9 raisons pour ne pas méditer
Je pratique la méditation depuis plusieurs années. J’ai écris un petit livre sur comment méditer. Pourtant quelque chose me chagrine sur ce topo. A écouter (et lire) les gens, ça y est, tu médites tu contrôles ta vie à 100%, tu deviens un sage, un être évolué haut perché. Beh, comment dire… ? Non. Déjà, on va se calmer illico, la méditation ça renvoie à plusieurs types de méditation en fait, et pas qu’une seule. Détruisons tout de suite l’idée qu’il y aurait même des types de méditations. Non, il y a autant de méditations que d’individus et de séances. Détruisons aussi l’idée qu’il FAILLE méditer, que ça s’adresse à tout le monde et que c’est forcément bénéfique, utile ou je ne sais quoi d’excessivement positif. Comme on fait l’apologie sans restriction ni nuance de la pratique de la méditation dans les médias et consœurs, je vais m’atteler dans cet article à dépeindre une poignée d’inconvénients et points négatifs.
1- La méditation est largement surestimée
Comme dit en intro, oué faut arrêter de rêver la méditation. La plupart des « grands » pratiquants qui en parlent insistent eux-mêmes sur le côté très terre à terre de cette pratique. Faut pas jouer un scénario, faut pas s’attendre à des miracles, faut pas croire qu’une bénédiction nous tombera dessus comme la pomme sur la tête de Newton. L’épiphanie n’est pas le but. Ni une efficacité, ou productivité au travail ne sera forcément atteinte. Ni aucune autre des promesses habituelles.
2- Encore un truc de bouddhiste
Bah oué, on a beau dire ouin ouin c’est laïc, il n’empêche, la tradition religieuse qui a le plus exploité et décrit ce genre d’exercice reste le bouddhisme. Bouddha bouddha gouda ! Donc on reste captif de ce dogme quand on cherche des sources d’informations, un enseignant, un livre, une vidéo, des conseils, etc. Oui, ça PEUT être laïc, mais dans les faits, bah difficile de ne pas bercer dans cette religion à un moment ou à un autre. Sinon, on a une autre méditation propre à nous autres où il s’agit juste de s’assoir dans un environnement relativement neutre (devant la mer, un feu, un jardin, etc.) et de laisser ses pensées dériver ou orienter (réflexion, raisonnement) sur un sujet son flot spirituel. Ainsi, il faut se débarrasser du bouddhisme, décloisonner cette pratique, la renouer à nos propres racines.
3- Déconnecté, isolé
A force de vouloir se recentrer sur soi, on peut finir par devenir intolérant à tout ce qui n’est pas soi. On s’enferme dans notre tête et notre discipline de séances d’1h par jour, de tapis et de banc de méditation, notre folklore intérieur et protégé. Ca peut être bien, mais ça peut aussi devenir pathologique. Une personne très introvertie peut le devenir encore plus. Une personne avec des problèmes psychologiques peut les extrapoler plutôt que de s’en défaire ou soigner. Effectivement, on apprend rapidement avec la méditation à ne pas s’identifier à tous les vents (émotions & pensées) de notre caboche. Et du coup, il peut survenir une dissociation de la personnalité, ce qui n’est pas à souhaiter.
4- Idéal pour se faire manipuler
En méditation on peut facilement atteindre des états de conscience modifiée, dont une sorte d’hypnose, c'est-à-dire une ouverture différente pour notre esprit qui peut subitement se retrouver perméable à des paroles ou gestes qui en temps normales auraient été comme la pluie sur un k-way. Ainsi, en s’inscrivant à un cours d’initiation à la méditation, même si c’est en groupe, et donc a priori plus « sain » qu’en tête à tête avec un « maitre », on peut vite se retrouver avec des méditations intercalées de récitations hasardeuses et bancales, de diverses suggestions plus ou moins subliminales plus ou moins honnêtes. Bref, on devient vulnérables, et ce n’est donc pas souhaitable. Attention, sectes, manipulateurs, amateurismes expérimentaux.
5- Passivité existentielle
La méditation poussée, stricte, peut facilement nous faire débouler jusqu’au ravin de l’inertie. On est bien dans sa posture de lotus ou demi-lotus, avec un sourire d’ange, enfermé dans ses habitudes, son folklore bien-être en papier. Mais on accepte tout, même l’affront, l’humiliation, la non-action, etc. Non ! La méditation ne doit en aucun cas aboutir sur une passivité existentielle, au contraire, il faut savoir être plus critique, plus nuancé, plus constructif. Ce n’est pas être sage que de tout accepter telle quelle comme étant une vérité absolue sur laquelle nous ne pouvons rien et n’avons rien à redire. Humilité ne veut pas dire soumission totale à tous les évènements que nous rencontrons. Il faut savoir non pas s’assoir, mais aussi se tenir debout. Aussi, pour rejoindre la raison 4, la méditation peut aboutir à être une transe de soi sur soi en soi, c'est-à-dire à un narcissisme exacerbé et extrêmement pervers et pugnace. On se regarde, on s’écoute, et on ne se sent bien qu’en faisant cela. C’est mortifère. Affirmons la vie, sacrebleu !
6- Risques de problèmes cardiovasculaires
On expose souvent cela comme un point positif, mais baisser la tension peut être préjudiciable sur la santé. Certaines personnes ont déjà des tensions basses, rien de sert de les diminuer encore. Certaines personnes ont des tensions élevées mais faire une petite marche peut s’avérer largement plus indiqué que de s’asseoir 20min car on s’assoit déjà beaucoup toute la journée ce qui abouti à une augmentation de la tension. De même, le rythme cardiaque diminue grandement en état méditatif, mais certaines personnes ont déjà des rythmes lents, mieux vaut stimuler en douceur que de ralentir.
7- Organes au ralenti (digestion surtout)
La respiration baisse en volume et en rythme. La fréquence cardiaque baisse également. Bref, tout le corps baisse en intensité, sauf peut être le crâne/cerveau, et certains sens (ouïe). Il est souvent conseillé de ne pas manger avant la méditation et oui, c’est une cata de méditer le ventre plein. Mais au-delà de ce conseil pratique, l’activité du corps a tendance à ralentir, notamment les organes, dont intestins et estomacs qui peuvent devenir paresseux. Ce qui est assez préjudiciable pour la santé. Donc molo molo sur la médiation assise, les durées prolongées.
8- Posture néfaste
Dans toutes les représentations populaires de la méditation on a un individu les jambes croisées en lotus ou demi-lotus, les mains sur les genoux ou dans le giron du bas ventre. Beh cette posture est tout simplement impossible pour quantité de gens. De plus, forcée, cette posture peut créer des tensions additionnelles au quotidien, ce qui n’est guère souhaitable. Lotus et demi-lotus sont difficiles à réaliser correctement et moult dysfonctions peuvent en résulter, spécialement sur : cage thoracique, bas de la colonne vertébrale, nuque et bassin. Une autre posture assise est donc à privilégier : ou debout, ou allongé, ou même en marchant.
9- D'Autre chat à caresser
(c'est mieux que fouetter)
Beaucoup d’autres activités peuvent nous donner plus, nous enrichir plus que cet exercice souvent présenté comme un miracle, ou immaculé, 1000% garanti pur d’la sagesse de ouf sa maman. Oui, la méditation du randonneur en pleine ascension, la concentration du basketteur au tir, la légèreté d’esprit du skateur sur du béton neuf, le repos de prendre un café silencieusement dans un jardin où des oiseaux chantent, la résistance mentale d’éliminer de son esprit toutes l’agitation d’une artère de ville bondée et très bruyante, etc. Vous avez en tête « ce serait bien de faire de la méditation », mais vous avez la flemme, et pas la patience de vous y mettre, et bien ok, ne le faites pas ! Restez tranquille, n’vous agitez pas sur les « il faudrait ». Pas la peins de jouer les bouddha. D’autres activités vous appellent ? Allez-y !
T'es méchant Valentin !
Pourquoi, mais pourquoi taper sur la méditation, mec ? Hmm, bonne question. Tout d'abord, le plaisir de tordre les modes superficielles : méditer, détox, vegan, prononcer les e muets, tout le paquet. Ensuite, parce qu'on encense sans nuance cette pratique. Si toutefois la discipline vous intéresse, vous trouvez un petit livret pour vous guider >>> ici.
