Usurpations et glissements sémantiques
On peut aussi constater qu’il y a un souhait de définir ces néo-créations « culinaires » comme de vrais substituts aux produits originaux d’origine animale. Voilà pourquoi j’écris « pseudo-substituts » et non « substituts ». Ce ne sont pas des substituts, au mieux des produits différents, mais aucunement comparables, et donc aucunement substituables.
Histoire d'échecs en chaine
>> Échec nutritionnel déjà, car aucune de ces créations n’est comparable en densité de nutriments assimilables. Rappel, pour éviter le nutritionnisme de papier, qu’on ne va jamais dire d’un poème qu’il manque de lettre H et Y. Pour utiliser une autre analogie mettant en avant l'absurde du nutritionnisme : deux êtres peuvent faire une taille et un poids similaire mais l'un est un homme, l'autre un arbre. Si on regarde sur le papier les mesures, on se dit qu'ils sont pareils ou substituables, alors que dans les faits ils sont très différents. Pareil pour les aliments.
>> Échec commercial aussi, car quantité de produits annoncés comme révolutionnaires (si on vous dit que c'est révolutionnaire, il y a de fortes chances pour que ça ne soit absolument pas le cas) connaissent un pic d’achat, puis stagnent et chutent. Les raisons probables sont que ces aliments sont faits à partir d’aliments exotiques ou trop complexes, voire tout simplement de trop d’aliments en même temps (indigestes). Il n’y a pas d’ancrage local production-consommation, production-transformation (tradition de cuisine-maison populaire). Ces produits sont trop complexes, trop techniques.
Contexte personnel à l'article
Lait
Le soja n’est pas une graine excellente pour la santé, à part, sur le papier pour sa quantité de protéine (incomplète). L’amande peut dispenser de meilleurs apports nutritionnels mais elle est aussi source d’allergie, sans compter que ses graisses sont instables et donc oxydées quand on les consomme. Il semble donc mieux de consommer directement des amandes que sous forme de jus (ou de farine). Le riz est essentiellement du sucre. Il apporte quelques protéines (incomplètes), moins que le soja, mais double dose ou plus de sucre. Il semble cependant moins source d’intolérance que le soja et l’amande. Je ne vais pas énumérer tous les jus de céréales, légumineuses et oléagineux qui existent sur le marché industriel des végépops. Ce sont les trois plus populaires et les plus facilement disponibles dans quantité de magasins, supérettes, etc.
On voit donc que ces jus n’ont absolument rien à voir avec du lait, du vrai lait animal fermier, de vache ou autre. Le lait donne des protéines complètes, quantité de minéraux et vitamines, qui sont en plus davantage disponibles pour le corps humain que ces jus de végétaux. Il y a des intolérances au lactose évidemment, mais dans les populations européennes cette intolérance est parmi la moindre au monde, avec bien évidemment des variations au sein de diverses populations, et individus. Le lait est presque un aliment complet, en tous les nutriments, y compris protéines.
Beurre et graisses animales
Dans la lignée des remplacements graisseux, les gras de porc, de bœuf et autres ont été remplacé par le tout huile. Dernièrement, on a trouvé que le colza contenait de belle quantité d’omégas 3 et donc on s’est dit que c’était parfait. Paf, grosse production, on en fout partout. On a trouvé sur le papier qu’il y avait des omégas 3 en belle quantité. Quant à savoir si c’est assimilable c’est secondaire du moment qu’on les considère comme comestibles. La plupart des huiles sont oxydées quand on les consomme. Pire quand on les chauffe, pire encore quand on les chauffe à très haute température en friture. Les huiles sont des graisses instables par nature. Seule l’huile d’olive extra vierge pression à froid semble plus stable et moins mauvaise que les autres huiles. Mais même cette huile est souvent de mauvaise qualité, coupée avec d’autres huiles, mal stockée, etc. Rappel que la méditerranée ne consommait pas autant d’huile d’olive il y a peu de temps. Plutôt que sous forme d’huile, beaucoup se sont mis à consommer de belles portions d’oléagineux sous leur forme entière. On parle des noix, des amandes, des cajous, des cocos, des avocats, du cacao. Autant d’aliments exotiques qu’il nous est impossible de cultiver nous-mêmes, et qui provoquent aussi des problèmes sociaux et environnementales énormes, sans compter que beaucoup sont des allergènes notables. Le cacao pourrait être responsable d’une augmentation du risque de problèmes rénaux par sur-consommation.
Viande
On a aussi les protéines de soja texturées sur le marché. On a tenté de créer une nouvelle pseudo-viande à base de champignon de laboratoire, le quorn, qui malgré les annonces fracassantes des débuts (tiens tiens y aurait-il une récurrence à identifier ?), semble un vrai échec. Rappel que les champignons sont une forme de vie plus proche des animaux que des végétaux. On a aussi, et on continue, de lorgner sur les algues comme pseudo-viande. Le meilleur exemple est la spiruline qui sur le papier semble un aliment génial, mais qui est indigeste, très cher, et il faudrait des portions importantes de poudre de ces êtres pour arriver (sur le papier) à égaler des viandes en certaines propriétés spécifiques (jamais en totalité, évidemment). Il y aussi eu le projet farfelu lui aussi de créer directement des aliments à base de pétrole, des protéines issues du pétrole. Échec aussi. Enfin, si on n’arrive pas à obtenir suffisamment de protéines végétales on peut toujours proposer des poudres protéinées, ce qui permet de diminuer les excès de calories par rapport au pain et pâtes, de diminuer les sucres totaux, mais qui enlève aussi les vitamines. On peut donc parfois s’approcher sur un critère de la qualité de la viande mais jamais en son entier, ce qui est donc à chaque fois un échec. Certains pensent aussi que les « barres protéinées » peuvent être aussi une « alternative » à la viande. Si on regarde ce qui se fait, on constate qu’il y a beaucoup d’aliments dans la composition, que les protéines ne sont pas du tout très hautes, mais qu’il y a des ajouts de sucres et d’huile.
Rétro In vitro : projet de régression
Un peu de poudre ? (aux yeux)
Le remplacement par la diminution
En résumé : une suite d'échecs millénaires
Chaque fois qu'on essai de remplacer un aliment animal complet, on le fait essentiellement par des végétaux. Moins de graisses saines et moins de viandes se traduisent par une compensation en sucre et huile, car il faut des calories et si la laitue pourvoit a priori de bonnes quantités de vitamines et minéraux, il est impossible d'obtenir ses calories minimum en mangeant que de la salade. Du coup, la majorité des individus s'orientent vers du pas cher et des bombes caloriques (végétales). On remplace une viande complète par un ensemble de sous-produits du trio sucre-farine-huile. Or, les huiles sont oxidées, la farine est du sucre, le sucre est du sucre. Les nutriments sont partis mais les calories augmentent. Est-ce une "alternative" ? Non, c'est de la malnutrition vendue comme saine (et pire que ça, le culot de labelliser ça "éthique" sic). Ces tentatives sont non seulement des échecs mais en plus ils mettent la santé en jeu, augmentent les risques de diabètes, de maladies cardio-vasculaires, de troubles mentaux, de troubles métaboliques, etc.
Si on veut cesser cette mascarade il convient donc de manger de la vraie viande entière, en bonne quantité, toutes les parties possibles et pas que le muscle maigre, élevée localement. Le vrai contre le faux. Le local contre l'uniformisation stérilisatrice. Le tissu social et économique local robuste contre l'anonymat et la fragilité de la surenchère mercantile et servile. Des aliments entiers et complets contre les substituts et les poudres, et les gélules et les médocs.