Qui, comment, pourquoi ?
- Anciennement avec une alimentation végé (végétarien ou végétalien ne fait ici aucune différence)
- Problèmes de peau (psoriasis, acné, autres)
- Problèmes d'articulation (arthroses diverses)
- Problèmes mentaux (dépression, anxiété, etc.)
- Problèmes digestifs (gonflements, gaz, reflux gastrique, douleurs stomacales, intestinales, diarrhée, etc.)
Je garderais ces cinq raisons en priorité, bien qu'on puisse en dégager d'autres symptômes comme le surpoids, troubles du sommeil, etc. Si vous même, qui lisez ce billet, êtes dans une situation spécifique relative à l'adoption d'une diète carnivore, je vous prie de m'en faire part, ce sera joie de vous lire.
Mon cas
Non mais attends, de la viande ?
LEs reproches
Parmi les remarques à l'encontre de la diète carnivore, il y a le microbiome. Évidemment, le sujet est tout nouveau, personne quasiment ne parlait de ça il y a 10ans et maintenant on répète tous microbiome en chaîne. Dans l'hypothèse où la diète carnée provoquerait une certaine déficience dans la quantité ou qualité du microbiome, il convient de rappeler qu'on se nourrit soi en premier, càd sa propre échelle d'existence biologique avant d'être nourri en seconde main par des microorganismes. A vrai dire, l'argument principal lié au microbiome est l'absence de "fibre". Or, on sait que toutes les fibres ne se valent pas. Les fibres de persil ne sont pas les mêmes que les fibres de blé complet. En quoi aussi les viandes n'auraient aucune "fibre" ? L'exemple qui me vient à l'esprit est la sardine en boite qu'on mange avec les écailles et les arrêtes par exemple. Si on parle de microbiome, selon le livre de Giulia Enders, le charme discret des intestins, il n'est à aucun moment dit que la viande est incompatible avec le microbiome, voire délétère tout court, sauf en cas de prolifération agressive d'helicobacter pylori. Mais la corrélation avec la viande n'est pas certaine. Plutôt avec les conditions d'hygiène et la transmissions orale. Et l'infection semble plus importante partout ailleurs qu'en Europe où justement on tend encore à consommer plus de viande qu'ailleurs. De quoi réfléchir à deux fois (au moins !) avant de relayer des corrélations clairement fausses.
questions de méthodologie
Il y a quand même un paradoxe insurmontable dans cette obsession vg à tailler la viande. On prend des nutriments en abondance de la viande et on essai de trouver des aliments autres (végétaux) qui nutriment par nutriment ont des meilleurs taux (sur le papier, et sans mentionner la biodisponibilité). La référence reste donc la viande, et on est dans une espèce d'imitation dans la nutrition même de la qualité nutritionnelle exceptionnelle de la viande.
Quels avantages à cette diète ?
Ensuite il y a réduction de la diversité souvent (si on part du principe que la plupart des gens consomment plein de sortes de légumes et viandes différentes, ce qui n'est pas le cas), donc meilleure digestion, meilleure assimilation possible par cette voie. Ce point indique au passage qu'une diète carnivore devrait probablement chercher une belle diversité au sein des aliments carnés, et pas que du steak-haché. Quelque part on se spécialise à digérer tel type d'aliment. Ce qui est curieux d'ailleurs est de rendre synonyme variété avec plantes, alors qu'il y a quantité de morceaux différents et quantité de viandes différentes. Mais l'idée ici est que certains font une sorte de mono-diète avec du bœuf. L'idée de mono-diète est ancienne. Trop de diversité, surtout en permanence, tous les jours est probablement une mauvaise idée sur le long terme. Encore une fois, cette diversité est rendue presque nécessaire parce que les aliments végétaux sont moins riches en nutriments assimilables. La diversité est intéressante dans une optique de sureté alimentaire si jamais on manquait de nos plus précieux aliments, on pourrait compenser. Cette réduction de diversité concerne aussi la complexité des aliments et préparations industrielles qui contiennent pleins d'adjuvants dont émulsifiants et stabilisants qui sont peut être lourds à digérer.
Suppression des anti-nutriments de certaines plantes, et donc de tous les problèmes associés. Par exemple la simple salade peut donner des douleurs d'estomac à certains. Beaucoup on du mal à digérer les ognons, et dans la même famille de plante les poireaux et l'ail. La peau et les grains de tomate peuvent causer beaucoup de problèmes inflammatoires aussi. Un composé (acide oxalique) du cacao, qu'on retrouve aussi dans quantité d'autres plantes comme les patates douces, le sarrasin, amande, et autres, peut aussi s'accumuler dans les reins.
Plus aucun glucide simple, et quasiment plus de glucides tout court si diète stricte. Donc pas ou peu de pic glycémique, ou du moins dans des proportions moindre que par un dessert classique (sucre, huile, farine).
A part si on mange du steak-haché à tous les repas, manger de la viande requiert de mâcher beaucoup. Surtout les viandes "rouges". A vrai dire mâcher beaucoup plus que la plupart des végétaux ! Aujourd'hui les gens mâchent le plus avec un chewing gum qui curieusement est encore du sucre. On sait que mâcher est bon pour mieux assimiler. Est-ce que du pain blanc et des biscuits ça se mâche beaucoup ? Absolument pas. Est-ce que de l'huile ça se mâche ? Non. Est-ce que des légumes cuits ça se mâche ? A peine. Il n'y a qu'en mangeant cru ou très légèrement cuit qu'on mâche vraiment les légumes et fruits.
Quasiment plus aucune fibre végétale. Et oui, pour ces adeptes de la diète carnivore, il semble que la plupart des fibres végétales soient irritantes pour le système digestif. A vrai dire, il est possible que l'effet pseudo bénéfique des fibres qu'on observe aujourd'hui soit dû en priorité par l'effet d'hormèse. Les fibres empêchent d'assimiler tel nutriment et tel nutriment et donc nous met dans un état proche du jeûne (de nutriment) tout en ayant des surplus caloriques par les glucides abondant. Ce qui pourrait expliquer en partie pourquoi certains en régime vg sont gros et d'autres au contraire squelettiques. Être obèse peut être une réponse du corps à un stress, car il va chercher à stocker car il n'a pas de nutriments, ou peu de nutriments, et ne dispose que de calorie des glucides avec les pics et yoyos glycémiques que cela engendre.
Augmentation des protéines qui contrairement à l'idée véhiculée ces derniers temps sont absolument indispensables en bonnes proportions au quotidien. Je veux dire, en proportion bien supérieure à ce qu'on a été amené à penser jusqu'à lors. Ce sont des protéines complètes qui sont excellentes pour les muscles, les os, mais globalement pour tout le corps afin notamment de réparer tous les dégâts du quotidien et des stress, ce qui expliquerait que "la viande guérie" (meat heals).
Potentiels problèmes ?
Ne pas manger suffisamment, car la satiété est importante par la viande, surtout avec l'effet de jeûne, on pourrait avoir tendance à manger pas assez calorique (si que des parties très maigres), le minimum calorique journalier. D'où le choix du bœuf en priorité sur les autres viandes selon beaucoup d'adeptes carnis.
Manger trop, car c'est bon et qu'on s'est habitué à l'effet de satiété des débuts.
Difficulté à maintenir un bon ratio graisse et protéine. Trop de graisse rapport au niveau de protéine et inversement. Manger que de la viande très maigre est probablement une mauvaise idée dans le contexte de cette diète.
Mauvaise qualité de viande, donc ratio omégas mauvais (bien que moins mauvais qu'avec les huiles végétales), probablement plus de risque d'acidose, surtout avec des laitages industriels et des graisses oxydées.
Certaines personnes ne peuvent pas adopter une telle diète. Elle n'as pas vocation à devenir la norme. Rappelons que beaucoup viennent à cette diète pour résoudre de sérieux problèmes de santé et pas pour une raison frivole. Bien que par effet de groupe ce puisse être le cas.
Pour les carnivore 100% ou presque il semble y avoir des effets de transition plutôt désagréables. Cependant cette "transition" n'est pas comme la "détox" qui dure des année par certains gurus vg. On parle ici d'une à trois semaine maximum, et cela ne concerne pas tous les explorateurs carnis.
Les fromages peuvent provoquer une constipation, si le terrain est favorable. On peut aussi avoir tendance à en sur-consommer au détriments de la viande et donc perdre les bénéfices initiaux de cette diète carnée. Apparemment, pour certains, les fromages au lait cru, ainsi que le lait cru sont beaucoup mieux assimilés que les versions écrémées, demi-écrémées et pasteurisées.
Au plus il y a exclusion des plantes, au plus les réincorporer même momentanément risque chez certains de poser encore plus de problèmes, car la tolérance sera diminuée. Et aussi le sentiment de satiété de toutes les plantes vont largement diminuer. Phénomène d'hormèse.
Aucune perspective long terme. A vrai dire on la rapproche de la diète cétogène ou "keto", dans ses aspects positifs.
Semble donner à certains une couleur de peau rosée par endroit, et semble développer le dessous des yeux un peu comme si on été fatigué aussi, à en juger par les vidéos et photos disponibles.
Certains reportent une glycémie élevée, et bien sur du cholestérol.
Précisions additionnelles
A l'échelle de population, si une personne va dans un sens à fond, il apparait fort probable qu'il y aura un phénomène d'ajustement contraire. La diète carnivore répond parfaitement à ce phénomène où des individus tentent depuis quelques dizaines d'années d'imposer au monde une diète supposée entièrement végétale (ce qui est tout simplement impossible car la vie n'est pas uniquement "végétale"). La diète carnivore répond à ce besoin de justesse, néanmoins on voit des biais de groupes apparaitre, déjà le biais de la nouveauté, le biais de se voir enfin "autorisé" à manger ces aliments qu'on honnit depuis des décennies, le biais de croire que ça va tout résoudre, le biais de croire que c'est parfait ou 100% adapté. Pour compenser l'impression de diète "extrême" qu'on peut avoir quand on entend parler de cette histoire, il faut aussi se rappeler que beaucoup de ces adeptes sont passés par des souffrances chroniques importantes, voire carrément paralysantes. Elles ont essayé tel traitement et telle diète consensuelle, et tel conseil avant d'en arriver là. Ce qui ne veut pas dire que cette diète est la "dernière chance", au contraire, mais qu'il faut considérer le niveau de détresse et de souffrance profonde qu'ont connu ces individus. Il faut aussi considérer les sensations horribles d'appréhender de manger car on va se chopper des maux de suite après, considérer également les sensations étranges de manger sans satiété, càd manger mais n'avoir pas l'impression d'avaler quoi que ce soit de nourrissant. Discuter alimentation n'est pas anodin ou superflu. Quand quelqu'un vous dit que votre aliment principal est "mauvais pour la santé", ou qu'il faudrait arrêter voire interdire d'en manger ça équivaut à dire qu'on peut souffrir et crever gentillement. D'où, en partie, le côté émotionnel à l'encontre de ces doctrines ambiantes pro-végétales.
Perspectives diverses
Au delà de la diète
Il semble aussi y avoir une mise en accusation de certaines firmes de l'industrie agro-alimentaire, dans le sens qu'elles enjoignent à remplacer des produits par des substituts végétaux. Fausses viandes, faux steaks, faux fromages. Le marketing végétale, détox, soit-disant sain. Les marges de ce secteurs peuvent être énormes comparés à des aliments entiers frais de qualité et animales. De plus ce sont des substituts et qui ne sont donc pas aussi complets dans leur apport nutritionnel. Il faut donc des suppléments, plus de suppléments, voire même des suppléments directement dans les produits transformés comme on peut le voir dans les jus de soja enrichis en calcium, ou des smoothies enrichis en vitamine C et B, etc. C'est donc beaucoup de profits en perspectives, pour des résultats santé bien inférieure à une diète plus traditionnelle. De probables fusions entre agro-alimentaire et pharmaceutique. Autant de tendances qui ne vont pas dans le sens d'une indépendance de la science nutritionnelle, ni d'une souveraineté alimentaire et sanitaire individuelle.
Le gotha carni
Ce qui est prévisible
Autre point négatif est le coût de cette diète. Dans l'histoire récente, la part des revenus allouée à l'alimentation a considérablement diminuée... mais la part des traitements médicaux en tous genre a quant à elle explosé... et souvent sur le dos du contribuable ou en empêchant des personnes de se faire soigner sur critère économique. Donc, il semble nécessaire de compenser ces surcoûts alimentaires par une baisse probable des coûts et surcoûts en traitements (souvent à vie !). De plus, beaucoup d'adeptes de ces diètes carnivores pratiquent une diminution de fréquence des repas et donc restriction horaire du temps de repas, jeûne intermittent, voire jeûne tout court, ce qui diminue le coût total, bien que le rapport calorie/prix des pâtes industrielles soit imbattable. Le coût d'achat des aliments bruts augmentent donc beaucoup, mais on a aussi moins de petits achats d'agréments/condiments, quasiment pas de grignotage. Le problème est que par souci économique on puisse être amené à consommer des viandes de moindre qualité et donc ne pas obtenir le meilleur de ces diètes carnivores. La différence entre un steak haché de chaine de fastfood et un steak haché frais et entier de chez le boucher est énorme. Certains disent ne pas aimer la viande mais ils en ont jamais goûté de vraie. Se rabattre aussi sur des saucisses et des charcuteries est une mauvaise idée santé.
Enfin, les diètes carni risquent de dégouter certains de la viande a trop afficher de photos de viande sur les réseaux sociaux, à trop en parler en mode VRP-guru. Aussi la réduction de la diversité peut frustrer beaucoup de monde, qu'importe que ce soit carni ou vg, ou autre, car dans la société on affiche de tout en permanence et on incite à manger de tout, même et surtout des combos sucre-farine et huile. En diète carni, on est beaucoup moins tenté par ces aliments nazes, vraiment beaucoup moins, voire quasi pas. Mais ça ne nous empêche pas d'être exposé en permanence à des matraquages indigents.