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Carnivore

1/2/2019

1 Commentaire

 
Huit fois n'est pas coutume, sujet : alimentation. Pour une sorte d'avertissement, je vous invite à lire mes articles précédents sur le sujet. Je ne peux pas répéter les mêmes et exactes propos, donc voilà, je ne suis pas un professionnel de santé, je ne recommande rien, je ne suis pas responsable de vos choix, tout ça tout ça.

Qui, comment, pourquoi ?

D'après la scrutation d'ensemble du web carni, il y a des raisons itératives à l'adoption de cette diète :
  • Anciennement avec une alimentation végé (végétarien ou végétalien ne fait ici aucune différence)
  • Problèmes de peau (psoriasis, acné, autres)
  • Problèmes d'articulation (arthroses diverses)
  • Problèmes mentaux (dépression, anxiété, etc.)
  • Problèmes digestifs (gonflements, gaz, reflux gastrique, douleurs stomacales, intestinales, diarrhée, etc.)

Je garderais ces cinq raisons en priorité, bien qu'on puisse en dégager d'autres symptômes comme le surpoids, troubles du sommeil, etc. Si vous même, qui lisez ce billet, êtes dans une situation spécifique relative à l'adoption d'une diète carnivore, je vous prie de m'en faire part, ce sera joie de vous lire.

Mon cas

Précision importante, je ne suis pas actuellement de diète carnivore, bien que j'en sois très proche. Mon parcours de diète a été d'abord des aliments maigres, puis enrôlement progressif dans la végémania, puis arrêt brutal de cette mode pour raison de santé, puis paléo, puis kéto/paléo. J'apprécie beaucoup de légumes, malgré que de plus en plus me sont impossible à manger sans développer des symptômes vraiment dérangeants (exemple de la tomate entière, de l'aubergine, la plupart des fruits). En fait, au moment où j'écris ce billet, je suis incapable de manger la plupart des glucides (végétaux forcément) sans développer des douleurs stomacales et de subir des montagnes russes d'états mentaux, avec le pendant parfois positif certes, mais aussi des pendants de stress sans raison, d'angoisse. Je sors aussi de plusieurs mois de crise subite et sans raison, où j'étais quasi inexistant, avec cette impression d'être loin, loin de tout, tout en souffrant de bien des façons en quasi permanence. On m'a évidemment mis sous un léger anxiolytique qui m'a assommé pendant quelques temps et à vrai dire m'a aussi mis dans des états d'agressivité sans raison et d'inquiétude aussi. Avec le temps c'est passé, mais j'ai ensuite développé d'autres symptômes et problèmes coup sur coup. On m'a dit que c'était probablement du à un choc où le système immunitaire tend à baisser. Mais je maitrise surtout mon état depuis que j'ai supprimé beaucoup de végétaux et augmenté ma conso de viande. Surtout supprimé la quasi totalité des glucides. Les mesures de prises de sang (toute la batterie de tests) on été plutôt inutiles car ne reflétaient pas ou si peu mon état.

Non mais attends, de la viande ?

Comme la diète carnivore va à l'exact opposé du dogme actuel, un des premiers réflexes est de se dire : non mais n'importe quoi ! OMD ! Où sont passés les cinq fruits et légumes par jour ? Et les vitamines ? :) Moi-même, qui suis pourtant plutôt prodigue en matière de viande, poisson et laitages entiers, je n'ai pas pu m'empêcher d'écarquiller les yeux en entendant parler de cette diète la première fois. Et puis, une partie de mon esprit avait retenu le discours ambiant de diabolisation des produits animaux, causes de tous les maux et qu'il fallait donc supprimer, ou au moins limiter. Ceci vaut la peine d'insister. Même si je (re)mangeais des produits animaux depuis plusieurs années et que ça me nourrissait vraiment, voire me soulageait, je gardais encore en moi ce discours anti-viande. Ce qui démontre le lavage de cerveau profond de cette doctrine, ses effets long terme en terme de santé physique mais aussi mentale. Élément à charge supplémentaire donc. Car beaucoup d'individus aujourd'hui, même s'ils mangent encore de la viande ont intégré le discours et sont par défaut sympathisants de la doctrine. Ils se disent "ce serait bien de s'en passer" mais ne peuvent pas parce qu'ils adorent en manger et s'en sentent bien. Cette doctrine n'est donc pas anodine, et voilà pourquoi je n'hésite pas à envoyer bouler tout sympathisant, et que j'insiste autant contre cette doctrine sur twitter et ici.

LEs reproches

On reproche tellement de choses à la viande qu'on finit même par la voir en fin de compte un peu comme un rebu. Or, avons-nous ne serait-ce qu'un instant songé à la possibilité que ce qu'on incrimine à la viande de causer, notamment cancer du colon, problème de reins, inflammation, sont en fait dans la majorité des cas dues à l'interférence d'autres aliments que par la viande seule ? Dans les faits les populations européennes et américaines consomment de moins en moins de viande depuis plus de trente ans. Et curieusement l'obésité a augmenté, les diabètes aussi, et autres troubles de santé comme les problèmes cardio-vasculaires, la malnutrition aussi. Les faits ne collent pas aux recommandations. Au contraire même !

Parmi les remarques à l'encontre de la diète carnivore, il y a le microbiome. Évidemment, le sujet est tout nouveau, personne quasiment ne parlait de ça il y a 10ans et maintenant on répète tous microbiome en chaîne. Dans l'hypothèse où la diète carnée provoquerait une certaine déficience dans la quantité ou qualité du microbiome, il convient de rappeler qu'on se nourrit soi en premier, càd sa propre échelle d'existence biologique avant d'être nourri en seconde main par des microorganismes. A vrai dire, l'argument principal lié au microbiome est l'absence de "fibre". Or, on sait que toutes les fibres ne se valent pas. Les fibres de persil ne sont pas les mêmes que les fibres de blé complet. En quoi aussi les viandes n'auraient aucune "fibre" ? L'exemple qui me vient à l'esprit est la sardine en boite qu'on mange avec les écailles et les arrêtes par exemple. Si on parle de microbiome, selon le livre de Giulia Enders, le charme discret des intestins, il n'est à aucun moment dit que la viande est incompatible avec le microbiome, voire délétère tout court, sauf en cas de prolifération agressive d'helicobacter pylori. Mais la corrélation avec la viande n'est pas certaine. Plutôt avec les conditions d'hygiène et la transmissions orale. Et l'infection semble plus importante partout ailleurs qu'en Europe où justement on tend encore à consommer plus de viande qu'ailleurs. De quoi réfléchir à deux fois (au moins !) avant de relayer des corrélations clairement fausses.

questions de méthodologie

Sur quelle population ces conclusions pseudo négatives (exemple du EAT-Lancet, ou de la China Study) à l'encontre de la viande se sont basées ? Probablement que la diète moyenne était déjà majoritairement vg et que dans ce contexte un peu plus de viande peut augmenter de façon infime des risques (absolus, ou supposés absolus) des pathologies invoquées, mais que donc il s'agit de contexte et non de la viande seule. Au contraire cela pourrait même dire que la diète moyenne sur laquelle cela a été testé manquait déjà de viande, qu'à plus forte dose ces pseudo corrélations ridicules dans les faits-papier s'évanouiraient, voire s'inverseraient.

Il y a quand même un paradoxe insurmontable dans cette obsession vg à tailler la viande. On prend des nutriments en abondance de la viande et on essai de trouver des aliments autres (végétaux) qui nutriment par nutriment ont des meilleurs taux (sur le papier, et sans mentionner la biodisponibilité). La référence reste donc la viande, et on est dans une espèce d'imitation dans la nutrition même de la qualité nutritionnelle exceptionnelle de la viande.


Quels avantages à cette diète ?

Au plus on mange de viande au plus on tend à manger moins en volume et moins en fréquence. Ainsi, à en juger par les témoignages actuels, beaucoup mangent à une fréquence de deux repas par jour. Réduire la fréquence - considérant que la pseudo norme actuelle est 3/j - semble une bonne option santé, augmentant la période de jeûne. Plus de temps, c'est probablement plus d'activités, donc bonnes répercussions sur la santé, le moral. Cette diète rend beaucoup plus facile le jeûne, voire même le rend partiellement obligatoire, sous forme intermittente ou "complète". Pourquoi ? Beaucoup plus de nutriments, bien mieux assimilés et des macro-nutriments qui "durent" plus longtemps - si on se permet l'analogie carburant.

Ensuite il y a réduction de la diversité souvent (si on part du principe que la plupart des gens consomment plein de sortes de légumes et viandes différentes, ce qui n'est pas le cas), donc meilleure digestion, meilleure assimilation possible par cette voie. Ce point indique au passage qu'une diète carnivore devrait probablement chercher une belle diversité au sein des aliments carnés, et pas que du steak-haché. Quelque part on se spécialise à digérer tel type d'aliment. Ce qui est curieux d'ailleurs est de rendre synonyme variété avec plantes, alors qu'il y a quantité de morceaux différents et quantité de viandes différentes. Mais l'idée ici est que certains font une sorte de mono-diète avec du bœuf. L'idée de mono-diète est ancienne. Trop de diversité, surtout en permanence, tous les jours est probablement une mauvaise idée sur le long terme. Encore une fois, cette diversité est rendue presque nécessaire parce que les aliments végétaux sont moins riches en nutriments assimilables. La diversité est intéressante dans une optique de sureté alimentaire si jamais on manquait de nos plus précieux aliments, on pourrait compenser. Cette réduction de diversité concerne aussi la complexité des aliments et préparations industrielles qui contiennent pleins d'adjuvants dont émulsifiants et stabilisants qui sont peut être lourds à digérer. 

Suppression des anti-nutriments de certaines plantes, et donc de tous les problèmes associés. Par exemple la simple salade peut donner des douleurs d'estomac à certains. Beaucoup on du mal à digérer les ognons, et dans la même famille de plante les poireaux et l'ail. La peau et les grains de tomate peuvent causer beaucoup de problèmes inflammatoires aussi. Un composé (acide oxalique) du cacao, qu'on retrouve aussi dans quantité d'autres plantes comme les patates douces, le sarrasin, amande, et autres, peut aussi s'accumuler dans les reins.

Plus aucun glucide simple, et quasiment plus de glucides tout court si diète stricte. Donc pas ou peu de pic glycémique, ou du moins dans des proportions moindre que par un dessert classique (sucre, huile, farine).

A part si on mange du steak-haché à tous les repas, manger de la viande requiert de mâcher beaucoup. Surtout les viandes "rouges". A vrai dire mâcher beaucoup plus que la plupart des végétaux ! Aujourd'hui les gens mâchent le plus avec un chewing gum qui curieusement est encore du sucre. On sait que mâcher est bon pour mieux assimiler. Est-ce que du pain blanc et des biscuits ça se mâche beaucoup ? Absolument pas. Est-ce que de l'huile ça se mâche ? Non. Est-ce que des légumes cuits ça se mâche ? A peine. Il n'y a qu'en mangeant cru ou très légèrement cuit qu'on mâche vraiment les légumes et fruits.

Quasiment plus aucune fibre végétale. Et oui, pour ces adeptes de la diète carnivore, il semble que la plupart des fibres végétales soient irritantes pour le système digestif. A vrai dire, il est possible que l'effet pseudo bénéfique des fibres qu'on observe aujourd'hui soit dû en priorité par l'effet d'hormèse. Les fibres empêchent d'assimiler tel nutriment et tel nutriment et donc nous met dans un état proche du jeûne (de nutriment) tout en ayant des surplus caloriques par les glucides abondant. Ce qui pourrait expliquer en partie pourquoi certains en régime vg sont gros et d'autres au contraire squelettiques. Être obèse peut être une réponse du corps à un stress, car il va chercher à stocker car il n'a pas de nutriments, ou peu de nutriments, et ne dispose que de calorie des glucides avec les pics et yoyos glycémiques que cela engendre.

Augmentation des protéines qui contrairement à l'idée véhiculée ces derniers temps sont absolument indispensables en bonnes proportions au quotidien. Je veux dire, en proportion bien supérieure à ce qu'on a été amené à penser jusqu'à lors. Ce sont des protéines complètes qui sont excellentes pour les muscles, les os, mais globalement pour tout le corps afin notamment de réparer tous les dégâts du quotidien et des stress, ce qui expliquerait que "la viande guérie" (meat heals).

Potentiels problèmes ?

Ne pas manger assez diversifié, donc ne pas bénéficier entièrement du meilleur des aliments carnés (moelle, bouillon d'os, organes, huitres, œufs de poisson, foie de morue, par ex).

Ne pas manger suffisamment, car la satiété est importante par la viande, surtout avec l'effet de jeûne, on pourrait avoir tendance à manger pas assez calorique (si que des parties très maigres), le minimum calorique journalier. D'où le choix du bœuf en priorité sur les autres viandes selon beaucoup d'adeptes carnis.

Manger trop, car c'est bon et qu'on s'est habitué à l'effet de satiété des débuts.

Difficulté à maintenir un bon ratio graisse et protéine. Trop de graisse rapport au niveau de protéine et inversement. Manger que de la viande très maigre est probablement une mauvaise idée dans le contexte de cette diète.

Mauvaise qualité de viande, donc ratio omégas mauvais (bien que moins mauvais qu'avec les huiles végétales), probablement plus de risque d'acidose, surtout avec des laitages industriels et des graisses oxydées.

Certaines personnes ne peuvent pas adopter une telle diète. Elle n'as pas vocation à devenir la norme. Rappelons que beaucoup viennent à cette diète pour résoudre de sérieux problèmes de santé et pas pour une raison frivole. Bien que par effet de groupe ce puisse être le cas.

Pour les carnivore 100% ou presque il semble y avoir des effets de transition plutôt désagréables. Cependant cette "transition" n'est pas comme la "détox" qui dure des année par certains gurus vg. On parle ici d'une à trois semaine maximum, et cela ne concerne pas tous les explorateurs carnis.

Les fromages peuvent provoquer une constipation, si le terrain est favorable. On peut aussi avoir tendance à en sur-consommer au détriments de la viande et donc perdre les bénéfices initiaux de cette diète carnée. Apparemment, pour certains, les fromages au lait cru, ainsi que le lait cru sont beaucoup mieux assimilés que les versions écrémées, demi-écrémées et pasteurisées.

Au plus il y a exclusion des plantes, au plus les réincorporer même momentanément risque chez certains de poser encore plus de problèmes, car la tolérance sera diminuée. Et aussi le sentiment de satiété de toutes les plantes vont largement diminuer. Phénomène d'hormèse.

Aucune perspective long terme. A vrai dire on la rapproche de la diète cétogène ou "keto", dans ses aspects positifs.

Semble donner à certains une couleur de peau rosée par endroit, et semble développer le dessous des yeux un peu comme si on été fatigué aussi, à en juger par les vidéos et photos disponibles.

Certains reportent une glycémie élevée, et bien sur du cholestérol.

Précisions additionnelles

Le but de cet article n'est pas de faire l'apologie de cette diète. Ma perspective est plus large, celle de montrer que la viande et les laitages sont tout à fait normaux et saints, voire même fortement recommandables pour probablement une très large part de la population mondiale. A plus forte raison les viandes que les laitages.

A l'échelle de population, si une personne va dans un sens à fond, il apparait fort probable qu'il y aura un phénomène d'ajustement contraire. La diète carnivore répond parfaitement à ce phénomène où des individus tentent depuis quelques dizaines d'années d'imposer au monde une diète supposée entièrement végétale (ce qui est tout simplement impossible car la vie n'est pas uniquement "végétale"). La diète carnivore répond à ce besoin de justesse, néanmoins on voit des biais de groupes apparaitre, déjà le biais de la nouveauté, le biais de se voir enfin "autorisé" à manger ces aliments qu'on honnit depuis des décennies, le biais de croire que ça va tout résoudre, le biais de croire que c'est parfait ou 100% adapté. Pour compenser l'impression de diète "extrême" qu'on peut avoir quand on entend parler de cette histoire, il faut aussi se rappeler que beaucoup de ces adeptes sont passés par des souffrances chroniques importantes, voire carrément paralysantes. Elles ont essayé tel traitement et telle diète consensuelle, et tel conseil avant d'en arriver là. Ce qui ne veut pas dire que cette diète est la "dernière chance", au contraire, mais qu'il faut considérer le niveau de détresse et de souffrance profonde qu'ont connu ces individus. Il faut aussi considérer les sensations horribles d'appréhender de manger car on va se chopper des maux de suite après, considérer également les sensations étranges de manger sans satiété, càd manger mais n'avoir pas l'impression d'avaler quoi que ce soit de nourrissant. Discuter alimentation n'est pas anodin ou superflu. Quand quelqu'un vous dit que votre aliment principal est "mauvais pour la santé", ou qu'il faudrait arrêter voire interdire d'en manger ça équivaut à dire qu'on peut souffrir et crever gentillement. D'où, en partie, le côté émotionnel à l'encontre de ces doctrines ambiantes pro-végétales.

Perspectives diverses

On a bannit progressivement les viandes de nos assiettes. Les viandes sont en générales plutôt caloriques rapport au concombre ou au chou. La question qui se pose alors est si on élimine non seulement tous les nutriments qu'elles contiennent mais aussi les calories, par quoi les gens les remplacent ? Réponse simple, huile et sucre, puis farine aussi. Parce qu'avoir ses calories journalières avec de la laitue c'est pas facile, et encore moins recommandé, on va s'orienter vers des aliments à fortes charges caloriques donc principalement glucides et lipides. On voit déjà par ce remplacement qu'il y a un déficit de protéines. Maintenant est-ce que la plupart des gens vont s'orienter en priorité vers les calories-glucides de racines/tubercules comme les carottes et les oléagineux entiers et frais comme des noix, ou amandes ? Non, ils vont privilégier ce qui est plus "facile" à digérer, car ayant moins de fibre comme l'huile et le sucre et les farines. Et bien sur ce ne sera pas les huiles d'olive extra vierge pure, mais des huiles raffinées, avec de mauvais ratios d'omégas et autre, ainsi que des farines très blanches. Car c'est plus simple à trouver, moins cher, on peut en produire beaucoup, donc se faire de gros profits. Résultat de la diminution de la viande ? Catastrophique. Non seulement "arrêter" de consommer de la viande n'a aucun sens, mais la diminuer non plus ! Dire cela n'est pas vous encourager à manger 1kg de bœuf tous les jours, ni même sous-entendre qu'il est impératif de ne manger que du carné. Je rappelle ici que je ne suis pas dans l'apologie de quoi que ce soit, ni dans le conseil. Je remarque seulement les causes et les conséquences autour de ce phénomène.

Au delà de la diète

En dehors de la diète seule, de l'aspect nutritionnel et santé, il y a des revendications sous-jacentes à l'encontre du savoir orthodoxe en médecine : la pertinence des prises de sang par exemple, ou le tout médicament, le sur-traitement à effets délétères de "troubles" comme le cholestérol et les statines, etc. Derrière cette diète il est donc dit : tous le monde dit en théorie qu'il faut faire ça pour être en bonne santé, mais dans les faits je fais ça et ça marche. Retour à un pragmatisme individuel, sans commune mesure plus pertinente que les formules génériques hors-sol. Un retour à une vrai gestion de sa santé, et pas à une sous-traitance généralisée. J'ai entendu des arguments un peu forcés parfois de la part de certains pro-carnivores mais leur propos est incomparablement plus posé, concret, fouillé, que tous ces pro-vg qui gesticulent du prêt-à-penser.


Il semble aussi y avoir une mise en accusation de certaines firmes de l'industrie agro-alimentaire, dans le sens qu'elles enjoignent à remplacer des produits par des substituts végétaux. Fausses viandes, faux steaks, faux fromages. Le marketing végétale, détox, soit-disant sain. Les marges de ce secteurs peuvent être énormes comparés à des aliments entiers frais de qualité et animales. De plus ce sont des substituts et qui ne sont donc pas aussi complets dans leur apport nutritionnel. Il faut donc des suppléments, plus de suppléments, voire même des suppléments directement dans les produits transformés comme on peut le voir dans les jus de soja enrichis en calcium, ou des smoothies enrichis en vitamine C et B, etc. C'est donc beaucoup de profits en perspectives, pour des résultats santé bien inférieure à une diète plus traditionnelle. De probables fusions entre agro-alimentaire et pharmaceutique. Autant de tendances qui ne vont pas dans le sens d'une indépendance de la science nutritionnelle, ni d'une souveraineté alimentaire et sanitaire individuelle.

Le gotha carni

Il y a des figures de prou, des stars de cette diète. J'aimerais mentionner Shawn Baker, Amber O'Hearn, Mikhaila Peterson, Food Lies, Ted Naiman, Primal Edge Health, Robb Wolf, Paul Saladino, Gabrielle Lyon, Ken D Berry, Sally K. Norton, Georgia Ede, etc.

Ce qui est prévisible

Les diètes carnivores (au pluriel car chacun semble avoir sa propre combinaison) s'inscrivent dans le mouvement de toutes les diètes de ces derniers temps. Pour cela, il y a un effet de mode qui conduit fort probablement certaines personnes à essayer cette diète alors qu'elles feraient mieux de ne pas changer d'alimentation (sauf si junk food = norme pour elles). Ces diètes poseront donc pour une partie plus de problème que de bienfaits. Ce qui est valable pour toutes les diètes qui existent. Certains individus poussent peut-être un peu loin les atouts de ces diètes, ce qui, en retour, provoquera tôt ou tard des déçus, des gens qui vont attaquer ces diètes pour mensonge, ou tromperie. Certains affirment par exemple que la diète carnivore est très simple, ce qui est peut-être valable pour leur cas où manger que du bœuf leur suffit et leur va. Mais, en réalité, on peut aussi se retrouver en carence, il faut surveiller certains apports nutritionnels, les équilibrer. On peut aussi avoir besoin de se supplémenter, peut être dans des proportions moindre que d'autres diètes mais se supplémenter quand même. Aussi, comme toute diète, il y a la difficulté de rester dans cette diète sur le long terme, rester non par principe mais par méthode car il y a des tentations de manger des sucres et autres un peu partout par exemple. Il y a les problèmes psychologiques de type orthorexie qui peuvent aussi se pointer dans ces diètes.

Autre point négatif est le coût de cette diète. Dans l'histoire récente, la part des revenus allouée à l'alimentation a considérablement diminuée... mais la part des traitements médicaux en tous genre a quant à elle explosé... et souvent sur le dos du contribuable ou en empêchant des personnes de se faire soigner sur critère économique. Donc, il semble nécessaire de compenser ces surcoûts alimentaires par une baisse probable des coûts et surcoûts en traitements (souvent à vie !). De plus, beaucoup d'adeptes de ces diètes carnivores pratiquent une diminution de fréquence des repas et donc restriction horaire du temps de repas, jeûne intermittent, voire jeûne tout court, ce qui diminue le coût total, bien que le rapport calorie/prix des pâtes industrielles soit imbattable. Le coût d'achat des aliments bruts augmentent donc beaucoup, mais on a aussi moins de petits achats d'agréments/condiments, quasiment pas de grignotage. Le problème est que par souci économique on puisse être amené à consommer des viandes de moindre qualité et donc ne pas obtenir le meilleur de ces diètes carnivores. La différence entre un steak haché de chaine de fastfood et un steak haché frais et entier de chez le boucher est énorme. Certains disent ne pas aimer la viande mais ils en ont jamais goûté de vraie. Se rabattre aussi sur des saucisses et des charcuteries est une mauvaise idée santé.

Enfin, les diètes carni risquent de dégouter certains de la viande a trop afficher de photos de viande sur les réseaux sociaux, à trop en parler en mode VRP-guru. Aussi la réduction de la diversité peut frustrer beaucoup de monde, qu'importe que ce soit carni ou vg, ou autre, car dans la société on affiche de tout en permanence et on incite à manger de tout, même et surtout des combos sucre-farine et huile. En diète carni, on est beaucoup moins tenté par ces aliments nazes, vraiment beaucoup moins, voire quasi pas. Mais ça ne nous empêche pas d'être exposé en permanence à des matraquages indigents.
1 Commentaire
Juliette Le Cam
7/11/2020 07:57:44 am

Merci pour cet article très intéressant je viens de commencer une diet carné enfin plutôt ceto avec une majorité de viande , je cherche des temoignages d amélioration d état de santé, qu en est il de la votre à présent ? Merci

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