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L'ascétisme aujourd'hui

25/7/2019

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Trop c'est trop !

SURABONDANCE. Oui, nous sommes bel et bien en situation de surabondance ; le fait qu'il y ait des aléas dans la "distribution" ou répartition des ressources "produites" ne change pas cette situation de surabondance. Peut-être que cette surabondance n'est pas une bonne chose, et peut-être qu'elle n'est pas du tout acquise, ou tout au mieux un climax qui annonce une chute. Là n'est pas le sujet de l'article. Il convient donc, pour commencer, de bien définir la situation, c'est-à-dire le contexte dans lequel nous sommes. Pas besoin de faire un topo sur comment trop c'est trop. Obésité. Pollutions. Gâchis. Saturations diverses, etc. Bien évidemment, quand on a peu ou pas assez, parler de faire moins est plus difficile que lorsqu'on est dans l'abondance. Le contexte global reste néanmoins à une abondance rapport à des époques passées. Et dans ce contexte, saute à nous, tôt ou tard, le besoin de trier, de cibler, d'établir des priorités. A vrai dire, on est obligé de trier, de sélectionner, ce n'est plus une option ou un principe, c'est une nécessité de plus en plus prégnante. L'histoire est souvent reprise à propos de bouddha. Il n'était pas un mendiant, un pauvre, mais quelqu'un de la haute comme on dit, et il se sentait probablement mourir dans cet excès qu'il n'avait pas choisi, qu'il ne comprenait pas donc, et qui lui sonnait probablement faux, à côté. Il a été à l'opposé, à se couper des richesses matérielles, de nourriture et du monde... pour finir par revenir vers un endroit intermédiaire entre ces deux extrêmes. Je ne répéterais pas l'expression "le milieu", ou "le juste milieu" car ce principe de modération en tout ne me semble pas précis, adéquat. Nous y reviendrons.
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Moins c'est mieux ?

Trop c'est trop. Et... Moins c'est mieux ? Moins comment ? Mieux en quoi ? Aujourd'hui, on semble redécouvrir un ensemble de pratiques ascétiques ancestrales. Quand trouver de la nourriture était difficile, il apparait peu probable que nous nous soumîmes à une restriction alimentaire. De même que par hiver et temps froid ne pas couper de bois pour se chauffer parait improbable. Aujourd'hui, il faudrait presque une dérogation spéciale pour couper un arbre, et on ne peut pas tuer un animal pour le manger soi-même en dehors de certaines règles strictes. Par contre, on peut acheter autant de bois qu'on veut et autant de viande qu'on veut. Et quelque part, ne rien faire soi-même, être même privé (interdit!) de cette autonomie élémentaire encourage une situation de surconsommation. Est-ce qu'on aurait besoin d'aller "à la salle" pour entretenir sa musculation après avoir abattu quelques arbres, tué et décarcassé un animal ? Est-ce qu'on souhaiterait consommer toujours plus après avoir fait tant de travail, et vu les conséquences directes de nos actes dans notre chair et dans l'environnement où ces ressources pour nous sont prélevées ? Ici je soulève la cohérence, ou, pourrait-on dire, l'alignement local. Alors cet exemple de couper du bois et tuer soi-même sa nourriture est une illustration poussée, fantasmant un retour à la nature, ou quelque chose de plus direct, brut. Ne nous arrêtons pas à une illustration, comprenons ce qui s'en dégage. De façon systémique on est forcé de ne rien faire directement. On doit donc trouver un ensemble de procédés de compensation pour retrouver une unité plus importante. Est-ce suffisant ? A priori non. Car nous consommons davantage que nécessaire, en moyenne. Et pas en majorité des choses vraiment nourrissantes, épanouissantes. Si on va dans le domaine du sexe, manger du porno sera peut-être gratifiant pour quelques personnes de façon instantanée, mais rien ne vaut une relation durable avec une naissance (au moins) à la clé. Ce n'est pas dire qu'absolument tout le monde est ainsi, ou devrait être ainsi, c'est néanmoins notre ligne directrice et indéfectible.
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abstinence, privation, ascèse...

Dans notre contexte de surabondance, il n'est pas étonnant de voir émerger différents mouvements promouvant l'ascétisme. Bien entendu, la plupart ne vont pas reconnaitre ces pratiques ou principes comme ascétiques car le terme est connoté religieux. Et le religieux semble être vu comme quelque chose du passé, que donc il faut du nouveau, d'où le recours au marketing (conscient ou non) pour coller à la narration de "progrès" où tout doit être nouveau, ou du moins avoir l'apparence de nouveau. L'écologisme s'inscrit parfaitement dans ces néo-ascétismes, avec le pendant décroissant, notamment, ou la croissance "verte/durable". On trouve aussi le minimalisme, une quête de l'épure matérielle, qui n'a rien de nouveau mais qui se glisse ici et là, en tant que principe. Le jeûne semble faire son grand retour aussi. Et bien sûr, c'est "la science" qui dit que c'est bon, car tout autre justification ne serait pas rationnelle, pas recevable. Différents niveaux de jeûne existent. On pourrait élargir cela à l'abstinence en général, allant de l'abstinence totale à l'abstinence ponctuelle. Pas de drogue, pas d'alcool, pas de tabac, pas de sucre peuvent être des formes d'abstinence. Le mot abstinence induit l'idée qu'on se sépare ou se retreint d'une chose. Mais parfois nous sommes abstinents spontanément. Peut-être qu'une personne n'aime pas le tabac, et alors elle ne se prive pas. L'abstinence c'est tout simplement écarter certaines choses de soi, de son quotidien, que ce soit pour des raisons pratiques, ou des principes. Est-ce vraiment de la privation quand on n'en a pas de besoin ? Est-ce vraiment de la privation que de se passer des conséquences néfastes long terme d'une chose plutôt positive (sur un plan) en court terme ? Est-ce vraiment de la privation que de se passer d'une chose qui va nous rendre dépendant, nous posséder ? Bref.
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Forcé/délibéré

Ces ascétismes nous poussent vers le moins. Mais est-ce forcément une bonne chose ? Par exemple, si je suis forcé à manger moins je risque d'être sous-nourrit, et ce contre mon grès en plus. Là où nous voyons que ces pratiques ascétiques doivent de préférence venir de soi et non être imposées de force. On vient à l'ascétisme, car l'ascétisme forcée c'est simplement de la maltraitance délibérée. Dans une pratique qu'on voudrait hormétique, on peut se maltraiter un peu, à une certaine dose, de façon volontaire et mesurée. Mais la mortification n'est plus vraiment de l'ascèse. Et la maltraitance d'autrui n'est pas de l'ascèse non plus. Bien sûr, il y a parfois un ensemble de conditions réunies qui nous mettent dans une situation forcée d'ascèse, de stress involontaire circonstanciel. Quand, en plein hiver, le chauffage ne marche plus, on est forcé d'accuser le coup du froid, ou de trouver des subterfuges. Dans ce cas là, nous ne pouvons pas accuser la météo de maltraitance, ni le chauffage d'être barbare. La situation est ainsi, rien de plus. Quasi inévitable. Ce qui me semble important à souligner est la caractéristique volontaire, délibérée. On peut proposer un cadre propice à l'ascèse, ou carrément un cadre ascétique, mais pas l'imposer contre la volonté, car l'on sort dès lors de l'ascèse. L'ascèse n'est pas qu'individuelle, à vrai dire elle est souvent portée par le collectif. D'où les monastères, les communautés spécifiques, etc.

Tellement moins que plus rien

Au sein de cette ascèse portée par le collectif, on peut trouver différentes dynamiques sociales, dont beaucoup deviennent des démonstrations. Par exemple il peut se mettre en place une sorte de compétition de celui qui sera le plus ascétique, ce qui peut être drôle éventuellement, mais qui peut aussi être pervers. Retrancher toujours plus jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien. Regarde, je ne pèse plus que 35Kg, et toi 40Kg, du coup je suis plus ascétique que toi. Et oui, ça vous fait penser à l'anorexie. Quelque part, oui, certaines pratiques ascétiques sont maladives. Et cette dynamique de vouloir toujours moins se retrouve dans des pratiques excessive aussi, c'est le même schéma. L'avarice, être radin, c'est être ascétique sur ce qu'on donne, mais pas sur qu'on garde pour soi. Voyez les chemins détournés que cela peut prendre. Essayons d'appliquer ces raisonnements aux ascétismes contemporains : écologisme, jeûne, minimalisme, retraites, etc. Eh oui, les "retraites spirituelles", par exemple, peuvent être un chemin de perdition, on se retrouve accro à une abondance, ou permanente surabondance de discours pseudo spirituels, de techniques corporelles et mentales venues de coins exotiques, etc. Là où nous voyons que le toujours moins ne correspond pas vraiment à de l'ascèse, que ça peut même être le contraire, qu'il y a simple déplacement du problème de la surabondance.

Le plus, le moins et le ni-plus-ni-moins

On serait tenté aussi, systématiquement, de faire de l'ascèse une vertu. Dès qu'une personne ferait ascèse de ceci-cela elle serait d'emblée vertueuse. A l'inverse, si on ne partage pas certains excès, on est vite à se voir traiter comme inférieur, même si c'est un choix. Comme déjà présenté avant, si je ne fume pas de tabac, ce n'est pas par privation, si je ne bois pas à chaque fois une boisson alcoolisée je ne suis pas systématiquement en privation. Ne pas avoir de désir pour ou ne pas pouvoir faire certains excès semble assez souvent perçu comme quelque chose de négatif (et du coup pathologisée). Et il est vrai que nous avons besoin de certains "excès", qui peuvent relativement donc au contexte, ne plus être vraiment des excès mais la simple normalité. Dans le jeûne, il y a les mots anglais qui sont intéressants fast pour jeûner, et feast pour faire bonne chère. Fast/feast. En français, on a surtout l'homonymie entre le jeûne, ne pas manger, ou manger moins, et l'adjectif jeune, de jeunesse, qui est parlante. On peut donc dégager de l'anglais cette idée qu'il est nécessaire de faire des excès ponctuels tout en se privant par ailleurs. Et on peut dégager du français que les pratiques ascétiques peuvent conserver, voir nous rendre plus neuf, nous renouveler, nous rafraichir. Mais n'oublions pas que le concept d'excès se révèle souvent être un jugement sur autrui et/ou sur soi. La relativité où un "excès" pour l'un serait la norme pour un autre, sans que ce soi "mal". Si je suis très bon pour dessiner, je ne suis pas en excès, et dessiner tous les jours n'est pas un excès. Importance du contexte. Et ce n'est pas dire que tout jugement est mal non plus, car le jugement peut s'avérer bon guide, positif au final, même si perçu négativement sur le coup.
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Définition de l'ascèse

Le toujours moins peut être la même chose que le toujours plus. L'écologisme privatif peut n'avoir rien d'ascétique, mais tout de tyrannique, pervers, et d'excessif. Les objets (dont idées) que nous possédons finissent par nous posséder, ce n'est pas une métaphore. Mais ces objets, cette matérialité est aussi le lieu de l'échange. Pour autant, on serait tenté ici de se conformer à une généralité du "juste milieu", qui peut elle aussi s'avérer excessive, forçant le monde à la médiocrité en tout point, à la tiédeur, au compromis mou, à l'absence de toute particularité, à une négation de soi et d'autrui, du genre "tout est illusion". Toutes ces génuflexions que je vous propose ici comme cheminement via cet article sont comme pour éviter qu'on se mente, qu'on adopte une posture ou imposture du tout excès, ou tout ascèse, l'un pouvant être l'autre, en réalité. Est-ce que l'ascèse est une vertu ? Peut-être parfois. Le concept d'excès ou surplus peut venir de nos capacités d'attention et de compréhension, mais plus globalement de limite inhérente à toute chose. L'humain ne peut pas courir à plus de 45km/h, il ne peut pas manger 12 steaks de bœuf tous les jours toute sa vie. Bref, il y a des limites inhérentes qui font que la "croissance" ne peut plus continuer en tout point, tout le temps, partout. Et qu'il y a en plus des conséquences à ces performances, le choc :)

On va donc tenter de poser pour finir cet article une définition de l'ascèse.



Ascèse : pratique essentiellement volontaire consistant à diminuer voire supprimer de façon surtout ponctuelle un élément (objet, substance, pratique, etc) qui semble chroniquement en situation de surabondance et de ce fait potentiellement problématique, dans le but d'échapper aux ou de diminuer les conséquences néfastes de cette situation.


Bien ?
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l'égo comme Lego

26/4/2019

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Quel égoïste !
Laisse tomber ton égo.


Phrases injonctives classiques aujourd'hui. Si on te traite d'égoïste tu dois te sentir insulté et honteux... Même si tu ne sais pas vraiment ce que ça veut dire, au fond. Si on t'urge de "laisser tomber ton égo" alors tu te sens soudain raplapla.

On veut vous réduire

Derrière ces phrases on trouve donc surtout une manière de casser l'autre, de le réduire. On prend l'excuse de lui faire remarquer son manque de vertu pour finalement juste le squeezer. Hypocrisie de l'ordinaire. Et comme nous ne sommes pas équipé pour réfléchir correctement en ces circonstances, on est par défaut d'accord (dans l'absolu) que l'égo "c'est mal", et donc on devient complice de celui qui nous traite. Ce qui est formidable aussi avec ces espèces d'injonction anti-égo est que l'émetteur (celui qui nous traite) se met alors dans la posture symbolique où lui serait vertueux. Car mentalement on semble souvent faire des associations simplistes. Bref. J'essaie de décortiquer ce qui se trame derrière des phrases banales, en apparence anodines.

Le droit d'exister soi

Qu'oppose-t-on à ce qu'on appelle l'égoïsme ? L'altruisme. Mais si on suit les définitions de manière basique, l'altruisme est un égoïsme déplacé sur les autres (que soi). C'est donc tout sauf soi. Plutôt stupide et pourtant c'est ce qu'on semble souvent promouvoir dans nos invectives toutes puissantes "détruit ton égo". Est-ce que l'altruisme c'est dire que l'individu n'existe pas, que JE n'existe pas ? Stupide. Avec l'altruisme on invoque aussi souvent l'empathie. Mais pareil, est-ce que l'empathie envers une idée stupide ou une personne qui nous fait du mal est "pertinente", est vraiment de l'empathie ? J'ai des doutes à ce sujet. C'est là où nous touchons un point pivot important de cet article. Comment peut-on être "égoïste" en se faisant du mal ? Impossible. Et pourtant, la majorité des comportements que nous jugeons être "égoïstes" peuvent être affiliés à de l'auto-destruction. Pensons à la drogue par exemple. Petit exercice mental. Est-ce que prendre soin de soi soi-même est être "égoïste" ? Si oui, en quoi serait-ce "mal" ? On aboutit donc à quelque chose de totalement incohérent : se faire du mal est bien et se faire du bien est mal. Derrière ces invectives anti-égo se cache donc surtout un méli-mélo de confusions conceptuelles. L'égo n'est pas un vice, ni un mal. La plupart de gens qu'on juge "égoïstes" ne le sont pas, ils sont perdus, sont fascinés par défaut sur un sujet superficiel, se négligent.

L'égo soigne

L'égo est une force primale, essentielle, vitale. Dissoudre l'égo c'est se saborder, ce n'est donc pas altruiste que de se détruire et de détruire ses relations, son environnement (social, mental, culturel, écologique, économique, etc.). Si on pense à soi, on est forcément amené à penser aux autres. Alors peut-être que lorsque l'on traite d'égoïste quelqu'un on lui reproche de ne pas avoir compris que nous ne sommes pas des ilots isolés mais un ensemble dynamique interdépendant. Mais ce n'est pas de l'égoïsme. C'est autre chose, c'est de l'ignorance, c'est en quelque sorte ne pas être encore né avec cette vérité écologique de la vie. Aussi, l'égo a pour but de maintenir la vie (sauf quand il se perd dans le virtuel du langage verbal mental et, plus loin, du numérique). Si on vie longtemps, l'égo n'a pas du tout intérêt à spolier son environnement, ses conditions d'existence, de subsistance. Au contraire, il lui faut les maintenir, les "améliorer" en certains cas si possible.

Priorité : survivre

Dans cette perspective, pourquoi tant de gens incitent à se défaire de leur égo ? La perte de l'égo s'apparente à une dissolution de soi. Se négliger soi ne signifie pas automatiquement penser aux autres. Penser aux autres n'est pas gage de vertu. Penser aux autres avant soi peut être une fuite, voire pire, prendre autrui comme excuse pour ne pas s'observer soi. C'est-à-dire que non seulement on se néglige soi, mais en plus on néglige les autres en les réduisant à une excuse, à un décor. Je vous invite donc, à la lumière de ces petites notes de blog, à être égoïste, à ne pas vous dissoudre dans des abstractions pseudo-vertueuses, à prendre soin de vous en priorité et donc prendre soin aussi des autres (qui sont aussi vous, et inversement). On a le droit d'être singulier, d'être qui nous sommes, comment nous sommes. Le but de l'existence n'est pas de coller à un standard de vertu superficielle, mais de survivre et par là affirmer par sa vie sa vertu.
Sagesse
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Triméta - métaphysique en 3

19/9/2017

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Hallo mein vriend :)

   Ayé ! On ouvre les festivités. Voilà quelques temps que j'en parlais. Et tindinnn ma Triméta est ouverte, comme la boite de Pan d'or (sorry). Trop la classe. Maracasses.

Bon, cet article sera complété au fur et à mesure et ne sera jamais vraiment fini. Le but ici est de repérer ce qu'on appellera des schémas dans l'existence. Des schémas fondamentaux, essentiels. Car je crois que, bien qu'il y ait une infinité de nuances, une infinité de manifestations et variations, cela ne nie aucunement l'existence de schémas primordiaux. C'est une entreprise qui ne se veut ni se prétend rationnelle (au sens conventionnel actuel). Aucun dogme non plus. Si je réduis à trois éléments toute cette complexité c'est pour donner une carte simple qui peut nous permettre par exemple de nous dégager du bruit, de changer nos perceptions et donc nos comportements. Rien n'est garantie, ni automatique. Je propose, je pose, je laisse. L'avantage possible de cette TRIMETA est de se défaire un peu de la dépendance au domaine, un biais qui est juste énorme.

   Ah, ce serait intéressant que vous participiez-plaisir, en donnant des exemples par écrit et/ou des illustrations concrètes et/ou abstraites. Il n'y a aucune propriété sur cette métaphysique si ce n'est collective, commune. Alors n'hésitez pas à apporter vos propositions, votre patte, votre griffe, votre sel.

Peace

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Répétition

La répétition est essentielle. On la trouve partout. Celui qui souhaite jouer parfaitement un instrument de zic est en répétition constante. L'excitation sexuelle est un ensemble de gestes que l'on répète. Tous les jours on se lève, on dors, on mange, on se déplace. Marcher par exemple simplement est une répétition de mouvements. On cligne des yeux sans arrêt. La reproduction est une répétition d'un code génétique. Les exemples ne manquent pas, ils viendront se compléter avec le temps et vos contributions. Bien entendu, répétition ne veut pas dire de façon systématique copier-coller à l'identique. La répétition se fait souvent dans la variation, même infime. Avec peu de variations, la répétition d'un phénomène permet de l'identifier facilement. Par exemple si votre voisin part courir tous les matins à 5h vous identifiez bien le phénomène. De cette identification on peut en faire une accroche dans le flot chaotique d'événements. Les rituels religieux ont bien compris cela en ayant standardisé des idées, des mots, des gestes. L'écriture, mais aussi la parole sont des ensembles composés de répétitions. Sans cela, la transmission serait difficile voire impossible. La répétition ouvre ainsi à la fois une possibilité de s'ancrer (rassurant) mais aussi de se dépasser (espoir) via la variation.
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Association

L'association est essentielle. Ce sont deux éléments qui dans certaines conditions sont distincts et qui s'associent. L'association d'un crayon et d'une feuille de papier permet l'écriture. Deux personnes forment un couple, elles s'associent pour former une entité ensemble, même provisoire. Il s'agit d'une combinaison de deux éléments au moins. L'association de deux yeux permet d'avoir une plus grande profondeur dans la vision. L'association de tous les sens permet d'avoir une impression d'ensemble de l'environnement. Par exemple, manger un vieux fromage qui ne goûte rien serait étrange car il y a une association fromage = forte odeur, fort goût. Une bonne combinaison, de deux éléments ou plus, peut produire un dépassement et aussi faire un bon socle, un bon repère. Une association est plus que la somme des éléments la composant. Toute combinaison peut potentiellement aboutir à une néo-créativité décisive. Magique :)
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Traduction

La traduction est essentielle. Le plus évident est la traduction d'une langue à une autre, mais cela se trouve partout. Le cerveau traduit des ondes en couleurs, en sons. De même, quand on échange n'importe quoi avec n'importe qui on traduit des éléments en et avec d'autres éléments. L'échange d'une botte de carottes contre une somme de monnaie. Quand on parle aussi, même avec un langage commun, on doit toujours interpréter ce que dit l'autre, et traduire nos pensées en mots et concepts compréhensibles. Il y a beaucoup d'éléments qui n'ont pas de pont pour notre compréhension. La traduction c'est aussi passer d'un état limité à une transcendance. On passe à travers les différences premières. Beaucoup de choses qui sont dites et faites sont mal interprétées. Par exemple, une personne peut exprimer une belle vérité mais avoir des mots que nous comprenons de travers parce que ça ne correspond pas à nos habitudes et nos attentes. Pour traduire, il faut dépasser son référentiel de base. Peut être que ce qu'exprime un religieux passéiste n'est pas opposé à la science mais ne correspond tout simplement pas au même code d'échange (pas les même outils ni mêmes définitions).

   Ainsi pleins de vérités ont déjà été mise à jour, mais dans des domaines spécifiques, qui n'ont pas été traduite dans les autres domaines. Peut être que le danseur untel a trouvé un geste montrant une vérité exceptionnelle mais ce qu'il fait est prédéterminé à être rangé dans l'art. Il ne se traduit donc pas dans des percées scientifiques ou sociales par exemple. D'où la nécessité de dépasser nos catégories mentales. On pense d'ailleurs que l'inspiration est magique mais c'est peut être tout simplement qu'une pomme tombée sur l'herbe exprime une vérité sur nous-mêmes ou une percée scientifique. On trouve cela magique mais il s'agit juste d'une traduction d'une manifestation à une autre. Du fait que nous compartimentons beaucoup ou tout, on oublie que deux personnes parlant deux langages différents peuvent arriver à se comprendre. Dire que la peinture ne peut rien apporter à la science et inversement c'est comme de dire que le Coréen ne pourra jamais comprendre une personne d'une autre langue. C'est absurde, mais c'est pourtant - d'une forte déception - ce que nous nous figurons d'ordinaire.

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Qu'en retenir ?

Hmm.... tellement ! Aller, par exemple, le phénomène de star est le même phénomène que le totalitarisme, malgré qu'on sépare ces deux d'ordinaire. La masturbation peut ne pas qu’être sexuelle, elle peut être sociale comme lorsqu'on se fait voir et applaudir à la télé ou sur snapchat, quand on retrouve des situations valorisantes régulièrement, quand on réfléchit sur un même sujet, etc. Ce sont des répétitions, avec bcp ou peu de variations, qui peuvent ou non aboutir à un certain dépassement, à se traduire par un plaisir, un renouveau, un changement, une création, une récréation, etc.


exclusions automatiques injustifiées

Par exemple aussi, l'universitaire qui explique une chose avec beaucoup de mots compliqués pendant 800 pages peut finalement ne rien apporter de plus sur le fond que le poivrot du coin après 3 litres de jus de houblon. Mais ce que dit ce poivrot est dans un contexte que l'on ne valorise pas. Ainsi, même si il dit des choses vraies, profondes, rien ne sera pris au sérieux. Tandis que l'universitaire nous en a foutu plein la gueule avec des milliards de mots, dans un contexte valorisé socialement, institutionnel, que l'on prend pour sérieux systématiquement. Bien entendu, ce n'est pas dire que tous les poivrots sont des philosophes de génie (ouf!), mais qu'on exclu des percées et des personnes sur des critères plutôt superficiels. Peut être est-ce plutôt nous qui ne savons guère traduire et interpréter certaines manifestations. Parfois on utilise mal des outils de communication ou ne savons tout bêtement pas nous en servir, alors que nous avons cette idée, ce concept en tête, aucun moyen de le sortir facilement avec les conventions et les attentes de chacun. Nous pouvons être plus attentifs à chaque chose et non exclure systématiquement quantité de propos et gestes et créations et paroles et personnes. Bien sûr, tout ne nous intéresse pas à chaque instant. Si on me parle de modèles de camion, alors que je suis dans l'étude des fleurs, je risque de ne pas être attentif, ni sensible aux propos. Mais la passion qu'il y a derrière peut m'inspirer et se traduire par de nouvelles associations d'idées et de perceptions qui m'aideront dans mes études du moment, ou plus tard. Et d'abord, pourquoi les camions ne m’intéressent pas ? (ah ah)


Inconscient = traduction transcatégories

​L'inconscient, ça parait abstrait, mais en fait une grande part de ce qu'on désigne à travers le mot-concept "inconscient" est simplement un ensemble de traductions qui échappe à et dépasse nos catégories mentales. On est souvent trop centré sur notre petite culture humaine à penser qu'une peinture n'est qu'esthétique et ne peut pas se traduire par une équation mathématique ou une technique sportive, ou une nouvelle préparation de cuisine. Mais le réel n'a rien à faire de nos séparations arbitraires. Des suites de chiffres ou des couches de pigments, on peut passer de l'un à l'autre. L'esprit, lui, sait qu'il n'y a pas de grande différence. Par là je rejoints un peu S.Freud qui voyait dans tous nos comportements des pulsions sexuelles. Quand on astique un évier on peut y voir une pulsion sexuelle, par allégorie, par métaphore. Et peut être est-ce vraiment le cas. Cependant, tout rapporter au sexe dans sa définition humaine corporelle est limité. Soit on élargit le sexe à tout et alors le sexe relationnel n'a plus rien de spécifique et d'unique. Soit on y voit quantité de choses profondes différentes des simples pulsions sexuelles. On peut nettoyer un évier juste parce qu'il est sale ou qu'on nous l'a demandé, ou que c'est le moment programmé, ou qu'on a rien d'autre à faire, ou qu'on va recevoir quelqu'un chez nous. Bref, il peut y avoir mille explications et pas uniquement tout centralisé au rapport sexuel purement humain. L'inconscient n'est pas que peuplé de désirs de Q. A ce moment là, le chercheur cherche à pénétrer la vérité, à accoucher d'un mémoire. Le commercial chercherait alors à nous foutre un objet, un meuble, chez nous alors qu'on n'en avait pas besoin, et qu'on a rien demandé. Bref, vous voyez, la métaphore est intéressante et reflète une part de vérité mais n'est pas suffisante, évidemment.


Tout communique, par delà nos perceptions

Comme je l'amorce dans certains articles ici, et également dans mon livre Réflexe Virtuel, tout est rapport au langage, c.a.d. comment on communique, mais globalement comment TOUT communique. Car on a longtemps pensé par exemple que les êtres rangés dans la catégorie "végétale" étaient quasiment pas vivants, donc encore moins capables d'échanger. Or, nous voyons aujourd'hui que ces êtres sont bel et bien vivants, en plus très sensibles et par dessus communiquent sans arrêt. Seulement voilà, nous ne sommes pas équipés avec nos sens et notre esprit pour saisir facilement l'existence de ces échanges et encore moins les comprendre et encore encore moins les ressentir. Ne pas savoir voir la répétition, l'association, et surtout la traduction c'est exclure et donc dans l'exclusion on entretien un déterminisme. Situation fausse donc, mais qui donne l'impression d'être au pouvoir à quelques uns. Bien entendu, il y a des limites, par exemple je n'exclue pas délibérément les personnes qui parlent néerlandais, mais je ne connais pas la langue, et je peux donc plus facilement traiter avec des gens dont je connais la langue, le français notamment. Mais peut être que je pourrais communiquer par le corps, par de l'art, par une danse, par de la musique. Ce qui ne serait pas dépasser les mots, mais plutôt décomposer l'unité langagière en ses divers composantes, une sorte de musculation composée de gestes travaillés en isolation un à un. Cependant si on veut des percées sociales, spirituelles, artistiques, scientifiques, etc, on ne peut pas contourner cette nécessité de traduire, de faire des ponts par des associations divers (analogie, métaphore) et des répétitions dans la variation.

traduction et désacralisation

Bien entendu, la traduction implique une désacralisation de l'état d'origine. Certains ne veulent et même interdisent la traduction. Le raisonnement qui tient ici : si une chose s'est manifestée dans tel état c'est que cela a une raison, un sens. Et qu'il faut donc respecter et conserver cet ensemble tel quel. Toute modification serait un sacrilège, une érosion, une atteinte à l'intégrité et à la richesse, la valeur de cet ensemble. Mais ce n'est pas en tenant à ce raisonnement qu'on aurait pu avoir une évolution, ni même tenir un échange en mot ici. Si on voit une peau de bête que l'on a tué comme ensemble intègre en ce lieu, alors on ne l'aurait jamais transformé en vêtement. Pareil pour les fibres de chanvres, pareil pour tous nos fruits et légumes. On a tout changé, c'est à dire traduit, par associations et répétitions des choses apparues spontanément en choses utilisables, valorisables et valorisées. Ce raisonnement est bancal, car il justifierait de rester malade parce que cela est spontané et doit donc avoir un sens. Si une personne est tombée sévèrement, ce serait que cela devait arriver et qu'il ne faut pas l'aider à se relever, ni tenter de la soigner. Pesons l'absurde de tel propos.

Méthodologie scientifique

Oui, on a vaguement évoqué la religion, à travers ma triméta. Mais n'oblitérons guère la science dans ce fatras. La science a besoin de répétition pour identifier et isoler un phénomène, sans cela rien ne peut être étudié sous la coupe de sa méthode. Ensuite, cela doit être analysé, qui dit analyse dit analogies, donc associations diverses. Ensuite, tout cela - ces observations - doit être traduit en un langage relativement clair, avec des schémas clairs, des process clairs. Pour que ce soit clair, il faut des standards, et sur quoi se fondent les standards ? La répétition. Un standard de forme permet d'identifier rapidement une signification, et donc de transmettre le nécessaire. Ainsi la science est un processus qui observe en boucle des répétitions, pour ensuite répéter des associations et les traduire pour qu'on puisse répéter tout le processus, ailleurs, ensuite.

Au final, même chose

Combien il y a des choses, comportements, évènements que l'on pense différents mais qui en réalité sont vraiment similaires. Par exemple, un objectif d'avoir un salaire à la fin du moi n'est pas différent de l'os du chien qu'on lance, qu'il court, ramasse et vient rapporter. L'échelle de temps est différent, mais c'est au fond la même chose. Pareil, on distingue être payé pour son corps d'être payé pour son cerveau, mais c'est la même chose. La prostitution physique ou cérébrale n'est pas différente l'une de l'autre, seulement dans nos têtes où l'on glorifie l'une et honnie l'autre, de façon totalement arbitraire et illogique. Pareil pour la xénophobie ou le sexisme qui ne sont que des manifestations d'une même chose, les limites de notre attention et de nos pattern recognition. Le rejet de l'autre est une manifestation de nos limites, pas d'une responsabilité uniquement individuelle. Quand tu rejettes quelqu'un parce qu'il s'habille "mal" c'est la même chose. Tu ne peux pas partager les mêmes codes alors tu rejettes, c'est pour faire des économies d'attention et de réflexion. Rien de forcément délibéré, et surtout rien à revendiquer (ça c'est l'histoire qu'on se raconte après coup). Ce sont juste des limites inhérentes à notre vieux fonctionnement ancestral. Et celui qui se targue de ne pas être xénophobe ne fait que reporter ces limites sur d'autres critères superficiels, par exemple. Ce n'est pas à l'encontre de, mais plutôt un réflexe de "préservation".

Apprendre

On va en des mêmes lieux régulièrement : école, lycée, université, bibliothèque, musée, etc. On y  va souvent, on répète tous ces petits déplacements. Sur place, on écoute sur des unités de temps standards, on prend des notes qui se succèdent sur le papier ou l'écran. On traduit des paroles en écrits, des écrits en d'autres écrits, on fait des associations de lieux et d'études particulières, peut être des codes couleurs pour chaque fiche que l'on rédige dans la ré-vision. Tu rends une copie, et on traduit ta production en chiffre sur une échelle donnée. Ce chiffre est censé traduire ta capacité à apprendre et comprendre, d'adaptation aux règles de l'institution. Pour apprendre tu dois souvent répéter, lire plusieurs fois les mêmes passages, tu dois aussi utiliser des moyens de mémoriser ces savoirs probablement en utilisant le pouvoir des associations, un élément familier associé à l'élément voulu permet de traduire ton environnement mental courant en l'environnement mental voulu. Tu peux alors répéter ce qu'on te demande de répéter. Un jeu de cache cache qui équivaut au jeu coucoubeuh des enfants. Si je cache quelque chose saura tu le retrouver ?

Religion

La religion est un phénomène formidable pour illustrer cette triméta. Par exemple il y a souvent le rejet de croyances… pour en amener une autre. Le sacré n’est qu’un déplacement de l’objet de notre respect absolu. Si beaucoup de religions ont un problème avec le sexe c’est que ce qu’elles proposent est une sexualité spirituelle. La dévotion est une prostitution. Pour se faire accepter, cette dévotion doit changer de nom et rejeter fortement la prostitution. On se forme une identité dans le rejet souvent. De même, la croyance est là où on s’investit. Dès que je suis présent quelque part, je crois, c’est l’essence de croyance la plus fondamentale. D’ailleurs les religions ont beau mis l’abstraction reine, elles organisent des rendez-vous dans des lieux spécifiques avec des gestes spécifiques. Si les religions sont des usines spirituelles, je préfère le DIY. Bref, elles ne peuvent pas se passer d’orchestrer cet esclavagisme spirituel dans l’espace. La prière est une tentative de séduction d’une abstraction ; les rituels, des parades amoureuses, comme le paon fait la roue. La récitation est comme ce va et vient de toute stimulation sensuelle, sexuelle. Dieu a la même vénération que la prostituée qui peut donner autant de plaisir. La religion accuse d’idolâtrie les pratiques divergentes, tout en idolâtrant un livre et des personnes abstraites, mortes, éloignées, inconnues, et des lieux, et des objets/symboles divers. Remarquons le comique de cette hypocrisie. Mais c’est le cas de beaucoup de nos comportements. Ah certains ne veulent pas la traduction d’un texte, pour soi-disant garder la pureté de celui-ci. Mais ils ne veulent pas d’association libre non plus. Le contrôle des uns sur les autres par la répétition voilà tout ce qu’ils cherchent. Ils veulent bien te convertir (traduire) dans leur dogme, et te marier (associer) dans leur dogme. A sens unique.

La pureté

C’est un concept qu’on voit dans pas mal de contextes différents. Comme dit juste avant, les religieux prétendent à la pureté de leur dogme. Les scientifiques aussi de leur méthode. Les individus aussi de leur morale qui serait forcément supérieure et plus pure que celle des autres. Évidemment, le sexe aussi, avec la pureté de l’enfance, surtout féminine. De même, la peur de l’anal peut être chez des dits hommes hétéros qui reviendrait dans leur tête à briser leur pureté hétéro. Il y a des éléments qu’on ne peut guère faire passer d’un contexte à l’autre sans briser une unité de passage importante car c’est sur elle qu’on a construit notre identité. Ainsi, là par exemple j’écris des analogies sexuelles et par là peut être réduit le plaisir de certains qui pensaient que le sexe est justement ne pas penser, et échappe à la pensée. Chacun donc exclu certaines possibilités de traduction, parfois parce que c’est nécessaire pour conserver une pseudo intégrité, souvent par pure peur et superstition. Certains disent la musique par exemple ça se pense pas ça se sent. Mais c’est quoi la différence ah ah ? Ironiquement, c’est surpensé de dire ça. Il s’agit juste de perspectives différentes, chacune relative à sa propre subjectivité. On ne peut pas être partout, tout le temps, notre existence obéit à des règles sur plusieurs niveaux. C’est ces rigidités (cf. Réflexe Virtuel) qui font ce que nous sommes, qui peut être sont la source même de notre vie. Donc, dès que nous faisons quelque chose nous excluons temporairement le reste, ce n’est pas intentionnel, c’est systémique va-t-on dire. Pas la peine de juger cela en terme de bien ou mal, lol. La pureté donc est une intégrité temporaire. Peut être que cette fixation permet une base à partir de laquelle nouer des associations et entretenir des répétitions, jusqu’à l’inévitable traduction.

Mort

On s’explique la mort par une conversion dans un au-delà souvent. La science l’explique par un intra-ici. Notre corps organique serait traduit par un tas de poussière à la fin. Notre âme ou esprit serait traduit par un retour charnel ou une évolution/élévation sous d’autres formats d’existence. Donc, je ne saurais statuer sur ce que c’est exactement et définitivement là au moment où j’écris ces lignes. Ce n’est pas un exercice que je souhaite ici pour l’heure. Par contre, on peut vouloir éviter la mort, car la mort c’est la fin des interactions sous une forme à peu près stable. C’est donc l’intégrité comme il était question au dessus. C’est quelque chose de dit vital. Chacun a ses habitudes, ses préférences, et les retirer toutes, ou du moins les faire migrer trop brutalement sous d’autres formes d’expression peut signer une perdition temporaire ou quasi définitive. Si la musique, qui se pensait spéciale et « à part » parce que juste des successions de basses sans « message », peut demain être traduit en mots, ou en peinture, peut être que l’auteur de la musique et des fans de cette musique vont se sentir moins spéciaux car ils considéraient leur média comme leur prés-carré, bien distinct des autres. Traduire peut donc sonner la perte de la spécificité, aussi une hybridation qu’on ne maitrise pas/plus comme lorsque certains parents pensent leurs enfants en terme d’extension d’eux-mêmes et se trouvent déconfits devant leur impuissance tôt ou tard. De même, l’artiste qui fait son œuvre se traduit en partie pour ensuite s’en séparer. Plus tard, si il est reconnu comme « artiste », on l’associera avec ces œuvres alors qu’il n’est plus celui qui a produit ces œuvres, ni ces œuvres. Vous voyez qu’on peut tourner en rond, avec ces concepts, mais c’est justement cela qui permet de dire que c’est proche de la « réalité », que ce n’est pas linéaire, que beaucoup de choses s’auto-engendrent, s’hybrident en permanence.


Accumulation

Le capitalisme. Quand on invoque le capitalisme, illico on imagine seulement la monnaie et sa manifestation en finance excessive, en concentration, en monopole. Mais, une personne "érudite" est aussi en situation d'excès de concentration. Jamais elle ne pourra "dépenser" tous ces savoirs, car  le but n'est pas la possession mais l'usage, les possibilités. Or avec la concentration vient la peur de perdre cette concentration. Il en est de même avec la pratique de la méditation que j'avais critiqué sur ce blog aussi. La méditation c'est concentrer son attention. Pareil pour les villes que je critique aussi allégrement, tant elles sont des concentrations épouvantables. Dans la nature aussi on trouve des formes de capitalisme, c'est à dire des accumulations localisées et donc mal réparties. Ce n'est pas dire un bête "c'est mal", mais qu'il y a des niveaux et échelles qui peuvent devenir très problématiques, en concentration.

Légitimité de la triméta

Je pars du constat, à force de chasser jusqu’à l’obsession les idées, que les productions idéelles sont trop complexifiées sur une base habituelle. Ce n’est pas dire que tout est simple, mais que selon une base commune humaine, on ne peut appréhender trop de complexité en même temps, et ce qu’on ne peut appréhender peut juste nous encombrer, sans rien nous amener, au contraire nous emporter. Pour faire des ponts entre humains et domaines on doit nécessairement réduire ou plutôt revenir sur du simple. Alors trois éléments, concepts, schémas c’est super facile.

Le but est de pointer du doigt que beaucoup de choses sont au fond très simples, mais que naturellement nous complexifions, parfois avec raison, par pratique, mais souvent que par convention vaine, par souci d’exclure, de rendre opaque, de garder son autorité dans telle ou telle domaine. On a apriori besoin d’élaborer des narrations, des complexes. Mais il est un degré où cela est juste du vent, des clôtures invisibles permettant de mettre l’autre à distance et de rester entre-soi. Au plus on pose des concepts compliqués au plus on va passer de temps à essayer de les assembler sans que ce soit nécessairement possible ni souhaitable, et qu’en souhaitant communiquer ou vaniteusement « vulgariser » on ne fait au final que dénuder ces vêtements pleins de fantaisies, et détricoter les boules de complexes qu’on a passé du temps à créer. Au final, on fait des pâtés de sables super moches en faisant beaucoup de gestes invocatoires en ayant l’impression d’avoir tout compris de la construction.

Toi tu lances des volumes de sables que tu travailles et déposes de telle et telle façon que tu imagines raffinée, avec l’impression d’avoir vraiment apporté quelque chose au monde. Mais ça ressemble en fait juste à une petite dune difforme. Donc lorsqu’il y a un problème de communication entre deux domaines, deux approches, deux individus, il peut être intéressant de revenir à la base commune des 3 schémas fondamentaux de la Triméta : Répétition, Association, Traduction. La Triméta a donc pour potentiel de détruire beaucoup d’autorité sociale injustifiée, illégitime, de permettre toujours plus de communication entre divergences et narrations et méthodologies différentes. Parce que derrière les vêtements conceptuels le fond reste la nudité existentielle de chaque et de tous absolument tous les individus.

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Exercice : jusqu'au bout

1/4/2016

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Petit Exercice d'imagination

Proposons un petit exercice pour se débarrasser du superflu

Imagine...

                       Avoir toute la monnaie que tu veux
                    Avoir toute l'attention que tu veux
                 Posséder toutes les terres de la planète
              Pouvoir commander tout le monde
           Pouvoir détruire instantanément tout ce que tu veux
        Pouvoir induire n'importe quelle pensée dans n'importe qui
     Pouvoir aller à l'autre bout de la galaxie


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Méthode société

30/3/2016

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​Que faut-il pour une société bonne et éternelle,
une civilisation qui dépasse la civilisation ?
​


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