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aujourd'hui l'eugénisme

28/6/2019

 
Oui, deuxième article sur l'eugénisme, ça me travaille. Le premier, à vrai dire, posait surtout la question d'entrée : l'eugénisme, c'est quoi ? Dans ce présent article, je m'attache à observer comment l'eugénisme se manifeste aujourd'hui.

sélections permanentes

L'eugénisme est sélectionner des traits à conserver et des traits à supprimer. La nature agit en permanence par ce biais, il y a même une théorie de l'évolution dont la sélection naturelle occupe une belle place. Pour la suite, on va alors parler de l'opposition entre nature et culture, discussion totalement stérile. Culture est simple continuité de nature, une simple facette ou encore expression, un sous-ensemble. Donc, on pourrait dire que la nature est eugéniste parce qu'elle ne fait pas survivre toutes les formes de vie, modifie celles qui survivent. Néanmoins, ce processus n'est pas vers un progrès, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'amélioration. A vrai dire, il n'y a aucune excuse, c'est un processus. Comme nous sommes la nature nous aussi - oui oui - nous sommes sujets et objets de sélections permanentes. Nous sommes tous eugénistes, consciemment ou non, délibérément ou non. La différence réside dans le degré de systématisation, l'échelle où des idées, lois, coutumes s'appliquent. Pour plus d'explications sur l'eugénisme, je vous renvoie vers mon premier article à ce propos. 

diminution = amélioration

On pourrait examiner les eugénismes plus anciens, ceux toujours d'actualité (comme le féminicide). Néanmoins, dans cet article, je voudrais surtout mettre en avant les nouvelles formes d'eugénisme, celles qui nous prennent aujourd'hui au grand jour et qui passent inaperçues. L'eugénisme comme ingénierie sociale ne focalise plus nécessairement sur l'amélioration des populations, des individus. Il est dans la diminution, dans l'affaiblissement, la captation. La technologie est une force importante de notre vie présente, et, à ce titre, elle participe énormément à ce néo-eugénisme. Surtout dans la façon dont elle est conduite aujourd'hui, on peut clairement y déceler des intentions précises, qui sont loin de tenir de la philanthropie. Donc, pour tenter de marquer une étape ici, je dirais que le néo-eugénisme vient aujourd'hui des technologies, du sociologisme et de l'écologisme.
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Loin de l'image populaire

Avant d'avoir étudié un bon livre sur le sujet, complété et mêlé de méditations personnelles, je me fiais aux images de la culture par défaut, et voyait en l'eugénisme quelque chose de :
- Passé
- Concernant des savants-fous 
- Venant de nazis

Ces images/idées, je pense qu'elles sont partagées par beaucoup. On ne saisit pas bien ce qu'est l'eugénisme, on y est aveugle presque. Et se reposer sur les images populaires de la culture c'est considérer que comme c'est "passé", ça n'existe plus aujourd'hui. Que comme ça concerne des savants-fous, tout le reste de la population est forcément exempte de toute forme d'eugénisme. Et enfin, que si on est contre les nazis, les néo-nazis, (ou pro anti-fachiste et autres labels du même acabit) on est forcément le contraire d'eugéniste. Trois erreurs.

T'es pour ou contre ?

Contrairement à nos idées reçues donc, l'eugénisme n'est pas révolu, il est bien présent, et je dirais même probablement plus présent aujourd'hui qu'hier. Il n'est pas aussi brutal dans sa présentation qu'auparavant, il est diffus, indirect, et un peu partout. On attend par exemple que l'eugénisme se manifeste dans certains milieux, comme l'extrême droite, ou certains conservateurs purs et durs, alors qu'il émerge avec force des "sciences" "sociales", du politiquement correct actuel, des milieux supposés progressistes. Aujourd'hui, on a comme abandonné l'idée de progrès physique, car ce serait offensant. Il y a donc déplacement de cette volonté de progrès vers le technologique et la morale. On peut améliorer ses technologies, on est même encouragé à sans cesse les "améliorer" (càd les remplacer). Et la morale, ou plutôt moralisme, est d'être "ouvert" à toutes les spécificités, "ouvert" au point d'en faire carrément la promotion, ou mieux de les adopter sur soi. Derrière les eugénismes, il y a toujours le spectre du progrès. Avec toujours cet implicite incisif : si tu n'es pas POUR en tout point, tu es rétrograde et donc offensant, aka criminel presque et que tu justifies toutes les bêtises et stupidités de l'humanité. Non, ne pas être pro-homosexuel n'est pas être anti-homo, n'est pas justifier les attaques à l'encontre de ces personnes définies sur cette sexualité. Mais nous aborderons la sexualité plus tard. L'idée ici est que l'eugénisme est véhiculée par différents mouvements intouchables (néo-censure).

Pourquoi & comment

Les anglophones utilisent, comme nous francophones, le terme eugenic, en y proposant toutefois une variation via le terme dysgenic. Ça n'est pas tellement différent à mon sens, étant donné qu'il s'agit une partie/forme de l'eugénisme. Certains appellent ça aussi ingénierie sociale. L'eugénisme agit sur différents plans : environnement, alimentation, sexualité, culture.


Avant de plonger plus avant dans chacun de ces plans, posons-nous la question de pourquoi et comment. Il est possible que ces néo-eugénismes soient VOLONTAIRES, planifiés par certaines personnes/institutions. Comme il est possible que ce ne soit qu'ACCIDENTEL, ou par la force des choses. Ou encore, un mélange des deux. Si on dit que c'est planifié, alors on pourra nous accuser de complotisme, sorte de carte Yu-Gi-Oh du discours pour disqualifier massivement des gens et des propos (critique de la zété). Une chose peut ne pas être intentionnelle en totalité, mais être récupérée ensuite. Ça ce n'est pas du complotisme. Une chose peut obéir à des intérêts dont on a peu conscience ou qu'on n'imagine pas. En achetant un pot de fromage blanc, on ne s'imagine pas à chaque fois qu'il y a une horde de gens qui réfléchissent à comment nous le faire acheter, ce n'est pas du complotisme c'est simplement des intérêts et des tactiques comportementales, de vente. 
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Cybernétique

voilà une population. On coupe où ?

​On peut donc s'interroger. Est-ce possible que ce soit volontaire ? Oui, parfaitement, la question est plus dans quelle proportion. Ce qui résulte de l'accident ou du développement spontané est difficile à cerner, car il y a de multiples sources difficiles à dégager de l'ensemble (sur la causalité). Voilà pourquoi on va en priorité se focaliser sur ce qui peut tenir de l'eugénisme intentionnel. Avant d'essayer d'identifier qui, on va essayer d'identifier le pourquoi. Quelles peuvent être les motivations et les motifs à promouvoir l'eugénisme délibérément aujourd'hui ? Il peut y avoir des idées de contrôle de population, notamment dans le sens d'un malthusianisme comme on dit, càd en gros qu'il y aurait trop de gens rapport aux ressources de la planète, donc il faudrait limiter la population, la réduire, et surtout en focalisant sur les populations qui nous gênent. Malthus proposait de limiter les pauvres surtout. Globalement parce qu'ils saboteraient le progrès des riches au sein d'une nation, et qu'ils se reproduiraient plus et plus vite. Aujourd'hui les excuses peuvent être un peu différentes. Certains "écologistes" appuient cette idée de devoir diminuer la population mondiale, mais on ne focalise plus tellement sur les pauvres, notamment parce qu'ils sont une ressource importante de revenus et de main d’œuvre pour de "grandes" entreprises. Exemple des canettes de bière forte pas chères, ou des milliers de sucreries emballées, pour "l'alimentation" (big food).
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Mondialisme systémique

L'idée néo-eugéniste est donc de focaliser sur une diminution qualitative dirons-nous de la population. Pas besoin de les éliminer en masse, de toute façon c'est difficilement réalisable dans le contexte actuel, mais par contre on peut les amoindrir, les circonscrire, les affaiblir, et ils peuvent même en être eux-mêmes les promoteurs. Ayant étudié un peu le marketing, le levier "morale" est juste très puissant. On peut donc être porteur volontaire d'une "lutte" spécifique en pensant n'agir que sur le domaine spécifique de cette lutte, tout en étant porteur d'autres intérêts par ailleurs, à notre insu. On peut être séduit par des idées solution-à-tout et ainsi casser des situations qui marchent ou "normales", pour obéir à des lubies destructrices. Ainsi, nous ne sommes en intention (et consciemment) pas forcément eugéniste mais dans les faits si. Comme dit dans le premier article sur l'eugénisme, nous sommes tous eugénistes, mais à différent degré, et surtout si nous forçons une voie, voulons l'imposer massivement. Donc, avant l'eugénisme c'était qu'il fallait avoir des gens forts pour la nation. Maintenant c'est : avoir des gens faibles (moins fertiles) est intéressants pour le marché mondial. Comme on le voit donc, les grosses entreprises mondiales (big food, big pharma) peuvent pousser l'eugénisme, le mondialisme tout autant. Cela n'est pas dire que les grosses entreprises ou la mondialisation c'est mal (bien que l'effet d'échelle suffit à nuire durablement et profondément), mais que ce systémisme pousse à l'eugénisme comme jamais auparavant. Enfin, pour revenir à l'écologie, les anti-natalistes sont haut et fort des eugénistes qui évidemment prônent des vertus comme "sauver le monde". Et évidemment, être contre l'écologisme n'est pas vouloir polluer, ni encourager les gens à polluer ou détruire la nature.
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"Construction sociale"

​Cette dernière remarque me permet d'aborder le sujet du contrôle eugénique des populations par la sexualité. Oui, je vais parler de l'homosexualité, de certains féminismes et des trans-ceci-cela. Avez-vous remarqué le drapeau arc-en-ciel fleurir sur toutes les plateformes ? Avez-vous remarqué de plus en plus de séries et autres sources de culture de masse présenter toujours plus l'homosexualité et les trans ? Aujourd'hui, il y a un tel politiquement correct autour de ces questions que toute critique, même mineure est illico reçue comme une attaque frontale justifiant toutes les oppressions du monde. Dans les faits, il est vrai qu'on peut avoir des désirs naturellement pour des personnes de même sexe, mais cela n'implique pas d'en faire la promotion à grande échelle. Défendre ces personnes contre les agressions et oppressions qu'elles subissent n'implique pas d'en faire la promotion, d'en faire des références culturelles de masse. Curieusement, des gens disent qu'un artiste qu'on va classer rapidement extrême droite véhicule forcément des idées d'extrême droite via son art, mais qu'un artiste homosexuel ne véhicule jamais l'homosexualité via son art. Double discours. 

Question de repères et de nature

Si on est homosexuel, nous ne sommes pas eugéniste, bien que la fertilité gay soit quasi nulle (sauf par divers procédés, dont techniques, indirectement). Mais promouvoir, orienter massivement des gens vers cette orientation sexuelle est eugéniste. De même que certains sociologismes, dont certains féminismes en sont gavés jusqu'à la moelle, véhiculent des comportements eugénistes sous couvert d'améliorer ceci cela (progrès morale toujours). Rappelons que le ​plus simple fondement de la société est l'hétérosexualité, au moins biologiquement fondamental. Si on a des "constructions sociales" hétéros ce n'est pas pour faire joli. Les "constructions sociales" sont une continuité de la biologie. Et le fait que ce soit peut-être en partie des "constructions" n'implique pas qu'il faille les détruire et les remplacer par... des constructions sociales qui pour le coup sont vraiment des constructions sociales. Avec les références culturelles promouvant l'homosexualité au nom de je ne sais quel combo de vertus intouchables, des jeunes peuvent effectivement baser leur identité sur ces "possibles" parce qu'ils y sont encouragés et que leur nécessité de plaisir sexuelle s'adapte au marché. Oui, une personne peut se sentir naturellement, dès tout petit, homosexuelle, et alors, dans ces circonstances précises, avoir des repères et la possibilité d'explorer cette nature s'avère forcément "bien" pour elle. Ce qui n'implique pas d'imposer des références minoritaires à la majorité qui elle est naturellement la plus solide (pour éviter le mot normal). Je reprécise donc, la question n'est pas de dire si l'homosexualité c'est bien ou mal. Ce qui est eugénique est de promouvoir l'homosexualité, ce n'est pas bon pour une société à terme, et pas forcément bon pour les identités et le confort mental de chacun. Ces identités focalisent l'attention et détourne l'attention d'autres sujets

Si t'es pas [x]-iste t'es contre les [x]

Je ne parle pas, dans cet article, des eugénismes plus anciens, je vais focaliser sur les nouvelles formes en priorité. Cependant, pour introduire ce paragraphe, rappelons qu'il n'y a pas si longtemps, il y avait dans des pays "progressistes" des espèces de programmes pour que des gens puissent "volontairement" se stériliser, sur des critères étranges comme l'addiction, avoir fait des crises d'angoisse, une dépression, avoir une malformation, même minime, etc. Auparavant, certains ont même envisagé de stériliser les personnes myopes, mais devant le nombre... et maintenant nous sommes quasiment tous myopes. Un ancien eugénisme, toujours d'actualité, est les violences faites aux femmes. Mais de façon ironique, certains féminismes actuels participent d'un néo-eugénisme à son tour. Nous voyons la complexité du sujet. Il y a plusieurs sortes de féminisme évidemment, plusieurs degrés. Certains flirtent carrément avec de l'anti-masculin, une diabolisation de toute personne de sexe masculin. Mais, d'abord, le féminisme est un bon exemple du détournement d'attention orchestré un peu partout. D'un coup, en l'espace de quelques années seulement tout Hollywood et autres institutions se mettent à tout convertir au "féminin" (peut-on appeler ça féminisme ?). Certains n'hésitent pas à tailler Hollywood et le grand marché-monde, mais quand il représente les femmes, là, rien à dire, comme si tous les travers étaient effacés ou excusés parce que [féminisme].

Précisons quand même - avant de me faire conspuer - que je ne suis pas pour toutes ces débilités et abominations réservées aux individus de sexe féminin (en fait, à personne, pour aucun trait spécifique, sous aucun prétexte). Je ne dis pas qu'il n'y ai rien à faire/dire sur le sujet. Car évidemment, en premier lieu, toutes les violences faites aux individus de sexe féminin sont un eugénisme systémique, qui, précisons-le - ça me fait bizarre de devoir le préciser d'ailleurs - n'est en aucun cas justifiable, et dans tous les cas condamnable. Néanmoins, certains féminismes actuels sont indéniablement porteuses de néo-eugénismes. Comment ? Par la capitalisation de l'attention, comme dit au dessus, car les militantismes servent d'autres intérêts indirectement, ne soyons pas dupes. Mais aussi parce que beaucoup de verbalisme et de théories accompagnent le féminisme. Suivant la narration sociologisante afférente, avant même d'avoir des relations réelles, les garçons sont dépeints comme des monstres en puissance (sauf quand gay) et les filles comme des victimes du masculinisme ou je ne sais quoi. Le féminisme participe aux néo-eugénismes en brouillant tous les repères naturels les plus élémentaires, en détournant du couple naturel beaucoup d'individus, en encourageant l'homosexualité dans des proportions hors de toute mesure, accentue la solitude, donc diminue tout le monde sous couvert d'augmenter (ce n'est plus le surhomme mais la surfemme) les individus féminins. Dire qu'une partie du féminisme actuel participe directement aux eugénismes contemporains n'équivaut pas à dire que tous les hommes sont "sains", etc. Ce n'est pas le sujet ici. Ah et pour souligner le côté très compliqué de toutes ces luttes, n'oublions pas que l'homosexualité masculine peut flirter avec la misogynie, et l'homosexualité féminine avec la misandrie. Ainsi de suite. Voyez que ce n'est pas simple. Donc, sans dire évidemment que les féminismes actuels en soient entièrement responsables, ils y participent activement, c'est indéniable. Et que ce soit intentionnel ou non n'est d'aucune pertinence ici.

LE rasoir d'ockham appliqué à la société

​Ensuite, il y a toutes les histoires de genres qui seraient donc des identités qu'on pourrait changer comme ça. Un homme devient femme, ou un homme devient ni-homme-ni-femme ou mi-homme-mi-femme, un quart, trois quarts, etc. Tant mieux pour les personnes qui veulent vivre leur expérience, mais on ne peut pas qualifier ça de normal, ni le promouvoir. Des tout jeunes qui idolâtraient un groupe de musique auparavant peuvent aujourd'hui décider de focaliser sur une identité de genre qui serait différente ou atypique. L'exploration existentielle est toujours bonne à prendre pour chacun à sa façon, mais encore une fois pas besoin de promouvoir, de faire des néo-martyres modèles. Tout ce qui brouille les repères les plus simples, simples pour une raison des plus élémentaires, participe d'un eugénisme, même si ce n'est pas intentionnel. Pour les adeptes de la logique, j'invoque ici le rasoir d’Ockham appliqué à la société, dont sexualité. La théorie du genre c'est promouvoir la flexibilité, la souplesse, la "société liquide". Une autre façon de la décrire est le mot dissolution, par exemple, ou le mot nihilisme. Comme on peut (à peu près) changer de genre/sexe aujourd'hui, on va forcément en faire une obsession, la difficulté sociale inhérente accentuera la chose, cela va pendre un temps immense, nous privant d'attention pour autre chose.

Pornono

​​Le porno n'est pas en reste, et ça nous permettra ici d'enchaîner sur les technologies comme facteur d’eugénisme. Le porno c'est simplement produire des représentations sexuelles, c'est de la sexualité différée via média. Ça peut donc être de la peinture, oui, mais aussi de la littérature, ou... des dickpics, et des défilés. Aujourd'hui, quand on dit porno, on ne pense qu'aux plateformes de vidéos "gratuites" de masse. Ce porno, par définition, diffuse des représentations en décalage avec la réalité, capte l'attention et les désirs. Si personne ne peut nier le côté stimulant immédiat, ni parfois une esthétique qui en ravie certains, personne ne va en même temps dire que ça facilite les relations "saines". Le temps qu'on passe à regarder du porno est autant de temps qu'on ne passe pas ailleurs, dont dans des relations directes et plus symétriques ou mutuelles (et "réelle") que la masturbation individuelle devant écran. Recevoir des dickpics non sollicitées prive d'attention sur le coup, mais en fond aussi ces gestes pornos restent en tête, on doit gérer ces images brutes, sans contextes. Pareil pour les sollicitations IRL incessantes en verbal écrit/oral, ou gestuel, incitant à du porno. Pour revenir à des considérations plus large, l'exploration de la transgression peut nous amener à des impasses individuelles mais surtout collectives. On ne va jamais se reproduire avec un écran, ni avec une image (sauf virtuellement ou mentalement ou encore d'une certaines façon "spirituellement"), excitation à vide en dehors de la transmission de la vie.

La vie, cette chose technique

​Maintenant, allons sur la technologie. D'abord restons sur le lien avec la sexualité. On l'a vu, le porno aujourd'hui est clairement permis massivement par les technologies. Et il y a un double discours, d'un côté il y a l'accès à du porno très facilement et de l'autre des plateformes font des censures néo-puritaines, pour se faire mousser de vertus protectrices. Imposture bien pratique, rien de nouveau. Les technologies reformulent notre vie, mais il y a une tendance à l'isolation, la solitude involontaire, subie car systémique. Cette isolation n'a peut-être pas été voulue au début, mais les faits sont là aujourd'hui. Peut-être que cela va changer à l'avenir. Les technologies permettent d'augmenter certaines fertilités, ou d'avoir des recours. PMA GPA. Qu'une personne puisse enfin enfanter ou élever "son" enfant est génial, évidemment, car cette volonté de transmettre, d'être parent, est la plus fondamentale, humaine.

Mais cette technologie ne se limite pas à cet aspect plutôt positif. Dans les faits, elle contribue à brouiller les repères les plus simples, de faire de la vie quelque chose de technique, et de marchand. Encore une fois, une personne a le droit de se faire de la monnaie en vendant des techniques de fertilité, là n'est pas la question. Dans les faits cela marchandise la vie, et surtout la transmission la plus élémentaire de la vie. Pas anodin. Ça a des répercussions par ailleurs aussi. Dans l'ensemble, il est possible que ce recours technique déprécie toute la maternité, la grossesse, l'enfantement, et le couple, chez beaucoup. Évidemment, ça ne veut pas dire que la grossesse est forcément merveilleuse pour toutes, qu'elle est sans risque, ni qu'elle est obligatoire lol. Là n'est pas la question. Je précise à chaque fois parce que je sais qu'on peut prendre de travers ces sujets devenus tabous, indiscutables. Mais quand on entend des jeunes dire que l'enfant est comme un parasite, ou symbole de l'exploitation des femmes, il y a de quoi se poser des questions.

Pas bloqué

​​Une misanthropie se dégage toujours de ces eugénismes inconscients/inavoués. La sexualité n'est qu'un plaisir (quasi obligatoire et démonstratif d'ailleurs) et a perdu tout sens supérieur. Toutes ces nouvelles identités sexuelles ne sont possibles que par le changement technologique. Attention n'enfermez pas mon propos dans quelque chose de rétrograde, si vous voulez, lisez un article développé sur la sexualité et l'amour qui est plutôt "progressiste" et "ouvert". Si vous essayez d'enfermer le propos de cet article et moi avec dans des cases vous passez à côté du sujet. Hypocrisie. Les moyens de contraception permettent d'avoir une "liberté" d'un côté, c'est sûr, mais ça participe de la banalisation de tout plaisir sexuel, et donc directement à un eugénisme (<banalisation> ne veut pas dire que tout est <sacré> autrement). Pareil avec les techniques d'avortement, c'est génial de pouvoir avoir accès à ça dans certaines circonstances, mais la technologie est là et donc est utilisée outre ses visées initiales. Et cela réduit directement la fertilité, donc c'est un eugénisme. Je ne dis pas que tout eugénisme est forcément mauvais, ni voulu, je pointe juste les endroits où on ne voit que un côté positif et qui pourtant participent de l’eugénisme.

Souveraineté 

Les technologies peuvent agir autrement aussi, par la captation de l'attention, l'épuisement de l'attention, la saturation d'informations, l'implémentation de réflexes comportementaux basiques, nous forçant à sous-traiter de plus de plus de nos capacités. Le résultat peut donc être une docilité, un affaiblissement individuel, ce qui participent du néo-eugénisme où l'objectif n'est pas directement de limiter la fertilité biologique mais de limiter la souveraineté individuelle. Je ne suis pas sûr qu'on puisse qualifier d'humanistes les géants de la tech. Il y a un conditionnement comportemental et mental jamais atteint aujourd'hui, malgré qu'en même temps nous ayons des opportunités de "couper" des pouvoirs classiques. Où va-t-on avec ces conditionnements ? Qui veut décider et utiliser à son avantage, sur les autres, ces techniques ? Un exemple frappant aussi est que la technocratie encourage souvent la méditation. Bien évidemment cette pratique importée écrasant d'autres pratiques traditionnelles peut être intéressante pour l'individu en quête. Néanmoins, cette pratique peut aussi conduire à augmenter la manipulation des gens, à les amoindrir. Vous savez aussi cette guerre permanente qu'on devrait livrer contre l'égo. On vous encourage à être tellement sage/supérieur que vous être inexistant, insatisfait. Supprimez votre égo, supprimez-vous, pour votre bien.

ce qui nous mange

Maintenant parlons alimentation. L'alimentation permet de conditionner aussi des populations entières. Ce phénomène est facilement compréhensible quand on parle de drogue, mais c'est pareil avec l'alimentation, et la pharmaceutique. Que voit-on aujourd'hui poussé par de grands ensembles mondiaux comme alimentation ? Les régimes végétales, avec plusieurs leviers moraux : sauver la planète, être en meilleure santé, sauver des animaux. Qui annonce des vertus avant le concret a de grandes chances de refourguer de la merde. En l'occurrence, ici il s'agit de casser des repères solides locaux pour agrandir un marché-monde et diminuer les individus. On casse l'agriculture locale et diminue la santé, la fertilité en même temps. C'est une opportunité rêvée. Pas étonnant que des "géants" de la tech s'engouffrent dans cette veine. Pile poil dans leur vision misanthrope eugéniste. On peut qualifier cela d’eugénisme sans problème, car c'est une échelle d'intervention jamais atteinte dans toute l'histoire de l'humanité. Voilà, aux yeux de tous, voire avec les encouragements et la participation de tous.

Encore une fois je précise que ce n'est pas un discours anti-tech ou anti-"progrès", c'est la façon dont c'est mené qui est en cause et bien sûr l'échelle. Pour avoir suivi le régime végétal il y a quelques années, je peux vous assurer que ça n'est pas ce qui nous est vendu, pas du tout. Je dirais même que c'est tout le contraire. Si on a un minimum d'esprit critique sur les méthodes de propagande, pas besoin d'aller creuser très loin pour se rendre compte de la supercherie. 

La faute d'exister

​​L'écologisme enfin veut parfois/souvent rendre condamnable de faire des enfants, de manger ceci, de rendre visite à untel, de voyager, etc. Une dictature décrite comme vertueuse car [planète]. Nous devrions avoir honte de vivre, car vivre c'est polluer (sic). Nous devrions avoir honte de faire quoi que ce soit, car faire c'est polluer. Cet écologisme fout une pression psychologique montante qui stérilise existentiellement et biologiquement de plus en plus de gens. Le sujet est sensible encore en France, mais l'euthanasie peut aussi facilement dépasser le cadre de son côté "libérateur" de certains cas et situations critiques. On peut donc techniquement être libéré de la vie même, sur consentement. La surmédicalisation possible par la technologie peut se terminer par un choix technique final. Mais rendre plus loin aussi possible de pousser par divers moyens, dont d'ingénierie sociales, des gens dans des situations "non-critiques" à finir leur vie... techniquement (comme si la technicité excusait quoi que ce soit). Et qu'on soit pour ou contre, cette solution finale sera accessible, car c'est le phénomène de changement technologique qui est à l’œuvre. Peut-on "gérer" le degré de ces technologies ? Si on est écolo on peut aussi être anti-tech et par là participer aussi à un eugénisme indirect. Compliqué, hein. Ou complexe. Question de mesure. Soyons attentifs, vigilants pour survivre.
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Source image >> https://www.outregallery.com/products/misanthrope

Un toit, des routes, un dessin.

Une autre forme d'eugénisme - et ce sera la dernière décrite ici - pourra paraître encore moins intuitive que les précédentes. L'urbanisme. Oui, le dessin ou la planification urbaine conditionne nos déplacements, notre espace commun, donc les rencontres, les modes d'échanges, et un peu plus loin les mentalités aussi. Notre état d'esprit peut être différent si on est à la plage, dans la forêt, dans un centre commercial, dans un champs, dans une zone industrielle, etc. On y pense peu ainsi, mais oui, nous avons des pièces avec des fonctions, salle de bain, cuisine, etc. A plus grande échelle, c'est l'urbanisme. Ce ne sont pas des espaces urbains voulus et construits par des habitants locaux, mais des espaces façonnés et "pensés" par des gens qui n'y sont pas, qui n'y vivent ni n'y travaillent. On a donc produit, et on produit encore, des espaces urbains promouvant un eugénisme systémique.
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Conclusion

Bon, l'article est plus long que prévu. L'objectif était de débusquer les néo-eugénismes, surtout là où ne pense pas à regarder, ou même aux endroits où l'on est interdit de manifester quoi que ce soit. J'en appelle pas à juger ceci cela, j'en appelle à être lucide, honnête sur nos "choix", nos comportements. On a vu que l'eugénisme se trouve un peu partout, sous des formes diverses, inattendues. Il n'y a pas forcément d'unité entre tous ces eugénismes, ni qu'ils soient tous volontaires, voulues. Ce qui n'empêche pas les faits d'être là, ni des institutions et des personnes de prendre ces sujets et de les mettre au service de politiques eugénistes et misanthropes. Il peut y avoir des luttes géopolitiques sous-jacentes. L'histoire ne manque pas d'exemples où on contrôle une population en lui donnant des choses qui l'affaiblisse d'une façon ou d'une autre. Bref, il y a un ensemble multi-factoriel qui aboutit à des eugénismes à ciel et bras ouvert. Les intentions peuvent être bonnes chez certains. Il n'y pas de complot unitaire, mais des intérêts diverses qui ne sont pas des plus humains.

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​Tout ce qui diminue les humains, les rend faibles, serviles, obligés, diminue les rencontres directes, diminue la fertilité, casse les repères les plus simples, les plus humains et fondamentaux, participe de néo-eugénisme.

On ne peut pas supprimer l'eugénisme, et l'eugénisme n'est pas forcément mauvais si on prend un ensemble de critères importants en simultané, car de façon ultime, la sélection naturelle, la nature elle-même "choisie".

Par contre, il y a une mesure possible. Et il est possible que beaucoup de nos "constructions sociales" (jpp de ces terminaisons) aient une bonne raison d'exister, minimisent un ensemble de "problèmes" inhérents à l'existence, dont l'existence en société. L'échelle où les choses s'appliquent devrait être le déterminant numéro un que nous devrions pister à la loupe. Le localisme permet de limiter les effets d'échelle de l'eugénisme, surtout des néo-eugénisme.






PS : Si cet article vous a offensé d'une quelconque manière, vous pouvez m'en parler tranquillement. Je peux modifier des formulations peut-être maladroites ici et là. Mon but n'est pas de faire de la provocation ici, ce n'est pas moi qui ait décidé des règles du vivant, de la façon dont tout le monde se comporte, que la vie soit plus complexe qu'on a tendance à se figurer, que ce qui peut être bien d'un côté peut être néfaste d'un autre côté, etc.
0 Commentaires

Zététique ronflante

22/6/2019

 
Z'en avez pas marre de voir débarquer des types lambda brandir les pancartes "sophisme" et autres noms d'oiseaux sans cesse ?

Moi, si.
Beaucoup.
Des masses.

Chapeau de paille

Je vais certainement commencer cet article par une incartade hérétique en faisant de la zététique un "homme de paille" de tout ce qui représente le "penser-bien". Je parle de la sainte et parfaite rhétorique endossée par de zélés zétés. Le "penser-bien", une nouvelle branche du bien-pensant. Ah, pendant que j'y pense, il y a un bidule que j'apprécie particulièrement, ça s'appelle la "maïeutique" ou l'art de faire accoucher (les esprits). Celui-là c'est mon chouchou.

A la base, la zététique affiche des objectifs qu'on pourrait dire vertueux. Il s'agit de bien construire un débat, un discours, un argumentaire. Qui pour dire que ce sont de viles visées ? La zététique consisterait aussi en "l'art du doute". Sous-entendu, l'art c'est bien et le doute c'est bien, donc l'union des deux est forcément bien. Dès le départ, la zététique est imparable. Ce qui devrait illico nous mettre la puce à l'oreille. Beaucoup de vertu affichée. Ce n'est pas dire ici que la vertu "c'est pas bien", mais qu'afficher avant toute chose des vertus, que des vertus est un signal qui indique très souvent une hypocrisie. Discours/principes versus faits/réalité, ou belle pochette pour un livre inintéressant.
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Le billet des biais

Si une personne nous accuse de sophisme, il y a fort à parier qu'elle a zieuté moult fois les cahiers zétés. S'en suit probablement une suite d'accusations "appel à la nature", "appel à la tradition", etc. J'avoue ne pas avoir listé tous ces "biais". Donc, globalement, nous serions criblés de "biais" et d'arguments "invalides" ou "pas valables". L'existence de "biais" est inhérent à notre existence même, car nous sommes des individus, nous sommes qu'à un endroit à la fois, nous avons tout un déroulé de vie particulier, nous sommes biologiques, nous sommes uniques, etc. Il est évident que nous ne sommes pas "parfait". Et vouloir cette pseudo perfection serait détruire l'existence même. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne puisse pas s'améliorer ou du moins évoluer sur certains points. Mais le simple fait de viser un objectif de perfection tue tout particularisme, tout individu, toute localité. C'est l'abstraction totale là où nous sommes des êtres bien concrets. Revenez sur terre SVP. Et cette perfection n'est pas une perfection non plus, c'est arbitraire, une construction sous un même angle et un même objectif par les mêmes personnes. Autrement dit, cette zététique est un entre-soi qui se veut universel, elle est sujet à un biais énorme, un angle mort du dogme ? 

Stérilisation

Ce côté faux consensus est pervers. Ces zétés seraient les gardiens du correct, du valable. Ils sauraient, eux, ce qui est bien, de ce qui est un sophisme (mot sympa pour dire "non" ou "TG", ou "divergence de la sainte et parfaite rhétorique"). Sous couvert de vertu suprême, de rationalité aussi pendant qu'on y est, ou d'humanisme, de courtoisie, la finalité de ce penser-bien est de tout aligner sur une même ligne. Ce qui ne correspond pas aux critères du consensus zété est balayé d'un revers. Cet alignement peut provoquer une stérilisation de tout échange et de tout discours. Ce qui est pratique, ou... lâche. Quelqu'un vous dit que vous faites un sophisme et alors tout ce qu'on a dit n'aurait soudainement plus aucune valeur. Excusez-moi mais votre argument n'est pas recevable. Il n'y a même plus besoin de faire d'effort, on se limite à l'analyse superficiel du discours. La zété apparait donc comme une espèce de totalitarisme du discours, suivant une conception étrangement unitariste et religieuse. La solution ? Penser directement et avant tout par soi-même, plutôt que de s'en remettre au codex zététikus.

Réductionnisme 

Dire comment l'autre doit s'exprimer. Fallait oser. Bien sûr, il s'agit de se faire comprendre, de comprendre, d'échanger, de mieux s'exprimer, c'est cool. Mais là on a dépassé cette excuse avec la zété. Aller, on va essayer d'identifier une cascade de réductions inhérent à ce dogme. On confond le verbal avec la réalité. On confond l'esthétique formelle et le message. On confond l'esthétique et l'individu, la personne qui s'exprime. Et on confond l'échange simple avec un débat/jeu. 

Dès le début la posture zété infantilise. Ils sont les sachants, et l'information sur la validité du discours est descendante d'eux vers les autres. Il y a réduction d'un discours à sa validité formelle ou esthétique (alignée sur un entre-soi zété). Une réduction d'une personne à son discours, à sa capacité à suivre le consensus formelle. Les zétés s'institutionalisent comme les représentants du vrai, du discours pur. Il s'agit plus d'invocation que de rationalité. Ce n'est vraiment pas sérieux de sortir des cartes d'accusation là où il s'agit d'échanger simplement. On dirait des enfants fayots. Bref. J'espère que vous allez tempérer cette lubie zété. Olala attention j'ai vu passer une "dissonance cognitive". Ce terme... ne veut rien dire. Du jargon pseudo-psy-intello-culturé. La vie n'est pas calquée sur la formalité abstraite.

Sous couvert d'aider les autres à mieux penser, il y a stérilisation, infantilisation, enfantillage, perdition dans des abstractions et invocations de carte pokemon du discours saint et parfait.
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Célérité en écologie

3/6/2019

 
Trois concepts ici : CÉLÉRITÉ, ÉCHELLE et DÉCYCLER
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Célérité

La célérité me semble un trait important. Qu'entend-je pas là ? Telle que je la définis, ici, dans ce contexte écologique/agricole, la célérité est le fait qu'une espèce (exemple de la luzerne) se disperse, se reproduit et produit beaucoup, assez rapidement.

D'un point de vu productif/agricole, la célérité peut être un trait béni, car cela demande moins de travail pour plus de production, en gros. Quand l'espèce est une espèce "désirée", la célérité est vraiment une bénédiction. Mais il y  plus de chance qu'on comprenne la célérité lorsqu'une espèce est "indésirée" ou "invasive". Le lierre présente une belle célérité et peut rapidement couvrir un mur, voire une maison entière en quelques années seulement. Néanmoins, il est toxique pour les humains, et a priori aussi pour les ruminants et animaux de ferme. Dans une autre mesure, il y a pleins de fleurs dites messicoles (coquelicots, centaurées, etc.) qui poussent facilement et se ressèment spontanément sur les champs, mais qui ne sont pas comestibles (les pétales de certaines peut-être mais pas nourrissant) et qui en plus peuvent gêner la montée et la pousse des espèces semées "désirées". Si on sème du blé et qu'il y a un quart de coquelicots, l'esthète en isolé appréciera, moins le producteur et le consommateur de blé.

Il est possible que les espèces que l'on produit et consomme aujourd'hui eurent jadis, au début, une belle célérité. Mais avec la proximité de l'humain et le travail humain, cette célérité a disparue progressivement. Il y a perte d'autonomie de l'espèce pour préparer le terrain, et perte d'autonomie pour se reproduire. La domestication ne se traduit pas toujours par une perte de célérité. Certaines variétés d'herbes sont devenues très résistantes par exemple, se resemant seules aisément.

Néanmoins, les variétés de plantes que nous consommons semblent nécessiter des conditions spécifiques, comme un sol riche et l'externalisation de ses défenses par l'usage de "phytosanitaires" (car beaucoup d'espèces végétales se défendent chimiquement). Nous consommons des variétés riches qui ont besoin de sols riches, et qui donc nécessitent beaucoup de travail. Le travail de préparation des sols, de semis, etc. Mais aussi le travail d'éliminer les prédateurs et les concurrents. D'où l'usage de phytosanitaires qui remplacent le travail manuel harassant. De là à dire que les produits techniques permettent d'économiser du pétrole et du travail direct, certains franchissent le pas sans sourciller. Comme si produire ces phytosanitaires ne constituait pas aussi du travail par ailleurs et la nécessité de l'acheminer, de l'emballer, de les tester, etc. Mais bon, oui, si on focalise uniquement sur le travail de l'agriculteur, moins de travail directement manuel est requis. Néanmoins, ça pourrait être vrai si la surface était de taille équivalente, ce qui n'est pas le cas, car pour rembourser ces surcoûts externalisés il a besoin de plus de production et aussi pour que ce soit intéressant il a besoin de plus grosses parcelles. On voit donc que les situations ne sont pas comparables, car il y a des changements systémiques.


Il apparaît donc une DOSE où le processus agricole :

1. S'empare d'une espèce et la rend progressivement totalement dépendante.

2 Accentue la célérité d'une espèce sans la rendre totalement dépendante.

Semer des espèces à haute célérité comme la luzerne ou le trèfle permet d'obtenir un gain total plus important (rapport coûts /gains) que le tout semence à faible célérité. La faible célérité peut aussi s'expliquer par le "choix" de cultiver des espèces pas ou très peu adaptées aux climats locaux. Exemple de cultiver des tomates en Bretagne ou dans le Nord, et en hiver. La question importante sur laquelle nous arrivons donc maintenant est pourquoi nous avons les mêmes goûts partout ? Car c'est de cette fabrique du goût que vient la nécessité de produire des tomates. L'échelle agroalimentaire portée par les industries et la grande distribution ont progressivement standardisé les goûts et les attentes culinaires de part en part. Avant on consommait plus facilement des espèces qu'on cultivait et surtout reproduisait en local. Qui dit reproduction locale dit probablement bien meilleur adaptation au climat local. Dans le sens qu'une espèce locale n'aura pas ou moins besoin de "s'adapter" qu'une espèce importée. Petite suggestion donc.

Doit-on continuer la surenchère technique aussi massive et standardisée pour des espèces inadaptées ou alors œuvrer pour une échelle plus petite avec des espèces à plus haute célérité locale ?

Je pense par exemple à l'arroche rouge, au topinambour ou au pissenlit, ou à des arbustes fruitiers aux fruits saisonniers locaux plus acides/amers mais donnant probablement plus de certains nutriments. Une cuisine plus spécifique à chaque localité peut se faire sur la culture et les préparations d'espèces adaptées, qui peut comporter des "légumes anciens".
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échelle

La notion d'échelle ! Pensons-y pardi. On entend/lit régulièrement des gens évoquer l'idée de ré-ensauvager, de "laisser faire" la "nature". Curieusement on peut être partisan du laisser-faire dans la nature mais pas dans "l'économie", en même temps. On n'a pas idée de l'échelle écologique que ça prendrait de ré-ensauvager. Pour qu'une forêt prenne une vraie "maturité" il faudrait plusieurs générations, et entre temps il est possible que le milieu se ferme totalement, qu'il brûle, qu'il s'inonde, etc. On est quasiment obligé de créer des "interruptions" humaines de ces milieux. Il est fou de penser que ces interruptions n'interviennent pas sans l'humain. D'ailleurs, il est fort possible que ces interventions humaines de gestion de la forêt soient moins brutales que l'interruption "naturelle". La notion d'échelle va avec la notion de local. La grande distribution amène l'expansion de la grande industrie alimentaire.
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Décycler

Le mantra du recyclage. Oui, avec le progrès nous allons tout recycler disons-nous. Le problème est peut-être d'éviter en amont de trop "décycler". Ce que j'appelle décycler est le fait de sortir du cycle spontané local. Comme je l'avais déjà esquissé dans un article sur les ruines, la nature est composée d'élément qui chaque fois étaient une sorte de nouveau matériaux qui pouvait "polluer" dans un premier temps jusqu'à être remis en cycle. Exemple du bois tombé, ou arraché qui ne se décompose pas très rapidement. Quand on produit un ordinateur ou un portable et qu'il ne marche plus on le jette et il n'est que peu recyclé. Une grande partie de ces produits sont donc décyclés. Peut-être qu'à très grande échelle de temps le plastique et les composants électroniques seront naturellement recyclés. Mais dans l'échelle de temps qu'est le notre, notre existence limitée, cela ne fait que nous polluer durablement.
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Le sol, le travail des plantes et les orientations

Quelques précisions. En écologie, le SOL est primordial. Les sols riches et adaptés aux espèces riches que nous cultivons (pour les manger) ne sont pas majoritaires. Et parmi ces sols, beaucoup peuvent rapidement se dégrader, alors qu'il est possible que leur qualité ait mis des centaines d'années ou plus à s'améliorer progressivement.

On considère souvent que chaque espèce végétale puisent des ressources du sol et basta. Non, il y a une communication entre le sol et l'air, le soleil, les mycètes, les insectes et animaux, etc. Chaque plante travail le sol à sa façon. Il n'y a qu'à voir la diversité des racines, certaines sont fines et restent en surface presque tandis que d'autres peuvent être épaisses et aller très profond. Les insectes nourrissent le sol par leurs déjections, et aussi par leur mort. Les animaux aussi (d'où le fumier de cheval par exemple, véritable or pour le sol).

Le "choix" des plantes que nous consommons aujourd'hui est une combinaison de facteurs, mais il y a des facteurs décisifs qui font basculer les orientations globales. On a put choisir de cultiver massivement la tomate parce qu'elle a une esthétique qui plait beaucoup, ou parce qu'elle présente un avantage en cuisine, ou peut-être de façon spontanée (certains dirons "inconsciente") un certain intérêt nutritionnel. Mais il y a des raisons parfois purement économique, ou politique, et aussi des raisons purement esthétique, quelqu'un qui fait un caprice pour tel aliment, ou alors un cultivateur qui se passionne pour une variété et inonde une localité de sa production. Le fait qu'il y ait une standardisation globale traduit davantage un façonnement stratégique. Rien d'immuable !
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En résumé

Une espèce riche a besoin de sol riche.

Qui dit riche dit ressources pour d'autres espèces
(insectes, animaux, champignons, bactéries, etc.)

Ce qui amène donc une compétition entre notre consommation et la consommation d'autres.

Ce qui amène plus de travail humain (sous forme humaine, ou sous forme de pétrole) comprenant travail manuel, travail de traitement, travail de conception d'outils, de phytosanitaires, de protections, etc.

Les plantes à forte célérité semblent surtout utilisées dans les pâturages, dans l'élevage, mais pas ou alors très peu pour la consommation végétale humaine.

D'où l'intérêt de revoir peut-être le choix de nos consommations (via la cuisine, l'art culinaire) pour faire mouvoir les productions, aussi bien pour l'échelle, que pour la souveraineté, que pour l'écologie et la santé.

Choisir de manger des espèces à basse célérité est choisir d'augmenter le travail global (donc des ressources globales aussi par ailleurs), dans une course à la surenchère technique.

La surenchère technique amène des effets ciblés peut-être efficaces sur un point mais aussi amène des effets connexes (voire l'article sur l'hormèse) sur plusieurs domaines (écologie, santé, souveraineté, etc.).
Localisme
Ruines
hormèse
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