Le langage influence la pensée
Notre langage verbal "européen" et ici français est décomposé en Sujet Verbe Objet (SVO). Le sujet est souvent très clairement identifié. L'utilisation du dit premier pronom personnel du singulier - JE - semble très fréquente. De là, on peut avoir déjà entendu l'idée suivante : l'utilisation de JE appuierait l'égoïsme. Effectivement, la tendance peut être à se centrer trop sur soi, trop croire en sa singularité, en son contrôle et son indépendance en bien des plans. L'égo serait-il boosté par ce JE? Probablement en partie oui. JE c'est dire j'existe, je suis là, je suis conscient de moi-même et la situation, de l'action que j'effectue, des effets que je provoque. De moins, symboliquement. Cette vision reste cependant à nuancer...
Quel pronom utiliser ?
Je ? On ? Nous ?
"J'aime les tomates" / "On aime les tomates"
Bien entendu, les circonstances et les propos font varier l'adéquation. Par exemple, la première phrase ci-dessus apparaît "correcte" dans l'appréhension moyenne/normale des choses. Mais la seconde parait prétentieuse, si ce ON est utilisé par une seule personne pour elle-même. Comme si on parlait de soi à la troisième personne du singulier. Pensez à César! Valentin pense qu'il serait préférable de donner un exemple concret comme cela. Pourtant, ça ne me parait pas plus prétentieux, parfois même le contraire, que l'utilisation du JE. Ce n'est pas un dédoublement de soi, plutôt reconnaître que nous sommes une personne publique, une image, qui nous échappe parfois - le côté théâtral de la vie. Le ON permet d'énoncer des vérités générales sans dénoncer un individu ou des individus en particulier. Il se rapproche aussi du 1er pronom personnel du pluriel. Appelons le à la barre : NOUS. Déjà, dans cet article, j'utilise plus facilement le NOUS que le JE. Il permet de nous réintégrer dans un groupe, dans un ensemble, une communauté que l'on ne quitte jamais. Par le NOUS nous sortons de l'isolation individuelle. Il est cependant souvent pris pour trop flou, trop indéfini, d'égal au ON. Quelque part, ces deux pronoms de substitution à JE prennent en otage des gens qui sont peut être différents, dissidents avec les propos qui les inclus.
L'humilité du "je"
Virtuel verbal
Articles connexes
Questions
Abandonner le JE?
Se mettre au NOUS?
Ou naviguer avec conscience dans ces mers personnelles?