Le fait que nous chauffons les aliments est pour moi une tentative de retrouver l'aliment chaud de la viande à peine abattue. Aujourd'hui nous consommons de la viande froide de plusieurs jours. Mais cela n'a pas toujours été ainsi. Surtout historiquement impossible. On oublie que la conservation par la pièce froide est une invention récente. Dans la nature, les espèces carnivores consomment souvent rapidement l'animal mort, tué. Il est alors chaud, et la graisse coulante. L'animal mort développe ensuite une rigidité cadavérique qui rend la viande dure pour seulement ensuite s'attendrir petit à petit avec le temps et l'action de différents acides notamment. Il apparait donc que le carnivore a deux extrêmes en choix de consommation. Soit le consommer de suite, très vite, soit attendre au moins quelques jours, mais ça peut être plus technique et plus risqué (l'aléatoire de la fermentation à l'air libre et sans adjonction). Le fait que nous aimons manger chaud est une réminiscence de notre carnivorie. Le chaud est le chaud du corps à peine tué. Un végétal est froid. Nous lui faisons presque accéder à l'état de viande par la cuisson thermique. Le pain est plus explicitement une tentative de viande végétale. A partir de graines péniblement cultivées et récoltées nous attendons la fermentation pour une texture et rendre vivant par les levures ce qui est mort, inerte. Ensuite nous le chauffons.
Autre indice. Nous mangeons à basse fréquence. Bien que la fréquence des repas ait fortement augmentée depuis l'arrivée des sucre-huile-farine sous mille formes et noms. Une espèce carnivore, sauf à manger des insectes un à un, et encore, mange à basse fréquence, là où une espèce herbivore peut passer plus de dix heures par jour à manger. Si un humain passe plus de six heures à manger par jour il est possible qu'il soit gros, grosseur qui indique une inadéquation alimentaire évidente.
L'estomac de l'homme est acide, comme les carnivores. Ses intestins sont courts. Seul ses dents indiquent plus une tendance herbivore. Mais nous savons que le passage à l'agriculture fut un désastre pour les dents, et à en juger par le désordre dentaire considérée comme parfaitement normale aujourd'hui, car il y a l'orthodontie pour corriger, notre alimentation n'est pas en adéquation à notre nature.
Le fait aussi que nous tendons spontanément à éliminer les fibres de notre alimentation pourtant aujourd'hui majoritairement végétale est aussi un indice de notre nature carnivore, car le carnivore ne mange pas de "fibre" végétale, tandis que l'herbivore en a besoin pour sa digestion bactérienne.