Propre sur soi
Une chose peut paraître propre sans l'être.
Inversement, une chose peut paraître sale sans l'être.
Est-ce que se laver le corps par exemple constitue une façon de se l'approprier, de le faire sien, de le faire propre ? Car ce qui est sale est étranger, de la boue sur les mollets est de manière évidente aujourd'hui une matière étrangère sur son corps, corps que l'on imagine par défaut comme net, immaculé. Cela questionne les notions de nature, de soi à l'autre, qui est soi et qui est autre.
en phobie
Jusqu'où faire le vide ?
L'autre et le désordre
Si l'on peut être d'accord ou non sur la pertinence de chaque hygiénisme, on peut néanmoins tabler sur la question de la dose. Tout stériliser nécessite des ressources et une attention folle, pour une limite des risques non proportionnelle, ajoutant aussi de potentiels nouveaux risques annexes. Mycoses des mains et des pieds pour ceux qui se lavent souvent par exemple. Il peut donc y avoir des effets contraires, ou inverses à ceux visés initialement par des pratiques hygiéniques. Augmentation des allergies par exemple, ou de la sensibilité à divers pathogènes potentiels.
Quand on époussète une étagère on ne pense pas que l'on détermine ce qui est soi de ce qui est autre. Quand on mange, on favorise telle colonie de micro-organismes sur d'autres. Des sélections s'opèrent à travers chaque geste qu'on dirait anodin pourtant au quotidien. Des questionnements à élucubrer ici et là.