Si effectivement, la technologie peut s'avérer sur certains points, parfois, intéressante, elle n'est pas neutre, elle engendre des externalités par ailleurs, et sur le long terme. Le problème se situe dans la dépendance extrême tant psychologique, voire spirituelle, que "matérielle". Espérer trop, toujours et uniquement de la technologie revient à diviniser la technologie, ce qui par définition est une erreur. C'est à dire que nous sommes vis à vis de la technologie comme devant un dieu. Ce qui va même à l'encontre de l'idée que la technologie serait uniquement "matérielle" ou uniquement un "outil". A vrai dire, on ne sait pas bien définir ce qu'est la technologie, sa nature. Mais le problème, hormis de dépendance spirituelle, qui est suffisamment grave en soi, est la dépendance physique et environnemental de cette technologie. Si il est probablement rationnel de parier sur ce qui semble bénéfique, rapporter sur le court terme, il n'est en revanche pas du tout rationnel de tout miser là-dessus. C'est pourtant ce que nous avons fait par l'agriculture. L'agriculture consiste à rendre notre espèce adaptée uniquement à un environnement... agricole. On adapte l'homme à manger du brocoli et du blé, mais les conditions de cultures du brocoli et du blé correspondent à un climat spécifique qui pourrait ne pas être le même demain. Ce que l'on commence à comprendre par le changement climatique. L'agriculture est donc la création d'une niche écologique que l'on généralise et systématise. De même que la ville et les habitations constituent une simulation climatique. La création d'une niche peut être bien, mais il faut savoir que cela peut ne pas toujours durer, et qu'à vrai dire, il est prévisible que ça change. Le choix technique/technologique sur l'alimentation conduit à une faiblesse de fond très importante par hyperspécialisation environnementale et alimentaire.
Aujourd'hui, on a toujours plus recours à des technologies pour quantité de capacités qui étaient auparavant entièrement nôtres, humaines. La calculatrice n'a pas fait progresser les capacités de calcul mental de milliards d'individus. Le recours à des hormones de synthèse pour palier à des défauts du mode de vie, comme le diabète par exemple, est une mauvaise stratégie. Le recours massif à de la thérapie épigénique (qu'on appelle à tort vaccin) est aussi la création d'une hyperdépendance technologique, sans compter les innombrables effets "secondaires" qui vont apparaitre à notre observation petit à petit, ainsi que les effets écologiques de la création de niche. On est obsédé par l'idée de diversité quand il s'agit de diversité ethnique par exemple, ou de diversité sexuelle, ou quand il s'agit d'une réserve naturelle loin de chez soi, mais on oublie que la diversité qui assure la souveraineté et la survie n'est pas dans ce type de collection artificielle mais bien dans la diversité des méthodes d'alimentation, d'aliments, de conservations, de développement écologique, de renforcement de l'existant. Prendre une douche froide tous les jours est peut-être une bonne idée pour stimuler certains éléments fondateurs du corps mais ça nous adapte à la douche froide, à terme. De même que travailler les biceps nous adapte surtout à soulever des haltères, pas ou peu à autre chose. Hyperdépendance, hyperspécialisation. Le jour où on va dire que l'exogrossesse est la seule chose à faire, on sa rendre dépendant notre reproduction de technologies.
Questions toutes bêtes :
Est-ce que la technologie va toujours exister ? On peut en douter. N'est-elle pas dépendante d'énergie, et de savoir faire spécifiques ? Si. Extrêmement.
Est-ce que les réponses à ces deux questions donnent l'impression que tout miser sur la technologie est une bonne stratégie globale ?