Certains sont contents d'avoir gagné sur le communisme, d'autres fustigent les dégâts de régimes communistes historiques, d'autres encore se disent toujours et à jamais communistes.
J'ai pu lire des argumentations pour et contre à ce propos. Certains affirment que le communisme n'a jamais été mis en place. Et les autres affirment que le communisme a tué des millions de gens. En fait, les deux propositions sont vraies. Pourquoi ? Parce que le communisme implique une conscience commune spontanée totale. Il ne peut pas s'agir d'une PRISE de conscience, mais d'une EMERGENCE spontanée. Il ne peut y avoir de communisme par l'influence d'un groupe ou d'une personne. Historiquement, par exemple, l'URSS a seulement été une manipulation d'un groupe de personnes pour emporter tout le monde. Le communisme a été le décor, la prétention, mais le pouvoir été centralisé, et totalement vertical. Il s'agissait juste d'une dictature impérialiste classique. La seule différence est qu'elle prétendait être ce qu'elle ne pouvait par définition pas être. Donc le communisme a bel et bien tuer des millions de personnes, pas parce que le communisme a été mis en place, mais parce que le communisme a servi de slogan, de leit motiv, de carotte, de caution pseudo intellectuelle et éthique même.
Ce qui se rapproche le plus du communisme ne peut se faire qu'à petite échelle, comme dans un monastère, une famille éventuellement. Mais même dans ces organisations pourtant très réduite en taille, il n'y a pas vraiment de communisme, car cela impliquerait une conscience commune naturelle et pas un système de forçage comportemental.
En vérité, le communisme est une utopie de longue date, avant même qu'on appelle ça communisme et qu'il y ait des théoriciens à ce sujet et qu'on en fasse une lutte ou une identité. Le communisme est l'idée que l'humanité entière soit aussi connectée qu'un essaim de fourmis (dans les faits, les fourmis ne sont peut-être pas aussi "connectées" qu'on ne le pense). Le partage et la production de ressources non pas totalement équitable entre individus mais adaptée selon les besoins et selon les circonstances, qui ne doit pas être un système mais une capacité naturelle. En fait, le communisme ne peut pas être un système, un régime, cela doit être naturel. Tout ce qu'on dit sur le communisme est une errance, voire une erreur, si on passe à côté de ce prémisse. Il s'agit d'une communion non pas à l'échelle d'une famille, ou d'un pays, mais à l'échelle de toute l'espèce. En fait, dans le christianisme, on retrouve cette idée de communion universelle, de faire un seul corps. Le communisme, selon les idées récentes, est une application matérialiste de cela, en éliminant Jésus. Un matérialisme qui (par définition) oublie ses origines et oublie la nature humaine (double négation, double aveuglement).
Communisme, vieille idée ? Oui, on rêve parfois de communion généralisée, de toute une humanité unie, de synchronicité absolue entre tous. Est-ce au fond souhaitable ? Pas vraiment. On a cru pouvoir y parvenir par la création d'un système d'organisation, par la création d'empires, par l'influence d'une idée, ou d'une discipline. Mais en réalité, cela implique toujours une mécompréhension de ce qu'implique le communisme. Il faut une mutation d'espèce, en gros, si on veut être matérialiste. Mais même si ça se faisait, on perdrait par là ce qui fait notre humanité. Ce qui fait notre humanité n'est pas l'égoïsme, les guerres, les asymétries diverses, mais le fait d'être humain entièrement. Aussi bien nos qualités que nos défauts. Si toute l'espèce humaine mutait de concert d'un coup, nous ne serions plus humain.
Malgré cela, le rêve communiste survit aujourd'hui par les technologies. Les technologies sont un mélange entre la modification de l'environnement de l'humain et la création d'un nouveau système d'organisation. Le progrès s'appui sur cette croyance en la technologie, qui n'est pourtant pas humaine, par définition. Le but est de changer l'humain. Toutes les tentatives de contrôle des humains depuis la nuit des temps sont fait dans le but de changer l'humain, la promesse de l'unité, de l'absolu. Toutes ces questions ont déjà été résolues par le christianisme. Mais l'oubli semble puissant. On voit bien aujourd'hui qu'il y a tentative d'uniformisation massive, jamais on avait atteint ces échelles. Cela est voué à l'échec, comme pour tous les empires et tous les régimes politiques. Mais cet essai ne sera pas sans conséquence par ailleurs. Comme les millions de morts fait en sacrifice à cette idée de communion absolue de toute l'espèce humaine, depuis le début de l'humanité. Toutes les dictatures font appel au bien commun, à l'unité, qu'elles se disent communistes ou nationalistes, ou globalistes (qu'importe l'excuse et la croyance consciente avancée). Cela explique en partie pourquoi tant de personnes tombent dans le piège de ces sirènes. Tout le monde uni ! Laissez la dictature filer et le monde sera uni, pensons-nous. Mais alors même si un empire unifiait le monde, il y aurait à nouveau des divisions internes. Ce qui rend toute cette entreprise non seulement vaine rapport à l'objectif visé, mais en plus néfaste rapport aux conséquences annexes à cette poussée utopique.
La plus grande menace de l'utopie communiste aujourd'hui se situe dans les technologies et le globalisme.