Perso, qu'une personne puisse diriger soixante dix millions de personnes tient du complot. On peut aussi reconnaitre qu'il y a des personnes capables de faire abstraction de l'humain, mais également des technocrates qui voient des chiffres et un plan de travail à respecter, des sociopathes aussi. Si une personne, comme le président d'un pays d'Asie qui comporte plus d'un milliard de personne n'est pas un complot parce que c'est officiel, alors que le fait même est inimaginable, comment peut-on penser qu'à échelle similaire, mais aussi inférieure, il puisse n'y avoir aucun président dissimulé, aucune organisation, aucun plan ? Il y a bien la mafia, le crime organisé, des sectes internationales. Certes, cela peut conduire à voir des complots partout si on devient déraisonnable. Cela peut aussi conduire à surestimer le pouvoir réel et la capacité d'une minorité à conduire des milliards de personnes. Par excès, on peut voir des connexions entre toute chose, et dégager des significations partout. Il n'y a rien de spécial à de telle déclaration, tout est effectivement interrelié. Mais c'est l'obsession, le fait de rapporter tout à une seule idée qui est en cause, en réalité. Il y a un point où cela est ingérable et où cela ne signifie plus rien.
Pour résumer, il peut donc y avoir une part pathologique à voir des complots partout. Mais partir de ce constat pour dire qu'il n'y a aucun complot est une forme de complotisme inversé. Accuser quelqu'un, un propos de complotisme permet de couper court au délire mais aussi à la réflexion. Passer de "il y a des complots partout" à "il n'y a aucun complot" revient à la même chose.