Toujours intéressant il est de poser un contexte. Ici, je vais tenter de mettre en perspective mes diverses publications.
J'ai commencé par méditer intensément, étudier des traditions spirituelles diverses, pratiquer le yoga, mettre en place différentes alimentations, etc. De ceci, j'en ai réduit un livre court, composé de phrases courtes qui s’enchaînent en courts chapitres. J'ai pris plusieurs discours qui en apparence sont éparses voire parfois opposés, et j'en ai retenu l'essentiel et le commun. Ce livre m'a pris deux ans en tout et pour tout. Je voulais qu'il soit simple, accessible, sans jargon, sans mille références académiques prérequises. Ainsi, ce livre n'est pas une prétention, je n'apporte par lui aucune nouveauté, juste une reformulation condensée et épurée. Le titre était une petite plaisanterie, un jeu de mot dont j'étais assez content et qui illustrait bien le propos de fond : Le manifeste du parti comme une liste au vent. Cependant, au fur et à mesure que j'en parlais, qu'on en parlait autour de moi, je me rendais compte que les gens étaient intéressés de mes écrits, mais que le simple titre évoquant de loin le communisme les traumatisait. Je voyais les revers de main à l'évocation phonétique du communisme. Cela m'a choqué. J'ai fini par me dire qu'il fallait changer ce titre. Aussi était-il un brin long. Alors voici mon livre SPIRITORAMA.
Comme c'était mon premier livre, j'ai du y mettre beaucoup de temps et d'effort, d'énergie. A sa publication, un soulagement, puis après, une sorte d'impression de désert. Que faire?
S'en est suivi quelques scribouillages de poésie, de courts essais, de nouvelles. Mais rien de bien construit en somme.
J'ai rassemblé quelques écrits poétiques en vers sur les mêmes thèmes que le précédent livre, et en ai fait une cohérence d'ensemble qui pouvait donc former ce qu'on appelle livre. Celui-ci s'intitule : L'oubli d'un peut être. A la naissance l'ersatz.
Puis, dans toutes mes lectures - précisons que j'ai commencé à lire après le "bac" seulement - je m'étais forcément intéressé au mouvement transhumain, indispensable selon notre mode de vie actuel. Alors les questions existentielles, déjà présentes dans mes précédents livres, revenaient sur le devant par cet analyse technologique de notre société. Il me fallait composer à nouveau. La tâche paraissait gigantesque au début car je souhaitais combiner vraiment énormément de sujets différents afin de les relier pour de bon dans les mots et dans les esprits. Mais, petit à petit, ce gigantisme se réduisit. On te pose la question de savoir où ça en est ton écriture, et tu dis que c'est en cours, mais tu ne peux véritablement donner de dates. Car mon souci n'était pas l'urgence, mais la satisfaction de l'ensemble pour son effet à la lecture. Je sais et je le sais de mieux en mieux, l'écrit est un mode de communication très spécial. Donc voilà après moult transformations, réécritures, restructurations mon livre EXTENSION paraissait.
Pour ne pas trop surcharger ce livre EXTENSION, j'ai concédé à en réaliser deux en rapport. Le deuxième s'appellera ABHUMAIN. Ces deux livres s'adressent à tout le monde, mais je conçois que leur lecture ne peut se faire comme un roman d'été sur un transat. Ce sont des écrits intenses et concentrés qui en disent beaucoup en peu de mots. Mon objectif était de faire fusionner plusieurs courants. Ainsi EXTENSION présente des extraits d'essais, des extraits de théâtre, des extraits de poésie, etc. Le lecteur navigue d'un genre à un autre afin qu'il ne puisse véritablement se fixer, se déterminer sur la nature du livre. Voilà, c'est dit, ce livre propose avec dessein une structure signifiante en elle-même et accompagnant le propos central. ABHUMAIN laisse tomber les différents genres pour se concentrer sur le propos et compléter ce qui a été invoqué dans EXTENSION, offrant d'autres perspectives tout aussi fascinantes.
Je suis très fier de mes livres, surtout des deux derniers.
Si certains de mes livres sont payants, ce n'est pas pour me faire de l'argent sur le dos du lecteur. Certes, ils sont un produit comme un autre, soumis donc à - selon les termes économiques - un marché et ses "lois". Cependant, beaucoup de produits apportent un confort, deviennent des biens dont on s'entoure. Ici, je propose quelque chose d'inédit qui m'a demandé du temps et de l’énergie, de la volonté. Le prix fixé est justifié par la qualité de l'impression en papier, vraiment très belle. Puis, par le fait de donner de la valeur à cet engagement d'écrire, de transmettre de manière indépendante, hors enjeu politique ou économique ou idéologique. Tout ce que je perçois en € lorsqu'une personne se procure mes livres n'est pas pour acheter des futilités, mais pour me permettre de continuer à expérimenter, à réfléchir, à écrire, à créer. A moins d'être une multi-tête de rayon en littérature, on ne peut espérer avoir un retour à la mesure de son investissement personnel, émotionnel, intellectuel, spirituel, et corporel. Vous lecteurs je vous invite à vous tourner vers l'indépendant, vers le petit auteur, vers une démarche de recherche enrichissant la lecture même, du livre peu diffusé, peu formaté. Vous ne pouvez pas "perdre" votre argent à ne pas acheter les bestsellers et autres produits d'un star système dépassé. La grande diffusion d'un livre ne traduit pas forcément sa valeur, sa qualité et ce qu'il peut nous apporter en tant qu'être humain. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'auteurs de qualité, réalisant des choses innovantes, mais ils sont noyés dans la masse. C'est comme pour acheter des légumes, vous pouvez aller dans un supermarché avec les mêmes légumes de même taille, de même couleur, de même forme toute l'année, ce qui parait bien et confortable, mais qui en réalité traduit un système et une qualité gustative/nutritionnelle très pauvre, socialement détestable. Ce système fait pression sur les gens qui produisent véritablement quelque chose d'essentiel pour la vie : se nourrir. Tandis que vous pouvez vous mettre à cultiver quelques légumes, acheter des légumes en circuit court, à votre voisin, à une "ruche qui dit oui".
Oui oui oui.