De là, comme cela se constate chez les pompiers pyromanes, on peut s'attendre à ce que le médecin cré des troubles. Deux façons de créer des troubles, les inventer et agir psychologiquement sur la personne en consultation afin de la faire se focaliser sur un trouble imaginaire. Ou créer un trouble spécifiquement par un soin administré, ce qu'on appelle l'effet secondaire, mais qui n'est pas secondaire mais collatérale, concomitant, connexe (voir l'article sur l'hormèse).
Commencer cet article sur la médecine ainsi fera lever les yeux de certains peut-être. Mais songer bien que la médecine est un business et en appeler à l'argument qu'il s'agit de vouloir soigner, c'est à dire l'excuse de l'intention, noble par essence, est bidon et n'exclut en rien le fait qu'il s'agisse bel et bien d'un business. Il faut probablement une disposition personnelle naturelle au soin pour s'engager dans une telle discipline. Mais, ce n'est probablement pas la raison principale des personnes qui s'aventurent dans ce secteur, car oui, il s'agit de tout un secteur de l'économie. De ce que j'ai pu voir et entendre, beaucoup s'engagent dans la médecine pour des raisons familiales et sociales : "tu feras médecine mon fils". Le prestige du statut, les finances aussi (bien que ces deux tendent à diminuer dernièrement, sauf par spécialités). Premier constat, les études de médecine, à en juger en France, en tout cas, sont inhumaines. On ravage le cerveau de milliers et milliers de gens avec des informations en pagaille, à apprendre "par cœur", gavage en bonne et due forme. Extrême compétition. Bref, aussi bien les raisons qui visent à l'engagement majoritaire que les méthodes d'études sont tous sauf vraiment sains. Paradoxe pour justement une discipline qui vise à guérir ! Il y a des questions à se poser sur ces fondements.
+ Il peut y avoir un soulagement, car en cas de problème on peut s'en remettre à tout un corps de métiers. Ce qui enjoint donc à prévenir certaines angoisses, dont celle d'être irrémédiablement livré à soi-même et uniquement soi-même en cas de problème. Mais enjoint aussi à être moins vigilant sur quantité de points dans notre vie quotidienne, car justement, on peut faire des bêtises, on peut être négligent, mous. Ce que l'on constate aisément aujourd'hui.
+ Il peut aussi y avoir un effet d'angoisse accentuée, car la médecine, par le simple fait d'exister, rappelle à tous que l'on peut être malade, et que la maladie est parfois invisible, indétectable pour nous-mêmes. Ce qui cré l'hypocondriaque, à différents degrés. Ce qui cré l'angoisse de la maladie. La sur-focalisation sur des symptômes insignifiants, seulement passagers, voire imaginaires.
En effet, quand on consulte, il n'est pas rare de devoir obéir à des injonctions sur le champs. Se déshabiller, se mettre dans des positions humiliantes, devenir une chose au final. J'ai pu constater récemment le traitement des femmes enceintes même dans un service spécialisé, une maternité. On a carrément dit à ma conjointe que la femme enceinte étaient une condition mentale pathologique, malgré des sourires et au sein de propos aigris. On peut plaindre les travailleurs du secteur qui sont obligés de travailler à la chaine parfois, souvent. Mais ça n'excuse pas tout, et révèle un problème inhérent de ce qu'on appelle la médecine. J'ai déjà eu des témoignages de consultation gynécologique qui relève vraiment de l'ordre du viol, mais comme c'est pour la santé, et que c'est "voulu" par la patiente, ça ne l'est subitement plus. Il y a une propension dans le corps médical à traiter le patient comme quelqu'un de capricieux presque, car eux, les médecins, étant habitués à voir beaucoup de monde, et des récurrences de symptômes, troubles, ils en oublient toute base purement humaine, et jugent cette nécessité de traitement digne/humain comme un égocentrisme de la part du patient. Et en effet, il y a dans toute maladie une part d'égocentrisme, et de théâtral, sans que ça en soit nécessairement la source, ni une excuse pour oblitérer la dignité la plus élémentaire.
Si un patient vient pour remédier à un problème, c'est probablement nouveau pour lui. Par exemple, il se casse un bras. Le médecin a vu ça quantité de fois. Mais le patient, c'est la première fois que ça lui arrive, et il a besoin de plus que de simplement être traité comme un symptôme sur pattes. Ce n'est pas un caprice, c'est simplement humain. Ce phénomène dénote la tendance de la médecine à séparer le corps de la psychologie, et le corps de l'individu, c'est-à-dire d'une personne entière et pas seulement un symptôme. Un déshumanisation ordinaire et très malheureuse, allant à l'encontre de l'intention et du but initial de la discipline : soigner. Je comprends bien que ce phénomène dépasse la médecine seule, et se retrouve quasiment dans tous les domaines de la société aujourd'hui. Il faut juste ne pas oublier le but initial. Et le fait que ce phénomène de déshumanisation ne soit pas spécifique à la médecine traduit que la médecine est bien un business comme un autre, contrairement à ce qu'on aimerait en penser.
Certains médecins échappent peut-être à ces tendances en totalité, mais là n'est pas la question.
La médecine est censée guérir. Mais pour guérir il faut savoir quoi et de quoi. Ainsi va la définition de la maladie qui varie dans le temps et en fonction des circonstances, des secteurs médicaux. Ce qui rend l'exercice de la médecine très variable par nature. Bien que l'on imagine qu'il en soit autrement aussi bien du côté des patients que des médecins. On aime savoir, avoir une certitude, même si elle est fausse. Ce que l'on voit aussi dans les consultations, quand on donne un nom à une maladie, ça a un effet soulageant souvent, bien qu'on ne comprenne pas les termes de jargon. En fait, le soulagement vient de la confirmation de l'autorité de la médecine et de la personne que l'on consulte, puis aussi de la puissance de pouvoir nommer les choses, surtout celles qui nous touchent. Nommer circonscrit mentalement un phénomène vague, chaotique, inconnu. Et cela est bénéfique. Ensuite, il y a la proposition d'un rituel, c'est à dire un traitement, que l'on veut surtout chimique aujourd'hui, car "tout est chimique". Pareil, un traitement concret rassure aussi. Prendre une gélule, un comprimé c'est très visuel, matériel, concret, et cela rassure énormément. A chaque fois on actualise la foi en la chimie. Et cela est réconfortant. Voyez qu'il y a avant même tout effet chimique, un ensemble de procédés de confirmation qui encourage le soin. Ce qui conduit beaucoup l'effet placebo de tout traitement.
Mais revenons à la définition de la maladie. Qu'est-ce qu'une maladie ? Quand n'est-on pas malade ? La frontière peut se déplacer un peu aléatoirement, mais on constate quand même que la quantité de maladies augmente, et que l'on va jusqu'à fréquemment dire malades des gens qui ne le sont pas. Exemple récent de gens qui ne veulent pas se faire injecter un produit contre un virus. Tu ne veux pas prendre un traitement ? Tu es malade, et fou. Tu refuses la science, et rend malade tout le monde. On en est là aujourd'hui. Clairement, il n'y a plus de limite aux défauts de la médecine. Condamnation morale de toute personne qui ne se soumet pas au dernier traitement. Bref. La maladie, c'est quoi ? Cette question nous amène souvent à comprendre que nous ne sommes selon ces critères évolutifs de maladie jamais vraiment sain. Voir le DSM, catalogue des maladies mentales. Je crois que prendre un café tous les jours à la même heure est pathologique, et prendre un café à heure variable aussi est pathologique. Si il peut y avoir du trouble sous-jacent, même quand on se sent bien, créer une condition de cet état est... maladif. Que tu le veuilles ou non, je vais trouver une maladie à soigner. Et tu te soumettra, et achètera mon temps et mes produits. Un marteau en tête, des clous partout. Et plus que ce biais, il s'agit de rendre sacré la maladie. Car oui, tout tourne autour de la maladie et non de la santé finalement, dans la médecine. Le but est bien la santé, mais on ne regarde que la maladie. On appelle le secteur de la médecine la santé, mais c'est véritablement la gestion de troubles, la tentative d'élimination de troubles gênants.
Oui, la médecine est dans la guérison, mais pas ou si peu dans la prévention. Mais elle reproduit les mêmes erreurs dans ses tentatives de prévention que dans ses tentatives de guérison. C'est que même dans la prévention, on tourne encore autour de la maladie. On veut éviter la maladie, en amont et pas quand elle est déjà là. Mais on veut éviter la maladie quand même. Viser la santé ne serait pas non plus chercher à améliorer sa santé, car ça serait toujours un processus par évitement et sous le joug de l'idéologie du progrès appliqué au corps. Je peux vous le dire car j'ai atterri aux urgences en voulant améliorer ma santé, en suivant de recommandations diététique sur le manger que végétal, que beaucoup d'institutions médicales recommandent actuellement encore.
Rappelons que l'on a de grandes chances d'attraper des pathogènes bien vilains justement à l'hôpital. Rappelons que les prescriptions même des prescriptions massives peuvent s'avérer délétères au final pour la majorité. Exemple de l'obsession sur le cholestérol qui semble, Dieu merci, s'atténuer. Tout traitement cible un effet précis, mais cet effet ne vient pas seul, il vient avec d'autres effets, indésirables peut-être, secondaires dans l'intention peut-être, mais inhérents par nature. Parfois la médecine voit des traitements systématiques pour tel et tel trouble, en oubliant qu'il ne s'agit pas d'un trouble, mais d'une personne entière avec un trouble particulier. Et parfois le patient espère beaucoup trop l'assurance d'un effet voulu et l'absence d'effets indésirables. Même si on doit souvent par défaut se fier à un traitement majoritaire en réponse à un trouble X, on ne doit pas oublier que le trouble est dans une personne, un milieu spécifique et unique. Il s'agit d'un dialogue entre un traitement et tout un corps (physique et mental si on doit faire une distinction). Si on oublie la personne, on lui vole, ou viol même son entièreté, sa dignité, son humanité. Pas étonnant qu'en retour certains soient méfiants, c'est normal. En fait, la médecine, d'artisanale presque est passée à ultra industrielle. Et elle a tous les défauts de ce passage à l'échelle industrielle, malgré les bonnes intentions et bonnes actions des médecins. "Je ne suis que technicien" a dit celui qui a planifié la "solution finale", illustrant tout le problème de la technique, ou plutôt de l'idolâtrie de la technique.
Enfin, je vais parler de la sectorisation de la médecine. Elle est parfois tellement spécialisée et dispatchée qu'elle ne peut donner aucune vue d'ensemble cohérente, et se contredit d'un secteur médical à un autre. La division entre le purement physique et le purement psychologique est assez criante. Par défaut, on va souvent dire que c'est physique. Puis quand on va vers des spécialistes traitant du physique, et qu'ils ne trouvent rien dans l'ensemble de leur savoir, on va souvent dire que c'est psychosomatique ou, attention jargon pour ne pas dire "on ne sait pas" car ce serait une faute d'autorité, idiopathique. Ainsi, on peut aller voir un médecin de la psychologie pour un trouble physique et inversement. Ou alors ni purement physique, ni purement psychologique. Mais attention, là on invoque les limites du dogme, c'est en dehors de notre juridiction. La sociologie se voit aussi comme une médecine de la société. Ce qui dérive dont aussi à voir des maladies là où il n'y en a pas. Ingénierie sociale. Voir l'article sur la sociologie et l'article sur l'eugénisme.
La médecine, tout comme tout champs de pratique mais aussi d'étude, d'observation qui se veut purement "matérialiste" - pour ce que ça veut dire - opère une réduction. Il s'agit d'un procédé pratique, par défaut, mais qui peut aussi rendre malade sur le fond, car cela réduit le champs des possibles. La médecine (comme toute chose par ailleurs) sans la perspective divine est la création, ou au moins l'encouragement d'un monde malade, même si point par point il y a des guérisons que l'on célèbre et pour lesquelles on peut dire merci.