Le constat est que le langage verbal est diminué à toute allure ces derniers temps. Il avait une place central auparavant, on le perfectionnait, on cherchait à tout convertir en verbal, à en faire un prisme universel. Or, avec différentes idéologies et technologies, nous voyons le verbal être décentré, devenir périphérique. Certes, nous n'avons jamais autant écrit que de nos jours, mais les mots n'ont plus de sens, ils sont devenus des mots-clefs, des mots invocation, des images marketing jusque dans notre façon de penser et de percevoir. Certains se rendent compte d'une évolution du langage, mais peu voire personne, de ce que j'ai pu lire et écouter, ne comprennent comment et pourquoi. Notre langage devient multimédia, ou transmédia, où le verbal est une composante et non plus une totalité en elle-même. Cette nouvelle organisation langagière implique une diminution du verbal en quantité et en qualité, réduction drastique du vocabulaire, réduction du sens spécifique de chaque mot, entre autres phénomènes. Le multimédia ou transmédia est un langage brisé qui tente de créer une unité. Une image vaut plus que mille mots, disons-nous parfois. Oui, une image peut plus "parler" parfois qu'une explication verbale. Là n'est pas la question. La question est l'unité langagière. Le verbal avait approché une unité langagière, car nous pouvons tous embarquer avec nous ce langage avec nos corps seuls, là où la technologie nous oblige à avoir des objets et outils afin de communiquer, penser et même s'émouvoir. Le langage verbal s'est forgé sur de longues périodes, et nous avons ainsi gagné en précision et donc en potentiel ordre, progrès peut-être, clarté. Nous avons dorénavant une mosaïque de langage par le transmédia. Nous brisons l'unicité du verbal chaque jour, et ce sans s'en rendre compte directement, sans faire le lien entre nos agissements à cet égard et les aboutissements par ailleurs. Il en résulte que nous ne savons plus vraiment parler, communiquer, ni IRL c'est à dire de visu in situ et nu (sans support extérieur), ni avec nos nouveaux outils, notre nouveau langage transmédia car il est tout nouveau, très composite, instable, etc.
Avec ce constat, il n'est guère étonnant que l'on perde encore la notion de Dieu, que l'on retrouve des rituels de sorcellerie, que ce soit une guerre "idéologique" de tous les instants presque. Ce que l'on dit "idéologique" devrait être dit guerre spirituelle d'ailleurs. "Idéologique" servant à occulter la nature occultiste de cette dynamique chaotique. Peut-être que ce nouveau langage transmédia va aboutir à des choses intéressantes dans l'avenir, mais c'est très spéculatif, incertains, et probablement ne fait que déplacer les problèmes inhérents à chaque langage qu'on attribue pourtant massivement au langage verbal seul. Peut-être que ce nouveau langage transmédia va être précis à l'avenir mais en attendant nous n'avons plus aucun moyen d'être précis, car le verbal est attaqué, diminué, et le nouveau est bêta, autrement dit nous ne sommes nulle part aujourd'hui, dans un entre deux du chaos. Peut-être que ce transmédia sera bien à l'avenir mais il nous force à fusionner avec les technologies transmédia et être mutiques, maladroits et fous sans technologies.
Comme souvent, on oublie ou n'est pas conscient que beaucoup de nos "idéologies" et de nos comportements en découlant sont directement dépendantes du présupposé de base qu'est la croyance en la technologie, cad que la technologie pourvoit à tout ou presque, si ce n'est maintenant, ce sera bientôt ou plus tard. Sondez votre pensée et l'esprit du moment et vous le constaterez aisément, avec un minimum de logique. Féminisme, écologisme, lgbtqisme, et tant d'autres préoccupations de cet acabit sont des épiphénomènes de cette croyance, de cette foi en la technologie. Merci. A bientôt.