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Explore & Anticipe

Avec douceur + enthousiasme

Encourager

Hormese

9/2/2019

 
L'hormèse, ce concept sous les feux de notre actualité. Le domaine qui le mentionne le plus semble être la santé. Si le mot est nouveau, le concept, lui, est compris en ses fondamentaux depuis bien longtemps. De Paracelse, la formule "c'est la dose qui fait le poison" fut retenue. Néanmoins, l'hormèse ne peut se réduire à cette phrase. Au mieux, elle éclaire une face du phénomène.

Définition ?

Une définition simple et courte de l'hormèse n'est pas aisée, car elle est multiple et variante. Il s'agit d'une réponse à un stress. Une réponse qui non seulement pare au stress et à ses dégâts, mais amène aussi dans son sillage d'autres "bienfaits". Ces "bienfaits" peuvent être une "réparation" d'autres dégâts liés à d'autres stress, comme aussi une augmentation de la résistance au stress spécifique pour lequel nous avons été exposé. N.N. Taleb a proposé le nom d'anti-fragile pour désigner ce "surplus", une chose qui ne fait pas qu'être robuste en résistant à des chocs, mais qui peut même s'en retrouvé renforcée. Il s'agit non d'un état d'une chose mais d'une qualité. Il n'y a pas de chose qui soit absolument anti-fragile, mais elle peut l'être, par moment, un peu plus, notamment sur certains critères.

Exemple de pratiques

Exemples concrets de pratiques hormétiques. Extrêmes thermiques assez facile à comprendre quand on s'expose au froid qui est un stress pour le corps qui essai de maintenir en permanence sa température de croisière. Après cette exposition au froid, on ressent un sursaut d'énergie, et on peut même ne plus ressentir le froid aussi durement. L'autre extrême marche aussi : le chaud, très chaud, comme on trouve dans le sauna ou le hammam. Pour comprendre intuitivement cela, on peut en faire l'expérience directe. Quand on est habitué à vivre dans un environnement chauffé à 25°C en permanence (pas recommandé) alors sortir dans un extérieur à 8°C sera perçu comme froid, alors que si on vit beaucoup dehors la journée avec toutes les variations de température, on aura une bien meilleure résistance au sentiment de froid.

Une autre pratique hormétique est le vaccin, qui consiste à administrer une dose de pathogène afin de stimuler une réaction supérieure et de donner au corps une mémoire pour affronter le pathogène entier plus tard. Une des meilleures trouvailles de toute l'histoire de la médecine.

Encore une autre pratique "populaire", qui s'est basée au début sur ce principe, mais qui aujourd'hui n'a plus grand chose à voir avec l'hormèse est l'homéopathie. Comme on se réfère souvent au passé, oui il est possible qu'on ingérait auparavant régulièrement des "impuretés" avec nos aliments. De la cendre, des éclats de bois, des minéraux, des poils, et bien d'autres éléments dont des poisons. Mais est-ce que cela peut être en quelque sorte reproduit en insérant de la lave d'Islande dans une micro-capsule pour guérir un trouble précis ? Fort probable que non. Est-ce que les enfants qui mangent leur crotte de nez pratiquent une homéopathie ? Peut être que oui. Est-ce que cela a un effet positif ? La question même est ridicule. A vrai dire, l'homéopathie n'a pas besoin de ces produits exotiques en capsule car on la pratique involontairement tous les jours. Bref, l'homéopathie n'a plus rien à voire avec une pratique hormétique aujourd'hui.

Méthodologie non-linéaire

Le plus étonnant par le développement actuel d'une approche hormétique est qu'on prend conscience que tout le système de traitement pharmaceutique est basé sur un étrange consensus méthodologique tablant sur l'effet proportionnel à la dose, c'est à dire une relation linéaire entre dose et effet. Vous avez bien lu. Une relation linéaire. Hallucinant. Les plus simples expériences à la portée de tous viennent contredire ce principe. Reprenons l'exemple de l'exposition au froid intense. Quand on se baigne dans une eau à 5°C ou moins on ressent immédiatement le froid de façon très intense, mais il y a ensuite une accoutumance progressive et variable en fonction des individus et des circonstances. Autre exemple : l'alcool. Si on jauge l'effet via le comportement, on peut être joyeux à petite dose et dépressif à plus grosse dose assez rapidement. Mais cela varie en fonction des individus. Certains vont rester joyeux, certains devenir agressifs, d'autres seront amorphes, certains tomberont malades avant d'atteindre l'état d'ébriété, certains vont passer par des phases rebonds, etc.

Mais, par exemple, votre prise de sang indique la présence d'un surplus (relatif à une norme dite "saine") de cholestérol, il vous sera prescrit une dose en relation à votre taux. Bon, dans cet exemple, on sait dorénavant que le cholestérol n'est que peu souvent un vrai problème de santé, et que les statines pour "soigner" peuvent causer de sérieux dommages. Passons. Le plus surprenant est que même si on admet la linéarité dose/effet pour l'effet ciblé, est-ce que les effets dits secondaires - qui ne sont pas "secondaires" mais plutôt connexes/annexes - sont aussi linéaires ? Encore une fois, un doute méthodologique assez fou. Encore pire. On considère un critère souvent en isolé d'autres critères qui probablement ne sont pas dans un indicateur de prise de sang. Encore pire. On prend le patient sur la séquence de sa demande/problème, c'est-à-dire qu'on impose un traitement linéaire sur un présupposé patient à condition linéaire. Le contexte passe le plus souvent à la trappe, aussi bien dans l'isolation d'un critère de l'ensemble des critères identifiables et non-identifiables, que dans l'isolation du trouble de ses conditions. Il n'y a plus un ensemble concomitant de conditions, mais un trouble (au milieu de nulle part, presque). Il n'y a plus un individu mais un trouble. Cette méthodologie de double isolation pourrait être acceptable en cas d'urgence réelle. Or, beaucoup de traitements très communs aujourd'hui sont des troubles chroniques. A la lueur de ces réflexions toutes simples, il apparait clairement une sur-médication systématique généralisée. Vous allez me dire que je suis hors-sujet par rapport à l'hormèse ? Au contraire, cet exemple très factuel illustre parfaitement ce phénomène.



Vision mécaniste contre vision écologique, en quelque sorte. A la différence que la vision écologique incorpore partiellement une vision mécaniste, elle l'englobe.


Le corps anticipe

L'effet d'hormèse pourrait être abordé sous l'angle du phénomène d'accoutumance. Si on reprend l'exemple de l'alcool, quelqu'un qui boit beaucoup et/ou souvent aura vraisemblablement plus de chances d'augmenter sa tolérance aux éléments néfastes des boissons alcoolisées. Si on juge par rapport au critère de tolérance spécifique à ce produit, alors il y a une "augmentation", un espèce de renforcement du corps au stress de l'alcool. Est-ce que ce renforcement spécifique s'accompagne d'autres atouts sur d'autres domaines du corps, de la santé ? Pas certains. Boire de l'alcool habitue à... boire de l'alcool, pas à renforcer les cheveux et les ongles. De même, s'exposer régulièrement à du froid augmente les capacités de résistance au... froid. En réalité, l'hormèse se trouve davantage dans le fait que le corps, suite à un stress, communique à beaucoup de parties et éléments du corps cet état de stress, probablement car il anticipe une augmentation du stress, ou sa généralisation. Il s'agit donc d'une réponse non pas aléatoire mais lié probablement à une mémoire ancestrale du corps. Vision écologique, qui rejoint les discussions à propos de l'intelligence sur ce blog. Le corps a sa propre intelligence qui a/est le fruit de l'expérience de milliers d'années. Dur de faire le poids face à cela !

Stress partout !

Arrivé à ce point de l'article, on se rend compte que nous partons nous aussi au quotidien d'une conception étrange, celle où nous serions des isolats bombardés de facteurs stress. On lutterait contre des ennemis de toutes parts. Conception tellement fausse pourtant ! L'environnement n'est pas un stress, mais une communication, échange d'informations sur plusieurs niveaux de notre existence. Cette perspective dressée ici peut donc, je l'espère, nous amener à revoir nos conceptions et perceptions ordinaires. Par exemple, on prend souvent l'hormèse dans sa réaction "positive" à un élément "négatif". Mais un excès de ce qui est au début positif peut devenir clairement négatif. Le confort. Le confort à un certain point nous enlève plus que nous donne, car le confort c'est l'absence de communication pour le corps. Les stress extérieurs sont des stimulations, comme de bonnes questions ou réponses dans une conversation.

Dose, mais aussi contexte

Aujourd'hui on voit progressivement émerger la mode de pratiques dites hormétiques. Néanmoins, dans la plupart des cas l'hormèse est comprise très sommairement et... linéairement. Ainsi, on voit des personnes faire et inciter à pratiquer et le stress thermique très souvent et le stress du jeûne, et le stress du sport, et autres. Tout ça cumulé n'importe comment presque. En oubliant qu'il y a toujours un contexte et une dose. Si ce qui vous stimule et vous amuse particulièrement est le bain de glace alors peut être que cela suffit comme stress délibéré pour obtenir en plus de l'amusement et de la découverte un potentiel effet positif supplémentaire formulé par le corps. En reprenant l'analogie de la conversation, accabler votre interlocuteur de questions pièges coup sur coup n'est probablement pas une bonne voie pour passer un bon moment et vraiment apprendre l'un de l'autre. Le "biohacking" n'est pas tromper le corps, mais au contraire dialoguer avec lui et sa mémoire. Argument aussi en la faveur du contexte : chacun a probablement un type de stress vers lequel il sera orienté spontanément. Imposer brutalement le jeûne, même intermittent, à une personne qui est bien nourrie et n'a aucunement l'envie ni l'idée de jeûner est probablement une mauvaise idée, du moins sur le court terme. L'hormèse semble plutôt une réponse globale et non ultra-spécifique.

Hormèse, oui mais avec dose

Il n'y a pas non plus de nécessité impérieuse à des pratiques hormétiques. Encore une fois votre corps est intelligent, si vous le trompez ou le poussez à bout tout le temps, ou à des niveaux trop intenses, il peut réagir en annulant toute tolérance ou presque. Je pense à l'expérience de l'alimentation quasi 100% végétale qui aujourd'hui aboutie à ce que quantité de personnes ne supportent plus du tout ces végétaux. Il y a donc fort probablement des seuils où l'hormèse ne marche plus du tout. Il y a aussi ceux par exemple qui veulent tenter le "sans gluten" puis qui se retrouvent de plus en plus intolérants au gluten au fur et à mesure qu'ils diminuent leur consommation en volume et fréquence.

Résumé ?

Comment définir l'hormèse, à partir de ça ?
Hormèse : potentielle réponse globale du corps à une dose (sur une fourchette ou plusieurs) de stress qui lui peut être très spécifique ou local.
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Carnivore

1/2/2019

 
Huit fois n'est pas coutume, sujet : alimentation. Pour une sorte d'avertissement, je vous invite à lire mes articles précédents sur le sujet. Je ne peux pas répéter les mêmes et exactes propos, donc voilà, je ne suis pas un professionnel de santé, je ne recommande rien, je ne suis pas responsable de vos choix, tout ça tout ça.

Qui, comment, pourquoi ?

D'après la scrutation d'ensemble du web carni, il y a des raisons itératives à l'adoption de cette diète :
  • Anciennement avec une alimentation végé (végétarien ou végétalien ne fait ici aucune différence)
  • Problèmes de peau (psoriasis, acné, autres)
  • Problèmes d'articulation (arthroses diverses)
  • Problèmes mentaux (dépression, anxiété, etc.)
  • Problèmes digestifs (gonflements, gaz, reflux gastrique, douleurs stomacales, intestinales, diarrhée, etc.)

Je garderais ces cinq raisons en priorité, bien qu'on puisse en dégager d'autres symptômes comme le surpoids, troubles du sommeil, etc. Si vous même, qui lisez ce billet, êtes dans une situation spécifique relative à l'adoption d'une diète carnivore, je vous prie de m'en faire part, ce sera joie de vous lire.

Mon cas

Précision importante, je ne suis pas actuellement de diète carnivore, bien que j'en sois très proche. Mon parcours de diète a été d'abord des aliments maigres, puis enrôlement progressif dans la végémania, puis arrêt brutal de cette mode pour raison de santé, puis paléo, puis kéto/paléo. J'apprécie beaucoup de légumes, malgré que de plus en plus me sont impossible à manger sans développer des symptômes vraiment dérangeants (exemple de la tomate entière, de l'aubergine, et même de certains choux). En fait, au moment où j'écris ce billet je suis incapable de manger la plupart des glucides (végétaux forcément) sans développer des douleurs stomacales et de subir des montagnes russes d'états mentaux, avec le pendant parfois positif certes mais aussi des pendants de stress sans raison, d'angoisse. Je sors aussi de plusieurs mois de crise subite et sans raison, où j'étais quasi inexistant, avec cette impression d'être loin, loin de tout, tout en souffrant de bien des façons en quasi permanence. On m'a évidemment mis sous un léger anxiolytique qui m'a assommé pendant quelques temps et à vrai dire m'a aussi mis dans des états d'agressivité sans raison et d'inquiétude aussi. Avec le temps c'est passé, mais j'ai ensuite développé d'autres symptômes et problèmes coup sur coup. On m'a dit que c'était probablement du à un choc où le système immunitaire tend à baisser. Mais je maitrise surtout mon état depuis que j'ai supprimé beaucoup de végétaux et augmenté ma conso de viande. Surtout supprimé la quasi totalité des glucides. Les mesures de prises de sang (toute la batterie de tests) on été plutôt inutiles car ne reflétaient pas ou si peu mon état.

Non mais attends, de la viande ?

Comme la diète carnivore va à l'exact opposé du dogme actuel, un des premiers réflexes est de se dire : non mais n'importe quoi ! OMD ! Où sont passés les cinq fruits et légumes par jour ? Et les vitamines ? :) Moi-même, qui suis pourtant plutôt prodigue en matière de viande, poisson et laitages entiers, je n'ai pas pu m'empêcher d'écarquiller les yeux en entendant parler de cette diète la première fois. Et puis, une partie de mon esprit avait retenu le discours ambiant de diabolisation des produits animaux, causes de tous les maux et qu'il fallait donc supprimer, ou au moins limiter. Ceci vaut la peine d'insister. Même si je (re)mangeais des produits animaux depuis plusieurs années et que ça me nourrissait vraiment, voire me soulageait, je gardais encore en moi ce discours anti-viande. Ce qui démontre le lavage de cerveau profond de cette doctrine, ses effets long terme en terme de santé physique mais aussi mentale. Élément à charge supplémentaire donc. Car beaucoup d'individus aujourd'hui, même s'ils mangent encore de la viande ont intégré le discours et sont par défaut sympathisants de la doctrine. Ils se disent "ce serait bien de s'en passer" mais ne peuvent pas parce qu'ils adorent en manger et s'en sentent bien. Cette doctrine n'est donc pas anodine, et voilà pourquoi je n'hésite pas à envoyer bouler tout sympathisant, et que j'insiste autant contre cette doctrine sur twitter et ici.

LEs reproches

On reproche tellement de choses à la viande qu'on finit même par la voir en fin de compte un peu comme un rebu. Or, avons-nous ne serait-ce qu'un instant songé à la possibilité que ce qu'on incrimine à la viande de causer, notamment cancer du colon, problème de reins, inflammation, sont en fait dans la majorité des cas dues à l'interférence d'autres aliments que par la viande seule ? Dans les faits les populations européennes et américaines consomment de moins en moins de viande depuis plus de trente ans. Et curieusement l'obésité a augmenté, les diabètes aussi, et autres troubles de santé comme les problèmes cardio-vasculaires, la malnutrition aussi. Les faits ne collent pas aux recommandations. Au contraire même !

Parmi les remarques à l'encontre de la diète carnivore, il y a le microbiome. Évidemment, le sujet est tout nouveau, personne quasiment ne parlait de ça il y a 10ans et maintenant on répète tous microbiome en chaîne. Dans l'hypothèse où la diète carnée provoquerait une certaine déficience dans la quantité ou qualité du microbiome, il convient de rappeler qu'on se nourrit soi en premier, càd sa propre échelle d'existence biologique avant d'être nourri en seconde main par des microorganismes. A vrai dire, l'argument principal lié au microbiome est l'absence de "fibre". Or, on sait que toutes les fibres ne se valent pas. Les fibres de persil ne sont pas les mêmes que les fibres de blé complet. En quoi aussi les viandes n'auraient aucune "fibre" ? L'exemple qui me vient à l'esprit est la sardine en boite qu'on mange avec les écailles et les arrêtes par exemple. Si on parle de microbiome, selon le livre de Giulia Enders, le charme discret des intestins, il n'est à aucun moment dit que la viande est incompatible avec le microbiome, voire délétère tout court, sauf en cas de prolifération agressive d'helicobacter pylori. Mais la corrélation avec la viande n'est pas certaine. Plutôt avec les conditions d'hygiène et la transmissions orale. Et l'infection semble plus importante partout ailleurs qu'en Europe où justement on tend encore à consommer plus de viande qu'ailleurs. De quoi réfléchir à deux fois (au moins !) avant de relayer des corrélations clairement fausses.

questions de méthodologie

Sur quelle population ces conclusions pseudo négatives (exemple du EAT-Lancet, ou de la China Study) à l'encontre de la viande se sont basées ? Probablement que la diète moyenne était déjà majoritairement vg et que dans ce contexte un peu plus de viande peut augmenter de façon infime des risques (absolus, ou supposés absolus) des pathologies invoquées, mais que donc il s'agit de contexte et non de la viande seule. Au contraire cela pourrait même dire que la diète moyenne sur laquelle cela a été testé manquait déjà de viande, qu'à plus forte dose ces pseudo corrélations ridicules dans les faits-papier s'évanouiraient, voire s'inverseraient.
Il y a quand même un paradoxe insurmontable dans cette obsession vg à tailler la viande. On prend des nutriments en abondance de la viande et on essai de trouver des aliments autres (végétaux) qui nutriment par nutriment ont des meilleurs taux (sur le papier, et sans mentionner la biodisponibilité). La référence reste donc la viande, et on est dans une espèce d'imitation dans la nutrition même de la qualité nutritionnelle exceptionnelle de la viande.


Quels avantages à cette diète ?

Au plus on mange de viande au plus on tend à manger moins en volume et moins en fréquence. Ainsi, à en juger par les témoignages actuels, beaucoup mangent à une fréquence de deux repas par jour. Réduire la fréquence - considérant que la pseudo norme actuelle est 3/j - semble une bonne option santé, augmentant la période de jeûne. Plus de temps, c'est probablement plus d'activités, donc bonnes répercussions sur la santé, le moral. Cette diète rend beaucoup plus facile le jeûne, voire même le rend partiellement obligatoire, sous forme intermittente ou "complète". Pourquoi ? Beaucoup plus de nutriments, bien mieux assimilés et des macro-nutriments qui "durent" plus longtemps - si on se permet l'analogie carburant.

Ensuite il y a réduction de la diversité souvent (si on part du principe que la plupart des gens consomment plein de sortes de légumes et viandes différentes, ce qui n'est pas le cas), donc meilleure digestion, meilleure assimilation possible par cette voie. Ce point indique au passage qu'une diète carnivore devrait probablement chercher une belle diversité au sein des aliments carnés, et pas que du steak-haché. Quelque part on se spécialise à digérer tel type d'aliment. Ce qui est curieux d'ailleurs est de rendre synonyme variété avec plantes, alors qu'il y a quantité de morceaux différents et quantité de viandes différentes. Mais l'idée ici est que certains font une sorte de mono-diète avec du bœuf. L'idée de mono-diète est ancienne. Trop de diversité, surtout en permanence, tous les jours est probablement une mauvaise idée sur le long terme. Encore une fois, cette diversité est rendue presque nécessaire parce que les aliments végétaux sont moins riches en nutriments assimilables. La diversité est intéressante dans une optique de sureté alimentaire si jamais on manquait de nos plus précieux aliments, on pourrait compenser. Cette réduction de diversité concerne aussi la complexité des aliments et préparations industrielles qui contiennent pleins d'adjuvants dont émulsifiants et stabilisants qui sont peut être lourds à digérer. 

Suppression des anti-nutriments de certaines plantes, et donc de tous les problèmes associés. Par exemple la simple salade peut donner des douleurs d'estomac à certains. Beaucoup on du mal à digérer les ognons, et dans la même famille de plante les poireaux et l'ail. La peau et les grains de tomate peuvent causer beaucoup de problèmes inflammatoires aussi. Un composé (acide oxalique) du cacao, qu'on retrouve aussi dans quantité d'autres plantes comme les patates douces, le sarrasin, amande, et autres, peut aussi s'accumuler dans les reins.

Plus aucun glucide simple, et quasiment plus de glucides tout court si diète stricte. Donc pas ou peu de pic glycémique, ou du moins dans des proportions moindre que par un dessert classique (sucre, huile, farine).

A part si on mange du steak-haché à tous les repas, manger de la viande requiert de mâcher beaucoup. A vrai dire mâcher beaucoup plus que la plupart des végétaux ! Aujourd'hui les gens mâchent le plus avec un chewing gum qui curieusement est encore du sucre. On sait que mâcher est bon pour mieux assimiler. Est-ce que du pain blanc et des biscuits ça se mâche beaucoup ? Absolument pas. Est-ce que de l'huile ça se mâche ? Non. Est-ce que des légumes cuits ça se mâche ? A peine. Il n'y a qu'en mangeant cru ou très légèrement cuit qu'on mâche vraiment les légumes et fruits.

Quasiment plus aucune fibre végétale. Et oui, pour ces adeptes de la diète carnivore, il semble que la plupart des fibres végétales soient irritantes pour le système digestif. A vrai dire, il est possible que l'effet pseudo bénéfique des fibres qu'on observe aujourd'hui soit dû en priorité par l'effet d'hormèse. Les fibres empêchent d'assimiler tel nutriment et tel nutriment et donc nous met dans un état proche du jeûne (de nutriment) tout en ayant des surplus caloriques par les glucides abondant. Ce qui pourrait expliquer en partie pourquoi certains en régime vg sont gros et d'autres au contraire squelettiques. Être obèse peut être une réponse du corps à un stress, car il va chercher à stocker car il n'a pas de nutriments, ou peu de nutriments, et ne dispose que de calorie des glucides avec les pics et yoyos glycémiques que cela engendre.

Potentiels problèmes ?

Ne pas manger assez diversifié, donc ne pas bénéficier entièrement du meilleur des aliments carnés (organes, huitres, œufs de poisson, foie de morue, par ex).

Ne pas manger suffisamment, car la satiété est importante par la viande, surtout avec l'effet de jeûne, on pourrait avoir tendance à manger pas assez calorique, le minimum calorique journalier. D'où le choix du bœuf en priorité sur les autres viandes.

Manger trop, car c'est bon et qu'on s'est habitué à l'effet de satiété des débuts.

Difficulté à maintenir un bon ratio graisse et protéine. Trop de graisse rapport au niveau de protéine et inversement. Manger que de la viande maigre est probablement une mauvaise idée dans le contexte de cette diète.

Mauvaise qualité de viande, donc ratio omégas mauvais, probablement plus de risque d'acidose, surtout avec des laitages industriels et des graisses oxydées.

Certaines personnes ne peuvent pas adopter une telle diète. Elle est probablement plus universelle que la diète vg, mais elle n'as pas vocation à devenir la norme. Rappelons que beaucoup viennent à cette diète pour résoudre de sérieux problèmes de santé et pas pour une raison frivole. Bien que par effet de groupe ce puisse être le cas.

Pour les carnivore 100% ou presque il semble y avoir des effets de transition plutôt désagréables. Cependant cette "transition" n'est pas comme la "détox" qui dure des année par certains gurus vg. On parle ici d'une à trois semaine maximum.

Les fromages peuvent provoquer une constipation, si le terrain est favorable. On peut aussi avoir tendance à en sur-consommer au détriments de la viande et donc perdre les bénéfices initiaux de cette diète carnée. Apparemment, pour certains, les fromages au lait cru, ainsi que le lait cru sont beaucoup mieux assimilés que les versions écrémées, demi-écrémées et pasteurisées.

Au plus il y a exclusion des plantes, au plus les réincorporer même momentanément risque chez certains de poser encore plus de problèmes, car la tolérance sera diminuée. Et aussi le sentiment de satiété de toutes les plantes vont largement diminuer.

Aucune perspective long terme. A vrai dire on la rapproche de la diète cétogène ou "keto", dans ses aspects positifs.

Semble donner à certains une couleur de peau rosée par endroit comme les joues ou le nez, et semble développer le dessous des yeux un peu comme si on été fatigué aussi, à en juger par les vidéos et photos disponibles.

Précisions additionnelles

Le but de cet article n'est pas de faire l'apologie de cette diète. Ma perspective est plus large, celle de montrer que la viande et les laitages sont tout à fait normaux et saints, voire même fortement recommandables pour probablement une très large part de la population mondiale. A plus forte raison les viandes que les laitages.

A l'échelle de population, si une personne va dans un sens à fond, il apparait fort probable qu'il y aura un phénomène d'ajustement contraire. La diète carnivore répond parfaitement à ce phénomène où des individus tentent depuis quelques dizaines d'années d'imposer au monde une diète supposée entièrement végétale (ce qui est tout simplement impossible car la vie n'est pas uniquement "végétale"). La diète carnivore répond à ce besoin de justesse, néanmoins on voit des biais de groupes apparaitre, déjà le biais de la nouveauté, le biais de se voir enfin "autorisé" à manger ces aliments qu'on honnit depuis des décennies, le biais de croire que ça va tout résoudre, le biais de croire que c'est parfait ou 100% adapté. Pour compenser l'impression de diète "extrême" qu'on peut avoir quand on entend parler de cette histoire, il faut aussi se rappeler que beaucoup de ces adeptes sont passés par des souffrances chroniques importantes, voire carrément paralysantes. Elles ont essayé tel traitement et telle diète consensuelle, et tel conseil avant d'en arriver là. Ce qui ne veut pas dire que cette diète est la "dernière chance", au contraire, mais qu'il faut considérer le niveau de détresse et de souffrance profonde qu'ont connu ces individus. Il faut aussi considérer les sensations horribles d'appréhender de manger car on va se chopper des maux de suite après, considérer également les sensations étranges de manger sans satiété, càd manger mais n'avoir pas l'impression d'avaler quoi que ce soit de nourrissant.

Perspectives diverses

On a bannit progressivement les viandes de nos assiettes. Les viandes sont en générales plutôt caloriques rapport au concombre ou au chou. La question qui se pose alors est si on élimine non seulement tous les nutriments qu'elles contiennent mais aussi les calories, par quoi les gens les remplacent ? Réponse simple, huile et sucre, puis farine aussi. Parce qu'avoir ses calories journalières avec de la laitue c'est pas facile, on va s'orienter vers des aliments à fortes charges caloriques donc principalement glucides et lipides. On voit déjà par ce remplacement qu'il y a un déficit de protéines. Maintenant est-ce que la plupart des gens vont s'orienter en priorité vers les calories-glucides de racines/tubercules comme les carottes et les oléagineux entiers comme des noix, ou amandes ? Non, ils vont privilégier ce qui est plus "facile" à digérer, car ayant moins de fibre comme l'huile et le sucre et les farines. Et bien sur ce ne sera pas les huiles d'olive extra vierge pure, mais des huiles raffinées, avec de mauvais ratios d'omégas et autre, ainsi que des farines très blanches. Car c'est plus simple à trouver, moins cher, on peut en produire beaucoup, donc se faire de gros profits. Résultat de la diminution de la viande ? Catastrophique. Non seulement "arrêter" de consommer de la viande n'a aucun sens, mais la diminuer non plus ! Dire cela n'est pas vous encourager à manger 1kg de bœuf tous les jours, ni même sous-entendre qu'il est impératif de ne manger que du carné. Je rappelle ici que je ne suis pas dans l'apologie de quoi que ce soit, ni dans le conseil. Je remarque seulement les causes et les conséquences autour de ce phénomène.

Au delà de la diète

En dehors de la diète seule, de l'aspect nutritionnel et santé, il y a des revendications sous-jacentes à l'encontre du savoir orthodoxe en médecine : la pertinence des prises de sang par exemple, ou le tout médicament, le sur-traitement à effets délétères de "troubles" comme le cholestérol et les statines, etc. Derrière cette diète il est donc dit : tous le monde dit en théorie qu'il faut faire ça pour être en bonne santé, mais dans les faits je fais ça et ça marche. Retour à un pragmatisme individuel, sans commune mesure plus pertinente que les formules génériques hors-sol. Un retour à une vrai gestion de sa santé, et pas à une sous-traitance généralisée. J'ai entendu des arguments un peu forcés parfois de la part de certains pro-carnivores mais leur propos est incomparablement plus posé, concret, fouillé, que tous ces pro-vg qui gesticulent du prêt-à-penser.

Le gotha carni

Il y a des figures de prou, des stars de cette diète. J'aimerais mentionner Frank Tufano qui propose des contenus souvent très intéressants, et Shawn Baker.
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art >>> critique + prospective

20/9/2018

 

ça pas art ?

Poser une critique de l'art au sens large. Souvent je suis exaspéré d'entendre des gens critiquer l'art, sous-entendant ou clamant clairement que l'art "ne sert a rien", est futile. Il est possible que beaucoup de ces détracteurs sans détour soient étrangers à l'art, ou en tout cas aux formes d'art qu'ils identifient comme étant de l'art. Question de perception. On va identifier uniquement certaines choses dans une catégorie et en exclure la majeure partie restante. Ainsi parler avec éloquence ne sera pas perçu comme un art hormis dans un contexte spécifique comme un seul-en-scène humoristique ou une émission de télé ou un intellectuel ou un politique. Mais si il s'agit de bien s'exprimer au quotidien alors ce ne sera pas perçu comme art. Perception est souvent comme un ensemble de labels. Il faut un ensemble de critères et parfois seulement un critère spécifique pour faire toute la différence. Une certaine blague raffinée sur scène devant un public déjà chaud et conditionné pour être réceptif sera peut être de l'art, mais la même blague même mieux racontée dans une conversation ordinaire sans contexte de spectacle ne sera vraisemblablement pas perçue comme art. Il y a quelque chose de démonstratif obligatoire, un emballage qui fait que x sera ou non classé dans nos têtes comme art. C'est-à-dire qu'avant même le contenu il y a un paquet de filtres qui élimine avant toute émission/perception la capacité d'attention qu'on peut accorder et donc qui dit attention dit valeur souvent (monétaire).

Partout ! et... nulle part ?

Aujourd'hui on n'a jamais autant créé d'art, avec une telle diversité, un tel volume et fréquence. Et ça n'a jamais été aussi abordable. A vrai dire notre communication quotidienne se pare d'art a notre insu a travers des formules poétiques ordinaires, des photos cadrées et retouchées, des musiques, des vidéos, etc. Mais si la communication est quasi instantanée la gratification par ses pairs est elle très inégale pour l'instant. Cela est due aux modalités des plateformes. Les plateformes sont des proto-routes très chaotiques encore à ce jour. Mais cela est aussi dû à nos capacités limitées d'attention et de traitement de l'information, puis avant ça aussi de notre cerveau. 

Source et véhicule

Maintenant après cette sorte de célébration de l'art actuel il convient de nuancer. C'est même le topo motivant cet article à la base. Il est vrai que beaucoup de notre production est le fruit de "désordres" physiques et psychiques et spirituels ("désordres" qui ne sont peut être qu'un ordre qu'on a du mal voire qu'on ne peut pas reconnaitre). Il est vrai aussi que beaucoup de notre production peut se faire par défaut d'autre chose, d'autres possibilités de production et d'interaction, d'échange, de travail, de don.

Mais dire cela n’équivaut pas à pathologiser tout l'art, car comme il a été dit l'art est partout. Et on pourrait avec cette logique pathologiser l'économie aussi et toute forme d'activité, y compris la parole. Donc attention à ne pas tomber dans ces erreurs de logique. Néanmoins il est évident qu'en créant ces productions on véhicule aussi des malaises, des pathologies. Ça peut être évident pour certains artistes où on identifie très facilement leur malaise. A vrai dire même chez beaucoup de grands maîtres peintres ou écrivains par exemple on peut voir un côté pervers de voyeur sur la souffrance des auteurs. Certains individus aiment peut être collectionner des œuvres pour contempler à quel point ils sont éloignés de ces états troubles. Il y a aussi une sorte d'exhibitionnisme dans l'art souvent, mais encore une fois ce n'est pas spécifique à l'art, mais à tous les domaines de notre existence, c'est probablement notre conditionnement biologique qui veut ça. J'insiste sur le fait que tout pathologiser n'est pas honnête non plus, mais a l'inverse dire que tout est normal n'est pas honnête non plus.

états internes à la loupe

Dans l'expérience de tout art il peut y avoir une sublimation interne, on est subjugué ou touché et ce rapidement. Mais tout ne se réduit pas à l'effet court terme immédiat. Peut être que cette sublimation véhicule ensuite en nous le malaise de l'auteur. Je perçois ça de façon évidente quand j'écoute certaines chansons pop. J'adore sur le coup écouter, parfois même en boucle, c'est entraînant, c'est stimulant, et plaisant. Mais s'en suit parfois/souvent un vide, et un malaise, une anxiété. C'est comme du sucre finalement. Il convient donc je pense en tant qu'artiste ou producteur de contenu de toute sorte d'être prudent, il nous faut analyser nos états internes, et essayer de ne pas véhiculer de mauvaises choses à notre insu. Une sorte d'éthique, de responsabilité. Ce qui me fait tiquer en écrivant cela est que souvent il y a production pour compenser, ou pour se défendre d'agression autres. Exemple de l'agression économique qui nous pousse à produire, et si on ne peut produire via des circuits identifiés comme étant du "travail" ou de l'économie alors on va plus produire des formes artistiques et ou sportives par exemple. Le problème est que ça se fait par défaut, ce qui déprécie d'une certaine façon les modalités et la pertinence de l'art vie une simple occupation de réserve. Il y a aussi cette idée où on ferait une thérapie par l'art. Oui peut être en partie parfois, mais encore une fois ce n'est pas spécifique à l'art. Travailler dans les conceptions actuelles du travail est aussi une thérapie à ce moment là, et même nos relations sociales sont des thérapies alors. 

éthique du don

Ce qu'il y a aussi avec nos outils de communication actuels est qu'on n'a pas le contexte du récepteur et donc on a peu de visibilité sur comment ça sera reçu perçu. A vrai dire, ces décalages d'ancrage de tous les éléments que l'on produit tous concerne tous les aspects de notre vie. Quantité d'innovations et d'apports intelligents, pertinents, concrets ne sont pas pris en compte dans l'immédiateté de l'émission/production, mais leurs effets se produiront qu'on le veuille ou non. Pour y voir plus clair, je vous encourage à lire différents article sur ce blog qui parlent du progrès surtout mais aussi de l'économie. Bref, pour en revenir à nos moutons, toute éthique qui censurerait la production et le partage pourrait finalement être très limitée dans ses effets. Bien que faire ce constat n'indique pas qu'il faille s'abstraire pour autant de toute éthique, juste peut être qu'on aurait tendance à surestimer les effets éthiques réels d'une l'éthique formelle. Ce n'est donc pas une éthique mais peut être que prendre plus de temps pour construire chaque œuvre serait une bonne option, si par exemple nous voyons une œuvre comme une construction pérenne et non comme seulement une expression passagère. Ce n'est pas être mégalo que de vouloir donner quelque chose de consistant, l'idée reçue souvent véhiculée à ce propos est qu'on produirait pour épater des générations, faire de l'ombre aux autres, mais non ! Déjà qu'importe le domaine où l'on œuvre, on ne peut pas ne rien produire. Ensuite on peut travailler beaucoup plus les fondations, les structures et chaque détail et bien intégrer le tout en une cohérence qui peut apporter quelque chose à soi et à autrui. 

En cours forest

J'attends donc avec impatience :)! des moyens pour mieux apprécier les productions actuelles et en cours, mais surtout des productions futures qui probablement j'imagine ne seront pas ou beaucoup moins issue de troubles physiques, psychiques et spirituels, et avec un raffinement beaucoup plus élevé qui nous permettra de communiquer et comprendre des choses beaucoup plus profondes et bouleversantes dans nos existences et sur l'univers en général. Car c'est cela le rôle de nos productions dont art, de nous donner des angles et des bases de communication pour demain, donc de compréhension. Le langage verbal même est une agrégation de procédés de style, artistique donc combiné à l'effet du temps et sculpté par les nécessités de précision, de concision etc. Il ne faut pas croire, on peut souvent tomber dans un jugement où les productions culturelles passées seraient meilleures que les présentes. Mais cela est incomparable en terme de qualité car ces productions sont relatives à des époques donc modalités de production et de perception différentes. Aujourd'hui on bénéficie d'une diversité et d'un niveau de précision/raffinement jamais atteint dans tous les domaines, mais on n'a pas les moyens d'apprécier à leur juste valeur car nos perceptions sont plus lentes à évoluer que nos productions. Aussi nous avons beaucoup d'informations, énormément au quotidien, et donc il y a un phénomène de saturation rapide qui nous met en mode évitement peut-être, qui nous blase. Aussi il y a tellement de domaines en expansion en simultané et accessibles qu'on se sent plus petit et perdu dans cette abondance croissante ! Mais l'éthique de la production implique une concentration, on doit se concentrer sur ce qu'on veut apporter et cibler donc. Et savourer ce que chacun apporte aussi et ce qui nous touche. Car l'art au sens large ne se limite pas aux stars et aux musées mais à des communications à travers le temps et les époques, qui passent au delà du support.
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La santé & l'alimentation

21/7/2018

 

de l'universalisme, à la nuance

Parler d'alimentation. Parler ou manger ? Il y a beaucoup de théories en cours sur l'alimentation parfaite, celle qu'il "faudrait". Mais dans une certaine mesure ça me paraît difficile de parler alimentation sans prendre en compte des perspectives élargies. Une démarche commune erronée ? On part d'un idéal inventé pour l'appliquer de façon définitive et universelle à toute l'humanité. Méthodologie bancale ! Le contexte comporte d'infinies nuances. Par exemple, recommander de manger de la laitue tous les jours à des habitants de steppes de Mongolie est d'une stupidité sidérante. Recommander de limiter ses calories à quelqu'un qui est très actif (mentalement et/ou physiquement) est du même acabit. Alors oui bien sûr il y a des grosses, très grosses lignes qui peuvent dans une certaine mesure correspondre à un aspect universel de la quasi totalité des humains, mais bon tel que ça nous est balancé souvent on est hors de ce minimum d'honnêteté méthodologique. Et aussi n'accusons personne en particulier, car il peut tous nous arriver d'êtres imprécis, maladroits, et bercer dans des tendances prédicatrices. "Tu mangeras 1/4 de concombre tous les jours de ta vie". Ah ah ce type de commandement solennello-comique, presque. La santé semble occuper une place de plus en plus prégnante au sein de nos préoccupations quotidiennes. De ce constat, on pourrait être tenté de porter à nouveau un jugement morale en disant que c'est une préoccupation égoïste ou que c'est parce qu'on a "que ça à faire" et que c'est même pathologique. Alors oui, ne nous mentons pas, il peut y avoir une part de toutes ces accusations qui soit vraie, mais si prendre simplement soin de soi est égoïste alors soyons-le plus chacun, si avoir du temps pour faire des expériences, apprendre et partager des informations est une décadence, je nous en prie soyons davantage décadents. Le contexte de nos discussions sur l'alimentation est une démultiplication des ressources aussi bien alimentaires qu'informationnelles. Et on se retrouve avec beaucoup beaucoup de sucre comme aussi beaucoup d'infos vaines voire toxiques (toxiques non de façon absolue mais relativement à la dose et aux circonstances/individus). On à aussi une précision sur les processus physiques jamais atteinte, une qualité d'aliments  importante malgré tout, et une diversité folle.

PAs de Graal, ni d'équilibre

De mon expérience, l'alimentation est un challenge hallucinant car chaque fois je crois avoir trouvé un "équilibre" et les faits viennent balayer cela. Par faits j'entends ce qui me touche directement en moi et non une nouvelle étude dixit des médias qui me dit que j'avais tort depuis le début, lol les vils castrateurs. Cette expérimentation pratique de terrain m'empêche systématiquement de rentrer dans une chapelle unique et dogmatique et globalement de toner "oui ! Ça y est j'ai trouvé le Graal unique de l'univers, écoute le prophète que je suis, la vérité m'a trouvé !". Bref.

Donc la notion d'équilibre n'apporte rien, au contraire souvent. Il n'y a pas de il faut, d'équilibre, tout ça. Déjà malgré la précision scientifique actuelle rapport au passé c'est imprécis dans l'application. Le comment ça arrive n'est pas toujours le comment ça s'applique. Il y a ce qu'on fait et ce qu'on sait. L'un et l'autre ne correspondent pas toujours bien, ni n'ont nécessairement besoin de correspondre. Parce que je saisi ces phénomènes d’auto-flagellation mentale où on mange un truc qu'on se dit être "mauvais" et alors on apprécie moins, on augmente les risques de mauvaise assimilation, et on finit par plus nourrir un trouble psy que soi-même. Dans toutes nos déclarations sur l'alimentation il conviendrait peut-être de prendre en considération le fait que les troubles du comportement alimentaire sont importants déjà et en hausse. Qu'on soit bien intentionné en divulguant telle et telle informations, il est possible qu'on participe à un trouble chez autrui. Divulguer des informations, oui, mais pas n'importe comment, c'est-à-dire éviter les prêches, l'universalisme, le solutionnisme, et un ensemble de "biais" qui si pour nous sur le moment ne pose pas de problème, peut s'avérer critique pour autrui.

aligner les paramètres

L'alimentation peut en effet être un facteur important de la santé, et on peut effectivement "résoudre" des problèmes réels par ce biais. Néanmoins, il s'agit d'un facteur, et on ne peut isoler un facteur de tout le reste sur le terrain dynamique de notre existence. De façon concrète c'est, dans l'acte de manger, comme si on réduisait tous les aliments à leur seule couleur, en excluant leur texture, leur saveur, leur interaction, leur propriétés diverses. Imaginez qu'un message public soit "Il faut manger orange", lol c'est pareil quand on nous assène "il faut" de la vitamine C, des fibres. Cela apparait comme des invocations bizarres. Il est possible qu'un problème de santé ne soit dû non pas à une mauvaise diète mais à une posture physique inadéquate, à une pratique sportive non adaptée, à un entourage social ou environnemental néfaste, à une pression économique, etc. L'objectif d'une santé stable/meilleure uniquement par l'alimentation c'est très mal partir. Il s'agit d'une cohérence d'ensemble propre à chacun et où il se situe. Faire un "régime" par exemple est une idée plutôt stupide car c'est de l'importation totale, comme une greffe qui nie complètement les spécificités dès le début. De même, faire du sport peut être une bonne idée, mais il faut prendre en compte la diète moyenne et la constitution de chacun, sa capacité à tenir sur le long terme chaque activité, chaque paramètre. Oui, flexibilité et adaptation tout ça, mais aussi une part de fixe, de déterminée, de constant.

LA tendance au tout gestion

Un autre travers est de considérer la santé comme un livre de gestion. Par exemple, le raisonnement est courant que de penser que les calories ingérées sont "éliminées" ou compensées par une activité physique. Non, ce n'est pas le cas, en tout pas de façon aussi simple et systématique. On voit des pubs parfois où un beignet c'est autant de calories et que cela équivaut à 45 minutes de vélo, lol c'est très mauvais comme comparaison, et ça n'indique rien du tout. Pareil, dans les régimes on veut nous forcer à compter les calories pour ne pas dépasser les 1600 ou 2000 par jour. Les calories de tel aliment sont différentes que les calories de tel autre aliment, et cela varie encore en fonction du terrain de chaque individu et de l'heure et de la fréquence de repas. Oui, aujourd'hui on commence à parler de chrono-nutrition, intéressant, mais souvent on tombe dans du solutionnisme à considérer que c'est le facteur numéro un qu'on avait comme par magie occulté jusqu'à lors. Donc, oui on a chacun des cycles internes qui ne correspondent pas aux standards auxquels on se figure mentalement, ni aux standards de la société contemporaine. Par exemple manger trois repas par jour est une habitude récente. Manger à heure fixe est récent aussi dans l'histoire de nos pratiques alimentaires. Cela ne veut pas dire qu'il faille tout casser d'un coup, mais simplement ajuster avec cohérence et progressivement aux faits. Par exemple il peut se trouver que certaines personnes bénéficient de ne manger qu'un repas par jour, et d'autre auraient plus besoin de manger 5 repas par jour, ça dépend et c'est aussi variable dans le temps, c'est à dire que pendant nos 20ans peut être que manger 4 repas nous est bénéfique mais qu'à 30 ans manger 2 repas nous réussit.

De l'eau

Pour donner un exemple, le cas de mon expérience : l'eau. Il est de coutume de recommander de boire et boire toujours de l'eau, tous les jours un litre ou plus, tout au long de l'année. On dit que cela permet de ne pas se déshydrater, de baisser la tension, de mieux digérer, et d'autres. A titre personnel, parfois, je vois que ces recommandations et ces justifications sont légitimes et avérées dans les faits de mon tous les jours. Je dis bien parfois. C'est à dire que pour moi, dans mon cas (j'insiste), que je ne généralise pas systématiquement à l'ensemble de la population hein!, il s'avère que la plupart du temps c'est exactement l'inverse qui se produit : boire de l'eau dans les proportions recommandées perturbe ma sensation de faim, perturbe ma digestion, me ballonne, me fait mal apprécier certains aliments, change mes gouts, augmente ma tension, augmente ma déshydratation, et empêche une stabilité émotionnelle et de concentration. Voilà, ce sont les faits que j'ai pu constater systématiquement sur des années (dans mon cas). Alors, face à ce genre d'information, on pourrait en déduire qu'il ne faut plus boire d'eau, ou que c'est mauvais et on va ressortir des adages stupides de poivrot du type "han bois pas ça, ça rouille" pour justifier... ce qui nous arrange. Mais doucement doucement, exposer ce fait n'est pas une tentative d'influence vous incitant à faire comme moi, car déjà la démarche serait stupide en elle-même, et surtout par définition vous n'êtes pas moi, vous êtes votre propre référentiel, encore heureux.

Bref, cet exemple est intéressant car il casse une recommandation qui ne se discute même plus tellement elle semble intégrée dans nos têtes et nos usages. En ayant étudié quelques livres sur l'histoire de la santé et de l'alimentation, je me rend compte de la volatilité des avis et modes. Et l'erreur serait de penser que nous échappons à toute mode aujourd'hui, même si c'est des recommandations officielles de docteurs savants experts. L'exemple du cholestérol qui a été banni et honni pendant si longtemps de façon unanime par la communauté scientifique de ce domaine et qui en fait s'avérait être une erreur monumentale. Alors encore une fois ce n'est pas dire que tout ce qui est dit par les experts est systématiquement faux, non, pas du tout, au contraire, mais qu'il est possible que ça ne corresponde aucunement aux variations et nuances du terrain, c'est à dire chaque individu à un moment donné, dans un environnement donné.

Tout en variété et en nuance

A l'heure où j'écris ces lignes, je suis d'accord, ou "aligné" avec la recommandation usuelle de manger beaucoup de légumes. Par contre je suis en désaccord profond sur les recommandations sur la viande et les laitages, et les fruits et les céréales. Mais même cet accord avec les légumes serait à nuancé car les légumes est une catégorie arbitraire en cuisine qui permet de désigner des choses en réalité très différentes. Un légume feuille comme un chou est différent d'un légume fruit de type tomate, d'un légume racine de type navet. Chaque aliment a ses spécificités qui peuvent alors plus ou moins s'aligner sur les besoins de chacun ou au contraire porter préjudice. Par exemple, j'ai entendu que les épinards, légume feuille, qu'on classe allégrement dans une catégorie d'aliment "sains" pour tout le monde et bien peuvent s'avérer toxiques pour certains microbiomes. J'ai déjà lu aussi des problèmes liés aux courges et courgettes alors qu'on dirait qu'il sont aussi des aliments "sains". Mais en fait, non ! Encore une fois on tombe dans l'universalisme qui par définition est faux, car si nous pouvons nous ressembler visuellement, nous ne sommes pas pour autant des copies les uns des autres. Ces recommandations universelles pourraient peut-être s'appliquer si nous étions tous des clones, ce qui a priori n'est pas le cas. Donc, demain il est possible que je revois ma position positive sans nuance sur les légumes. Certes je vois pas trop de problème à la consommation de salade "feuille de chêne", car je vois mal les gens réussir à en abuser en en mangeant 5 par jour lol.

Des contradictions

Autres exemples personnels, le thé est généralement présenté comme une boisson très saine, spécialement le thé vert qu'on orne de mille vertus, hop ça y est on est parti pour vivre 1000 ans grâce au thé ah ah. Alors oui, ça a eu un bon effet sur moi au début dans une lubie de découverte de saveurs et d'habitudes (la toute importance des rituels !) , mais aujourd'hui le thé me porte beaucoup de préjudice et je n'en bois plus du tout sauf pour me soigner en cas de certains symptômes désagréables un peu de thé puehr. On dit qu'il faut manger des fibres, et on nous oriente vers des fibres de céréales notamment. Si je fais ça j'aurais les intestins en pagaille pour plus d'une semaine et je m'en remettrais vraiment plusieurs semaines plus tard, seulement en doublant mes consommations de laits frais et de viande... ce qui demandera ensuite un ajustement, ainsi de suite. Ajustements en ajustements, pour compenser des éléments qui clairement ne me vont pas. Et même cela, je ne blâme pas forcément un aliment en particulier, car il est possible que ce soit un composé unique qui fasse que je ne l'assimile pas. Il n'y a pas de déterminisme éternel, car cela s'applique sur un individu, sur une période de temps et dans un environnement spécifique. Par exemple, je pense au concombre qui était toxique avant de devenir le truc plein d'eau tout doux et inoffensif, et en parallèle le blé qui semble par sélections devenir de plus en plus sujet à des malabsorptions (qui est peut être en partie l'effet d'une exposition médiatique qui augmente les perceptions à cet égard et donc les sensibilités). Mais ne restons pas sur l'aliment seul et isolé encore une fois. C'est possible que ce soit dû à des transformations, dont cuissons, qui ne soient pas adaptées ou n'optimisant pas les aliments. C'est possible que ce soit un organisme invisible comme une tique qui nous transmette quelque chose qui modifie nos besoins et assimilations par ailleurs. Et autres.

Pas unitaire

Une tendance aussi semble être la simplification de manger à un rôle énergétique ou alors pour satisfaire un organe en particulier. Par exemple on focalise beaucoup sur les intestins aujourd'hui, mais il faut je pense toujours replacer ces élans dans la perspective globale. Chaque organe a ses propres besoins. Et ces besoins ne correspondent pas systématiquement aux besoins de tous les organes. On pourrait alors se figurer cela sous cette façon : il y a des aliments qu'on mange juste pour le goût immédiat donc ce sera la langue, d'autres qu'on apprécie pour son estomac, d'autres pour ses intestins, etc. Ce qu'il faut comprendre si on raisonne en terme d'organes c'est que ce qui pourrait globalement être bon pour les reins, peut être relativement peu intéressant voire dans certaines circonstances néfaste pour le foie par exemple. Mais encore une fois on ne peut pas longtemps faire des parallèles aliments-organes. Quand on dit que manger beaucoup de protéines c'est pour les muscles, oui bien sur en partie, mais pas que, les muscles ont besoin d'autres nutriments et d'autres facteurs non alimentaires. Et même tout ne doit pas être vu en terme de besoin. Autre chose, parfois on cherche des indicateurs fiables. Alors on est tenté de se reposer uniquement sur l'odeur ou uniquement sur le goût/dégoût spontané. Alors oui, en effet, dans certains cas ça peut être un bon indicateur de se fier à ces perceptions directes. Mais si on se fie à cela de façon aveugle et systématique on peut se retrouver à ne manger que du sucre ou ne boire que de la bière, ce qui ne me semble pas forcément une bonne option durable.

Il n'y a pas d'effet secondaire

Point important : il n'y a pas d'effets secondaires, juste de effets. Ceci est un phénomène souvent mis en avant dans le domaine de la médication, mais évidemment ça s'applique aussi très bien à la partie de la médication qu'on appelle l'alimentation. Donc, on ne peut pas se fier à l'effet majoritaire court terme de chaque aliment. Par exemple, le sucre donne un boost d'énergie très rapide, mais peut être que quelques heures plus tard cela fera apparaitre un autre effet qui, lui, ne sera pas à notre avantage. Donc il s'agit d'une multitudes d'effets qui sont différés dans le temps, qui peuvent ou non se déclencher en fonction de circonstances. Je prends l'exemple de l'aliment sous forme de boisson qu'on appelle le café. Dans mon cas, quand j'en prend le matin cela me plait énormément, mais il est possible que certains matins cela me casse mon énergie au lieu de booster mon mental, il est possible que cela porte préjudice à mes dents ou mes intestins alors qu'à l'ordinaire tout se passe pour le mieux. Pareil, le café le matin passe souvent très bien, mais le café le midi ou l'après-midi généralement me détruit tout équilibre d'humeur et d'énergie. Si je ne prenais le café que l'aprem et qu'un beau jour ça ne passait plus, j'aurais pu en conclure que je devais absolument arrêter tout café, alors que pas forcément, il s'agissait juste de décaler l'heure de la prise au matin. Pareil, le matin si je prends 30cl de café tout va bien en général, mais si je prends 50 ou 60cl il arrive souvent que ça me casse toute la journée. Donc, voilà deux paramètres importants, le temps et la dose. Or on a tendance à ne prendre en compte que l'effet court terme. Ainsi un aliment qui vous procure du bien lors de prise, peut être directement responsable de votre inconfort quelques heures plus tard. Alors il faut considérer aussi l'effet très long terme de toute diète. Une piètre diète peut manifester ses effets pervers des mois, voire des années plus tard, et même si on a changé entre temps de diète, il y a un effet d'inertie énorme. Donc quand on change de diète il ne faut pas juger sur une semaine, mais sur des années lol, ce qui du coup est beaucoup moins compréhensible !

Effet bœuf

Les experts en santé et alimentation se multiplient. Mais pour juger de l’honnêteté de leur démarche, il convient peut être de se demander quels sont leurs motivations à cette exposition médiatique particulière. Beaucoup sont très éloquents, beaucoup peuvent paraitre avoir une mine exceptionnelle, une santé de feu, certains s'appuient aussi sur un parcours professionnel spécifique comme le fait d'être chirurgien depuis 30 ans, ou d'avoir 5 millions d'abonnés sur une plateforme de vidéos, ou de vendre des produits partout dans le monde avec brio. Mais aucun de ces éléments ne légitime sur le fond par principe ce qu'ils peuvent raconter. Comme tout à chacun, ils peuvent être dans une phase de découverte d'un élément ou levier important sur le moment et alors vouloir vulgariser cela avec l'aura de gourou ou de je-sais-tout (qui peut être parfaitement bien intentionnée d'ailleurs) qui s'insère rapidement dans nos esprits. Par exemple, dans le contexte où on a honni les graisses alimentaires pendant plusieurs décennies, sortir un livre qui dit que les graisses sont géniales et exceptionnelles est pertinent pour nuancer le discours moyen. Et il faut du temps parfois pour se défaire d'une idée ! Mais cette démarche d'alimentation haute en graisse a ses limites aussi et ne peut pas s'appliquer parfaitement à tout le monde. Il y a cette tendance donc à contrebalancer jusqu'à l'extrême qui je pense ne mène pas loin, et a plus de chances d'apporter des comportements pathologiques que des gains ou maintient de santé. Donc il me parait pertinent d'écouter de temps en temps des experts mais de ne pas leur accorder trop de légitimité et de ne pas appliquer leur topo systématiquement. Eux-mêmes peuvent être victimes d'un effet d'emballement médiaco-économique qui les met dans une situation dont il est impossible de s'en sortir sans perdre toute la crédibilité de leur affaire. Imaginez que vous vendez un type de supplément qui se révèle marcher super bien en terme de vente, forcément il y a des chances pour que vous voyiez ça comme une validation de la pertinence de vos propos, et si en plus ça rapporte de la monnaie et des statuts sociaux supérieurs, en quoi il serait ne serait-ce qu'envisageable d'arrêter ?

Sources et recommandations

Ici, je vais tenter de donner quelques indications de sources à cet article. Pour les livres voici une première liste >>

Concernant les TCA (troubles du comportement alimentaire) Sophie Vust - Quand l'alimentation pose problème.

Pour le côté historique : Eric Birlouez - La santé par l'alimentation de l'Antiquité au Moyen-Age, Georges Vigarello - Histoire des pratiques de santé, Jacques Cauvin - Naissance des divinités, naissance de l'agriculture, Marylène Patou-Mathis - Mangeurs de viande de la préhistoire à nos jours. Rémi Cadet - L'invention de la physiologie.

Pour le côté "paléo" : Mark Sisson - The primal blueprint.

Pour le côté fermentation : Marie-Claire Frédéric - Ni cru ni cuit.

Pour le microbiome : Giulia Enders - Le charme discret des intestins.
Sinon pour quantité de vidéos et articles/essais je vous oriente vers les sources que j'ai indexé sur mon Pearltree, où vous pourrez trouver de quoi casser chaque idée préconçue trop rigide, chaque obsession tendancieuse, si telle est votre démarche.
>> http://www.pearltrees.com/valentinkyndt/alimentation/id9948846
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De l'intelligence

14/7/2018

 
Le terme intelligence me semble mauvais car souvent employé à mauvais escient, et ce depuis longtemps et dans quasiment tous les domaines de la connaissance humaine. 

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La distinction par les capacités

À intelligence donc je propose dans cet article le terme de capacité. D'un côté il y a les capacités en acte qui alors caractérisent tout le vivant et même le non-vivant. C'est le côté purement mécanique de toute chose, mécanique donc au premier degré. C'est à dire que dans cette perspective le vivant de type biologique n'a pas le monopole des capacités, loin de là. La capacité est un ensemble de réactions à des processus. Donc même une grosse pierre qui dégringole du sommet de la montagne à des capacités en roulant et écrasant, emportant et modifiant d'autres éléments avec elle le temps de son parcours. Donc des éléments qu'on place dans les catégories/qualificatifs de minéral et d'inerte peuvent présenter des capacités. Cela paraît absurde à priori dans notre contexte de pensée actuel mais on pourrait admirer que cette grosse pierre emprunte un creux de vallée plutôt que de faire l'effort de passer à travers tout. En suivant un creux, la pierre manifesterait une certaine capacité à réagir avec efficience dans son intérêt/objectif de descente de montage. Mais si la pierre passe à travers tout, ne suit aucun creux, aucun chemin mais en creuse un nouveau, on pourrait aussi admirer ses capacités de création, d'effort, d'initiative. D'autres pierres pourront suivre ce chemin. Donc dans cet exemple qui paraît absurde on voit qu'on peut aboutir à trouver "intelligent" un élément solide isolé non-vivant et appartenant aux minéraux. Ce qui nous paraît plutôt contre-intuitif voire insensé, mais qu'on ne peut pas vraiment réfuter à priori. Tout ce raisonnement nous renvoie à des jugements ordinaires qui nous surviennent alors comme inconsistants, comme le classement intra-humain de l'intelligence ; mais aussi le classement d'intelligence en plaçant l'humain au dessus des autres formes du vivant dont animaux, végétaux et mycètes parmi les macro-organismes ; mais aussi le classement du biologique organique en plus intelligent que le non-biologique.

T'as un beau potentiel, tu sais

Maintenant si on prend le terme "capacité" non pas en acte mais en tant que potentiel. Le potentiel c'est, pour reprendre l'exemple, la grosse pierre qui peut dégringoler, c'est à dire elle en a le pouvoir avant même de le réaliser en acte. En potentiel donc. Il s'agit d'un terme qu'on utilise souvent notamment dans l'éducation et l'économie : "tu as un potentiel énorme, exploite-le!". Mais non la grosse pierre de granit préfère laisser des capacités en potentiel. L'exemple est plutôt amusant parce qu'un éboulement serait vu comme la manifestation d'une intelligence, plus précisément l'intelligence de la grosse pierre de granit. Or il est rare qu'on puisse se dire en voyant du granit qu'il est intelligent, au mieux c'est beau et dense. Donc tout ce qui existe actuellement selon nos perceptions actuelles est une ressource, et toute ressource est un ensemble de capacités, càd une forme d'intelligence.
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Le bois travail

Arrivé ici se pose beaucoup de questions. Un bout de bois en plein soleil peut produire un son en craquant, se dilatant, ce qui pourrait être attribué à une parole. Lol d'ailleurs l'expression veut que le bois "travail" (alors que l'arbre est sensé ne pas être intelligent et qu'en plus sa partie récupérée pour faire un plancher est supposée morte). Nous même nous parlons souvent sans savoir ce qu'est la parole, sans savoir pourquoi, mais nous parlons. Qu'est-ce qui distingue l'un de l'autre ? Cette question n'est pas pertinente en fait, surtout pour traiter l'intelligence, et tient plus de la défense d'une singularité spécifiquement humaine, ce qu'on appellerait ego parfois. On peut trouver des yeux plus performants que ceux de l'humain dans tout le vivant actuel, mais cela ne veut pas dire que les yeux des humains ne valent rien. Bien sûr les yeux humains sont quelque part uniques et spécifiques, mais ils ne sont pas les seuls formes de vie à bénéficier de ces organes de perception, et encore moins les plus performants. Ah profitons ici de ce concept de performance. La performance, par exemple d'un organe/membre, ne fait pas systématiquement son utilité. On se demande par exemple si les yeux des huitres qui peuvent voir très loin dans le ciel leur servent à comprendre ou expérimenter quelque chose de fondamentale dans leur existence. On se demande aussi à quel point ça ne leur sert à rien si elles voulaient éventuellement échapper aux papilles des humains et autres formes de vie qui pourrait s'en nourrir. À travers donc les exemples de la grosse pierre de granit et des yeux de l'huître on voit que l'intelligence est extrêmement relative, et que nos conceptions actuelles à cet égard semblent soudainement très étriquées, pour ne pas dire totalement ridicules. Ces raisonnements peuvent paraître un brin vains mais ils ont des implications extrêmement profondes... que je laisse macérer à votre goût.

Ia ou ia pas ?

Il s'agit ici d'une démarche venant en réaction à tous ces débats sur la fameuse "IA". Ce qui me fait sourire c'est qu'on attend d'une machine/algorithme/programme qu'elle reproduise juste des représentations purement humaines pour qu'on puisse décider qu'elle est intelligente. C'est à dire qu'on corrèle reproduction formelle avec intelligence, représentations et intelligence et enfin comble du pompon que la machine se calque sur les critères uniquement humains. L'intelligence humaine n'est ni unique, ni un modèle ultime. Admettons qu'on isole l'intelligence humaine de tout son environnement (dont l'humain est une partie de l'environnement), il apparaît une grande différence d'intelligence entre le mathématicien et le sprinter. Ici dans notre paradigme on opterait pour dire que le mathématicien correspond plus à l'intelligence que le sprinter, ce qui est faux, car chacun est intelligent dans son domaine, et si on persiste à dire que le mathématicien est plus intelligent alors cela implique de faire un classement vertical des domaines de l'existant/existence.

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Source image : http://designbeep.com/2010/05/10/40-truly-creative-examples-of-manipulated-robotic-animals/

Verbe en course à pied

Est-ce que les maths sont supérieurs aux déplacements rapides à pied ? La comparaison est absurde. Cependant dans notre paradigme même le sprinter pourrait être tenté de reconnaître que le mathématicien est plus intelligent car notre paradigme corrèle les capacités logico-mathématiques avec l'intelligence. Les capacités verbales aussi sont très prisées dans notre conception ordinaire de l'intelligence. En fait on est dans une phase sociale où encore ces domaines de l'intelligence sont dominants, les mesures de QI par exemple mesurent des instantanés de ces deux domaines en priorité sur toutes les autres formes d'intelligence. À titre personnel j'ai une approche spéciale de ce sujet. Pour moi, les nombres font partie du verbal. Et ce média verbal est extrêmement côté encore. Or le verbal pourrait tout à fait être vu comme une simulation, un espace de simulation. Mais attention ici marcher dans la rue implique aussi des simulations abstraites, donc ce côté simulation n'est pas uniquement relatif au média verbal. Bref, donc on attend pour reconnaître officiellement et par la majorité qu'une machine soit "intelligente" qu'elle soit  purement individuelle, qu'elle soit parfaitement isolée en local, qu'elle reproduise des mécanismes représentatifs des critères du paradigme actuel de l'intelligence selon l'humanité, qu'elle fasse la démonstration perceptible par l'humain qu'elle a des capacités et qu'elle les use à but démonstratif. Hum, je pourrais certainement ajouter des critères sur ce qu'on attend mais je trouve que ça fait suffisamment de remises en cause vertigineuses déjà ainsi.
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Manutention
locomotion
migration

Une belle part de ce qu'on appelle intelligence correspond donc à une manutention mentale/informationnelle. C'est à dire que ce phénomène s'inscrit dans une migration  globale de l'existence en état d'information, c'est à dire une existence dépendant moins d'un déterminisme uniquement biologique initial. Certains experts dans l'intelligence, la cognition tout ça disent que l'intelligence provient directement de notre locomotion. Et je suis parfaitement d'accord avec cela, j'en avais fait un article d'ailleurs. Cependant je place dans "intelligence" aussi toute forme d'émotion, que je n'oppose aucunement avec les gros bras des matheux, des verbeux de la scène politique. Alors oui, l'intelligence semble de plus en plus migrer vers de l'information pure, mais cela ne veut pas dire que le physique ne tient plus guère de l'intelligence, et que le purement informationnel concernerait uniquement la gestion d'abstractions "rationnelles". Car aujourd'hui quand on parle d'intelligence on exhibe souvent ces capacités logico-matho-verbales comme des gros muscles dont on est fier mais qui ne servent pas forcément à une application pratique hors identitaire/psy. Et l'erreur commune est de penser que ce qu'on classe dans l'émotion est opposé à l'objectivité ou la rationalité. Je dirais plutôt que l'émotion pourrait être une forme de rationalité qu'on n'a pas réussit à bien intégrer dans notre paradigme formel de la rigueur méthodologique et existentielle.

tête à tête sage

Enfin, on corrèle intelligence et une sorte de sagesse, c'est à dire une utilisation/application mesurée des capacités. La question est : "mesurée" à partir de quoi, qui, quels critères ? Je vous renvoie à un article sur la sagesse disponible sur ce blog. Et bien sur, on a toujours cet encéphalocentrisme qui corrèle quasi uniquement l'intelligence à un organe isolé. On veut identifier telle zone avec telle capacité, et autre en négation de l'intégrité du corps tout entier, notamment avec les études sur le "deuxième cerveau", en négation aussi de l'interactivité c'est à dire que nous ne sommes pas qu'un cerveau, ni même que les limites de notre corps par la peau, nous avons une identité intégrée à notre environnement et dynamique, composée de personnes, d'objets, de rythmes.
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Le WTF, aka dada

7/7/2018

 

un peu de sens, svp !

Aujourd'hui on semble voir de plus en plus de choses qui nous paraissent n'avoir aucun sens. Cela aussi bien dans les produits "culturels" dirons-nous tel les clips musicaux de Nicki Minaj par exemple, que dans les "informations" du monde et du voisinage ou proche. Ah pensons aux séries TV aussi comme Dirk Gently ou American Gods par exemple où plusieurs genres se mélangent allégrement. Et dans les "informations" ou les faits du monde humain contemporain on a par exemple les comportements de certains chefs d’États. Bref je vais pas donner une liste, il s'agit juste de pourvoir à une idée de ce qu'est cette tendance. En réaction au sentiment de manque ou absence de sens on peut parfois adopter une posture résignée de néo-nihilisme retro-conservateur, bref quelque chose de cet acabit. On peut parfois aussi adopter une posture opportune de se dire que puisque rien n'a de sens je fais des trucs sans me préoccuper du sens et des répercussions, ce qui est par exemple caractéristique aux rigidités du "travail" de je fais ce qu'on me demande et le reste basta. On peut aussi adopter une posture de créativité enthousiaste sans pareille, et une moultitude d'autres nuances de comportements changeants.
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Davantage d'informations

En fait, comment ça se passe ? On évolue dans un monde humain où tout se démultiplie à galopante allure. On a jamais eu autant d'informations à produire/digérer tous les jours. Et dans cette immensité en expansion forcément on est confronté à des éléments qui a une autre époque n'auraient pas été connues donc on aurait pas eu de réaction (forme de traitement de l'information) à cet égard, pas de quoi comparer avec notre connu qui parce qu'il nous paraît connu nous paraît aussi plus cohérent. En réalité, notre familier est déjà une suite cumulée et compactée de grand mix. Notre corps paraît quelque chose de naturel mais en réalité c'est un organisme multi-hybride. Nous sommes déjà dès la base de notre existence une chimère. Mais attention, chimère n'est pas négatif, c'est au contraire plutôt symbole d'union et de partage, de mise en commun. Donc, face à un assemblage d'informations diverses on a de plus en plus de chances de ne pas trouver de sens immédiat, ni de sens tout court.
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Cohérent, ça tient la route

On a aussi l'impression que tous ces amas d'éléments éparses ne sont pas cohérents. Par exemple au quotidien on boit un café qui a poussé en montagne dans des pays tels l’Éthiopie ou la Bolivie, avec du lait qui vient de Bretagne, des œufs qui viennent des Hauts-de-France. Plus tard dans la matinée on lira un texte écrit il y a 70 ans en Allemagne, puis deux phrases écrites sur une plateforme de micro-bloging depuis l'Inde en langue anglaise, on prendra son vélo dont l'aluminium du cadre et le caoutchouc des pneus proviennent de toute part du monde et acheminées et transformées ailleurs encore, on fera une transaction par un jeu administratif de monnaie passant par des terminaux internationaux, etc. On voit donc qu'au quotidien rares sont les éléments purement locaux, cela nous parait normal dans l'usage tant on ne se préoccupe peu de la provenance et que l'habitude fait la familiarité et donc cette fameuse impression de cohérence. On pourrait alors tout à fait se dire, dans un jugement esthétique que notre quotidien n'a pas de sens, ou n'a plus de sens. Mais comme je viens de l'écrire il s'agit d'un jugement esthétique dont les filtres proviennent de nos capacités de reconnaissances de phénomènes répétitifs. L'accélération des échanges augmente le décalage entre nos perceptions (et capacité de traitement, dont de reconnaissance) et les réalités.
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Tous à dada, c'est wouf !

Quelque part le libéralisme matériel mondial dépasse toutes les espérances des mouvements dadaïstes et surréalistes, de même que l'affranchissement des États par les grandes firmes par exemple dépasse les espérances de l'anarchisme politique. Il n'y a qu'à voir une brocante ou un magasin de type Action où des objets absurdes se côtoient de façon absurde. Exemple ordinaire de brocante : une pseudo statue d’Égypte antique super moche à côté d'un porte éponge métallique avec des oiseaux, à côté d'un album de Oui-oui, à côté d'un chapeau melon, etc.. Ah oui, donc le dada - petit topo - est un mouvement qui revendiquait l'affranchissement de tout souci de cohérence esthétique, surtout de cohérence dite intellectuelle, ou rationalisée. La posture est radicale, et si je comprends et partage une partie de cette pensée, elle me semble réactionnaire somme toute et donc je vous invite à lire mon article sur la critique du langage verbal par exemple. Dans la continuité, le surréalisme à l'heure du village planétaire est aussi partout, et sans être une posture de protestation ou de revendication de la part d'une minorité. Bien entendu, il y a toujours en parallèle un souci de cohérence esthétique/formelle qui nous amène ou nous ramène à une espèce d'uniformisation ou lissage. Avant de classer toute cette dynamique dans un jugement morale négatif, on peut aussi peindre celle-ci en nécessité d'équilibre pour maintient durable de la structure. Imaginez qu'à l'échelle du corps humain classique, un groupe qui pousse très loin une démarche mystique ou artistique ou financier pourrait être l'équivalent d'un agrandissement subite de la main qui triplerait de taille en une heure. Tandis que quand tout grandit en même temps ou presque cela ne pose pas (forcément) de problème car c'est relatif à la structure, à l'ensemble.
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Nouvelle donne, wéwé :p

En réaction à cet accroissement accélérant, on pourrait se dire qu'on n'a pas besoin de continuer à participer à cette dynamique. Mais ce serait une posture vaine et je jugerais même incohérente envers elle-même :). Mais c'est génial, c'est la créativité même que de croiser des éléments qui n'avaient jusqu'à l'heure pas de lien apparent. Cela se décline en tous les domaines, comme des couples multi-culturels, de la cuisine avec des combinaisons toutes fraiches, toutes nouvelles et ravissantes, des études parfaitement transdisciplinaires, des mélanges d'art de science, etc. Ce qu'il faut retenir c'est que la majorité du WTF d'aujourd'hui sera très vite le classique/normal de demain. Le WTF établit en fait de nouveaux codes, ou remixe des codes pour faire naitre une nouvelle donne. Regardez, même dans un domaine qu'on pense bizarrement souvent comme un peu conservateur telle une bibliothèque il y a des livres vieux de millénaires qui côtoient tranquille des livres contemporains, des livres qui présentent des propos en apparence opposés genre "la vie c'est la guerre" à côté de "la vie c'est la paix" lol mais en vrai c'est ça et ça ne pose pas de problème véritable. De façon aussi très concrète, pour ceux qui "bricolent" aka construisent ou réparent des trucs en tout genre, il y a un décalage entre ce qu'on pense faire, ce qu'on a déjà fait et ce qu'on fait sur le moment car chaque situation est unique et des aléas mineurs ou majeurs peuvent se glisser dans nos plans et prévisions, même quand il s'agit de poncer un plancher ou de changer de poignet de porte. On pourrait alors émettre aussi un jugement esthétique et se dire que c'est pas cohérent ou pas "normal", mais si tout est normal... et anormal en même temps.

Remixe tout ça

Ah et donc, évidemment, tout ce qui tient à l'idée de pureté formelle dans le sens de persistance et invariance est mise à mal dans cette perspective. On a en effet toujours cette tendance à considérer les formes comme éternelles et acquises alors qu'elles sont une étape, un instantané, une partie d'un mouvement ou dynamique d'ensemble qui dépasse ses extraits un à un. C'est comme de dire qu'un film de 1h32 n'est en fait qu'une image alors qu'il y a 24 images par seconde ou plus ou une continuité. Si on reste sur cet exemple du film, il est intéressant de noter la linéarité du développement de la narration en images et sons. Imaginons qu'on coupe cette linéarité et qu'on place une scène de fin au début, et une scène du milieu à la fin par exemple, on pourrait alors avoir une tout autre émanation de sens à partir des mêmes éléments, simplement la réorganisation change les effets, dont les effets de perception. C'est de souvenir ce qu'avait fait le réalisateur de Spring breakers, Harmony Korine, par exemple. La liberté du remix donc et de l'exploration de nouvelles combinaisons :) !!!
Ce qui n'est pas l'occasion de manquer de respect et de produire des choses malhonnêtes, évidemment. Il s'agit juste de faire et tester, expérimenter des choses qui peuvent parfois ne pas être comprises par la majorité voire par personne, pas même nous-mêmes, mais sans que ce soit l'objectif d'être hermétique de tout sens. Le but de toute production reste le partage, et un souci de "cohérence" peut être un passage, une partie nécessaire de tout échange. Respecter les spécificité de chacun, les sensibilités de chacun, sans non plus amputer outre mesure ses créations artistiques car ultimement on ne ferait plus rien si on devait en permanence ménager les patterns-recognition de Bébert et Kitty. Mais encore, sans "produire" il s'agit d'avoir une démarche qui questionne à quel point notre familier est déjà totalement composite et pas si parfaitement unitaire. Notre cerveau par exemple est composé selon notre grille de lecture actuelle de trois phases de développement évolutionnaires : reptilien, mammifère, humain (le néo-cortex). Nos légumes et nos jardins sont composés de plantes issues des quatre coins du mondes qui pourtant se côtoient parfaitement "naturellement" au quotidien. Cela peut s'avérer une démarche qui permet plus de compréhension et donc de respect de toutes les différences de l'existence.
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Art Naïf
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Le TEMPS ! une exploration

28/6/2018

 

Avance bourrique !

Le temps. Sens unique ? La métaphore est souvent la flèche. La flèche du temps, allant toujours vers l'avant. Vers... l'avant ? Oui on retrouve un vocabulaire très spatiale. Je m'explique : de l'avant par rapport à quoi ? Oui, il faut bien un référentiel pour ensuite dire derrière, devant, à côté, au dessus, etc. C'est relatif ! Alors oui on nous présente le temps non pas comme une "dimension" à part, mais une facette du domaine spatio-temporel, ou espace-temps. C'est à dire, tel que je le comprends, ce n'est pas un objet avec d'un côté l'espace et de l'autre le temps, mais bien un entrelacs. Oui ! le langage verbal distingue deux termes mais en réalité c'est autre chose. Exemple, il existe bien un mot pour main et un autre mot pour oreille, et pourtant les deux font partie de la même entité, le corps tout entier.

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temps versus espace ?

Pourtant, dans les faits, on observe qu'on peut se déplacer dans l'espace, mais pas dans le temps (ou seulement en survivant dans le temps et donc seulement de façon unidirectionnelle vers l'avant). Je peux aller grâce à la locomotion de tous mon corps dont mes jambes mais aussi par différents outils comme le vélo ou le fauteuil roulant, le skate, le bus, etc. où je veux, et surtout faire des allers et retours ! Je peux aller d'un point A, exemple chez moi, à un point B, exemple à l'épicerie, et revenir au point A ensuite. Tandis qu'avec le temps je peux aller de A maintenant vers B plus tard. Mais je ne peux pas aller de B vers A ensuite. De cette expérience très concrète, on en a déduit que le temps et l'espace étaient bien deux dimensions très différentes. Cependant ce raisonnement par déduction ne tient pas vraiment. En effet, ce serait comme de dire que les oreilles ne savent pas marcher. Or, à ma connaissance nous utilisons nos oreilles pour entendre et pas pour nous déplacer dans l'espace. Lol, bref, on va reviendre sur c’te phénomène.

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Vous reprendrez bien une part ?

Maintenant on va… Ah ! Le découpage du temps en trois parts (De meule de gouda ? De tarte à la rhubarbe ?). Le passé, le présent, le futur. Donc, dans cette vision linéaire monodirectionnelle du temps, on est au présent perpétuel et une fois passé, le présent n’est plus présent mais passé. Et le futur est un présent à venir. Hum, j’ai un problème avec ce découpage. Oui, généralement on part d’un temps comme si c’était un objet constant et uniforme. J’aime à rappeler les notions d’échelle et de référentiel. Chaque élément a son propre rythme, son propre temps. Bien sur, tous les éléments existants ne sont pas des isolats, et ils s’intègrent donc dans des ensembles qui les dépassent. Par exemple le temps terrestre est différent du temps d’un individu humain, mais cet individu est bien compris/inclus dans le temps terrestre. De ce fait, oui le temps terrestre est constant pour lui-même mais à l’intérieur de ce temps il y a d’autres temps. Ce qui explique les variations temporelles que l’on peut tous expérimenter au quotidien. Notre corps même comporte différents temps et cycles internes qui ne sont pas toujours synchrones entre eux. Si on avait faim en même temps qu’on était fatigué ça poserait problème car on ne peut pas manger en dormant a priori (oui d’accord, sauf mentalement, en rêve donc).

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Dans le langage verbal on n’a pas ou peu de moyen (du moins à ce que je sache en français) pour exprimer la simultanéité et la réciprocité. C’est le côté linéaire du langage verbal notamment qui nous induit en partie à percevoir de cette façon maladroite beaucoup de choses, dont le temps. Oui, voyez, il y a plein d’apparents paradoxes.

On se donne la réplique

Le temps est ce qui permet un processus de réplication/reproduction, et en même temps c’est la réplication qui entraine le temps. C’est plus de l’ordre d’un pliage interne, voire d’une résultante secondaire/connexe d’un pliage interne spécifique à l’univers terrestre. On sait par la science actuelle que le temps passe différemment en fonction de la densité, le temps est donc différent sur terre que sur Mars. Nous de façon très concrète, cela dépend sur quoi on indexe notre sensation de temps. Par exemple le cycle de rotation de la terre permet de découper en parcelle répétitive différents phénomènes en interne : 24h pour un jour, puis 8h de sommeil sur 24h, etc. Cela indexe notre temps. De même que l’ensemble des interactions indexent et varient le sentiment de temps. Ca peut être le travail à heure fixe déterminée, mais aussi une tradition annuelle en famille, ou un évènement culturel/politique international, etc.

Représentations en question

Si l’on doit représenter le temps, plutôt que la flèche, j’opterais pour une topologie de type surface qui se plierait par moment/endroit. Tout ce qui tient des nœuds/entrelacs symboliques anciens comme on le voit notamment chez les arts celtes, vikings et islamiques par exemple. Mais aussi les pliages dits origami. Alors chaque chose, chaque être, chaque élément serait comme une partie d’une surface géante où chacun et l’ensemble se plierait, comme une mosaïque mouvante sur un papier mouvant. N’oublions pas par exemple que le textile est un entrelacs de fils.

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Chaines de transmission

Profitons de ce rappel concret au textile pour définir des réalités sociales du temps. Il y a l’expression « le temps c’est de l’argent ». Je serais prudent sur cette déclaration tonitruante. Néanmoins, elle peut donner matière à réflexion. En effet, une simple écharpe est un entrelacs de fils, disons du lin. Cet entrelacs a nécessité du temps d’apparition de l’espèce en ses traits distinctifs, du temps de pousse pour la plante et le cultivateur, puis du temps de récolte et traitement, puis du temps d’affinement de la matière, puis du temps de conception, puis du temps d’apprentissage de techniques, puis du temps de fabrication. Ainsi la simple écharpe ne représente pas qu’une écharpe à fonction de vêtement, mais du temps multiple. Tout ce qu’on a comme outil et information aujourd’hui provient de temps accumulés et compressés depuis les débuts de l’humanité, voire du vivant entier. L’article que vous êtes en train de lire, et que je suis en train d’écrire, est lui-même une accumulation-compression d’un vaste ensemble de réflexions, de lectures, d’évènements, de travail, etc. Mais sans même aller puiser dans les productions culturelles, quand on brûle une branche ou un tronc d’arbre on brûle aussi le temps qu’a mis l’arbre à grandir et à puiser des ressources ayant précédé son existence.

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Pliage, relief et ressenti

Chaque existence ne s’inscrit pas uniquement sur une ligne monodirectionnelle, comme on se le figure par la traditionnelle flèche (ah recoupement intéressant avec le mot anglais flesh : chair). Chaque existence est un pliage pliant. L’origami est une des meilleures images-métaphores que je trouve sur l’instant, même si elle n’est qu’une image. Car en effet le temps n’est pas une surface plate, comme l’espace n’est pas une surface plate non plus. Si on prend la surface spatiale sur laquelle on marche sur terre, il y a des plaines, des crevasses, des montagnes, il y a donc une grande diversité de relief. Il en est de même du temps. J’en reviens donc à une idée que j’aime rappeler : la modulation. Chaque être et chaque objet est une modulation temporelle en soi, qu’importe ce que chaque individu fait ou ne fait pas. Bien entendu chaque action « plie » son temps de manière différente en fonction de ses propres ressources, ses conditions et son travail existentiel dirons-nous. Il y a souvent une négation de la variabilité du temps : on se réfère au temps officiel terrestre ou simplement de sa région temporelle. Exemple j’ai l’impression d’avoir plié 3h à faire ceci mais en fait selon l’horloge officielle cela ne fait qu’1h. L’erreur courante consiste à reléguer ces impressions à un vague ressenti qui ne correspondrait en rien à la « réalité ». Reconnaitre les variations de type « ressenti » ne constitue pas une négation du temps « commun ». De même, le temps « commun » ne doit pas être une négation du temps « ressenti ». Différence de référentiel, mais pas de réalité intrinsèque.

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Conversion topologique

Il apparait possible donc que la conscience soit une forme particulière de modulation du temps. Il faut, je pense, considérer chaque personne et chaque entité (élément qu’on sépare/distingue selon des critères qu’on jugera bons/pertinents). Si on raisonne en termes de fonction, ou du moins de fonction partielle ou majoritaire, alors l’acte de manger est une conversion et donc modulation d’éléments en d’autres formes. La vache en broutant les herbes de la prairie converti cette ressource. Cet acte de conversion donne de l’énergie à la vache mais ne se réduit pas à cette recherche d’énergie seule. De même, chaque organe à l’intérieur de nous converti certains éléments en d’autres éléments, et on ne peut pas attendre du foie qu’il nous fasse marcher comme le font nos jambes. Alors chaque geste, chaque posture, chaque pensée, la conscience sont autant de modulateurs spatiotemporels.  Tout le vivant est une topologie particulière, de même que toute l’humanité constitue une topologie d’ensemble en elle-même. Et c’est probablement une errance que de partir du principe perceptible par les organes sensoriels ordinaires que la discontinuité de la topologie humaine fait sa contingence matérielle en effets/actes. Il y tout un boulgi-boulga sur nos conceptions de l’existence.

prospective tranquille :)

Maintenant, oui, ici je tente souvent d'anticiper, de faire de la prospective, bref quelque part de poser et d'écrire ce qu'on appelle le futur. A ce propos on reproche fréquemment de faire de la prédiction ou tout simplement de la projection personnelle sur une topologie collective ! Mais ce qu'on identifie comme étant l'histoire est tout autant le lieu de projection subjective, de tentative de retournement à son avantage de quelques uns. Mais il est pourtant avéré que je descend du pharaon Akhenaton, et que je suis aussi dans le futur l'omniscient président de la fédération galactique. Plus sérieusement, on a nous humains une dominante historique et peu de compétence sur le futur. Nos divers processus de fixation informationnelle - autrement appelés mémoire et cognition - sont bel et bien configurés de la sorte. La fameuse "pattern recognition" a par défaut été cristallisé dans nos reconstitutions culturelles en dominante historique, mais je pense qu'on reconnait aussi des éléments à partir de ce qu'on appelle grossièrement imagination, c'est à dire un mix non local d'éléments dispersés dans l'espace-temps. Dans ce qu'on appelle l'inconscient, les notions de rigidité spatio-temporelle sont la plupart du temps absents, ou du moins non-nécessaires. Comme l'espace-temps est une topologie il n'y a aucune raison pour que le passé ait plus de pertinence ou d'action sur notre localité que le futur. Si on accorde du sérieux à la démarche d'étude de l'histoire on doit tout autant accorder du sérieux à la démarche d'étude du futur. Si on déprécie le futur on déprécie en même temps l'histoire. La prospective n'est pas un ensemble de promesses. On ancre des évènements et des états dans notre topologie verbale humaine dans une localité non présente et ensuite on affine.

Sois présent, pardi !

On pourrait croire qu'il y ait une sorte de symétrie autour du présent, mais non pas vraiment. Le présent n'est pas le futur qui se converti en passé, c'est plutôt le passé et le futur qui sont convertis dans la topologie singulière qu'est le présent. Dans ce réajustement de représentation des dynamiques, le futur n'apparait donc plus comme une fuite "en avant", tout comme l'histoire n'apparait pas comme une fuite "en arrière". Mais attention, souvent on a tout un délire sur la suprématie du présent, une sorte de fausse sagesse moraliste qui nous enjoint à "être présent". Mais sous ces invectives bizarres il y a un appelle à la conformité locale, c'est à dire qu'on cherche par là à ce qu'on se synchronise sur des critères au moins socialement visibles/démonstratifs. Quand dans un groupe d'amis une personne ne va pas bien cela peut enrayer la dynamique du groupe au moins sur une soirée voire plus. Quand dans une relation amoureuse chaque individu est dans un développement peu raccord, il peut y avoir une mauvaise relation (et une finitude donc) alors qu'on se reconnait sur d'autres critères. Toujours dans un exemple de relation sociale humaine, des références culturelles communes peuvent créer une topologie locale spécifique permettant une connexion et un lien entre deux personnes. Si tu aimes la musique et le délire de Vladimir Cauchemar par exemple, on peut éventuellement avoir une connexion au moment où j'écris ce paragraphe du moins. Ce critère combiné à une passion pour les fleurs de pavots augmente encore les chances. Ainsi de suite. Bref, je continuerais plus tard sur notre rapport au présent.

Photo dessin schéma temps temporalité Valentin Kyndt blog
Pour vous remercier de votre lecture et aimable visite, je publie ces schémas illustratifs. Le schéma en bas à gauche représente le temps dans sa conception ordinaire où le présent est le centre qui converti le passé en futur et le futur en passé. Le schéma en haut à gauche représente une autre conception ou une nuance. Le disque noir est le fondement du référentiel qui par exemple peut être un individu. Les autres points sont d'autres éléments qui gravitent et s'organisent autour de ce disque et entre eux, ça peut être d'autres référentiels qui alors chevauchent en partie le référentiel premier. Le schéma en haut à droite représente les mêmes éléments que le schéma de gauche mais avec des composantes qui prennent le dessus sur le référentiel premier. Ça peut traduire des dynamiques où l'on est fortement dépendant de référentiels autres, ce qui alors détermine plus notre temporalité que nous-mêmes.

+ en cours de manifestation... :)
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