Cette thématique n'est pas nouvelle ici, et je fais des recoupements dans cet article avec plusieurs thèmes déjà abordés. La perspective est différente.
Parler de sexualité. Drôle d'idée. Le sexe c'est ne pas - ne plus - parler justement. Ou comme l'expression retenue le dit, a contrario, "les mots sont des substituts de substances corporelles". On ne parle plus, comme la danse, on ne parle plus. Soulagement du stress verbal. Ainsi que nous voyons la chose souvent. Cette thématique n'est pas nouvelle ici, et je fais des recoupements dans cet article avec plusieurs thèmes déjà abordés. La perspective est différente. Transmettre la vie Je compte d'abord rappeler un ordre élémentaire. Transmettre la vie est l'essence de la vie. Et au niveau biologique cela passe par la reproduction sexuelle. Dans le vivant, tout ne suit pas cette voie de reproduction. Des végétaux, des bactéries et autres peuvent n'avoir aucun recours sexuel pour se reproduire. Néanmoins, pour l'humain, c'est indispensable. Nous existons pour transmettre, car nous sommes nous aussi une transmission. Aussi simple que cela. Donc, être fertile, transmettre la vie est la finalité. Pour cela nous devons obligatoirement passer par la sexualité. La seule sexualité qui marche en ce sens est homme/femme. Toutes les autres sexualités sont par définition stériles. A vrai dire, promouvoir les autres sexualités (autre que h/f) équivaut à stériliser, ce qui constitue une forme d'eugénisme. Aujourd'hui, beaucoup célèbrent la stérilité, que ce soit par les sexualités non-hétéros, ou par la vasectomie, ou le changement de sexe, ou la contraception massive systématique, ou une alimentation déséquilibrée (que végétale), ou la privation d'attention, etc. Les raisons invoquées sont forcément diverses, la diversion amenant la diversion. Le chaos. La dispersion. Cette dynamique. On peut donc invoquer l'écologie, "la planète", mais aussi l'émancipation ou la liberté, le droit au narcissisme matérialiste, à la jouissance sans entrave, etc. Il y a des mécanismes de compensation en chaîne. Si je ne suis pas fertile entièrement, je serais fertile avec une personne dans la sexualité (le sexualisme). Si je ne suis pas fertile dans la sexualité avec une autre personne, je serais fertile avec moi-même (masturbation, pornographie, objets-machines, stimuli visuel, etc.). Le plus satisfaisant sera ce qu'il y a de plus entier, de plus complet. On ne peut pas se reproduire avec une image sur un écran. Le sexualisme nécessite forcément plus de fréquence, car moins entier. De même, la masturbation peut certes apporter du plaisir sur le moment (très court), mais retomber aussi vite, et plus bas encore, d'où la nécessité d'y revenir. Il y a un effet d'entrainement. Sans compter que l’énergie qui va au sexe, ne peut pas aller ailleurs en même temps. Le corps doit créer du sperme, aussi, pour l'homme. Si cette ressource est sans cesse épuisée cela demandera beaucoup de ressources au final. De quoi ne pas prendre à la légère les anciennes observations qui ont conduit à nous défaire socialement de la masturbation et du sexualisme. OPA BB Maintenant, nous avons le recours à diverses technologies, dont la PMA, pour permettre une diversification (dispersion, division) des moyen de reproduction. Un couple stérile peut bénéficier de plus de chances d'avoir un enfant, de se reproduire. Dont des couples non-hétéros qui sont absolument stériles par définition. Si combattre l'infertilité semble forcément une belle option pour les concernés, pourquoi encourager l'infertilité en amont ? La PMA aboutit à marchandiser le corps, marchandiser la reproduction, le fœtus et le bébé, à un eugénisme systémique, et enfin à encourager une OPA sur l'essence même de la vie. Perte de souveraineté élémentaire. De la même façon que la pornographie n'augmente pas la fertilité, seulement les désirs, la PMA n'augmente pas la fertilité, seulement les désirs. On voit déjà que l'accouchement devient de plus en plus technique, de plus en plus cher aussi, et dans le processus économique de recherche de nouveaux marchés, nous avons la conception. Bonjour, je suis designer spécialisé dans l'expérience géniteur. Curieusement, ceux qui réclament le plus la PMA et autres recours sont ceux qui revendiquent le plus le sexualisme (les non hétéros), alors que la PMA consiste à désexualiser la reproduction. La liberté par la privation (et la privatisation). Si on désexualise la reproduction, il nous faudra toujours plus de sexualisme. Les techniques de type PMA seront la norme, l'obligation même pour tous ceux qui veulent posséder un enfant, pour imiter un couple traditionnel, à moins que même le couple soit une idée à déconstruire (détruire) de laquelle on devrait s'émanciper encore. Saturation et abstinence La religion a proposé plein de suggestions sur la sexualité. Dans des traditions non-chrétiennes, on a recours à l'excision, et la circoncision pour diminuer le plaisir selon ce qui est invoqué. Comme si le plaisir érogène ne pouvait pas se retrouver ailleurs aussi. Déplacement du problème. Sinon, à la louche, transformer les femmes en boites aux lettres afin de ne pas être tenté de faire un enfant à une cheville ou une nuque au passage. L'abstinence est souvent vue comme une pratique rétrograde aujourd'hui, car on nous force à l'incontinence sexuelle, tout en réprimant le "toxique" ici et là quand ça arrange. Les "viols" du regard, qui rejoignent curieusement la manière de penser ayant conduit à la méthode boites aux lettres. Sinon, traditionnellement, dans la chrétienté, il y a eu l'abstinence, jusqu'au mariage, puis enfants. L'abstinence ne diminue pas la fertilité. L'abstinence agit en amont, et diminue le sexualisme vide (comme on a des aliments à calorie-vide comme on dit). Le sexualisme est une pratique qui se veut comme pour se rassurer de sa fertilité tout en étant stérile par essence. On est pas loin de la roue du hamster, où comment se rendre à la boucherie du coin en marchant sur un tapis roulant d'intérieur. Les constructions morales sur ce sujet, ne sont pas stupides, elles ont été établies sur des générations pour des problèmes qu'on connaissait déjà depuis longtemps. Ce qu'il y a de nouveau aujourd'hui est la virtualisation de nos modes de pensées, de notre mentalité. On a du mal à distinguer ce qui est virtuel de ce qui est bien concret. On met tout sur un même plan, et sommes incapables de faire des distinctions basiques. On n'a jamais été autant saturé d'images et de références sexuelles, et pourtant la libido est en baisse partout dans le monde (et la fertilité aussi, et les naissances aussi). Je dis "pourtant" mais c'est logique en réalité. Sacrifier à Venus et à l'IA Pendant que j'y pense, la sexualité isolée est une sorte de biohacking (comme on dit), de même que la masturbation et autres. On essai d'obtenir un plaisir en trompant le corps, et en trompant l'esprit aussi. On essai de tromper le corps en mangeant une galette de céréale à la place de la viande. Au bout d'un moment le corps/l'esprit ne se laisse plus avoir. C'est comme mentir systématiquement à autrui. Au début ça peut aller, on tolère le mensonge, mais arrivé un certains temps, ça suffit. Voyez cela comme une morale si vous le voulez, mais c'est plus que ça, c'est de la simple observation des mécanismes. Il ne s'agit pas de dire qu'il faudrait forcément arrêter tout le sexualisme et autre, mais déjà au moins reconnaitre l'ordre des choses. Se reproduire c'est se reproduire biologiquement mais pas que. C'est aussi assurer une continuité culturelle. Les deux ensemble peuvent se faire par le couple marié homme-femme, l'éternel. Sans la consommation (mercantile) du mariage/divorce, sans la consommation du bébé sur catalogue. Voyons que derrière ces idées d'émancipation, on a affaire à une perte inimaginable de souveraineté, d’entièreté, de satisfaction. On est dans la guerre au biologique après la guerre à la religion monothéiste. Sacrifier à Vénus, et autres dieux. Polythéisme technicisé. Sachons où nous sommes.
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