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Virtualisation

22/1/2020

 
De quelle vertu parle-t-on ? Virtu, vertu. Racine commune, dit-on. Ce qui dégage des significations intriguantes, de ce fait. Faisons ce constat que le virtuel, loin d'être cantonné aux écrans et plateformes ou jeux-vidéos, s'est immiscé partout, jusque dans nos inconscients. Avec un ami, j'ai beaucoup développé cette transition sous l'angle du langage. Vous pouvez trouver ce livre sur l'Amazonie du net sous le titre Réflexe Virtuel.

Le virtuel est-il une vertu ?

Toujours est-il, Il nous faut vraiment mesurer à quel point nous sommes virtualisés aujourd'hui. Je veux dire, même en dehors du conditionnement par écrans, boutons et lumières. Le virtuel commence avec le langage. Je veux dire, le langage verbal. Des scénarios qui tournent dans nos têtes, on se parle dans nos têtes, avec souvent des éléments qui ne sont pas de nous vraiment, qui viennent d'on ne sait où, comme par exemple de manière radicale, dans les rêves.

Le virtuel remonte à loin donc. Le virtuel permet de spéculer sur des choses, d'imaginer, de se projeter, d’émettre des hypocampes. L'utilité n'est plus à démontrer, ses dangers, plus. On parle d'idéologie par exemple. On va utiliser une analogie informatique, mais oui, c'est comme un programme virtuel appliqué dans le monde, parfois un fait réel qu'on voudrait réduire à un programme aussi. Bref, la frontière est floue et on ne sait plus ce qui est réellement réel de ce qui est réellement virtuel. Sachant qu'en plus le réel n'est pas l'opposé du virtuel. Malokrane ? Ce qui est formidable est qu'en écrivant cela, mais surtout vous en lisant cela, vous pourriez vous dire que ce sont des réflexions perchées, alors que c'est ce qu'il y a de plus basique. En vérité, le simple fait de penser que le réel serait plus simple que la description que je viens de vous faire traduit à quel point nous sommes virtualisé dans nos modes de penser. Pas étonnant, car le verbal est une métaphysique embarquée. On pense n'utiliser que des outils verbaux, alors qu'ils nous transcendent quasi entièrement et profondément. On ne peut pas sortir de cela. Il faut comprendre cela, et jusqu'où ça va. Remontez en vous ce fil. Ce n'est pas un exercice mystique ou intello, c'est la chose la plus basique que l'on puisse faire.

On ne va pas dans le virtuel comme on se rend dans une pièce à part, isolée du reste. On compte souvent sur la contingence de chaque chose, et surtout des spéculations. J'aime beaucoup le terme spéculation car il illustre très bien le virtuel. La spéculation est un investissement qui ne se fait pas dans le vide. Il y a des ressources allouées et escomptées. Puis toute une dynamique, pourrait-on dire écologique. Ce n'est pas "faux", ou "pas réel". Il s'agirait plutôt d'un état particulier, un entre-deux peut-être, ou quelque chose d'approchant. D'ailleurs, le virtuel peut se définir comme une multiplication des intermédiaires. Plus d'écrans par exemple, de manière très matérielle. Mais où ces intermédiaires ne sont pas faux, et ne sont pas isolés, où ces intermédiaires peuvent même devenir entre temps la finalité d'autre chose alors qu'il s'agissait d'un moyen au début. C'est à double sens, à tous les sens, car nous sommes en écologie, tout est intégré, tôt ou tard. Il n'y a pas de "pour du faux". C'est en cela que le divertissement proposant de la violence par exemple n'est pas à encourager, car si voir de la violence ne rend pas violent comme dans l'image, la violence reste là, nous imprègne malgré nous, surtout si on considère que "c'est pour de faux", ou "c'est une fiction". Vous savez, la publicité présente des choses exagérées, on se dit qu'on n'est pas bête et qu'on ne va pas obéir à ce qui nous incite. Mais ce n'est pas comme ça que fonctionne la pub. Ce n'est pas comme ça que fonctionne le virtuel. Le mot qu'on a utilisé dans le livre Réflexe Virtuel est : porosité. L'immersion est progressive, mais extrêmement profonde. Et par essence, la grenouille dans l'eau froide d'une marmite ne se rend pas compte que l'eau devient chaude, ou trop tard.

De la même manière que ce qu'on pense n'est pas contingent à notre mental, à notre petite personne, malgré qu'on ne dise ni n'écrive rien ; ce qu'on regarde, fait, pour nous divertir (romans, BD, séries, JV, cinéma, essais, etc.) n'est pas contingent à son support et à nous. Le virtuel a beau être virtuel, il peut devenir le contexte de base si on ne fait pas gaffe, si on ne saisit pas à quel point la spéculation n'est pas sans conséquence. On ne peut pas faire sans virtuel, mais on peut saisir les limites et les effets du virtuel, pour garder les pieds sur terre. C'est connaitre la différence entre le mot "arbre" et l'arbre individu réel qu'on peut regarder directement avec les yeux. Mais il est clair que nous nous pensons comme des esprits la quasi totalité du temps. On critique parfois l'imagination, ses effets pervers. Le problème étant que l'imagination c'est tout notre mental, tout notre langage, nos perceptions aussi. Dans ce contexte, avec en plus la croissance technologique dite exponentielle, on éprouve toujours davantage de difficulté à distinguer le réel le plus élémentaire, du virtuel. Pas étonnant que nous pensions pour certains pouvoir changer de sexe, puis changer de sexe facilement, puis changer de sexe régulièrement. Certains sont aussi à s'identifier à une espèce différente de l'humain, ce qu'on appelle les "otherkin" (il fallait forcément un anglicisme).

Qui dit spéculation, dit volatilité. Ainsi nos identités et nos modes peuvent varier de plus en plus facilement, et rapidement. On peut passer d'une idéologie à une autre de manière radicale. On peut changer d'identité, de foi, et autre comme de chemise ou presque. Il faut "déconstruire" pas pour plus de vertu, plus de vérité, d'égalité ou autres excuses, mais afin d'être plastique, fluide, flexible. On dit parfois que l'on devient sauvage. En vérité, oui, on devient sauvage parce qu'on "déconstruit", parce qu'on considère toutes nos hypothèses comme des réalités les plus dures, parce qu'on ne comprends pas à quel point nous sommes virtualisés depuis longtemps et à quel point nous le sommes. On pense aussi que le virtuel est un espace isolé, mais on voit de plus en plus le virtuel envahir le réel, il n'y a pas de compartimentation ici. On n'est pas à l'abri du virtuel parce qu'on ne joue à aucun jeu-vidéo, ou ne regarde aucun feuilleton. On a beau savoir qu'une fiction est une fiction, elle nous imprègne et imprègne tout l'environnement tôt ou tard (la seule façon d'être moins atteint est probablement d'étudier au lieu de consommer). Ici nous voyons que la Bible nous enseigne des choses vitales sur le langage verbal, sur notre condition, sur le virtuel, sur la non-contingence de nos pensées, paroles, actions, et même de toute notre existence. Certains pourraient se demander en quoi une pensée pourrait faire du mal à autrui (et à soi aussi donc). Comme si un pensée venait de nulle part, et n'allait nulle part. La croyance en la contingence résiste à tout a priori. Bref, il ne serait pas étonnant qu'on assiste à toujours plus de changement d'identité, de fluidité, dans des proportions et formes que nous avons du mal à imaginer aujourd'hui. Plasticité. Jusqu'au gaz. Même dans l'économie, une grande part de nos activités économiques est totalement virtuelle, voire totalement spéculative dans le sens négatif. Mais nous ne pouvons pas faire autrement que de continuer. Le virtuel n'est pas sans conséquence. On a bien pu voir des épidémies dans un jeu vidéo. Il faut se préparer à probablement vivre de plus en plus en ces entre deux troubles.
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