qui sont peut être lourds à digérer. 

Suppression des anti-nutriments de certaines plantes, et donc de tous les problèmes associés. Par exemple la simple salade peut donner des douleurs d'estomac à certains. Beaucoup on du mal à digérer les ognons, et dans la même famille de plante les poireaux et l'ail. La peau et les grains de tomate peuvent causer beaucoup de problèmes inflammatoires aussi. Un composé (acide oxalique) du cacao, qu'on retrouve aussi dans quantité d'autres plantes comme les patates douces, le sarrasin, amande, et autres, peut aussi s'accumuler dans les reins.

Plus aucun glucide simple, et quasiment plus de glucides tout court si diète stricte. Donc pas ou peu de pic glycémique, ou du moins dans des proportions moindre que par un dessert classique (sucre, huile, farine).

A part si on mange du steak-haché à tous les repas, manger de la viande requiert de mâcher beaucoup. Surtout les viandes "rouges". A vrai dire mâcher beaucoup plus que la plupart des végétaux ! Aujourd'hui les gens mâchent le plus avec un chewing gum qui curieusement est encore du sucre. On sait que mâcher est bon pour mieux assimiler. Est-ce que du pain blanc et des biscuits ça se mâche beaucoup ? Absolument pas. Est-ce que de l'huile ça se mâche ? Non. Est-ce que des légumes cuits ça se mâche ? A peine. Il n'y a qu'en mangeant cru ou très légèrement cuit qu'on mâche vraiment les légumes et fruits.

Quasiment plus aucune fibre végétale. Et oui, pour ces adeptes de la diète carnivore, il semble que la plupart des fibres végétales soient irritantes pour le système digestif. A vrai dire, il est possible que l'effet pseudo bénéfique des fibres qu'on observe aujourd'hui soit dû en priorité par l'effet d'hormèse. Les fibres empêchent d'assimiler tel nutriment et tel nutriment et donc nous met dans un état proche du jeûne (de nutriment) tout en ayant des surplus caloriques par les glucides abondant. Ce qui pourrait expliquer en partie pourquoi certains en régime vg sont gros et d'autres au contraire squelettiques. Être obèse peut être une réponse du corps à un stress, car il va chercher à stocker car il n'a pas de nutriments, ou peu de nutriments, et ne dispose que de calorie des glucides avec les pics et yoyos glycémiques que cela engendre.

Augmentation des protéines qui contrairement à l'idée véhiculée ces derniers temps sont absolument indispensables en bonnes proportions au quotidien. Je veux dire, en proportion bien supérieure à ce qu'on a été amené à penser jusqu'à lors. Ce sont des protéines complètes qui sont excellentes pour les muscles, les os, mais globalement pour tout le corps afin notamment de réparer tous les dégâts du quotidien et des stress, ce qui expliquerait que "la viande guérie" (meat heals).

Potentiels problèmes ?

Ne pas manger assez diversifié, donc ne pas bénéficier entièrement du meilleur des aliments carnés (moelle, bouillon d'os, organes, huitres, œufs de poisson, foie de morue, par ex).

Ne pas manger suffisamment, car la satiété est importante par la viande, surtout avec l'effet de jeûne, on pourrait avoir tendance à manger pas assez calorique (si que des parties très maigres), le minimum calorique journalier. D'où le choix du bœuf en priorité sur les autres viandes selon beaucoup d'adeptes carnis.

Manger trop, car c'est bon et qu'on s'est habitué à l'effet de satiété des débuts.

Difficulté à maintenir un bon ratio graisse et protéine. Trop de graisse rapport au niveau de protéine et inversement. Manger que de la viande très maigre est probablement une mauvaise idée dans le contexte de cette diète.

Mauvaise qualité de viande, donc ratio omégas mauvais (bien que moins mauvais qu'avec les huiles végétales), probablement plus de risque d'acidose, surtout avec des laitages industriels et des graisses oxydées.

Certaines personnes ne peuvent pas adopter une telle diète. Elle n'as pas vocation à devenir la norme. Rappelons que beaucoup viennent à cette diète pour résoudre de sérieux problèmes de santé et pas pour une raison frivole. Bien que par effet de groupe ce puisse être le cas.

Pour les carnivore 100% ou presque il semble y avoir des effets de transition plutôt désagréables. Cependant cette "transition" n'est pas comme la "détox" qui dure des année par certains gurus vg. On parle ici d'une à trois semaine maximum, et cela ne concerne pas tous les explorateurs carnis.

Les fromages peuvent provoquer une constipation, si le terrain est favorable. On peut aussi avoir tendance à en sur-consommer au détriments de la viande et donc perdre les bénéfices initiaux de cette diète carnée. Apparemment, pour certains, les fromages au lait cru, ainsi que le lait cru sont beaucoup mieux assimilés que les versions écrémées, demi-écrémées et pasteurisées.

Au plus il y a exclusion des plantes, au plus les réincorporer même momentanément risque chez certains de poser encore plus de problèmes, car la tolérance sera diminuée. Et aussi le sentiment de satiété de toutes les plantes vont largement diminuer. Phénomène d'hormèse.

Aucune perspective long terme. A vrai dire on la rapproche de la diète cétogène ou "keto", dans ses aspects positifs.

Semble donner à certains une couleur de peau rosée par endroit, et semble développer le dessous des yeux un peu comme si on été fatigué aussi, à en juger par les vidéos et photos disponibles.

Certains reportent une glycémie élevée, et bien sur du cholestérol.

Précisions additionnelles

Le but de cet article n'est pas de faire l'apologie de cette diète. Ma perspective est plus large, celle de montrer que la viande et les laitages sont tout à fait normaux et saints, voire même fortement recommandables pour probablement une très large part de la population mondiale. A plus forte raison les viandes que les laitages.

A l'échelle de population, si une personne va dans un sens à fond, il apparait fort probable qu'il y aura un phénomène d'ajustement contraire. La diète carnivore répond parfaitement à ce phénomène où des individus tentent depuis quelques dizaines d'années d'imposer au monde une diète supposée entièrement végétale (ce qui est tout simplement impossible car la vie n'est pas uniquement "végétale"). La diète carnivore répond à ce besoin de justesse, néanmoins on voit des biais de groupes apparaitre, déjà le biais de la nouveauté, le biais de se voir enfin "autorisé" à manger ces aliments qu'on honnit depuis des décennies, le biais de croire que ça va tout résoudre, le biais de croire que c'est parfait ou 100% adapté. Pour compenser l'impression de diète "extrême" qu'on peut avoir quand on entend parler de cette histoire, il faut aussi se rappeler que beaucoup de ces adeptes sont passés par des souffrances chroniques importantes, voire carrément paralysantes. Elles ont essayé tel traitement et telle diète consensuelle, et tel conseil avant d'en arriver là. Ce qui ne veut pas dire que cette diète est la "dernière chance", au contraire, mais qu'il faut considérer le niveau de détresse et de souffrance profonde qu'ont connu ces individus. Il faut aussi considérer les sensations horribles d'appréhender de manger car on va se chopper des maux de suite après, considérer également les sensations étranges de manger sans satiété, càd manger mais n'avoir pas l'impression d'avaler quoi que ce soit de nourrissant. Discuter alimentation n'est pas anodin ou superflu. Quand quelqu'un vous dit que votre aliment principal est "mauvais pour la santé", ou qu'il faudrait arrêter voire interdire d'en manger ça équivaut à dire qu'on peut souffrir et crever gentillement. D'où, en partie, le côté émotionnel à l'encontre de ces doctrines ambiantes pro-végétales.

Perspectives diverses

On a bannit progressivement les viandes de nos assiettes. Les viandes sont en générales plutôt caloriques rapport au concombre ou au chou. La question qui se pose alors est si on élimine non seulement tous les nutriments qu'elles contiennent mais aussi les calories, par quoi les gens les remplacent ? Réponse simple, huile et sucre, puis farine aussi. Parce qu'avoir ses calories journalières avec de la laitue c'est pas facile, et encore moins recommandé, on va s'orienter vers des aliments à fortes charges caloriques donc principalement glucides et lipides. On voit déjà par ce remplacement qu'il y a un déficit de protéines. Maintenant est-ce que la plupart des gens vont s'orienter en priorité vers les calories-glucides de racines/tubercules comme les carottes et les oléagineux entiers et frais comme des noix, ou amandes ? Non, ils vont privilégier ce qui est plus "facile" à digérer, car ayant moins de fibre comme l'huile et le sucre et les farines. Et bien sur ce ne sera pas les huiles d'olive extra vierge pure, mais des huiles raffinées, avec de mauvais ratios d'omégas et autre, ainsi que des farines très blanches. Car c'est plus simple à trouver, moins cher, on peut en produire beaucoup, donc se faire de gros profits. Résultat de la diminution de la viande ? Catastrophique. Non seulement "arrêter" de consommer de la viande n'a aucun sens, mais la diminuer non plus ! Dire cela n'est pas vous encourager à manger 1kg de bœuf tous les jours, ni même sous-entendre qu'il est impératif de ne manger que du carné. Je rappelle ici que je ne suis pas dans l'apologie de quoi que ce soit, ni dans le conseil. Je remarque seulement les causes et les conséquences autour de ce phénomène.

Au delà de la diète

En dehors de la diète seule, de l'aspect nutritionnel et santé, il y a des revendications sous-jacentes à l'encontre du savoir orthodoxe en médecine : la pertinence des prises de sang par exemple, ou le tout médicament, le sur-traitement à effets délétères de "troubles" comme le cholestérol et les statines, etc. Derrière cette diète il est donc dit : tous le monde dit en théorie qu'il faut faire ça pour être en bonne santé, mais dans les faits je fais ça et ça marche. Retour à un pragmatisme individuel, sans commune mesure plus pertinente que les formules génériques hors-sol. Un retour à une vrai gestion de sa santé, et pas à une sous-traitance généralisée. J'ai entendu des arguments un peu forcés parfois de la part de certains pro-carnivores mais leur propos est incomparablement plus posé, concret, fouillé, que tous ces pro-vg qui gesticulent du prêt-à-penser.


Il semble aussi y avoir une mise en accusation de certaines firmes de l'industrie agro-alimentaire, dans le sens qu'elles enjoignent à remplacer des produits par des substituts végétaux. Fausses viandes, faux steaks, faux fromages. Le marketing végétale, détox, soit-disant sain. Les marges de ce secteurs peuvent être énormes comparés à des aliments entiers frais de qualité et animales. De plus ce sont des substituts et qui ne sont donc pas aussi complets dans leur apport nutritionnel. Il faut donc des suppléments, plus de suppléments, voire même des suppléments directement dans les produits transformés comme on peut le voir dans les jus de soja enrichis en calcium, ou des smoothies enrichis en vitamine C et B, etc. C'est donc beaucoup de profits en perspectives, pour des résultats santé bien inférieure à une diète plus traditionnelle. De probables fusions entre agro-alimentaire et pharmaceutique. Autant de tendances qui ne vont pas dans le sens d'une indépendance de la science nutritionnelle, ni d'une souveraineté alimentaire et sanitaire individuelle.

Le gotha carni

Il y a des figures de prou, des stars de cette diète. J'aimerais mentionner Shawn Baker, Amber O'Hearn, Mikhaila Peterson, Food Lies, Ted Naiman, Primal Edge Health, Robb Wolf, Paul Saladino, Gabrielle Lyon, Ken D Berry, Sally K. Norton, Georgia Ede, etc.

Ce qui est prévisible

Les diètes carnivores (au pluriel car chacun semble avoir sa propre combinaison) s'inscrivent dans le mouvement de toutes les diètes de ces derniers temps. Pour cela, il y a un effet de mode qui conduit fort probablement certaines personnes à essayer cette diète alors qu'elles feraient mieux de ne pas changer d'alimentation (sauf si junk food = norme pour elles). Ces diètes poseront donc pour une partie plus de problème que de bienfaits. Ce qui est valable pour toutes les diètes qui existent. Certains individus poussent peut-être un peu loin les atouts de ces diètes, ce qui, en retour, provoquera tôt ou tard des déçus, des gens qui vont attaquer ces diètes pour mensonge, ou tromperie. Certains affirment par exemple que la diète carnivore est très simple, ce qui est peut-être valable pour leur cas où manger que du bœuf leur suffit et leur va. Mais, en réalité, on peut aussi se retrouver en carence, il faut surveiller certains apports nutritionnels, les équilibrer. On peut aussi avoir besoin de se supplémenter, peut être dans des proportions moindre que d'autres diètes mais se supplémenter quand même. Aussi, comme toute diète, il y a la difficulté de rester dans cette diète sur le long terme, rester non par principe mais par méthode car il y a des tentations de manger des sucres et autres un peu partout par exemple. Il y a les problèmes psychologiques de type orthorexie qui peuvent aussi se pointer dans ces diètes.

Autre point négatif est le coût de cette diète. Dans l'histoire récente, la part des revenus allouée à l'alimentation a considérablement diminuée... mais la part des traitements médicaux en tous genre a quant à elle explosé... et souvent sur le dos du contribuable ou en empêchant des personnes de se faire soigner sur critère économique. Donc, il semble nécessaire de compenser ces surcoûts alimentaires par une baisse probable des coûts et surcoûts en traitements (souvent à vie !). De plus, beaucoup d'adeptes de ces diètes carnivores pratiquent une diminution de fréquence des repas et donc restriction horaire du temps de repas, jeûne intermittent, voire jeûne tout court, ce qui diminue le coût total, bien que le rapport calorie/prix des pâtes industrielles soit imbattable. Le coût d'achat des aliments bruts augmentent donc beaucoup, mais on a aussi moins de petits achats d'agréments/condiments, quasiment pas de grignotage. Le problème est que par souci économique on puisse être amené à consommer des viandes de moindre qualité et donc ne pas obtenir le meilleur de ces diètes carnivores. La différence entre un steak haché de chaine de fastfood et un steak haché frais et entier de chez le boucher est énorme. Certains disent ne pas aimer la viande mais ils en ont jamais goûté de vraie. Se rabattre aussi sur des saucisses et des charcuteries est une mauvaise idée santé.

Enfin, les diètes carni risquent de dégouter certains de la viande a trop afficher de photos de viande sur les réseaux sociaux, à trop en parler en mode VRP-guru. Aussi la réduction de la diversité peut frustrer beaucoup de monde, qu'importe que ce soit carni ou vg, ou autre, car dans la société on affiche de tout en permanence et on incite à manger de tout, même et surtout des combos sucre-farine et huile. En diète carni, on est beaucoup moins tenté par ces aliments nazes, vraiment beaucoup moins, voire quasi pas. Mais ça ne nous empêche pas d'être exposé en permanence à des matraquages indigents.
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La santé & l'alimentation

21/7/2018

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de l'universalisme, à la nuance

Parler d'alimentation. Parler ou manger ? Il y a beaucoup de théories en cours sur l'alimentation parfaite, celle qu'il "faudrait". Mais dans une certaine mesure ça me paraît difficile de parler alimentation sans prendre en compte des perspectives élargies. Une démarche commune erronée ? On part d'un idéal inventé pour l'appliquer de façon définitive et universelle à toute l'humanité. Méthodologie bancale ! Le contexte comporte d'infinies nuances. Par exemple, recommander de manger de la laitue tous les jours à des habitants de steppes de Mongolie est d'une stupidité sidérante. Recommander de limiter ses calories à quelqu'un qui est très actif (mentalement et/ou physiquement) est du même acabit. Alors oui bien sûr il y a des grosses, très grosses lignes qui peuvent dans une certaine mesure correspondre à un aspect universel de la quasi totalité des humains, mais bon tel que ça nous est balancé souvent on est hors de ce minimum d'honnêteté méthodologique. Et aussi n'accusons personne en particulier, car il peut tous nous arriver d'êtres imprécis, maladroits, et bercer dans des tendances prédicatrices. "Tu mangeras 1/4 de concombre tous les jours de ta vie". Ah ah ce type de commandement solennello-comique, presque. La santé semble occuper une place de plus en plus prégnante au sein de nos préoccupations quotidiennes. De ce constat, on pourrait être tenté de porter à nouveau un jugement morale en disant que c'est une préoccupation égoïste ou que c'est parce qu'on a "que ça à faire" et que c'est même pathologique. Alors oui, ne nous mentons pas, il peut y avoir une part de toutes ces accusations qui soit vraie, mais si prendre simplement soin de soi est égoïste alors soyons-le plus chacun, si avoir du temps pour faire des expériences, apprendre et partager des informations est une décadence, je nous en prie soyons davantage décadents. Le contexte de nos discussions sur l'alimentation est une démultiplication des ressources aussi bien alimentaires qu'informationnelles. Et on se retrouve avec beaucoup beaucoup de sucre comme aussi beaucoup d'infos vaines voire toxiques (toxiques non de façon absolue mais relativement à la dose et aux circonstances/individus). On à aussi une précision sur les processus physiques jamais atteinte, une qualité d'aliments  importante malgré tout, et une diversité folle.

PAs de Graal, ni d'équilibre

De mon expérience, l'alimentation est un challenge hallucinant car chaque fois je crois avoir trouvé un "équilibre" et les faits viennent balayer cela. Par faits j'entends ce qui me touche directement en moi et non une nouvelle étude dixit des médias qui me dit que j'avais tort depuis le début, lol les vils castrateurs. Cette expérimentation pratique de terrain m'empêche systématiquement de rentrer dans une chapelle unique et dogmatique et globalement de toner "oui ! Ça y est j'ai trouvé le Graal unique de l'univers, écoute le prophète que je suis, la vérité m'a trouvé !". Bref.

Donc la notion d'équilibre n'apporte rien, au contraire souvent. Il n'y a pas de il faut, d'équilibre, tout ça. Déjà malgré la précision scientifique actuelle rapport au passé c'est imprécis dans l'application. Le comment ça arrive n'est pas toujours le comment ça s'applique. Il y a ce qu'on fait et ce qu'on sait. L'un et l'autre ne correspondent pas toujours bien, ni n'ont nécessairement besoin de correspondre. Parce que je saisi ces phénomènes d’auto-flagellation mentale où on mange un truc qu'on se dit être "mauvais" et alors on apprécie moins, on augmente les risques de mauvaise assimilation, et on finit par plus nourrir un trouble psy que soi-même. Dans toutes nos déclarations sur l'alimentation il conviendrait peut-être de prendre en considération le fait que les troubles du comportement alimentaire sont importants déjà et en hausse. Qu'on soit bien intentionné en divulguant telle et telle informations, il est possible qu'on participe à un trouble chez autrui. Divulguer des informations, oui, mais pas n'importe comment, c'est-à-dire éviter les prêches, l'universalisme, le solutionnisme, et un ensemble de "biais" qui si pour nous sur le moment ne pose pas de problème, peut s'avérer critique pour autrui.

aligner les paramètres

L'alimentation peut en effet être un facteur important de la santé, et on peut effectivement "résoudre" des problèmes réels par ce biais. Néanmoins, il s'agit d'un facteur, et on ne peut isoler un facteur de tout le reste sur le terrain dynamique de notre existence. De façon concrète c'est, dans l'acte de manger, comme si on réduisait tous les aliments à leur seule couleur, en excluant leur texture, leur saveur, leur interaction, leur propriétés diverses. Imaginez qu'un message public soit "Il faut manger orange", lol c'est pareil quand on nous assène "il faut" de la vitamine C, des fibres. Cela apparait comme des invocations bizarres. Il est possible qu'un problème de santé ne soit dû non pas à une mauvaise diète mais à une posture physique inadéquate, à une pratique sportive non adaptée, à un entourage social ou environnemental néfaste, à une pression économique, etc. L'objectif d'une santé stable/meilleure uniquement par l'alimentation c'est très mal partir. Il s'agit d'une cohérence d'ensemble propre à chacun et où il se situe. Faire un "régime" par exemple est une idée plutôt stupide car c'est de l'importation totale, comme une greffe qui nie complètement les spécificités dès le début. De même, faire du sport peut être une bonne idée, mais il faut prendre en compte la diète moyenne et la constitution de chacun, sa capacité à tenir sur le long terme chaque activité, chaque paramètre. Oui, flexibilité et adaptation tout ça, mais aussi une part de fixe, de déterminée, de constant.

LA tendance au tout gestion

Un autre travers est de considérer la santé comme un livre de gestion. Par exemple, le raisonnement est courant que de penser que les calories ingérées sont "éliminées" ou compensées par une activité physique. Non, ce n'est pas le cas, en tout pas de façon aussi simple et systématique. On voit des pubs parfois où un beignet c'est autant de calories et que cela équivaut à 45 minutes de vélo, lol c'est très mauvais comme comparaison, et ça n'indique rien du tout. Pareil, dans les régimes on veut nous forcer à compter les calories pour ne pas dépasser les 1600 ou 2000 par jour. Les calories de tel aliment sont différentes que les calories de tel autre aliment, et cela varie encore en fonction du terrain de chaque individu et de l'heure et de la fréquence de repas. Oui, aujourd'hui on commence à parler de chrono-nutrition, intéressant, mais souvent on tombe dans du solutionnisme à considérer que c'est le facteur numéro un qu'on avait comme par magie occulté jusqu'à lors. Donc, oui on a chacun des cycles internes qui ne correspondent pas aux standards auxquels on se figure mentalement, ni aux standards de la société contemporaine. Par exemple manger trois repas par jour est une habitude récente. Manger à heure fixe est récent aussi dans l'histoire de nos pratiques alimentaires. Cela ne veut pas dire qu'il faille tout casser d'un coup, mais simplement ajuster avec cohérence et progressivement aux faits. Par exemple il peut se trouver que certaines personnes bénéficient de ne manger qu'un repas par jour, et d'autre auraient plus besoin de manger 5 repas par jour, ça dépend et c'est aussi variable dans le temps, c'est à dire que pendant nos 20ans peut être que manger 4 repas nous est bénéfique mais qu'à 30 ans manger 2 repas nous réussit.

De l'eau

Pour donner un exemple, le cas de mon expérience : l'eau. Il est de coutume de recommander de boire et boire toujours de l'eau, tous les jours un litre ou plus, tout au long de l'année. On dit que cela permet de ne pas se déshydrater, de baisser la tension, de mieux digérer, et d'autres. A titre personnel, parfois, je vois que ces recommandations et ces justifications sont légitimes et avérées dans les faits de mon tous les jours. Je dis bien parfois. C'est à dire que pour moi, dans mon cas (j'insiste), que je ne généralise pas systématiquement à l'ensemble de la population hein!, il s'avère que la plupart du temps c'est exactement l'inverse qui se produit : boire de l'eau dans les proportions recommandées perturbe ma sensation de faim, perturbe ma digestion, me ballonne, me fait mal apprécier certains aliments, change mes gouts, augmente ma tension, augmente ma déshydratation, et empêche une stabilité émotionnelle et de concentration. Voilà, ce sont les faits que j'ai pu constater systématiquement sur des années (dans mon cas). Alors, face à ce genre d'information, on pourrait en déduire qu'il ne faut plus boire d'eau, ou que c'est mauvais et on va ressortir des adages stupides de poivrot du type "han bois pas ça, ça rouille" pour justifier... ce qui nous arrange. Mais doucement doucement, exposer ce fait n'est pas une tentative d'influence vous incitant à faire comme moi, car déjà la démarche serait stupide en elle-même, et surtout par définition vous n'êtes pas moi, vous êtes votre propre référentiel, encore heureux.

Bref, cet exemple est intéressant car il casse une recommandation qui ne se discute même plus tellement elle semble intégrée dans nos têtes et nos usages. En ayant étudié quelques livres sur l'histoire de la santé et de l'alimentation, je me rend compte de la volatilité des avis et modes. Et l'erreur serait de penser que nous échappons à toute mode aujourd'hui, même si c'est des recommandations officielles de docteurs savants experts. L'exemple du cholestérol qui a été banni et honni pendant si longtemps de façon unanime par la communauté scientifique de ce domaine et qui en fait s'avérait être une erreur monumentale. Alors encore une fois ce n'est pas dire que tout ce qui est dit par les experts est systématiquement faux, non, pas du tout, au contraire, mais qu'il est possible que ça ne corresponde aucunement aux variations et nuances du terrain, c'est à dire chaque individu à un moment donné, dans un environnement donné.

Tout en variété et en nuance

A l'heure où j'écris ces lignes, je suis d'accord, ou "aligné" avec la recommandation usuelle de manger beaucoup de légumes. Par contre je suis en désaccord profond sur les recommandations sur la viande et les laitages, et les fruits et les céréales. Mais même cet accord avec les légumes serait à nuancé car les légumes est une catégorie arbitraire en cuisine qui permet de désigner des choses en réalité très différentes. Un légume feuille comme un chou est différent d'un légume fruit de type tomate, d'un légume racine de type navet. Chaque aliment a ses spécificités qui peuvent alors plus ou moins s'aligner sur les besoins de chacun ou au contraire porter préjudice. Par exemple, j'ai entendu que les épinards, légume feuille, qu'on classe allégrement dans une catégorie d'aliment "sains" pour tout le monde et bien peuvent s'avérer toxiques pour certains microbiomes. J'ai déjà lu aussi des problèmes liés aux courges et courgettes alors qu'on dirait qu'il sont aussi des aliments "sains". Mais en fait, non ! Encore une fois on tombe dans l'universalisme qui par définition est faux, car si nous pouvons nous ressembler visuellement, nous ne sommes pas pour autant des copies les uns des autres. Ces recommandations universelles pourraient peut-être s'appliquer si nous étions tous des clones, ce qui a priori n'est pas le cas. Donc, demain il est possible que je revois ma position positive sans nuance sur les légumes. Certes je vois pas trop de problème à la consommation de salade "feuille de chêne", car je vois mal les gens réussir à en abuser en en mangeant 5 par jour lol.

Des contradictions

Autres exemples personnels, le thé est généralement présenté comme une boisson très saine, spécialement le thé vert qu'on orne de mille vertus, hop ça y est on est parti pour vivre 1000 ans grâce au thé ah ah. Alors oui, ça a eu un bon effet sur moi au début dans une lubie de découverte de saveurs et d'habitudes (la toute importance des rituels !) , mais aujourd'hui le thé me porte beaucoup de préjudice et je n'en bois plus du tout sauf pour me soigner en cas de certains symptômes désagréables un peu de thé puehr. On dit qu'il faut manger des fibres, et on nous oriente vers des fibres de céréales notamment. Si je fais ça j'aurais les intestins en pagaille pour plus d'une semaine et je m'en remettrais vraiment plusieurs semaines plus tard, seulement en doublant mes consommations de laits frais et de viande... ce qui demandera ensuite un ajustement, ainsi de suite. Ajustements en ajustements, pour compenser des éléments qui clairement ne me vont pas. Et même cela, je ne blâme pas forcément un aliment en particulier, car il est possible que ce soit un composé unique qui fasse que je ne l'assimile pas. Il n'y a pas de déterminisme éternel, car cela s'applique sur un individu, sur une période de temps et dans un environnement spécifique. Par exemple, je pense au concombre qui était toxique avant de devenir le truc plein d'eau tout doux et inoffensif, et en parallèle le blé qui semble par sélections devenir de plus en plus sujet à des malabsorptions (qui est peut être en partie l'effet d'une exposition médiatique qui augmente les perceptions à cet égard et donc les sensibilités). Mais ne restons pas sur l'aliment seul et isolé encore une fois. C'est possible que ce soit dû à des transformations, dont cuissons, qui ne soient pas adaptées ou n'optimisant pas les aliments. C'est possible que ce soit un organisme invisible comme une tique qui nous transmette quelque chose qui modifie nos besoins et assimilations par ailleurs. Et autres.

Pas unitaire

Une tendance aussi semble être la simplification de manger à un rôle énergétique ou alors pour satisfaire un organe en particulier. Par exemple on focalise beaucoup sur les intestins aujourd'hui, mais il faut je pense toujours replacer ces élans dans la perspective globale. Chaque organe a ses propres besoins. Et ces besoins ne correspondent pas systématiquement aux besoins de tous les organes. On pourrait alors se figurer cela sous cette façon : il y a des aliments qu'on mange juste pour le goût immédiat donc ce sera la langue, d'autres qu'on apprécie pour son estomac, d'autres pour ses intestins, etc. Ce qu'il faut comprendre si on raisonne en terme d'organes c'est que ce qui pourrait globalement être bon pour les reins, peut être relativement peu intéressant voire dans certaines circonstances néfaste pour le foie par exemple. Mais encore une fois on ne peut pas longtemps faire des parallèles aliments-organes. Quand on dit que manger beaucoup de protéines c'est pour les muscles, oui bien sur en partie, mais pas que, les muscles ont besoin d'autres nutriments et d'autres facteurs non alimentaires. Et même tout ne doit pas être vu en terme de besoin. Autre chose, parfois on cherche des indicateurs fiables. Alors on est tenté de se reposer uniquement sur l'odeur ou uniquement sur le goût/dégoût spontané. Alors oui, en effet, dans certains cas ça peut être un bon indicateur de se fier à ces perceptions directes. Mais si on se fie à cela de façon aveugle et systématique on peut se retrouver à ne manger que du sucre ou ne boire que de la bière, ce qui ne me semble pas forcément une bonne option durable.

Il n'y a pas d'effet secondaire

Point important : il n'y a pas d'effets secondaires, juste de effets. Ceci est un phénomène souvent mis en avant dans le domaine de la médication, mais évidemment ça s'applique aussi très bien à la partie de la médication qu'on appelle l'alimentation. Donc, on ne peut pas se fier à l'effet majoritaire court terme de chaque aliment. Par exemple, le sucre donne un boost d'énergie très rapide, mais peut être que quelques heures plus tard cela fera apparaitre un autre effet qui, lui, ne sera pas à notre avantage. Donc il s'agit d'une multitudes d'effets qui sont différés dans le temps, qui peuvent ou non se déclencher en fonction de circonstances. Je prends l'exemple de l'aliment sous forme de boisson qu'on appelle le café. Dans mon cas, quand j'en prend le matin cela me plait énormément, mais il est possible que certains matins cela me casse mon énergie au lieu de booster mon mental, il est possible que cela porte préjudice à mes dents ou mes intestins alors qu'à l'ordinaire tout se passe pour le mieux. Pareil, le café le matin passe souvent très bien, mais le café le midi ou l'après-midi généralement me détruit tout équilibre d'humeur et d'énergie. Si je ne prenais le café que l'aprem et qu'un beau jour ça ne passait plus, j'aurais pu en conclure que je devais absolument arrêter tout café, alors que pas forcément, il s'agissait juste de décaler l'heure de la prise au matin. Pareil, le matin si je prends 30cl de café tout va bien en général, mais si je prends 50 ou 60cl il arrive souvent que ça me casse toute la journée. Donc, voilà deux paramètres importants, le temps et la dose. Or on a tendance à ne prendre en compte que l'effet court terme. Ainsi un aliment qui vous procure du bien lors de prise, peut être directement responsable de votre inconfort quelques heures plus tard. Alors il faut considérer aussi l'effet très long terme de toute diète. Une piètre diète peut manifester ses effets pervers des mois, voire des années plus tard, et même si on a changé entre temps de diète, il y a un effet d'inertie énorme. Donc quand on change de diète il ne faut pas juger sur une semaine, mais sur des années lol, ce qui du coup est beaucoup moins compréhensible !

Effet bœuf

Les experts en santé et alimentation se multiplient. Mais pour juger de l’honnêteté de leur démarche, il convient peut être de se demander quels sont leurs motivations à cette exposition médiatique particulière. Beaucoup sont très éloquents, beaucoup peuvent paraitre avoir une mine exceptionnelle, une santé de feu, certains s'appuient aussi sur un parcours professionnel spécifique comme le fait d'être chirurgien depuis 30 ans, ou d'avoir 5 millions d'abonnés sur une plateforme de vidéos, ou de vendre des produits partout dans le monde avec brio. Mais aucun de ces éléments ne légitime sur le fond par principe ce qu'ils peuvent raconter. Comme tout à chacun, ils peuvent être dans une phase de découverte d'un élément ou levier important sur le moment et alors vouloir vulgariser cela avec l'aura de gourou ou de je-sais-tout (qui peut être parfaitement bien intentionnée d'ailleurs) qui s'insère rapidement dans nos esprits. Par exemple, dans le contexte où on a honni les graisses alimentaires pendant plusieurs décennies, sortir un livre qui dit que les graisses sont géniales et exceptionnelles est pertinent pour nuancer le discours moyen. Et il faut du temps parfois pour se défaire d'une idée ! Mais cette démarche d'alimentation haute en graisse a ses limites aussi et ne peut pas s'appliquer parfaitement à tout le monde. Il y a cette tendance donc à contrebalancer jusqu'à l'extrême qui je pense ne mène pas loin, et a plus de chances d'apporter des comportements pathologiques que des gains ou maintient de santé. Donc il me parait pertinent d'écouter de temps en temps des experts mais de ne pas leur accorder trop de légitimité et de ne pas appliquer leur topo systématiquement. Eux-mêmes peuvent être victimes d'un effet d'emballement médiaco-économique qui les met dans une situation dont il est impossible de s'en sortir sans perdre toute la crédibilité de leur affaire. Imaginez que vous vendez un type de supplément qui se révèle marcher super bien en terme de vente, forcément il y a des chances pour que vous voyiez ça comme une validation de la pertinence de vos propos, et si en plus ça rapporte de la monnaie et des statuts sociaux supérieurs, en quoi il serait ne serait-ce qu'envisageable d'arrêter ?

Sources et recommandations

Ici, je vais tenter de donner quelques indications de sources à cet article. Pour les livres voici une première liste >>

Concernant les TCA (troubles du comportement alimentaire) Sophie Vust - Quand l'alimentation pose problème.

Pour le côté historique : Eric Birlouez - La santé par l'alimentation de l'Antiquité au Moyen-Age, Georges Vigarello - Histoire des pratiques de santé, Jacques Cauvin - Naissance des divinités, naissance de l'agriculture, Marylène Patou-Mathis - Mangeurs de viande de la préhistoire à nos jours. Rémi Cadet - L'invention de la physiologie.

Pour le côté "paléo" : Mark Sisson - The primal blueprint.

Pour le côté fermentation : Marie-Claire Frédéric - Ni cru ni cuit.

Pour le microbiome : Giulia Enders - Le charme discret des intestins.
Sinon pour quantité de vidéos et articles/essais je vous oriente vers les sources que j'ai indexé sur mon Pearltree, où vous pourrez trouver de quoi casser chaque idée préconçue trop rigide, chaque obsession tendancieuse, si telle est votre démarche.
>> http://www.pearltrees.com/valentinkyndt/alimentation/id9948846
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