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Localisme

29/4/2019

 

Ce qui est proche (humain)

Le local, qu’entend-on par là ? Ce qui est proche, ou plus proche de nous. Très très simple : si j’habite et suis dans une ville - disons Dunkerque - je suis par définition « proche » de Dunkerque. On peut parler selon diverses dénominations, quartier, ville, village, territoire, zone, etc. L’idée est qu’il s’agit d’un ensemble géographique bien concret. Le référentiel est aussi assez concret : nous, en tant qu’individu, ou groupes d’individus. Cela posé, il apparait donc tout à fait naturel que je me sente plus proche de Dunkerque que d’Albi. Oui, je vous entends déjà, on va me dire « non, je peux habiter une ville et la détester et adorer une autre ville très éloignée ». Oui, évidemment, mais ce n’est pas le propos ici, restez concentrés. Ce que je veux dire est qu’en habitant une ville X on a plus de chance d’aimer cette ville, mais surtout, en dehors de l’appréciation d’ordre esthétique ou verbal, d’y agir au quotidien. Le simple fait d’habiter une ville spécifique nous fait avoir un ancrage local bien concret, on y vit, on y mange, on y échange, on y produit, etc. Je me sens obligé de préciser ça, parce que beaucoup semblent considérer qu’on est sans ancrage. Non, non, tu habites un endroit tu fais vivre cet endroit, tu y participes d’une manière ou d’une autre, tu influes sur les lieux, même sans être une star, un haut représentant politique ou économique. Donc, même si mentalement tu penses être ou « appartenir » à Lisbonne, tu es bien concrètement dans la ville où tu habites physiquement. Faut pas confondre notre imagination avec la base du réel. J’insiste sur ce point, car il est important pour saisir toute la suite de cet article.

Dans l’ordre (si on doit mettre un ordre), le local c’est :
soi + les individus proches + son environnement direct > les idées/souvenirs/aspirations.

Le physique/géographique est plus « local » (tangible) que des idées et des abstractions.

Militer en actes du quotidien

En quoi consiste le localisme ? Principalement « militer » - en actes du quotidien - en participant et encourageant ce qui se fait et ce qui est dans la localité. Échanger, produire, consommer, acheter local plutôt que de tout importer. Et ce surtout pour les domaines essentiels, ou autrement dit les plus vitaux (alimentation, construction, transport, etc.). Politique, économique, culturel, et autres composantes de notre quotidien dont on endosse davantage les causes et effets, les décisions et les responsabilités.

Redescendre l'échelle

La notion d’échelle est centrale aussi dans ce localisme. Comme dit au début, le référentiel premier est l’humain, l’individu humain. Que peut retenir, ou percevoir, concevoir un individu ? Un nombre limité de gens, d’endroits, de concepts, etc. Ainsi, quand on se rapproche d’une petite échelle, la plus petite étant probablement l’individu, on se rapproche d’une échelle « humaine ». Un quartier est plus humain qu’une métropole. Une entité politique (pays par exemple) de 30K personnes est plus humaine qu’une entité politique de 80 millions de personnes. Je ne dis pas que tout ce qui s’y fait est plus « humain », mais que l’échelle se rapproche plus de ce qui est possible d’encaisser selon le référentiel humain de base. Au-delà d’un certain nombre (petit) de personnes, un individu ne peut que considérer les autres comme des abstractions, des dizaines de millions de personnes est impensable hormis sous forme de chiffre. Ainsi on réduit ces dizaines de millions à un chiffre ou deux, ce qui n’est plus humain. Ce qui déshumanise tous ces individus, et leur spécificité. Qu’une personne puisse décider pour autant de personne est de la science-fiction dystopique, et pourtant c’est ce qui semble se faire aujourd’hui. De même, décider d’une « solution » pour toutes les villes est une absurdité. S’il y a un problème en local, les locaux sont plus à même d’identifier vraiment les problèmes et les solutions. Quand on applique une solution là où il n’y a pas de problème, ou un problème différent que se passe-t-il ? Interférence, gâchis, vol légal organisé. Il faut revenir aux fondamentaux : la géographie, c’est-à-dire la localité et la spécificité de chaque endroit, quartier, territoire, etc. La géographie et l’individu. Tout dépend (découle) de ces conditions élémentaires.
Ce que le localisme n'est pas >>

Pas opposé aux grandes échelles

Non. Au contraire, au plus chaque constituant, ou chaque échelle plus petite est costaud, robuste, au plus les grands ensembles s’en retrouveront supérieurs. Ce qui se passe est qu’aujourd’hui l’adoption forcée aux grands ensembles de tous les individus et tous les « territoires » semble se faire au détriment de ces derniers. De la même façon que les métropoles et les capitales attirent énormément de monde au détriment des localités. Et pire que cela, non seulement la dissolution de soi dans des grands ensembles (toujours plus grands) cassent les spécificités locales mais elle empêche toute nouvelle création identitaire locale authentique. Je pense à ces folklores pseudo-anciens qui sonnent creux. D’une certaines façon ces gros ensembles prennent une place qui n’est plus disponible pour d’autres échelles plus petites. Substitution (criminelle). Qu’est-ce qui est plus humain et vital ? De faire partie d’un ensemble de 300 millions de personnes ou de donner une priorité à un ensemble de 10K personnes ? Encore une fois, sans opposer strictement les deux, car il s’agit de degré de priorité, d’importance. On parle de « résilience » par exemple, il ne s’agit d’un repli régional, d’un repli national, mais de simplement suivre l’ordre concret des choses. Promouvoir le localisme n’est pas promouvoir l’autarcie mais conserver ou accroitre un niveau suffisant de souveraineté.

Pas "parfait"

Revenir à une échelle plus locale n’est pas dire que tout y est plus parfait. Évidemment qu’il y a toujours des conflits, à toutes les échelles, mais encore une fois la portée de ces conflits est indexée sur l’échelle. Un conflit entre continents fera probablement plus de dégâts qu’un conflit entre deux quartiers. Ne restons pas sur la notion de conflit, qui n’est qu’un exemple de passage. Les coûts connexes et annexes ont beaucoup plus de chances d’être importants, profonds et long terme s’il s’agit d’une échelle de centaines de millions ou plus que de 300 personnes. Le localisme ce n’est pas dire tout est parfait à plus petite échelle, mais tout peut être plus limité en coûts et en imprévus.

PAs un programme clé-en-main

Non, le localisme est justement le contraire d’un programme universel, d’une recette à appliquer de manière identique partout. Déjà ça ne se décide pas vraiment, ça se fait surtout en actes au quotidien. Il s’agit de dynamique et pas d’une pensée magique. Ce n'est pas un package, ou un bouton "cliquez ici pour tout résoudre". Au contraire, chaque spécificité, chaque problème adapté, chaque chose négociée justement en fonction de tous les critères uniques.

Symbolique et intervention

Maintenant j’aimerais essayer de détailler un peu selon différents domaines. La politique par exemple est assez symbolique. La politique consiste à représenter autrui, ou à être représenté par autrui. Cette représentation est pratique, souvent utile, mais elle est déjà une dissolution de soi dans un « représentant ». On tombe souvent dans du purement... symbolique. Ce sont des intermédiaires et pas des « supérieurs ». De la même façon qu’en ce qu’on appelle « économie » il y a en réalité énormément de politique, chaque fois qu’un intermédiaire se glisse entre un produit et l’utilisateur final. La politique à grande échelle est un peu coincée, elle ne peut pas faire quoi que ce soit, elle peut juste intervenir. Et en intervenant souvent elle déplace des problèmes. C'est-à-dire qu’elle identifie un problème, fait tout le monde focaliser là-dessus, et fait disparaitre ou diminuer ce problème. Ainsi, les représentés peuvent se retrouver relativement satisfaits dans le court terme, et oublier la plus grande image, ne pas voir que cette intervention a créé d’autres problèmes ailleurs. Pire que cela, les interventions tendent à encourager des monopoles et oligopoles. Une autre forme d’intervention consiste à interdire, à réglementer, ce qui globalement tend aussi à renforcer la tendance au monopole/oligopole. En dressant ce constat, je ne cherche pas à blâmer qui que ce soit, plus l’effet d’échelle. Ne vous sentez pas visés par les descriptions ci-dessus, plutôt méditez sur l’état des choses et agissez en conséquence ensuite, en laissant ces idées faire leur chemin et qu’on retrouve une échelle humaine.

Garde la foi mec

J'ai essayé de présenter le localisme de la façon la plus générale possible, vous laissant - si vous le voulez - appliquer cela en fonction de différents domaines. Pour "conclure" cet article j'aimerais parler de religion et de foi. Les religions sont des organisations politiques qui parfois prennent le dessus sur une entité (pays-région), mais souvent se juxtaposent ou se surimposent aux pouvoirs séculiers. Il y a un côté "pratique" de ces organisations, celui de pouvoir s'appuyer sur une autorité non incarnée, non matérielle. Le climax de la perte de souveraineté de la foi se situe dans des incarnations verticales justement, du type Pape ou Dalaï Lama. Le pire de la malhonnêteté est de prendre en otage la foi ou des "luttes" véritables (les femmes, par exemple) pour assouvir le besoin de quelques faibles de rendre des gens toujours plus dépendants, donc esclaves. La religion organisée, comme le christianisme catholique par exemple (parce que j'ai été baptisé, donc j'en fais partie), a phagocyté quantité de traditions locales, de rituels, de symboles, de pensées, de croyances, pour donner lieu à un patchwork un peu monstre. Alors qu'à la base la foi en Dieu ne nécessite pas de briser/voler les spécificités de chacun. Au contraire. Et c'est ce qui a pu se faire jadis.

Aujourd'hui, ce qu'on appelle le féminisme prend en otage tout le monde, non pas pour le féminisme en lui-même mais pour briser des spécificités et agrandir l'échelle du pouvoir, nous noyer dans des abstractions. La végémania traduit encore plus ce délire, à la base diminuer la souffrance animale est une idée excellente, mais là il s'agit d'interdire la consommation de viande, de détruire l'élevage, de détruire la cuisine, c'est donc un niveau jamais atteint de perte de souveraineté qui se dessine par là. Produire et consommer local donc, le moins transformé possible, avec le moins d'intermédiaires possible. Faire attention à ceux qui agitent de vertus rapidement "sauver la planète", "le pouvoir aux femmes", parce que ce sont des outils au service de gens stupides qui veulent régenter notre vie et nous prennent pour des demeurés incapables de décider et de faire quoi que ce soit. Reprenons le contrôle bordel !
Cet article - comme d'autres, notamment sur l'hormèse - a été fortement inspiré par la lecture des livres de Nassim Nicholas Taleb, dont Anti-fragile et Jouer sa peau.
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l'égo comme Lego

26/4/2019

 
Quel égoïste !
Laisse tomber ton égo.


Phrases injonctives classiques aujourd'hui. Si on te traite d'égoïste tu dois te sentir insulté et honteux... Même si tu ne sais pas vraiment ce que ça veut dire, au fond. Si on t'urge de "laisser tomber ton égo" alors tu te sens soudain raplapla.

On veut vous réduire

Derrière ces phrases on trouve donc surtout une manière de casser l'autre, de le réduire. On prend l'excuse de lui faire remarquer son manque de vertu pour finalement juste le squeezer. Hypocrisie de l'ordinaire. Et comme nous ne sommes pas équipé pour réfléchir correctement en ces circonstances, on est par défaut d'accord (dans l'absolu) que l'égo "c'est mal", et donc on devient complice de celui qui nous traite. Ce qui est formidable aussi avec ces espèces d'injonction anti-égo est que l'émetteur (celui qui nous traite) se met alors dans la posture symbolique où lui serait vertueux. Car mentalement on semble souvent faire des associations simplistes. Bref. J'essaie de décortiquer ce qui se trame derrière des phrases banales, en apparence anodines.

Le droit d'exister soi

Qu'oppose-t-on à ce qu'on appelle l'égoïsme ? L'altruisme. Mais si on suit les définitions de manière basique, l'altruisme est un égoïsme déplacé sur les autres (que soi). C'est donc tout sauf soi. Plutôt stupide et pourtant c'est ce qu'on semble souvent promouvoir dans nos invectives toutes puissantes "détruit ton égo". Est-ce que l'altruisme c'est dire que l'individu n'existe pas, que JE n'existe pas ? Stupide. Avec l'altruisme on invoque aussi souvent l'empathie. Mais pareil, est-ce que l'empathie envers une idée stupide ou une personne qui nous fait du mal est "pertinente", est vraiment de l'empathie ? J'ai des doutes à ce sujet. C'est là où nous touchons un point pivot important de cet article. Comment peut-on être "égoïste" en se faisant du mal ? Impossible. Et pourtant, la majorité des comportements que nous jugeons être "égoïstes" peuvent être affiliés à de l'auto-destruction. Pensons à la drogue par exemple. Petit exercice mental. Est-ce que prendre soin de soi soi-même est être "égoïste" ? Si oui, en quoi serait-ce "mal" ? On aboutit donc à quelque chose de totalement incohérent : se faire du mal est bien et se faire du bien est mal. Derrière ces invectives anti-égo se cache donc surtout un méli-mélo de confusions conceptuelles. L'égo n'est pas un vice, ni un mal. La plupart de gens qu'on juge "égoïstes" ne le sont pas, ils sont perdus, sont fascinés par défaut sur un sujet superficiel, se négligent.

L'égo soigne

L'égo est une force primale, essentielle, vitale. Dissoudre l'égo c'est se saborder, ce n'est donc pas altruiste que de se détruire et de détruire ses relations, son environnement (social, mental, culturel, écologique, économique, etc.). Si on pense à soi, on est forcément amené à penser aux autres. Alors peut-être que lorsque l'on traite d'égoïste quelqu'un on lui reproche de ne pas avoir compris que nous ne sommes pas des ilots isolés mais un ensemble dynamique interdépendant. Mais ce n'est pas de l'égoïsme. C'est autre chose, c'est de l'ignorance, c'est en quelque sorte ne pas être encore né avec cette vérité écologique de la vie. Aussi, l'égo a pour but de maintenir la vie (sauf quand il se perd dans le virtuel du langage verbal mental et, plus loin, du numérique). Si on vie longtemps, l'égo n'a pas du tout intérêt à spolier son environnement, ses conditions d'existence, de subsistance. Au contraire, il lui faut les maintenir, les "améliorer" en certains cas si possible.

Priorité : survivre

Dans cette perspective, pourquoi tant de gens incitent à se défaire de leur égo ? La perte de l'égo s'apparente à une dissolution de soi. Se négliger soi ne signifie pas automatiquement penser aux autres. Penser aux autres n'est pas gage de vertu. Penser aux autres avant soi peut être une fuite, voire pire, prendre autrui comme excuse pour ne pas s'observer soi. C'est-à-dire que non seulement on se néglige soi, mais en plus on néglige les autres en les réduisant à une excuse, à un décor. Je vous invite donc, à la lumière de ces petites notes de blog, à être égoïste, à ne pas vous dissoudre dans des abstractions pseudo-vertueuses, à prendre soin de vous en priorité et donc prendre soin aussi des autres (qui sont aussi vous, et inversement). On a le droit d'être singulier, d'être qui nous sommes, comment nous sommes. Le but de l'existence n'est pas de coller à un standard de vertu superficielle, mais de survivre et par là affirmer par sa vie sa vertu.
Sagesse
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Formes pour pensée

23/4/2019

 
Dans la continuité de l'article suivant >>
Critique du langage verbal
Ce n'est pas qu'un dessin vaut plus que mille mots. Ce sont des choses différentes. Je me rappelle avoir déjà lu/entendu une corrélation entre l'apparition de la perspective picturale et la période dénommée Renaissance. Comme vous pouvez le voir par vous même avec un article de ce blog, je suis très prudent sur toute histoire de corrélation. Enfin, on peut dresser des corrélations ici et là si ça nous chante, c'est un droit et ça peut s'avérer fun, souvent utile aussi dans la pratique. Mais dans l'optique de "vérité" ou d’honnêteté intellectuelle ou existentielle, non. Bref, ici j'aime l'idée que des formes peuvent amener à penser autrement (et même peut être "mieux"?). Toutes les formes exposées ici sont connues, parce qu'elles exercent une fascination esthétique déjà. Mais ce que je veux préciser ici est d'aller au delà de cette fascination vitrine. Ce n'est pas forcément pour "se dépasser", davantage pour inviter doucement à avoir un rapport plus direct et plus complet avec ces formes. Je ne cherche pas à vous faire intellectualiser ces formes. Vous pouvez le faire, évidemment. Néanmoins ce n'est pas l'objectif principal que je vise par l'écriture de cet article. D'ailleurs, dans une certaine approche du langage, je vous dirais que les lettres sont des formes qui permettent de penser. Tellement commun qu'on n'y songe plus guère en ces termes. Et pourtant !

De type Escher

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Source image : https://cdn.newsapi.com.au/image/v1/2007826bc46aded3177b5a92a6011890

Tore

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Bouteille de Klein

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Ruban de Moebius

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Fractal

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Origami modulaire

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"Deep learning" image generator

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cube en "4D"

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Rubik's Cube

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Des mots en plus

Tout ce qui encourage à penser de façon non-uniquement-linéaire me semble bon à prendre. Il y a certainement d'autres "formes" à ajouter à cette petite liste rapide, si vous pensez à certaines, faites m'en part illico avec plaisir. Hum, maintenant que j'y pense, ne soyons pas dépendant du média pictural statique. Cinéma! Je songe à la série Sense8, à la série The OA, au film Inception, au film Cloud Atlas, Interstellar, 2001 L'Odysée de l'espace notamment, où il est question d'intrication, de "connexions" multi-plans ou multi-"dimensions".
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Et bien sûr, ma fiction présente quelques idées connexes >>
Defixion Amatoriae
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Corrélation et causalité

15/4/2019

 
- Preuve ! Prouve !
- Je m'appelle simplement Valentin.
- C'est bien beau de faire des déclarations, mais donne-moi des liens qui prouvent ce que tu affirmes.
- Je te dis juste que je m'appelle Valentin.
- Sophisme !

Contexte de l'article

J'ai pu observer à mon petit niveau dernièrement qu'on utilise des outils de rhétorique à tour de bras et dans tous les sens. On pioche dans ce que certains appellent la zététique pour tenter, peu ou prou, de disqualifier un propos qui nous dérange dans notre vision dogmatique, d'un sujet spécifique ou de "toute la vie". J'aimerais bien à mon tour démonter pièce par pièce ces affaires, mais ce serait long et probablement peu suivi. Alors, concentrons-nous sur une décomposition logique de ces deux mots magiques invoqués sans relâche dans "la science" : Corrélation et Causalité.

Nicolas Cage

Ce qu'on entend souvent ? Corrélation ne veut pas dire causalité. Hallelujah ! C'est bien beau, c'est... un bon début. Néanmoins, en amont, je pense qu'on part d'une conception non-définie de ce qu'est la corrélation et la causalité. Alors, réaffirmer qu'il y a une différence nette entre corrélation et causalité est génial oui, mais ça reste flou sur les présupposés et insuffisant pour aller plus avant dans la réflexion. Pour rigoler, certains font un tableau mettant en avant une corrélation entre le nombre de film de Nicolas Cage et le nombre de noyés dans les piscines. Exemple fun et poilant, un brin moqueur aussi, mais néanmoins pertinent.

Corrélation

Puisqu'il faut bien commencer quelque part, dirigeons-nous vers la corrélation. Précision, je vais utiliser juste des réflexions logiques et des définitions communes, du sens commun. Quand on cherche à prouver une corrélation, ou qu'on trouve une corrélation, il faut déjà réaliser qu'on est dans un contexte restrictif. On va réduire la complexité inhérente du réel, de la vie à deux éléments. Ces deux éléments sont aussi simplifiés. Ce qu'on appelle "la méthode". On a donc deux éléments ou phénomènes simplifiés dans une "relation" simplifiée, isolée du tout. Par conséquent on est déjà plus trop dans le réel, même si on tente par un détour méthodologique de décrire le réel. La co-relation est donc une relation entre au moins deux éléments. Il faut saisir le caractère totalement flou de ce terme. Tout est en relation, donc tout est d'une manière ou d'une autre en "corrélation". Ce n'est pas une exagération de dire ça, nous sommes dans un système quasiment fermé, la Terre reçoit de l'énergie solaire et c'est quasiment tout. Tout est donc en "corrélation" quasi permanente. Maintenant, ce qu'on entend par "corrélation" lorsqu'on utilise ce mot est probablement un lien spécifique, un degré de proximité jugé important (selon certaines conditions). Voilà, déjà parler de PROXIMITÉ semble plus juste, ou degré de proximité (pas nécessairement proximité géographique). Il y a les "lois du chaos" qui font que des éléments séparés sans apparente connexion sont en réalité connectés. Mais dans le cadre de la corrélation il s'agit plus d'une proximité, d'un lien bien identifiable et proche, évident ou qui parait évident. Cette notion de proximité est encore insuffisante. Il faut ajouter la nuance qu'est le degré de dépendance. C'est-à-dire est-ce qu'il y a une DÉPENDANCE entre deux éléments ? Mais même ces affinements du concept de corrélation peinent à identifier ce qu'est vraiment une corrélation.

   >>> Pour pouvoir dire qu'il y a corrélation, il faut donc au moins :
1. Isoler deux éléments
2. Établir un degré de proximité élevé
3. Établir un degré de dépendance élevé.
Ce qui fait beaucoup de réductions et de conditions précises déjà.


Maintenant, il y a différentes sortes de corrélation. Certaines sont dirons-nous positives, autrement dit deux phénomènes suivent un même mouvement. Exemple, ma consommation de viande de qualité présente la même dynamique d'évolution que mon bonheur. La plupart du temps on considère une corrélation positive quand on invoque la "corrélation". Mais il peut aussi y avoir une corrélation inverse, c'est à dire qu'un phénomène augmente en même temps que l'autre baisse. Exemple, quand ma fréquence de consultation du smartphone augmente, ma concentration diminue. Il y a encore un autre groupe de corrélation que j'appelle cumulative (pas vraiment top comme nom). Il s'agit d'une relation non géométrique entre deux phénomènes. On pourrait rapprocher cela de l'exponentiel, mais ça peut être plus fluctuant que cela, évidemment. A expliquer ce dernier type de corrélation avec des mots, on risque de se perdre, déjà là je sens que c'est délicat. Donc, nous allons passer. L'idée à retenir est qu'il y a des relations positives, négatives et... plus volatiles, fluctuantes.


Pour tenter de préciser encore la "corrélation", on pourrait parler de lien DÉTERMINANT entre phénomènes. Plusieurs cas possibles. D'abord, il y a un lien déterminant lié à la présence de deux éléments majeurs. C'est à dire que la corrélation ne se situe ni dans l'un ni dans l'autre des éléments mais dans la conjonction des deux. Ensuite, il y a la corrélation où la présence d'un des éléments est déterminant ou NÉCESSAIRE pour l'autre. Enfin, il y a la corrélation où l'un des éléments est déterminant pour la conjonction des deux.

Il y a des éléments, phénomènes où l'un est suffisant, même de façon minime, pour provoquer un changement "significatif". Mais à travers toutes ces pirouettes descriptives concernant un phénomène qu'on pense très simple, il se dégage une vérité importante. Chaque élément, évolution de cet élément peut provoquer un changement qui aboutit à ce que le domaine d'étude change rapport au début. On aboutit donc à des choses INCOMPARABLES, quand bien même on réussit sur le papier à maintenir une sorte de continuité sur et entre deux phénomènes. Avec d'autres mots, le contexte change et donc l'étude ne peut plus vraiment continuer, et encore moins des applications pratiques du résultat de ces études.

Bon, résumons le topo sur la corrélation. On essai de déterminer une corrélation dans le cadre d'une étude. Il s'agit donc déjà d'un objectif spécifique et de conditions spécifiques qui réduisent la complexité réelle. La corrélation est un lien entre au moins deux éléments, il faut un degré de proximité élevé, un degré de dépendance élevé. Il existe plusieurs sortes de corrélation qu'il convient aussi de prendre en compte. Chaque élément et évolution (temps) change le contexte d'étude et on aboutit donc à des résultats instantanés contiguës qu'on essai de rendre continues mais qui correspondent en réalité à deux contextes différents, et sont donc dans l'écrasante majorité des cas incomparables. Ce qui rend toute l'entreprise de dégagement de corrélation extrêmement difficile, si ce n'est possible, au sens restrictif du terme "corrélation". Et même dans la possibilité où on réussirait à établir une vraie corrélation, est-ce que cela est pertinent ? Utile ? Source d'application concrète ? J'ai des doutes. Enfin, un point primordial à retenir, la corrélation n'implique pas nécessairement un sens unique (ce qui est le cas de la causalité a priori). Beaucoup de ces nuances abordées jusqu'ici se trouvent en grande partie dans un article sur l'hormèse.

Causalité

Causalité. Du fait que nous ayons commencé par dégager le chantier caché derrière le joli mot "corrélation", nous pouvons aborder plus facilement la causalité. Le causalité entre deux entités, phénomènes, éléments, se caractérise par un lien d'une proximité maximale, d'une dépendance certaine et monodirectionnelle. Voilà, c'est expédié, j'espère qu'après le laïus sur la corrélation, ça passe aisé. La causalité établie ne fait pas non plus le retour en application possible ni facile. Si on établit une causalité entre deux phénomènes à un moment donné cela peut bouger avec le contexte. La causalité est donc surtout approchable concernant des constantes sur lesquelles donc aucunes "variables" ne peut agir. On parle souvent de "variables" mais dans un contexte changeant en permanence (dynamique ou écologique) tout peut constituer une "variable".


Donc, oui, pour en revenir au tout début de l'article, corrélation n'est pas causalité. On pourrait être tenté de définir la causalité comme un stade ultime de corrélation, ou un cas extrême très spécifique. Mais ce serait aller trop vite, encore une fois. D'une manière assez ironique, ce serait essayer de créer une causalité entre la causalité et la corrélation. Bref, on s'en sort pas ! Corrélation et causalité sont donc des phénomènes différents, chacun étant très difficile à établir, et si établit difficile à appliquer, si encore il fallait déterminer avant cela la pertinence d'une application. A l'aube de toutes ces nuances, il apparait que baser des recherches scientifiques sur ces concepts est clairement insuffisant, voire souvent même peu rigoureux en soi. On peut au mieux considérer ces concepts causalité et corrélation comme des illustrations dans un ensemble de données et de considérations bien plus grand.

Heuristique pratique

Après avoir broyé au moulin intellectuel ces concepts, revenons dans le commun. Dans le quotidien, on peut aisément faire un lien entre le fait de lâcher une tasse en porcelaine sur un sol de béton et le fait qu'elle se casse. On pense à cela en terme de causalité, mais c'est une causalité de type "heuristique" comme on dit, c'est à dire en fonction de notre échelle d'existence, et donc de perception, nous avons des mécanismes ou réflexes pour percevoir des liens pratiques dans la localité de notre existence. Dans les faits, lâcher une tasse et une tasse cassée peuvent n'avoir rien en commun directement, ça peut être une autre tasse, à l'autre bout du monde, et qui n'a pas été lâchée spécialement pour prouver la causalité lol. Même en très local, le lien peut ne pas être une causalité pure, claire et nette. Mais dans l'utilité réelle ou existentielle, penser en terme de causalité restrictive peut s'avérer une bonne option adaptative. A l'aube de ces derniers remue-méninges, les concepts de corrélation et de causalité au sens proche du sens scientifique correspondent à une extension de cette heuristique. Ce n'est donc pas un doublons de la réalité (des phénomènes) mais une carte heuristique qui a pour but d'être le plus près possible de la réalité, étape par étape (donc fonction du temps). Corrélation et causalité sont donc des outils conceptuels au sein d'une méta-heuristique extra-individuelle qu'on appelle la méthode scientifique. La causalité locale individuelle du quotidien, quand on veut mettre un lien strict - qu'on a tendance à universaliser et à rendre définitif facilement - entre deux phénomènes, est extrêmement précieuse, et elle ne peut pas être analysée en terme de vrai/faux, même quand les liens sont absurdes, c'est plutôt le pragmatisme du ça marche ou ça marche pas. Rappelons que le but de cette causalité ordinaire (réflexe) n'est pas de déterminer l'adéquation à un modèle, ni même "la vérité".
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Spiritualité : Mort & Dieu

13/4/2019

 

Invocation + woowoo + néo-péché

Est-ce que ce qu’on appelle la « spiritualité » serait un fourre-tout ? Assurément, parfois, certains utilisent ou plutôt invoquent la spiritualité comme une excuse à leur paresse intellectuelle, ou même à leur paresse existentielle. En disant cela, je ne veux pas casser des hypothèses et des méthodes. Il s’agit simplement faire la différence entre effectivement explorer des voies dénigrées, inconnues ou autres, et… utiliser une esthétique woowoo pour éviter de rechercher, penser, expérimenter.

Comme beaucoup de notre quotidien, dans tous les domaines, nous sommes dans l’invocation. On invoque la liberté, le CAC40, la démocratie, la santé, Johnny, l’apocalypse, l’IA, l’amour, etc. Tout est bon à invoquer. A vrai dire, je ne sais pas si dans l’histoire de l’humanité on a autant invoqué qu’aujourd’hui. Et les hauts techniciens, les experts, les scientifiques, les « rationalistes » et consœurs en sont tout autant. Et donc, une partie de la population utilise le terme spiritualité comme un moyen d’invoquer le n’importe quoi, ou plutôt la non-rigueur.

Comme souvent, il y a une bataille sur la connotation de mot. Et celui-ci semble avoir été pris en otage par le woowoo. On invoque la « spiritualité » et alors tout est permis, en gros, les protestations (et même la raison) doivent se taire. En réaction à cela, les représentants de la rigueur semblent invoquer la spiritualité entièrement woowoo avec pour finalité de disqualifier d’avance à peu près tout ce qu’ils veulent. « Oh regarde, il croit ça, uhuh » comme néo-invocation du péché, de la honte. Ce qui est encore plus stupide que le woowoo, car ces personnes sont sensées avoir un bagage intellectuel et une capacité de réflexion importante, qu’ils évitent justement d’utiliser en sombrant dans la paresse, celle de dénigrer a priori. Bon, je suis d’accord qu’on ne peut pas avoir la patience infinie, ni même la volonté de développer une réflexion à tous les coups devant des gugus bornés. S’éviter cela permet une économie énorme et donc se concentrer sur ce qui nous concerne nous directement, plutôt que de se disperser. Tiens, revenons - nous aussi - au cœur de notre article.

Glissement sémantico-cosmique

La spiritualité est donc utilisée par certains comme un fourre-tout, ce qui est malhonnête envers eux-mêmes et les autres (avant même de tomber dans l’alternative jugement du vrai/faux). Et la spiritualité est invoquée par d’autres pour disqualifier a priori ce qui arrange sur le moment.
 
 
Il est clair que la spiritualité est vaste. Comme je l’écrivais dans un article sur l’intelligence, il y a un glissement sémantique. Spirituel pouvait signifier simplement « de l’esprit », et pouvait aussi avoir la signification d’intelligence. Et aujourd’hui on a encore un glissement avec la conscience et la sentience, ou encore la sensibilité. Dans un autre article, j’ai aussi tenté de distinguer les notions de spirituel et de psychologique. Ici, je vais aborder la spiritualité principalement sous deux angles principaux : Dieu et la mort. Donc oui, ce sera une définition de la spiritualité flirtant ardemment avec ce qu’on appelle cosmologie ou cosmogonie, aka une « vision » d’ensemble du monde, de l’existant. L’optique est surtout de questionner les présupposées sur lesquelles nous basons nos conceptions (ordinaires), c’est-à-dire non pas de traiter un sujet, mais de nous pencher sur ce qui fonde la façon dont nous traitons un sujet, aka les fondements, la base, le sous-jacent.

MORT

La mort. Vous pouvez trouver un article sur ce blog à ce sujet. Mais, ici, dans cet article, ce que je vous propose est de l’aborder sous un autre angle, bien évidemment. La mort, qui penserait à la mort aujourd’hui ? Ne serait-ce qu’invoquer la mort vous ferait passer pour suicidaire, glauque, déprimé, bref, à fuir. J’ai beaucoup médité sur ce sujet, de manière intellectuelle surtout. Récemment, j’ai pu lire L’histoire de la mort en occident par Philippe Ariès. Et comme souvent, avec une perspective historique, on se rappelle la volatilité des perceptions, de notre culture, contre, par défaut, notre présupposé de fixité, le « tout a toujours été ainsi ». Je ne vais pas vous expliquer ici ces évolutions historiques.

Quand on parle de la vie, du vivant, on a tendance à ne focaliser que sur le contemporain et l’immédiat, le directement visible. Compréhensible, car relatif à notre échelle individuelle d’existence. Néanmoins, la vie est aussi tout ce qui est « passé », ce qui est mort. Quand on y songe, la vie se caractérise plus par la quantité de mort que par la quantité « d’individus » en vie. L’autre jour, me rendant au cimetière sur la tombe familiale, j’eus l’impression, notamment en revenant chez moi, de m’être rendu sur ma propre tombe. Ce n’est pas pour créer un effet littéraire ici, c’était vraiment ma sensation profonde. Depuis, des réflexions s’y sont satellitées. Oui, ça a du sens, ces personnes sont les conditions nécessaires à ma vie, même si actuellement je n’ai plus de relation « vivante » avec elles évidemment. Ce que je veux souligner est que la vie pourrait être vue comme un arbre gigantesque, ou un édifice planétaire grandiose. L’accumulation des morts est l’accumulation des potentiels de la vie, et donc généralement de la vie.

La mort est vécue comme un drame à lisser ou éviter aujourd’hui. C’est presque une honte de s’approcher de la mort, comme un échec. Bien entendu, la mort n’est pas souhaitable, là n’est pas la question. Il s’agit de réaliser la continuité de la vie, au-delà des individus et même des espèces. Avant qu’on m’accuse de bercer dans l’abstrait, j’invoque la réalité bien concrète du sol. Un sol de potager basique est l’accumulation de morts et de vivants entremêlés. Alors, comment considérer la mort ? Est-elle justement un non-évènement ? En effet, pour chaque individu sa mort est sa fin, donc ce n’est pas un évènement au même titre que tomber en amour, ou réussir une entreprise. La mort d’autrui, par contre, peut être un évènement. Est-ce que chaque mort est différente ou alors la mort est monolithique ?

Cela me fait songer qu’autrui peut être soi, d’une certaine façon, et que nous abordons ce « sujet » uniquement sous l’angle du vivant, on pourrait dire vivant-centré. Question de logique, le fait d’être toujours sous le même angle d’analyse nous ampute d’une analyse véridique et plus complète. Ainsi, nous pourrions « voir » la mort non pas comme une fin, ou un non-évènement, mais comme un passage, ou une frontière à sens unique. Vous allez me dire que ces idées n’ont rien de neuf. Certes, je ne prétends pas percer un mystère ici, juste proposer un fleuve de mots relatif à ce que je vis/pense/ressent. Donc, je vous propose d’essayer d’envisager un agrandissement des perspectives, d’essayer de creuser vers une perspective non uniquement vivant-centrée. Faites un raisonnement intellectuel si ça vous chante, ou laissez-vous imprégner par cette idée et laissez-là maturer en vous. Je me permets de réitérer l’idée que nous sommes, quant à ce qu’on appelle la mort, biaisé par l’impossibilité de sortir de notre seule et unique angle de perception possible : le vivant-centré.

On pourrait alors dire qu’il est possible que nous ne soyons pas juste mort, il faudrait préciser mort à quoi. Rapport à nos conditions thermodynamiques d’existence, nous mourrons tous les jours à tel évènement et tel autre phénomène, car le temps est monodirectionnel en ces conditions. On pourrait appliquer les changements d’état de l’eau, de solide à gazeux par exemple, à ce sujet. Ainsi la mort pourrait être un changement d’état. Cette analogie amène l’idée de cycle et donc on atterrie sur l’idée qu’il y ait un retour en nos conditions. Idée qu’on retrouve notamment dans les notions de karma. Mais il s’agit d’un autre débat. Je voudrais rester sur ce changement d’état, ce passage de frontière.

Pendant longtemps, j’ai vu la mort comme quelque chose à fuir, un drame. Et avoir fréquenté un peu les idées longévistes semble avoir d’abord augmenté cette attitude. Néanmoins, je suis depuis beaucoup plus à l’aise avec la mort. L’idée de ma propre mort, mais aussi de la mort de toute chose. Bien entendu, je ne souhaite pas mourir, de la même façon que je ne souhaite pas la mort de quiconque et de quoi que ce soit, en principe abstrait. Il nous faut reconnaitre cependant qu’exister c’est faire mourir, qu’exister c’est une façon de mourir. Ne serait-ce que nos cellules, ou des micro-organismes en respirant et en marchant. Manger, lire, discuter, bref, toutes nos activités nous font mourir nous et d’autres (formes de vie). Notre existence même consiste à mourir. Survivre c’est mourir plus longtemps. Cette perspective peut apparaitre malvenue, néanmoins elle me semble la plus honnête. Revenons sur la mort en tant que frontière. Mort à quoi ? Mort à un plan d’existence qui ne se limite peut-être pas à ce qu’on connait en étant vivant. Cette idée de la possibilité d’une existence en d’autres « plans » ou « dimensions », « conditions » n’est pas là pour nous rassurer. Au contraire, il est possible que considérer la mort comme étant une fin de tout pourrait être l’idée faite pour nous rassurer, car l’inconnu peut s’avérer plus effrayant que le néant.
 

Bref, pour résumer de manière plus carrée, sous une esthétique formelle moins « fleuve » :

  • Le biais indépassable d’être vivant-centré pour parler de la mort.
 
  • Le changement de perspective où la mort n’est pas l’inverse la vie mais sa condition même.
 
  • La possibilité que la mort soit une frontière, un changement d’état.

DIEU

Maintenant, parlons de Dieu. Comme dit plus haut, ce « sujet » a été abordé dans des articles précédents. Ce qui m’intrigue toujours : constater la quantité de gens qui dans l’histoire et aujourd’hui suivent cette idée de Dieu. Ne vous méprenez pas, en écrivant cela je ne réduis pas Dieu à une idée, bien au contraire. Ce que je mets en lumière ici est, qu’en raisonnant de manière intellectuelle, l’hypothèse de Dieu est d’une complexité infinie. Il apparait donc comme un décalage entre la complexité infinie de ce qu’est Dieu et la capacité limitée de quantité d’humains dits fidèles ou croyants. Même au sein des croyants et des représentants, je doute que la capacité intellectuelle et mentale d’aborder la question de Dieu soit très répandue. Vous vous demandez peut-être ce que je veux dire par là ? A partir de l’immédiat, de l’ordinaire, on ne trouve a priori rien qui amène spécifiquement à penser à l’existence de Dieu. Cette hypothèse est folle en soi, si on reste sur ce plan unique. Mais passons un peu. Plus loin, une myriade de questions se posent. Est-ce que Dieu est partout ? Est-il séparé de sa création ? Est-il omnipotent ? A-t-il vraiment des « plans », etc. Ces questions ne sont pas directement nécessaires à la dévotion envers Dieu. Néanmoins, on pourrait se demander combien de personnes sont capables de se poser ces questions et surtout d’y répondre véritablement (si tant est qu’il soit possible d’y répondre).

Ce qui me fascine également : le fait de nommer Dieu constitue aussi une folie. Nommer c’est restreindre. Pas que ce soit un affront envers Dieu, mais plutôt derrière cela l’idée que peut-être on adore une idée de Dieu et pas Dieu lui-même, c'est-à-dire une représentation verbale. Qui nous dit qu’en nommant Dieu nous ne créons pas un autre « esprit » ou sous-dieu ? Déjà par le simple fait de lui donner autant de noms différents en fonction de domaines différents. Exemple de Yahvé, Allah, ou dans un domaine moins religieux : l’Univers, ou autres. Comme je le soulignais au sujet de la mort, nous sommes restreint par notre angle de perception voire d’existence, et ici chacun restreint sa notion du « Tout » à son propre domaine. De manière fractale, une star peut être dieu pour un athée fan de cette star, ou pour une autre personne atteindre un objectif suprême dans la vie peut aussi s’apparenter à parler de/avec Dieu.

Il s’agit d’ailleurs ici d’un point que peu de gens capte, que tous ces sous-dieux ne sont pas en compétition avec Dieu, car Dieu est selon nos concepts actuels le point le plus abstrait et le plus élevé qu’il soit possible d’atteindre. Si Dieu est tout, alors il est aussi l’individu disant ne pas y « croire ». Question de classement logique. Dieu contient toutes ses appellations, et n’est a priori pas dépendant d’une seule appellation et d’une tradition, ou domaine d’étude spécifique. Pour essayer de traiter de ce sujet encore, j’aimerais invoquer le très concret corps humain.

Techniquement nous sommes d’abord des cellules, mais on a différents niveaux d’organisations, des échelles d’existences interpénétrées et inter-reliées. Un organe comme le foie est composé de cellules, il a sa propre existence mais il est en même temps dépendant de toute la structure, d’autres organes, de chaque cellule, des sources d’énergie externe, etc. Est-ce que la cellule a conscience, ou pour utiliser un mot plus doux aux yeux de certains, est capable de percevoir ou « sentir » qu’elle fait partie d’un organisme entier « supérieur » ? Voilà, j’utilise cet exemple très concret pour pouvoir l’appliquer à la question de Dieu. En quoi serait-ce impossible que notre existence soit dépendante d’êtres qui nous sont invisibles, imperceptibles à notre échelle ? En quoi ces êtres pourraient eux aussi faire partie d’un plus grand ensemble qu’on nommerait, par facilité intellectuelle, Dieu ? Cela commence à se reconnaitre de plus en plus, malgré la frontière stricte de nos corps, nous sommes traversés et constitués de micro-organismes en permanence, nous mangeons et excrétons d’autres êtres.

Parfois, des croyants peuvent reprocher les « plans » de Dieu, et des athéistes, ou plutôt anti-théistes, dire que si Dieu existait il serait un sacré pervers. Ce à quoi j’invoque le jardinage. Je suis jardinier amateur depuis plusieurs années et j’essaie d’être le plus respectueux de chaque plante (et petits animaux, et mycètes), néanmoins je suis obligé de « réguler », sinon telle plante prendrait toute la place, sinon les limaces mangeraient tous mes semis, etc. Quand je fais le jardin, j’ai en tête - en main surtout - l’ensemble et pas seulement une espèce, même si je suis fan de tel et tel être (disons un plant de pavot suprême) en particulier. Si j’arrache un pissenlit ou une giroflée ce n’est pas contre eux mais pour l’ensemble. Il est possible que ce soit proche ou similaire concernant Dieu et le vivant, à supposer que Dieu observe et agisse sur notre monde en permanence et n’ai pas « autre chose à faire ». Et même si il était la source de  « souffrance » et de destruction du monde dans lequel nous vivons, qui nous dit que cette souffrance n’est pas en soi une manière de communiquer ? Par extension, qui nous dit que toute notre existence n’est pas en soi une communication ? L’entité nommée Dieu compose peut-être avec un nombre inimaginable de critères, il fait au mieux à partir de tout cela.

Spirituel ou Psychologique
Intelligence
Mort
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Pseudo-substituts alimentaires aux produits animaux

2/4/2019

 
Cet article a pour visée d’établir un panorama, une perspective d’ensemble des tentatives de création de pseudo substituts aux produits alimentaires d’origine animale.

Usurpations et glissements sémantiques

On peut déjà constater l’usurpation de quelques appellations et formes. L’appellation de « lait » pour désigner des jus de céréales (riz,avoine), légumineuses (soja), ou oléagineux (amande, chanvre). L’appellation saucisse pour désigner des mélanges de farines végétales avec des additifs, des texturants, des gélifiants, et peut être quelques poudres de légumes et aromatiques. L’appellation fromage pour désigner des noix de cajou mixées et fermentées, que certains appelle aussi faux-mages (exotique produit et exotique appellation). L’appellation de beurre pour désigner des oléagineux broyés : beurre de cacahuète, beurre d’amande, etc. L’appellation steak pour des galettes de divers végétaux broyés compressés.
 
On peut aussi constater qu’il y a un souhait de définir ces néo-créations « culinaires » comme de vrais substituts aux produits originaux d’origine animale. Voilà pourquoi j’écris « pseudo-substituts » et non « substituts ». Ce ne sont pas des substituts, au mieux des produits différents, mais aucunement comparables, et donc aucunement substituables.

Histoire d'échecs en chaine

Cela posé, on peut constater que l’ensemble de ces pseudo-substituts - tous très récents dans l’histoire de l’humanité et de la cuisine – sont un chapelet d’échecs rapport aux annonces fracassantes des débuts.

>> Échec nutritionnel déjà, car aucune de ces créations n’est comparable en densité de nutriments assimilables. Rappel, pour éviter le nutritionnisme de papier, qu’on ne va jamais dire d’un poème qu’il manque de lettre H et Y. Pour utiliser une autre analogie mettant en avant l'absurde du nutritionnisme : deux êtres peuvent faire une taille et un poids similaire mais l'un est un homme, l'autre un arbre. Si on regarde sur le papier les mesures, on se dit qu'ils sont pareils ou substituables, alors que dans les faits ils sont très différents. Pareil pour les aliments.

>> Échec commercial aussi, car quantité de produits annoncés comme révolutionnaires (si on vous dit que c'est révolutionnaire, il y a de fortes chances pour que ça ne soit absolument pas le cas) connaissent un pic d’achat, puis stagnent et chutent. Les raisons probables sont que ces aliments sont faits à partir d’aliments exotiques ou trop complexes, voire tout simplement de trop d’aliments en même temps (indigestes). Il n’y a pas d’ancrage local production-consommation, production-transformation (tradition de cuisine-maison populaire). Ces produits sont trop complexes, trop techniques.

Contexte personnel à l'article

Précision. En guise de contexte personnel à cet article, j’ai suivi le prêt-à-penser végépops il y a quelques années de cela. J’ai dû arrêter pour cause de santé. J’ai ensuite réussi à améliorer certains symptômes temporairement via une alimentation dite paléo, puis aussi keto (cétogène). Maintenant, j’ai éliminé énormément de végétaux, les glucides en priorité, et je mange quasiment 100% carnivore, pour mon plus grand bien quotidien et long terme. Depuis ce passage à végéland, j’ai aussi beaucoup appris sur la vraie nutrition, la vraie cuisine, la vraie écologie. Je lutte à mon petit niveau contre ce dogme végépops, car je tiens à la santé de mes proches et de tous (moi le premier donc), je tiens aussi à la préservation des pâturages et des filières d’élevage, des savoirs faires artisanaux en boucherie et à un retour des savoirs-faires maison sur la préparation/cuisson de tous les morceaux des viandes que l’on mange. Cet article s’inscrit donc dans cet objectif.

Lait

Commençons par les tentatives de « remplacer » le lait : les jus de céréales/légumineuses. On pense de suite au jus de soja, suivi par le jus d’amande et de riz. La plupart du temps, ils ne comportent qu’un seul aliment, réhydraté. Mais on trouve aussi des mélanges de plusieurs ingrédients végétaux, parfois renforcés avec des nutriments notamment jus de soja avec calcium (quel type de calcium ? pas précisé), de la vitamine D, ou aromatisés au cacao, additionné de sucre, etc. Si on regarde les informations présentes sur les étiquettes, on réalise de suite que c’est essentiellement de l’eau sucré… et donc peu recommandable pour la santé, notamment dans un contexte où le sucre est dans quasiment tous les plats préparés, sauces, condiments, même dans du jambon de supermarché,  et encore moins recommandable dans un régime très végétal où on obtient ses calories en consommant beaucoup de glucides. De plus, les ingrédients autres que l’eau et le sucre sont en proportion ridicule dans un litre de jus.

Le soja n’est pas une graine excellente pour la santé, à part, sur le papier pour sa quantité de protéine (incomplète). L’amande peut dispenser de meilleurs apports nutritionnels mais elle est aussi source d’allergie, sans compter que ses graisses sont instables et donc oxydées quand on les consomme. Il semble donc mieux de consommer directement des amandes que sous forme de jus (ou de farine). Le riz est essentiellement du sucre. Il apporte quelques protéines (incomplètes), moins que le soja, mais double dose ou plus de sucre. Il semble cependant moins source d’intolérance que le soja et l’amande. Je ne vais pas énumérer tous les jus de céréales, légumineuses et oléagineux qui existent sur le marché industriel des végépops. Ce sont les trois plus populaires et les plus facilement disponibles dans quantité de magasins, supérettes, etc.

On voit donc que ces jus n’ont absolument rien à voir avec du lait, du vrai lait animal fermier, de vache ou autre. Le lait donne des protéines complètes, quantité de minéraux et vitamines, qui sont en plus davantage disponibles pour le corps humain que ces jus de végétaux. Il y a des intolérances au lactose évidemment, mais dans les populations européennes cette intolérance est parmi la moindre au monde, avec bien évidemment des variations au sein de diverses populations, et individus. Le lait est presque un aliment complet, en tous les nutriments, y compris protéines.

Beurre et graisses animales

Il y a des tentatives de remplacer le beurre de lait de vache (ou de chèvre). Le plus comique a été la margarine. Les industriels ont essayé de remplacer le beurre en imitant la texture et en baissant le taux de graisse totale, et surtout en mettant des huiles totalement transformées et donc dénaturées, oxydées, tout ce que vous voulez. La prétention de départ était l’excuse santé, parce que curieusement il y a eu une mode anti-graisse, surtout les graisses dites saturées. Alors il fallait le plaisir naturel du gras, mais sans le gras. Impossible, donc on va mettre du gras différent, du gras végétal en imitant la couleur et la texture naturelle du beurre. Non seulement les margarines n’arrivent pas à imiter le beurre, mais elles sont très mauvaises pour la santé, et probablement pour l’environnement. Impossibles à faire chez soi, elles privent les gens de toujours plus de souveraineté alimentaire.
 
Dans la lignée des remplacements graisseux, les gras de porc, de bœuf et autres ont été remplacé par le tout huile. Dernièrement, on a trouvé que le colza contenait de belle quantité d’omégas 3 et donc on s’est dit que c’était parfait. Paf, grosse production, on en fout partout. On a trouvé sur le papier qu’il y avait des omégas 3 en belle quantité. Quant à savoir si c’est assimilable c’est secondaire du moment qu’on les considère comme comestibles. La plupart des huiles sont oxydées quand on les consomme. Pire quand on les chauffe, pire encore quand on les chauffe à très haute température en friture. Les huiles sont des graisses instables par nature. Seule l’huile d’olive extra vierge pression à froid semble plus stable et moins mauvaise que les autres huiles. Mais même cette huile est souvent de mauvaise qualité, coupée avec d’autres huiles, mal stockée, etc. Rappel que la méditerranée ne consommait pas autant d’huile d’olive il y a peu de temps. Plutôt que sous forme d’huile, beaucoup se sont mis à consommer de belles portions d’oléagineux sous leur forme entière. On parle des noix, des amandes, des cajous, des cocos, des avocats, du cacao. Autant d’aliments exotiques qu’il nous est impossible de cultiver nous-mêmes, et qui provoquent aussi des problèmes sociaux et environnementales énormes, sans compter que beaucoup sont des allergènes notables. Le cacao pourrait être responsable d’une augmentation du risque de problèmes rénaux par sur-consommation.

Viande

Remplacer la viande, est-ce possible ? Non. Mais ça fait des millénaires qu’on essai pourtant. Le pain par exemple est littéralement la création technique d’une chaire (végétale) cherchant à imiter la viande. On a aussi fait en Asie des galettes de soja, appelé tofu, ressemblant vaguement à un mix de fromage et de viande. Aujourd’hui, certains disent qu’il est possible d’avoir l’équivalent de viande en ayant un bon ratio céréales et légumineuses, pas pour les vitamines, juste pour les protéines. Sur le papier ça semble marcher. Mais rien n’équivaut un aliment entier, et complet. Faut se rendre compte que ça fait des millénaires que les humains essaient de remplacer la viande. Peut-être faudrait se rendre compte que ça ne marche pas, non, et qu’au mieux on crée d’autres aliments, des aliments différents mais incomparables.

On a aussi les protéines de soja texturées sur le marché. On a tenté de créer une nouvelle pseudo-viande à base de champignon de laboratoire, le quorn, qui malgré les annonces fracassantes des débuts (tiens tiens y aurait-il une récurrence à identifier ?), semble un vrai échec. Rappel que les champignons sont une forme de vie plus proche des animaux que des végétaux. On a aussi, et on continue, de lorgner sur les algues comme pseudo-viande. Le meilleur exemple est la spiruline qui sur le papier semble un aliment génial, mais qui est indigeste, très cher, et il faudrait des portions importantes de poudre de ces êtres pour arriver (sur le papier) à égaler des viandes en certaines propriétés spécifiques (jamais en totalité, évidemment). Il y aussi eu le projet farfelu lui aussi de créer directement des aliments à base de pétrole, des protéines issues du pétrole. Échec aussi. Enfin, si on n’arrive pas à obtenir suffisamment de protéines végétales on peut toujours proposer des poudres protéinées, ce qui permet de diminuer les excès de calories par rapport au pain et pâtes, de diminuer les sucres totaux, mais qui enlève aussi les vitamines. On peut donc parfois s’approcher sur un critère de la qualité de la viande mais jamais en son entier, ce qui est donc à chaque fois un échec. Certains pensent aussi que les « barres protéinées » peuvent être aussi une « alternative » à la viande. Si on regarde ce qui se fait, on constate qu’il y a beaucoup d’aliments dans la composition, que les protéines ne sont pas du tout très hautes, mais qu’il y a des ajouts de sucres et d’huile.

Rétro In vitro : projet de régression

Aujourd’hui on atteint encore un autre niveau avec la pseudo « viande » de synthèse, ou in vitro. On va cultiver du muscle en laboratoire pour essayer d’obtenir un ersatz de vraie viande. La qualité nutritionnelle de ce « produit » est inconnue, je veux dire sur le papier on pourra peut-être trouver que tel et tel nutriment sont proches, voire très proches de la vraie viande, mais dans les faits, est-ce que l’assimilation sera aussi élevée que la vraie viande ? Y aura-t-il cette entièreté, cette biodisponibilité ? Autant de graisse stable et saine que la viande d’une vraie vache ? Autant de choline, de collagène, etc. ? J’en doute fort. Même si on ajoutait ensuite des graisses qu’on créerait séparément, cela n’équivaudrait jamais à la qualité de l’entièreté d’une vraie viande. En plus de l’absurdité de rendre très dépendant de technologies complexes (donc facteur d’exclusion et de perte de souveraineté alimentaire). En plus de détruire les paysages et les écologies et les sociétés dépendantes de l’élevage réel. Si on n’a plus besoin de vache, alors elles peuvent s’éteindre, quid du « bien-être » animal si l’animal n’existe plus. Cette « alternative » n’en est donc toujours pas une. Malgré les millions investis un peu partout dans le monde pour cette lubie mercantile. Confondre la viande avec du muscle dès le départ c'est mal partie, mais on n'est plus à une incohérence près.

Un peu de poudre ? (aux yeux)

Une autre tentative de remplacement est le repas poudre, qui force de marketing à levier « moral » surf sur le dogme végépops. Feed et Soylent pour nommer les marques les plus emblématiques. Alors là on est dans la SF dystopique. Une fois j’ai regardé la « composition » d’un produit standard de leur gamme de « produits ». Ils ont mis 33% des AJR de tous les nutriments dits essentiels. Déjà, se baser uniquement sur les AJR c’est partir du papier pour l’imposer au réel, c’est hallucinant d’absurdité. Dans la nature, depuis que l’humain existe, il n’y a jamais eu d’aliment à 33% de tous les nutriments. Comprenez ça. Ensuite, pourquoi 33% ? Un tiers pour 1 repas sur trois de la journée ? Absurde. Si on regarde les ingrédients on constate aussi du sucre car juste des vitamines et des minéraux ça ne ferait pas beaucoup de calorie (moins de 33% lol), donc on rajoute du sucre, et peut être de l’huile aussi.

Le remplacement par la diminution

Quand on n’essaie pas de remplacer de bout en bout un aliment animal complet, on essai de diminuer ses proportions. Un exemple marquant est les « crèmes fraiches » de supermarché, où on retire énormément de graisse, voire l’enlève carrément, et on remplace par de la flotte et des épaississants à base de végétaux et ou d’algues. Toujours dans la mode anti-graisse, les laitages 0% de matière grasse permettent certainement de produire beaucoup plus, en faisant en plus de belles marges, parfois avec des rejets ou déchets. Ah, dernière petite anecdote. Les bonbons sont pour la grande majorité conçus à base de gélatine, ce qui permet de recycler des os. Bien sur, pour que ce soit appétant, on rajoute des colorants et surtout du sucre et des arômes artificiels. La gélatine est un aliment non seulement extrêmement sain, mais essentiel car beaucoup de gens ne consomment que des muscles maigres d'animaux qui manque de collagène. Néanmoins, non content de cet état, des producteurs de bonbons se sont dit qu'ils pouvaient retirer le seul ingrédient intéressant pour la santé et le remplacer par je ne sais quel extrait de végétal ou d'algue. Pour illustrer le ridicule de cette obsession mercantile à vouloir remplacer les produits animaux sains par des produits indigestes, sans intérêt nutritionnel.

En résumé : une suite d'échecs millénaires

Tous ces « produits » sont donc bel et bien un échec. Ils ne sont même pas des substituts, au mieux sont-ils des « produits » différents dont la plus grande valeur est leur nouveauté (c'est-à-dire du décor sensoriel vain qui produit un grand gâchis de matières premières et de santé). On pourrait se demander pourquoi on essai de remplacer des aliments très sains, complets, excellents pour la santé ? Probablement par variation, mais surtout par appât du gain. Les huiles végétales par exemple n’étaient jamais consommées, elles servaient pour graisser des rouages, des moteurs, etc. Alors les valoriser, de manière alimentaire, permet d’augmenter énormément les profits. De même, avec la mode des fibres, on a mis sur le marché alimentaire des rejets des céréales, du son de blé, du son d’avoine qui en plus sont souvent vendus plus chers que le cœur des céréales en question. Un déchet qui devient par magie comestible et plus cher que le produit initial, que demander de plus ?

Chaque fois qu'on essai de remplacer un aliment animal complet, on le fait essentiellement par des végétaux. Moins de graisses saines et moins de viandes se traduisent par une compensation en sucre et huile, car il faut des calories et si la laitue pourvoit a priori de bonnes quantités de vitamines et minéraux, il est impossible d'obtenir ses calories minimum en mangeant que de la salade. Du coup, la majorité des individus s'orientent vers du pas cher et des bombes caloriques (végétales). On remplace une viande complète par un ensemble de sous-produits du trio sucre-farine-huile. Or, les huiles sont oxidées, la farine est du sucre, le sucre est du sucre. Les nutriments sont partis mais les calories augmentent. Est-ce une "alternative" ? Non, c'est de la malnutrition vendue comme saine (et pire que ça, le culot de labelliser ça "éthique" sic). Ces tentatives sont non seulement des échecs mais en plus ils mettent la santé en jeu, augmentent les risques de diabètes, de maladies cardio-vasculaires, de troubles mentaux, de troubles métaboliques,  etc.

Si on veut cesser cette mascarade il convient donc de manger de la vraie viande entière, en bonne quantité, toutes les parties possibles et pas que le muscle maigre, élevée localement. Le vrai contre le faux. Le local contre l'uniformisation stérilisatrice. Le tissu social et économique local robuste contre l'anonymat et la fragilité de la surenchère mercantile et servile. Des aliments entiers et complets contre les substituts et les poudres, et les gélules et les médocs.
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